Chapitre 33
Bonsoir,
J'espère que vous allez bien.
Ce n'est pas dans mes habitudes de publier à une heure si tardive mais il y a eu de violents orages là où j'habite. Pour dire vrai je n'avais jamais vu ça de ma vie.
Il n'y avait plus aucun réseau, et plusieurs coupures d'électricités.
Malgré l'heure tardive je tiens tout de même à publier.
Essayez d'informer ceux qui ne verront peut-être pas la notification, je me dépêche de publier au cas où le réseau se remet à planter.
Gros bisous à tous.
Prenez soin de vous.
Depuis qu'elle séjournait dans les appartements du cheikh, Kate avait pris l'habitude de s'asseoir sur le grand balcon pour lire quelques livres. Seulement elle se sentait presque honteuse et humiliée d'être encore accrochée à la peur que Dixon ou bien son frère arrive de nulle part et la sorte de sa cachette.
Ce soir-là, ce fut la silhouette massive du cheikh qui émergea depuis les grandes fenêtres.
Quand elle le vit survoler le balcon à sa recherche, Kate, trop honteuse décida de rester silencieuse en espérant qu'il ne la trouve pas.
Seulement, les yeux aiguisés du roi tel un aigle cherchant sa proie ne mirent pas longtemps à la trouver.
La honte la submergea, et ce fut pire quand il marcha dans sa direction. Son cœur tambourina contre ses tempes, ses mains qui tenaient le livre devinrent moites. Depuis sa cachette, elle avait seulement la possibilité de voir ses jambes et ses pieds nus. Puis soudain elle vit ses genoux se plier pour s'accroupir et il écarta les feuilles du palmier.
- Ça va là-dessous ?
Nazir était loin d'être prêt à la trouver ici, caché sous les feuilles du palmier, dans un recoins du balcon livre à la main. Dans la nuit éclairé par le clair de lune, ses yeux verts brillaient d'une nouvelle innocence qui le troubla. Adorable et timide, elle hocha de la tête pour lui répondre, les lèvres scellées.
- Vous, vous cachez de moi ? Demanda le cheikh en levant un sourcil.
Kate s'empressa de lui dire non de la tête mais n'était pas prête à lui fournir une explication.
- Dans ce cas il est temps de sortir de votre cachette.
Devant cette main tendue, Kate hésita avant de s'en saisir. Sa paume de main calleuse se referma sur la sienne et il l'aida à se relever.
- Je me sens...honteuse...
- Vous avez sûrement vos raisons, quand vous serez prête à m'en parler, je serais à votre écoute.
Sensible à la réponse du cheikh, elle eut envie d'esquisser son tout premier sourire mais se retint, de peur que tout devienne subitement très sombre.
- Venez, il se fait tard, cette journée a été très longue.
Il n'avait pas tort, cette journée avait été très longue mais Kate retardait le moment d'aller se coucher parce que chaque soir était un défi.
Très respectueux, le cheikh prenait position dans le fauteuil depuis maintenant trois jours.
Mais combien de temps allait-il pouvoir dormir dans cette position assise et désagréable ?
Kate redoutait ce moment mais redoutait surtout que des souvenirs douloureux reviennent la hanter. Les souvenirs de toutes ces nuits à dormir sur le sol dur et froid de cette chambre à l'odeur aussi fétide que son propriétaire.
Elle prit une lourde respiration en écartant les draps, et ses gestes se mirent à ralentir quand derrière ses cils déployés elle vit l'homme ôter son tee-shirt. Par réflexe, elle détourna les yeux, cherchant son oreiller en tâtonnant le matelas avant qu'une main ferme enroule ses doigts autour de son poignet. Ce geste vif la fit sursauter et au prix d'un effort surhumain, Kate tourna la tête dans sa direction, essayant en vain de ne pas poser ses yeux sur ce torse massif dévoilé.
Tout en exerçant une pression sur ses épaules, il la força à se redresser et à lui faire face.
Son cœur sursauta si fort qu'elle pouvait le sentir battre partout en elle.
Il posa ses mains fortes sur ses épaules et dans ses yeux, une lueur s'alluma mais resta encore et toujours énigmatique.
Kate était peut-être brisée de l'intérieur elle n'en demeurait pas moins une jeune femme curieuse. Ses yeux se posèrent alors sur les muscles imposants du cheikh, sur ses biceps bardés de veines sillonnant son bras à la pilosité incontestable. La puissant qui émanait de ce corps musclé et lézardé de cicatrices la fit frémir, mais la fascination qu'elle éprouva à ce moment-là semblait bien plus forte.
- Je ne vais pas vous faire du mal, vous le savez n'est-ce pas ?
Sa voix se voulait rassurante mais les sons rocailleux qui s'en dégageaient eux, mettaient tout en œuvre pour qu'elle n'oublie jamais à qui elle appartenait désormais.
Pourtant, elle savait au plus profond de son âme qu'il disait la vérité.
- Oui, je le sais.
- Dans ce cas, faites-moi confiance et allongez-vous...
Il libéra ses épaules pour écarter un peu plus les draps.
Sa présence chaude devint si tangible qu'elle avait l'impression de suffoquer et lorsqu'elle se glissait dans le lit, ce qu'elle redoutait depuis trois jours allait devenir réalité. Il essayait juste de la préparer à l'idée que bientôt, elle ne serait plus seule dans le lit. Le lion était sur le point de reprendre sa place. Quand il s'éloigna pour contourner ce grand lit, Kate ne put s'empêcher de laisser son regard vagabonder sur son torse, ses abdominaux parfaitement alignés sur cette peau bronzée.
Les mains moites, elle se recroquevilla sur le côté, le poing devant la bouche, la respiration silencieuse mais saccadée. Alors elle se concentra sur l'expression impassible du cheikh qui s'installa de son côté en gardant une importante distance entre eux.
Ses yeux perçants se glissèrent sur elle, et elle cessa presque de respirer.
- Est-ce que ma présence vous accable de mauvais souvenirs ? J'ai besoin de le savoir Kate.
Le poing devant la bouche, elle se mit à résister à une tempête de souvenirs insoutenables. Elle n'avait jamais dormi avec Dixon, en tout cas pas dans son lit mais au pied de ce dernier.
Quant à son frère, la pire humiliation qu'il ait pu lui faire n'était celle-là...
- Je dormais sur le sol, à côté du lit, dit-elle dans son poing. Chez mon frère c'était dans une chambre pas plus grande qu'une réserve de conserves.
Rigide, le cheikh serra les mâchoires férocement sans dire un mot.
Bouleversée par cette confidence elle ferma les yeux puis les rouvrit lentement.
Nazir avait l'impression d'être aussi tendu qu'un fil de fer. Les révélations de sa femme n'étaient pas terminées, il savait qu'il y en aurait d'autres et s'attendait au pire. Cela lui confirmait une fois de plus que le conseil n'avait aucun droit de lui dicter comment gérer son mariage et dans quelle circonstance il se finirait. Et cet instant, cette scène figée dans le temps était des plus parlante.
Elle, recroquevillée à l'autre bout du lit, ressemblant à un frêle agneaux sur le point d'être sacrifié et lui, un colosse sans pitié sur le point de dévorer sa proie.
Il expira par le nez en chassant cette image pour mieux se concentrer sur la santé mentale de la jeune femme.
Alors prudemment il roula sur le côté pour se mettre assis sur le lit. Ses yeux verts glissèrent vers la peur, mais Nazir devait combattre cet ennemi invisible pour la sauver.
- Mettez-vous sur le dos, allongez-vous sur le dos, l'encouragea Nazir en exerçant une légère pression sur son épaule.
La jeune femme s'exécuta, en exhalant un soupir tremblant.
- Étendez vos jambes, essayez de vous détendre, vous ne craignez rien ici, vous êtes en sécurité.
Kate se laissa guider et glissa ses jambes un peu plus dans le lit. Elle ne savait plus quand pour la dernière fois elle s'était allongée sur le dos, oubliant sa position de défense ne serait-ce qu'une seconde.
- Maintenant je vais éteindre la lumière et nous allons dormir, annonça-t-il en reprenant son côté.
La respiration légèrement saccadée, Kate tira les draps jusqu'à son menton en suivant des yeux les roulements dans son dos hâlé puis s'empressa de remettre sa tête droite avant que la lumière s'éteigne.
C'était la première fois qu'elle dormait avec un homme, la première fois depuis la disparition de sa mère qu'elle osait se détendre avant que l'épuisement l'emporte.
Le corps de cheikh était tout près du sien et même si la peur était présente en elle, la sécurité qu'il lui donnait était bien plus grande...
Assez grande pour qu'elle ferme les yeux.
De l'autre côté du palais, Raya s'avança vers son mari assis sur leur balcon et posa une main sur son épaule qu'il s'empressa d'attraper.
- Dis-moi ce qui te tracasse à ce point ? Je sais que quelque chose ne va pas.
- Le mariage de notre roi m'inquiète, répondit Amadh en laissant échapper un soupir. Ça décision d'y mettre fin m'inquiète.
- Moi il ne m'inquiète pas, répliqua Raya en contournant la chaise pour faire face à son mari aux traits percés d'inquiétudes.
- Connais-tu au moins ses plans ? S'enquit-il sceptique.
- Bien sûr, tu n'as pas cessé de les évoquer depuis hier matin, dit-elle en levant les yeux au ciel.
- Et selon toi, j'ai tort de m'inquiéter ?
- Oui, tu as tort de t'inquiéter pour le roi.
Raya croisa les bras devant son mari inquiet et reprit avec plus de convictions.
- Oui, je crois que Kate est la meilleure chose qui puisse lui arriver, et je suis convaincu qu'il ne divorcera jamais d'elle. Enfin n'as-tu pas vu à quel point il est si différent depuis qu'elle est ici ?
- Oui, il est différent sur certains points qui méritent d'être discuté ma chérie. Il est prêt à partir au États-Unis Raya.
- Alors qu'il en soit ainsi ! J'ai l'impression que tu as tellement peur que...
- J'ai peur que notre chef de guerre impitoyable parte faire un bain de sang à New-York et que les souvenirs de cette guerre douloureuse dans laquelle il a laissé son âme rouvre des plaies à peines cicatrisées.
- Il est fort, il nous l'a montré, peu importe ce qu'il se passera, sa majesté sait ce qu'elle fait. Je n'ai jamais douté de lui même dans les heures les plus sombres ce n'est pas maintenant que je vais me mettre à douter de lui.
- Je le sais mais...c'est comme mon fils et je ne veux pas que...
Amadh n'était pas parvenu à terminer sa phrase. Prise par l'émotion Raya s'approcha de son mari pour lui prendre la main.
- Kate est une jeune femme touchante et merveilleuse, reprit Amadh. Ce mariage est ce que le pays avait besoin mais je ne veux pas qu'il y mette fin.
- Il ne le fera pas, fais-moi confiance, il ne le fera pas, cette jeune femme fera des miracles autant qu'il en fera sur elle. J'en ai la conviction profonde.
Son mari lui embrassa la main, et au même instant, quelque part dans le ciel, un feu d'artifice s'éleva.
Éclairant le palais de mille couleurs pour célébrer le mariage du roi.
Nazir tourna la tête lorsqu'un rayon vert et rose illumina la chambre, traversant les épais rideaux.
Dans la ville, non loin du palais, les festivités continuaient même tard dans la nuit et ce feu d'artifice semblait être le bouquet final.
Il allongea son bras du côté de la jeune femme et tourna la tête dans sa direction. Les lueurs de ces feux d'artifices caressaient son visage endormi et prit dans un moment troublant, du bout du pouce il caressa ses cheveux.
Apaisée, elle ne bougeait pas mais sans le savoir s'était rapproché de lui.
Nazir plongea son regard sur le plafond sous les bruits intenses du feu d'artifice et ne s'était jamais senti aussi puissant dans ce lit au côté de cette jeune femme que lorsqu'il avait dû chevaucher le désert d'Hamza pour battre l'ennemi.
Et cette puissance, il voulait la garder secrète comme une arme redoutable.
Il inspira profondément avant de fermer les yeux, le bras toujours allongé au-dessus de la tête de sa femme endormie et qui demain matin sera peut-être nichée dans le creux de son bras...
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