Chapitre 42




- Je ne me sens pas à l'aise du tout et je suis en train d'étouffer !

Raya qui observait son reflet dans le grand miroir se mit à grimacer, confirmant ainsi ce qu'elle craignait.

Derrière, un rire de gorge se fit entendre, la poussant à se retourner.

Le cheikh faisait mine de lire le journal mais elle savait ce que contenait ce regard légèrement amusé.

- Dis-moi ce que tu en penses.

- J'en pense que tu étais bien mieux avec la tunique bleue et que toutes ces couches de vêtements vont effectivement conduire à un malaise, répondit-il en abaissant le journal. Mais la bonne nouvelle c'est que je suis là pour te rattraper.

- Son Altesse a raison ! J'ai peut-être été un peu trop loin dans ma perception de vous en reine.

- Non, répliqua Nazir en se tournant vers Raya. Vous l'avez imaginé en ma mère qui par je ne sais quel miracle arrivait à se traîner toute la journée dans ce genre d'apparat voulu par mon géniteur.

Raya grimaça à nouveau en libérant Kate des tissus trop lourd pour elle.

- On va rester sur du classique, dit Raya en retirant couche par couche jusqu'à ce que le dernier tissu tombe à ses pieds.

Nazir observa sa femme grandement affamé et que la lune de miel n'avait pas suffi à rassasier. Ils étaient rentrés depuis deux semaines et ses obligations en tant que régnant ne lui avaient guère laissé une seule pause. Pour la première fois depuis son règne il avait laissé une multitude de dossiers s'endormir sur le rebord de son bureau afin de vivre pleinement sa lune de miel avec Kate.

À son retour, Nazir s'était plongé dans le travail pour rattraper son retard et en gagner par la même occasion.

Désormais à jour, il savait qu'il devait rattraper un autre retard. Bien que tenu informée, Kate n'avait pas bien supporté ses longues absences qui parfois l'avaient conduis à la retrouver seulement à l'heure du couché, au lit mais endormie.

- Raya, est-ce que vous voulez bien nous laisser ?

- Oui bien sûr.

Raya s'inclina respectueusement puis quitta ses appartements privés.

Il entendit le souffle de sa femme dans le silence alors qu'elle se tenait sur l'estrade à moitié nue, désirable et infiniment sexy avec ses cheveux détachés.

- Mon absence était exceptionnelle, ça ne se reproduira plus.

- Je sais et je l'accepte, lui dit-elle d'une voix peu sûre de ce qu'elle avançait.

- C'est faux, rétorqua Nazir en posant le journal sur la table-basse.

- Vraiment ? Comment ça c'est faux ?

Nazir se leva pour s'avancer jusqu'à l'estrade.

- Tu m'as dit dans la tente que tu ferais tout ce que je te demanderai si c'était en quelque sorte le prix à payer pour rester avec moi.

- Oui c'est exacte.

- Ce n'est pas ce que je veux. Du moins ce n'est pas la vision que je me fais de toi. Tu resteras avec moi quoiqu'il arrive alors si une situation ne te convient pas ou si tu ressens de la colère, de la tristesse ou même de la frustration tu dois l'exprimer.

Elle baissa les yeux et il comprit qu'il venait de toucher une corde sensible.

- Je ne veux pas d'une femme robotisée qui hoche la tête pour tout et n'importe quoi. Je t'avais dit que nous allions devoir travailler sur cette peur que tu as de t'exprimer.

- Donc si je suis prise d'une...affreuse crise de colère au point d'être insupportable tu me garderas quand même ? Demanda-t-elle en mettant ses mains dans le dos.

Ce schémas purement hypothétique basé sur de la fiction le fit sourire même si à l'intérieur de lui, son cœur s'était serré.

- Oui habibti, tu resteras à jamais avec moi, même si tu es insupportable ce que d'ailleurs je doute fort.

Elle le dévisagea en se pinçant les lèvres puis s'empara d'une grande bouffée d'air.

- Très bien dans ce cas, commença-t-elle nerveusement. J'étais triste et en colère de m'être retrouvée seule pendant ces longs jours qui n'avaient pas de fin.

Elle se mit à tortiller ses mains en attendant sa réponse.

- Eh bien voilà un début assez prometteur, lui dit-il en fixant ses grands yeux verts.

- Tu n'es pas fâché t'apprendre que j'étais en colère contre toi ? Tu es sûr ?

Nazir acheva les derniers mètres qui le séparait d'elle et agrippa sa taille pour l'attirer vers lui.

- Comment pourrais-je être fâché ? Humm ?

Les cheveux détachés, accompagnés de légère boucles, son visage timide portait des rougeurs adorables et il ne pouvait plus résister.

- Embrasse-moi, ordonna-t-il d'une voix rauque en entourant son bras autour de sa taille pour plaquer son ventre contre son torse. Il la souleva pour la détacher complètement de l'estrade.

Elle pencha son visage vers le sien pour l'embrasser. Ses lèvres si douces rencontrèrent les siennes et presque aussitôt un afflux de désirs se mit à palpiter dans ses veines et remonta jusqu'à sa gorge.

Il enroula son autre bras autour de sa taille et se mit à dévorer ses lèvres comme si c'était la première fois.

Il la déposa sur son bureau en acajou et prit son visage en coupe pour lui infliger un baiser intense auquel elle répondit. Leur lune de miel avait commencée au lit et s'était terminée au lit. Chaque fois que leurs deux corps s'étaient emboîtés avec passion, Kate avait répondu à son ardeur avec moins de timidité. Le sexe la rendait plus libre d'exprimer ses émotions et c'est à travers cette effusion de plaisir qu'elle commençait à s'épanouir.

La gorge asséchée, il s'arracha de ses lèvres pour la contempler. Les joues déjà enflammées elle se tenait sur le bureau avec l'aide de ses paumes de mains, les cheveux tombant presque sur son visage. Incapable de tenir plus longtemps, Nazir fit glisser sa culotte jusqu'à ses chevilles et délivra ses seins.

Un grognement quitta sa gorge et la soif fut plus forte, plus intense.

Kate déglutit, les lèvres sèches. Quand il se pencha pour happer l'un de ses seins elle se cambra en arrière, la respiration de plus en plus rapide. Un bloc en acier tenait ses cuisses et il s'agissait de ses mains creusées dans sa peau sensible.

Son bas-ventre se contracta, un faible gémissement couvrit le silence.

Soudain, elle alors qu'elle était captive d'une brûlante torpeur, elle sentit son sexe rencontrer le sien. Kate rouvrit les yeux et faillit lâcher prise sur le bureau quand il ramena ses fesses au bord de celui-ci.

Tout son être se mit à vibrer, complément happé par le cheikh et son corps sculptural qui la dominait. Il passa ses bras en-dessous de ses cuisses et la pénétra lentement. Un maelstrom de plaisirs irradiait déjà son corps mais le plus merveilleux pour elle c'était de voir le visage de son mari se crisper de plaisirs. Les veines de son cou palpitaient, ses muscles se figèrent et son regard noir était habité par quelque chose d'animal.

Nazir entama d'abord de longs va-et-vient sans la quitter des yeux alors qu'elle commençait à perdre l'équilibre sur le bureau. Sa belle bouche était entrouverte laissant des petits soupirs de plaisir s'en échapper.

Incontrôlable, il se mit à aller plus vite entre ses cuisses qu'il tenait à sa merci. Il poussa un râle qui se mêla à la douceur de ses gémissements.

Mais Nazir voulait plus.

Il donna alors de puissants coups de reins qui la fit gémir plus fort. Son visage était envahi par le plaisir qui montait crescendo. Le plus marquant fut quand elle baissa les yeux sur son sexe qui acceptait le sien et qui n'avait de cesse de croître entre ses chairs.

Kate frémit en fixant leur deux sexes se lier dans une succession de coups de reins de plus en plus féroces. Elle perdit l'équilibre et s'allongea sur le bureau une main sur la bouche pour étouffer ses cris.

Son roi lui, grognait, poussait des râles de plus en plus puissants qui battaient au rythme de ses pénétrations sauvages.

La jouissance qui menaçait de poindre à tout moment la fit trembler et quelques minutes après, l'orgasme les frappa presque en même temps. Les chairs envahies par un plaisir foudroyant elle redressa la tête pour admirer le cheikh qui la tête rejeté en arrière, ressemblait à un dieu de la mythologie grecque ayant terminé de s'abreuver de sa proie.

Il bascula en avant pour trouver ses lèvres qu'il captura avec fièvre, le sexe toujours logé en elle.

Les jambes épuisées, celles-ci retombèrent de chaque côté du bureau alors qu'elle commençait tout juste à se remettre de l'orgasme. Il l'aida à se redresser, mâchoires serrées, la tête baissée sur leurs sexes encore liés.

- Chaque fois que je serais fâché, ça se finira ainsi, déclara-t-il en détachant son sexe du sien.

Kate frémit en exhalant un soupir.

- Ça me va, s'entendit-elle murmurer les yeux fermés.

Nazir esquissa un sourire puis la souleva pour la ramener jusqu'au lit. Il l'allongea sur le dos puis remonta les draps sur elle.

- Tu ne sors pas de ce lit jusqu'à nouvel ordre.

- C'est un ordre ? S'étonna-t-elle en esquissant un sourire des plus heureux.

- Et j'ai l'impression que tu apprécies cet ordre, je me trompe ? Répliqua-t-il en arquant un sourcil.

- J'aime quand tu me fais l'amour, admit-elle en remontant le draps jusqu'à son nez. J'ai l'impression que je n'ai pas à me cacher de mes émotions, c'est si étrange.

Nazir caressa le haut de joue brûlante en esquissant à son tour un sourire mais cette fois-ci diabolique.

- Rien ne me fait plus plaisir que d'entendre ça, habibti...

Il sentit son sourire à travers le drap qui le cachait.

Cet instant fut malheureusement interrompu par des coups à la porte.

- Personne n'est autorisé à entrer sans ma permission, s'empressa de dire Nazir quand elle tenta de se cacher rouge de honte. Reste ici je vais voir qui c'est.

Nazir ouvrit la porte après s'être rhabillé, les sourcils froncés. Amadh essoufflé se recula en inclinant la tête.

- Allons mon ami, que ce passe-t-il ? S'enquit Nazir en refermant la porte.

- Je m'excuse de vous déranger votre Altesse mais c'est extrêmement urgent.

Nazir étudia le visage inquiet de son bras droit qui continuait de se reculer comme s'il voulait s'écarter le plus possible de la porte.

- Parle Amadh tu m'inquiètes, ordonna-t-il aussitôt.

- Les autorités New Yorkaise viennent de téléphoner pour vous informer qu'un corps a été retrouvé dans le lac Otsego.

- Et en quoi cela me concerne ?

- Il s'agit de Finn Dixon, lâcha-t-il à bout de souffle.

Impassible, pourtant derrière le masque, Nazir ne savait pas s'il devait se réjouir ou non.

- C'est certain ? Demanda-t-il d'une voix sombre et détachée.

- Oui, un couple l'a trouvé par hasard au bord du lac. Il a été identifié comme étant Finn Dixon.

C'est avec une froideur sans précédent qu'il accueillit cette nouvelle.

- Accident ?

- Non, c'est ça qui m'inquiète votre Majesté. On lui a tiré une balle dans la tête.

- Et en quoi cela t'inquiète Amadh ? Le seul qui aurait pu le tuer de cette manière c'est Paolo, et la seule chose que je regrette c'est de ne pas l'avoir tué moi-même. En revanche cela veut dire que Paolo n'a plus conscience de ses actes, et sa folie dépasse la raison.

- Les autorités sont intervenus chez lui pour l'arrêter mais il n'était plus là.

- Alors c'est que l'heure approche à grand pas Amadh, déclare-t-il sereinement, le poing serré.

Amadh acquiesça sa conclusion.

Nazir rajouta sombrement...

- C'est le moment pour moi de faire ce qui fait de moi un impitoyable chef de guerre.

Se détacher de ses émotions afin d'être prêt à livrer le plus important de ses combats...

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