Chapitre 32
Franchement j'aime bien ce chapitre, même si je préfère largement le précédent, que je trouvais mieux réussi. Les choses commencent lentement à bouger et je crois que mon côté « j'aime bien les histoires dont la progression est lente » se voit bien haha. N'hésitez pas à me donner votre avis, me faire part de vos remarques et autres en commentaire, ça me fait extrêmement plaisir en plus de me booster !
Bonne lecture ~
.................................................................................................................
Stiles se réveilla si brusquement qu'il cria. Les réflexes de Derek furent tels qu'il étouffa très vite son cri à l'aide de sa grande main caleuse. L'autre se mit directement à caresser le ventre plat et parsemé ce cicatrices rondes de Stiles, dont le corps entier tremblait.
- Tout va bien mon ange, je suis là, lui souffla-t-il à l'oreille en retirant sa main de sa bouche.
- J-je...
- Calme-toi, tu es au loft, avec moi et les autres sont en bas. Tout va bien.
Les chuchotements de Derek réussirent peu à peu à le calmer et l'odeur âcre de sa peur diminua légèrement. L'esprit embrumé à cause du cauchemar qui l'avait brusquement arraché des bras de Morphée, Stiles ne réfléchit pas. Ne pensa pas au fait que son loup était diablement patient. N'imagina à aucun moment le temps que ça lui avait pris. Un peu mieux, Stiles se pelotonna contre Derek, qui l'accueillit dans une étreinte protectrice pleine d'amour.
- Pardon, je suis désolé de t'avoir réveillé... Chuchota l'hyperactif, penaud et encore un peu fébrile.
- C'est rien, Stiles, rendors-toi.
La voix chaude de Derek réchauffa le cœur de Stiles, qui se blottit d'autant plus contre lui. Il referma ses yeux larmoyants et fit de son mieux pour appliquer la consigne de Derek. Quelques minutes plus tard, force était de constater qu'il avait bien du mal à retrouver le sommeil. Son cauchemar le hantait et Stiles avait peur qu'une fois endormi, il le torture à nouveau. La réunion avait réveillé certains souvenirs qu'il avait plus ou moins réussi à enterrer avec le temps. Il revoyait cette cabane crasseuse, ce matelas sale et puant, tâché par un liquide qu'il connaissait bien. Il se revit, allongé dessus, impuissant, malmené, pleurant toutes les larmes de son corps qui se faisait déchirer de l'intérieur. L'image de l'homme au-dessus de lui avec son sourire carnassier acheva de l'empêcher de dormir. Il eut soudain un violent haut-le-cœur et se leva brusquement. Il alluma la lumière et sortit en courant de la chambre sans donner aucune explication à Derek.
L'envie de vomir était là, présente, fulgurante, presque impossible à retenir et pourtant, il mit sa main sur sa bouche le temps d'atteindre les toilettes à côté de la salle de bain. Il ouvrit la porte sans se soucier du bruit qu'elle faisait et se laissa tomber devant la cuvette. Là, il ne se retint plus, lâcha tout et bien vite, l'intégralité du contenu de son estomac se retrouva flottant dans les toilettes. Presque aussitôt, il y eut une seconde déferlante et Stiles s'accrocha aux bords de la cuvette pour essayer de ne pas tomber. Il y mit tellement de force que ses jointures devinrent blanches, contrastant avec son visage rendu rouge par l'effort. Les bruits de gargouillis qu'il produisait étaient horribles, mais ce n'était rien en comparaison de ce qu'il ressentait. Un déchirement intérieur mais surtout du dégoût. Ses souvenirs lui avaient retourné l'estomac à tel point que ce qui sortait désormais de sa bouche n'était plus rien d'autre que de la bile qui lui irritait la gorge.
Enfin, il se retrouva là, essoufflé devant la cuvette. Des bras puissants l'aidèrent à se relever et une grande main vint essuyer sa bouche à l'aide de quelques feuilles de papier toilette. Stiles laissa l'arrière de son crâne s'appuyer contre le torse musclé de Derek et ferma les yeux dans une grimace de souffrance. Il était en sueur et venait de vomir ses tripes comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps. Dans son état, il ne se préoccupa même pas du fait que Derek l'avait sans doute vu faire, essuyé et qu'il essayait de lui faire enfiler quelque chose. Il s'agissait d'un pull gris qu'il avait vite attrapé dans son armoire avant de rejoindre Stiles. Il réussit à l'aider à le mettre correctement et il sembla alors plus grand que le rouge, puisqu'il atteint la mi-cuisse du jeune homme. Il vit avec peine lesdites cuisses trembler et voir la sueur perler sur le front de Stiles l'inquiéta un peu. L'odeur était dérangeante et ne l'aidait pas à mieux appréhender la situation alors, sans cesser de tenir Stiles, Derek s'avança légèrement et tira la chasse. Ensuite, il poussa Stiles à sortir de la pièce. L'hyperactif essaya de faire un pas mais ses jambes se dérobèrent bien vite sous son poids alors Derek passa un bras autour de sa taille et l'autre au-dessus de ses épaules et l'aida à marcher, doucement. Stiles se laissa complètement faire, amorphe et vidé de toute énergie alors que le loup l'amenait lentement mais sûrement vers la salle de bain.
Arrivé à bon port, Derek aida Stiles à s'assoir sur un petit tabouret contre un mur à côté de la baignoire et lui tendit le nécessaire pour se laver les dents. Hors de question qu'il retourne se coucher avec la bouche dans cet état. Stiles fit comme il le put et Derek se tourna vers la porte, qui venait de s'ouvrir doucement. Isaac leur apparut alors, torse nu avec pour seul vêtement visible un pantalon de jogging. Lydia, Malia, Jackson, Liam, Peter et lui avaient décidé de passer la nuit au loft. Officiellement, c'était la flemme de rentrer chez eux qui les obligeait à rester ici, officieusement... Ils avaient voulu rester pour Stiles. Lydia, après sa discussion avec le jeune homme, avait été la première à émettre l'idée. Les autres avaient très vite accepté. Sans doute était-ce le fait de savoir que leur ami était sur la liste d'un tueur en série qui leur donnait envie de rester près de lui pour le moment.
Isaac se frotta les yeux, la lumière vive de la salle de bain l'agressant un peu.
- J'entends du bruit depuis tout à l'heure... Tout va bien ? Demanda-t-il d'une voix pâteuse.
- Ouais, t'en fais pas, répondit précipitamment Derek.
Il se rua vers Stiles qui essayait de se lever mais qui chancelait dangereusement. Il l'aida alors à aller jusqu'au lavabo et l'hyperactif se rinça la bouche avant de l'essuyer et de se redresser lentement. Isaac remarqua alors son teint blême et sa respiration irrégulière. En réalité, même s'il ne le disait pas, il avait tout entendu. Du cri avorté de Stiles à ses vomissements, en passant par les douces paroles de Derek quelques minutes plus tôt. Ça l'avait alarmé mais il n'était pas venu tout de suite, croyant ne pas être bien réveillé.
- Besoin d'aide ? Demanda-t-il doucement, complètement réveillé cette fois.
- Non, ne t'inquiète pas, ça ira, lui répondit Derek en lui lançant toutefois un regard qui se voulut rassurant. Retourne te coucher.
Sur ce, le Hale prit complètement les choses en main et porta Stiles comme s'il ne pesait rien, sans autre forme de procès. Il avait raison, parce qu'il tenait à peine sur ses jambes et était vraiment pâlot. Sans un mot de plus, Derek sortit de la salle de bain, son précieux fardeau dans les bras, sous le regard triste d'Isaac. Il avait de la peine pour Stiles, une peine sincère. Voir son ami dans cet état lui faisait mal au cœur. Peter lui avait bien parlé du fait que Stiles faisait régulièrement des cauchemars et se réveillait en criant – ce qui l'arrachait du sommeil à son tour – mais il prenait pleinement conscience de la manière donc ça l'affectait. Ce n'étaient pas de simples mauvais rêves puisqu'ils le mettaient dans un état tel qu'il se retrouvait à vomir à trois heures et demi du matin. Derek devait l'aider à marcher, le porter... Isaac secoua la tête et éteignit la lumière. La tristesse commençait sérieusement à le gagner alors il choisit de retourner dans la chambre de Peter, où celui-ci se trouvait. Amelia dormait exceptionnellement en bas avec les filles ainsi que Jackson et Liam. Lorsqu'il entra dans la pièce, il referma silencieusement la porte et partit se blottir dans les bras de l'oncle de Derek, parfaitement réveillé également. Captant ses émotions négatives, il choisit de ne pas le questionner et de simplement le serrer contre lui en attendant qu'il s'endorme.
xxx
Lorsque Stiles et Derek se levèrent, le loft était vide, tout simplement parce que nous étions samedi et que les différentes horloges du grand appartement affichaient treize heures et trente minutes. Stiles fut étonné d'avoir autant dormi et se dépêcha de préparer le petit-déjeuner pour lui et Derek. Lydia leur avait laissé un mot en disant qu'elle prenait la Amelia avec elle une grosse partie de la journée pour la gâter dans une journée shopping, ajoutant dans une petite note de fin qu'ils avaient intérêt de profiter de ces heures de tranquillité.
En un sens, ils en avaient profité oui, pour se reposer. Parce que si Stiles était surpris de leur très longue nuit, ce n'était pas le cas de Derek qui se frotta doucement les yeux alors que son humain s'affairait à faire cuire du bacon et des œufs. Cette nuit n'avait pas été de tout repos mais c'était habituel. La plupart du temps, c'était toujours comme ça. Rares étaient les fois où Stiles dormait calmement sans que son sommeil ne se retrouve perturbé par un quelconque songe désagréable. Cette nuit avait d'ailleurs été plus éprouvante que les autres, notamment à cause de la réunion et des souvenirs qu'elle avait vivement ravivés chez Stiles. Entre ses cauchemars, son vomi nocturne et, par la suite, le temps qu'il mit à se calmer et à accepter d'essayer de dormir... Une bonne heure et demie s'était écoulée. L'on ne pouvait pas critiquer la patience de Derek qui était exemplaire. Il ne se plaignait jamais de ce genre de désagréments même s'il ne serait pas contre une bonne nuit complète de temps en temps. Néanmoins, il était certain que ça viendrait, qu'avec le temps, Stiles ferait moins de mauvais rêves. Pour cela, la seule chose qui pourrait l'y aider efficacement serait l'arrestation du monstre qui l'avait détruit.
Derek se leva de son siège et alla poser ses mains sur les hanches de son humain, qu'il sentit rougir plus qu'il ne le vit. Le changement dans son odeur était minime mais présent. Un léger sourire aux lèvres, il fit glisser ses mains vers le ventre de Stiles, par-dessus le pull, bien sûr. Ainsi, il l'enlaça avec une tendresse qui ravit l'hyperactif. Puisque sa cuisine était prête, Stiles coupa le gaz et laissa l'arrière de son crâne s'appuyer contre Derek tandis que ses doigts allèrent se lier à ceux du loup. Un grognement agréable se fit entendre et Stiles rit, parce qu'on aurait dit un ronronnement.
- Je ne savais pas que je sortais avec un gros chat, continua-t-il en riant.
Derek grogna, mais pas de la même manière cette fois-ci. D'un geste rapide sans être brusque, il retourna son humain pour qu'il se retrouve face à lui et le regarda d'un air ronchon.
- J'suis pas un chat, grommela-t-il.
- Tu préfères « gros chien » ? C'est quand même sacrément peu flatteur...
Et Stiles rit, encore. Le doux son enchanta Derek qui se retint d'esquisser un sourire tendre. Non, il fallait qu'il fasse regretter à son humain son impertinence. Une main possessive s'empara de la fesse droite du jeune homme tandis que d'un doigt, Derek l'obligea à lever la tête. Stiles était désormais coincé entre le plan de travail et lui. Il eut un instant peur d'avoir pris un peu trop de libertés à son égard mais le regard espiègle de Stiles le rassura. Il n'était pas intimidé, loin de là. Il le regardait avec malice et un petit quelque chose qui émoustilla son loup intérieur. Le sourire qu'esquissa Derek fut lourd de menaces et il se jeta sur les lèvres de son humain pour lui montrer qu'il n'était ni un chat, ni un gros chien, mais un loup en pleine forme qui avait envie de jouer. Si Stiles se laissa complètement aller dans ses bras, emporté par le baiser, il se crispa bien vite et essaya de s'échapper de l'étreinte de Derek lorsque celui-ci décida de passer aux choses sérieuses. Il était beaucoup trop sensible aux chatouilles et son partenaire apprit bien vite à situer ses zones les plus sensibles.
Derek oublia alors cette nuit horrible grâce au rire cristallin de Stiles et à son odeur empreinte d'une insouciance sans pareil.
Finalement, Lydia avait eu une bonne idée en leur permettant de se retrouver tous les deux le temps de quelques heures hors du temps.
Stiles ne sut même pas comment il passa de la cuisine au canapé du salon, Derek au-dessus de lui, continuant de le chatouiller.
- Espèce de... Espèce de tricheur ! Gros tas de muscles ! Se plaignit-il en riant.
Des larmes de rire perlaient à ses yeux et sa respiration s'avérait un peu difficile, mais ça allait. Bon seigneur, Derek accepta de lui laisser quelques secondes de répit. Quasiment à califourchon sur Stiles, il le regarda fermer les yeux, essoufflé par les chatouilles subies. Le regard de Derek changea alors. Le temps sembla ralentir un instant. La manière dont la poitrine de Stiles se soulevait avait quelque chose de... Sensuel. Sa bouche entrouverte laissait passer son souffle erratique et ses yeux fermés lui donnaient une toute autre allure. Le pull de Derek, trop grand pour lui, était relevé jusqu'à son nombril, dévoilant le boxer qui laissait parfaitement entrevoir la forme des parties intimes du jeune homme. Derek releva vite son regard vers le visage de son humain pour éviter de laisser ses idées lubriques s'emparer de lui mais ce fut pire. Dans son esprit se forma une image mentale inédite. Il imagina Stiles, sous lui, se cambrant sous ses assauts amoureux dans un gémissement silencieux. La peau luisante de sueur, les yeux clos, les mains crispés dans son dos, les ongles y traçant des arabesques uniques. Un moment charnel qui n'appartiendrait qu'à eux.
Le rire de Stiles le fit brusquement revenir à la réalité et Derek jeta un regard furtif vers son entrejambe. Jamais il ne fut aussi content d'avoir mis un vieux pantalon de jogging trop ample. Intérieurement, il se félicita également de sa position bien droite, qui empêchait son entrejambe d'être en contact avec le corps de Stiles. Retenant un soupir de soulagement, le loup se releva rapidement en espérant que Stiles n'ait rien vu de son érection naissante et se pencha à côté du canapé pour l'embrasser chastement sur la bouche.
- Tu viens ? Il faut qu'on déjeune, lui rappela-t-il d'une voix douce et rauque en lui caressant la joue.
Stiles fit la moue. Il était bien, là, sur ce canapé, à faire l'idiot avec Derek. C'était la première fois que cela arrivait et c'était diablement agréable. Un moment hors du temps. Doux, drôle, inédit. En compagnie de la personne qui donnait le moins du monde l'impression d'être joueuse : Derek Hale. Ce dernier comprenait son ressenti mais il fallait qu'ils se bougent, tous les deux.
- Il faut que tu reprennes des forces, lui rappela-t-il. Tu as eu beau réussir à faire le fou, tu n'as rien dans le ventre à cause de cette nuit.
- Quel rabat-joie, râla gentiment Stiles en se redressant.
Derek saisit sa main et le tira d'autorité en direction de la cuisine.
xxx
Assis sur le canapé avec la petite sur ses genoux, Stiles souriait doucement. Lydia leur avait ramené Amelia une petite heure plus tôt, aux alentours de dix-sept heures. Durant l'après-midi, lui et Derek n'avaient pas fait grand-chose de constructif. En fait, ils avaient préféré passer leur temps à regarder des films, se conseiller des livres, discuter de choses et d'autres, tout en s'embrasser. Des baisers, il y en avait eu des tas et c'était comme si c'était indispensable tant ils devenaient inséparables. Il y avait juste eu ce moment où Derek avait passé un peu trop de temps aux toilettes, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Il était peut-être revenu l'air un peu frustré, un peu ronchon, mais Stiles avait su le dérider avec une aisance folle. Il fallait avouer qu'il avait un don pour embrasser. Ses lèvres étaient douces et se mouvaient parfaitement contre celles de Derek, comme si elles étaient faites pour être l'une contre l'autre. Elles s'épousaient si bien qu'il n'était même plus surprenant de voir Derek céder à la tentation et sauter sur Stiles. D'autres fois, c'était le plus jeune qui initiait le ballet, lorsque le manque de son loup devenait vraiment insupportable.
Stiles prit la brosse que Derek était allé lui chercher quelques minutes plus tôt et détacha les cheveux d'Amelia. Ils étaient châtains comme les siens, beaux et étonnamment doux malgré tous les nœuds qui s'étaient invités. Alors, le jeune homme s'appliqua à les brosser lentement et avec une tendresse infinie, attentif à la moindre crispation de la petite pendant que celle-ci lisait un livre illustré par quelques images. Et ce calme dont elle faisait preuve aidait Stiles à s'apaiser. Ses doutes et angoisses étaient toujours là mais il y pensait peu. Son après-midi tranquille avec Derek y était pour beaucoup mais la présence d'Amelia jouait aussi un sacré rôle.
Démêler ses cheveux juvéniles avait un côté satisfaisant. Les nœuds se défaisaient aisément, il n'y avait pas beaucoup de résistance. Ça calmait son hyperactivité qui ne se manifestait plus que par ses pensées qui se bousculaient les unes après les autres. Là, le débit de ses réflexions était bas, modéré. Il pouvait penser sans entraves, comme il pouvait ne pas penser. Il jouissait d'une liberté tranquille et ça lui faisait un bien fou. Les soucis n'étaient jamais loin et il avait parfois quelques flashes, mais rien d'assez appuyé pour lui gâcher ses moments. Dans ses pires moments, Stiles avait beau dire qu'il était brisé et qu'il ne se relèverait pas, c'était partiellement faux. En fait, ce bonheur auquel il goûtait peu à peu lui donnait envie de se battre sans pour autant qu'il s'en rende compte. Stiles n'était plus seul : il avait Derek. Lydia commençait également à rentrer petit à petit dans son cercle de confiance même si elle ne savait pas grand-chose de son histoire. Il avait senti, lors de leur conversation, quelque chose qui émoustillait son instinct. Quelque chose de positif. Et puis il s'était dit que pouvoir se reposer sur l'épaule de son petit-ami et de quelques-uns de ses amis ne pourraient que l'aider. Il était temps qu'il s'ouvre et soit honnête.
La petite tête qui l'aidait également à garder la tête hors de l'eau, c'était Amelia. Il n'en donnait peut-être pas l'impression, mais elle prenait de plus en plus de place dans son cœur. Elle était la descendance de Meadow et si son amie avait choisi de lui confier Amelia à lui et à personne d'autre, ce n'était pas pour rien. Alors, il reprenait peu à peu confiance en lui et s'efforçait de penser qu'il n'était pas une si mauvaise personne. Les enfants étaient, pour lui, le miroir de la vérité. Si Amelia ne l'avait pas senti, nul doute qu'elle l'aurait fait comprendre au premier venu, comme Stiles avait essayé de le faire étant jeune. Maintenant qu'il devait s'occuper d'elle, il faisait attention et scrutait les expressions de son visage à la recherche d'un problème qu'il pourrait régler pour elle. La mort de sa mère était récente et Amelia ne l'avait pas encore digérée. Elle gardait sans cesse une lueur triste dans le regard, lueur que Stiles connaissait très bien. C'était pour cela qu'il tentait de rattraper le temps perdu de temps à autres. Même si ce n'était pas un père et qu'il était terrifié à l'idée de faire une erreur auprès d'elle, il prenait sur lui et se rendait compte que ce n'était pas si difficile. Il fallait simplement qu'il fasse des efforts.
Stiles regarda son travail, satisfait, et déposa la brosse à côté de lui. Sur la table basse, son téléphone vibra. Le jeune homme passa un bras autour de la taille de la petite Amelia pour la maintenir contre lui tandis qu'il se penchait pour attraper son cellulaire. L'outil en main, il se réinstalla confortablement sur le canapé tandis que la petite tournait la page de son livre. L'hyperactif alluma son téléphone et haussa un sourcil devant ce qu'il vit. Ce n'était pas tant le fait que son père lui demande de rentrer qui le surprenait, que le temps qu'il avait mis pour lui demander cela. Cependant, l'étonnement céda plutôt vite la place à l'anxiété, qui ne se gêna pas pour le gagner, surtout lorsqu'un second message s'ajouta au premier. Sa gorge s'assécha bien vite et tout le calme qui régentait sa personne s'évapora graduellement. Son hyperactivité reprit le dessus, son cerveau se mit à fuser et les traits de son visage se crispèrent dans une moue angoissée.
Stiles avait toujours su que son séjour chez Derek serait éphémère. Pour autant, il n'imaginait pas que celui-ci doive se terminer si tôt. Il était si à l'aise chez son loup qu'il se voyait mal retourner chez lui, surtout dans les circonstances actuelles. Le côté sage de sa conscience essayait de lui faire comprendre qu'il avait de la chance d'avoir pu passer tant de jours en sécurité, en compagnie de ce loup si cher à son cœur. Une autre partie de lui, la plus terrifiée, lui soufflait que céder à la demande de son père reviendrait à signer son arrêt de mort, à rendre vains tous ses efforts et progrès faits jusque-là. Pour être honnête, Stiles ne voulait pas sombrer. Non, ce qu'il désirait plus que tout, c'était s'en sortir, ne plus vivre dans la peur. Alors que la panique commençait peu à peu à naître en lui, Stiles prit la décision d'envoyer un message à Derek, qui était monté faire il ne savait quoi à l'étage. Il avait besoin de lui, là, tout de suite. Son père pouvait attendre. Pour Amelia toutefois, il consentit à faire de son mieux pour cacher l'angoisse qui montait lorsqu'il la poussa pour l'installer sur le canapé directement alors qu'il se levait et lui expliquait qu'il avait une petite discussion d'adulte à avoir avec tonton Derek. Amelia hocha doucement la tête et, sans sembler plus perturbée que ça, retourna à sa lecture. Stiles lui sourit faiblement et partit sans attendre vers la petite bibliothèque isolée, là où Derek le retrouverait facilement. Sur son téléphone resté allumé sur la table basse, l'on pouvait lire ceci :
[A : Sourwolf]
Faut qu'on parle. Tout de suite.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top