Chapitre 8 : Pustule

Quatre jours.

  Quatre longues journées où Constanzia passait son temps à enseigner, corriger, enseigner à nouveau, chercher des sortilèges pour la pierre, dormir, enseigner encore.

  Quatre jours durant lesquels elle n'avait rien trouvé. Même pas une piste. Grindelwald n'était pas satisfait, ce qui faisait hérisser le poil de la jeune femme. Elle n'y arrivait pas, ce n'était pas de sa faute si la pierre était capricieuse !

  Un soir, Constanzia avait mis de côté ses cours tous achevés et prêts à être déclamés devant ses élèves. Elle s'installa confortablement dans son siège, puis pointa la pierre de sa baguette.

Apertura magicus.

  La pierre ne bougea pas d'un pouce. Constanzia poussa un soupir et se leva pour prendre un lourd grimoire dans son placard. Elle se réinstalla sur son fauteuil, puis tourna les pages avec hâte, cherchant la potion qui pourrait être idéale pour la pierre.

— La potion de Dévoilement de Mystère... Qu'est-ce que c'est que ça...

  Gellert apparut à côté d'elle. Il posa le regard sur le grimoire avant d'ordonner :

— Lisez. Je veux savoir ce à quoi cette potion sert.

  Constanzia resta muette quelques instants, agacée par le ton de son ancêtre. Elle prit une profonde respiration avant de lire.

— La potion de Dévoilement de Mystère est utile pour découvrir l'Histoire d'un objet magique et sa date de création. Elle ne permet cependant pas de tout connaître, mais uniquement les informations que des sorciers ont renfermé en ledit objet.

— Donc cela vous permettrait de savoir d'où la pierre vient... Cela pourrait déjà vous offrir quelques informations, d'autant plus qu'elle pourrait vous mener jusqu'à la Couronne. Préparez-la.

    Constanzia poussa un énième soupir. Elle posa son index sur la page et passa son doigt sur les quelques phrases qui indiquaient comment préparer la potion. Elle était, fort heureusement, assez simple à faire, et ses ingrédients devait être trouvables aisément. Il lui manquerait uniquement un pustule de Mimbulus Mimbletonia, une plante très rare.

— Par Morgane ! lâcha-t-elle en se mettant debout. Où vais-je trouver un pustule de cette fichue plante ?

— Allez voir à Pré-au-lard ou à Londres, dans les boutiques sorcières, si vous ne pourriez pas en trouver. Nous aviserons en fonction.

   La jeune femme hocha la tête. Le samedi, elle aurait quelques heures pour elle : assez pour qu'elle ait le temps de courir à Pré-au-lard acheter les éléments essentiels pour la potion.


  Harry, Hermione et Ron se dirigeaient d'un pas pressé vers leur salle de cours. Ils devaient passer une heure avec Mrs. Constanzia Hagedorn, au plus grand plaisir du rouquin. Celui-ci paraissait avoir eu le béguin pour la professeure... Qui avait le double de son âge.

— Sur quoi croyez-vous que le cours portera ? questionna Hermione, une jeune élève à Gryffondor.

  Hermione était certainement la plus intelligente des élèves de sa génération. Brune, aux cheveux ébouriffés et aux grandes dents, elle appréciait étudier et surtout motiver (forcer) ses amis à travailler.

  Son meilleur ami, Harry Potter, était quant à lui le Survivant. Celui qui avait vaincu Voldemort lorsqu'il n'était encore un bébé, celui qui était admiré par la communauté sorcière. Il répondit :

— Je ne sais pas, sans doute un sortilège de duel, comme d'habitude. Ce ne sera pas sur l'Expelliarmus, ni sur Rictumsempra, alors...

  Ron sourit bêtement. Hermione poussa un soupir las, puis dit :

— Tu es heureux de revoir ta professeure préférée, n'est-ce pas ?

  Harry se mit à ricaner.

— Il est heureux surtout en pensant avoir une chance avec elle.

— Nous n'avons approximativement que... Quinze ans d'écart, à peu près ! C'est faisable, j'en suis sûre !

— Elle a plus l'âge de se mettre avec le professeur Lupin qu'avec toi, Ronald, persifla Hermione.

— Lupin ? Tu crois qu'il a une copine ? demanda Ron, curieux.

— Dans tous les cas, nous ne le saurons pas tant qu'il n'aura pas ramené sa petite-amie ici. Et je ne suis pas persuadée que les professeurs puissent amener leurs conjoints au sein du château.

  Ron lâcha un marmonnement incompréhensible. Ils arrivèrent devant la salle de classe, dont la porte était déjà ouverte. Constanzia attendait que tous ses élèves s'installent, lisant un ouvrage sur la Défense contre les Forces du Mal en attendant. La blonde trépignait presque d'impatience à l'idée de se rendre le lendemain à Pré-au-lard pour préparer cette fichue potion. Quatre longues heures seraient ensuite nécessaires à sa préparation, mais... Au moins, elle avancerait !

— Bonjour à tous ! s'exclama la professeure en se levant finalement, remarquant que tout le monde était rentré et installé sur les poufs qui composaient les sièges de la salle. J'espère que vous vous portez tous bien. Nous allons aujourd'hui travailler sur un nouveau sortilège, le Flipendo. Vous risquez de le voir d'ici quelques temps en cours avec le professeur Flitwick, mais vous aurez ainsi une longueur d'avance sur vos camarades.

  Les élèves acquiescèrent, enchantés. Ainsi, ils auraient moins à travailler à l'avenir ! Constanzia leur expliqua rapidement les bases, perdant la froideur qu'elle avait de coutume en dehors des cours pour être beaucoup plus pédagogue et ouverte. Ron la suivait du regard, un sourire idiot aux lèvres, mais fut surpris lorsqu'elle s'exclama :

— Mr. Weasley, avez-vous décidé de devenir un poisson ? Concentrez-vous, je vous prie.

  Le roux sursauta et rougit instantanément, faisant ricaner Harry et Seamus, derrière, qui n'avait rien manqué du béguin pour sa professeur du jeune homme. Constanzia, sans se soucier de leurs amusements d'adolescents, continua son cours puis leur demanda de passer à la pratique. Les élèves se mirent deux par deux, puis se mirent à se lancer mutuellement le sortilège. Peu y arrivaient du premier coup, mais ils y parvinrent en moins de dix minutes. Constanzia passait entre les différents groupes afin de s'assurer que tout le monde puisse bien jeter le sortilège. Les élèves, emportés par la magie, tombaient tous quelques mètres plus loin sur des coussins pour éviter de se blesser.

  Ils prirent ensuite une trace écrite de ce qu'ils venaient d'apprendre, Constanzia faisant apparaître les tables coutumes dans les autres salles. La blonde continuait d'expliquer quelques éléments, notamment sur l'histoire du sortilège.

  Enfin, elle les libéra avec cinq minutes d'avance. Les élèves repartirent, assez ravis d'avoir appris un nouveau sortilège, mais regrettant qu'il n'ait pas été plus dangereux.

  Constanzia souffla. Enfin, sa journée était finie ! Il était dix-sept heures, elle avait le temps de préparer le soir-même ses cours de la semaine suivante afin de dédier son week-end à sa mission pour son arrière grand-père. Grindelwald, justement, apparut face à la jeune femme. Vêtue comme à l'accoutumée de ses vêtements noirs et blancs à la mode en 1945, date de son arrestation, l'homme fit mine de s'asseoir sur le bureau face à celui de la petite-fille.

— Alors ? lâcha-t-il, encore et toujours en allemand.

— Je prépare mes cours ce soir, puis je pars demain à Pré-au-lard.

— Parfait. Hâtez-vous.

  Grindelwald disparut. Constanzia poussa un soupir, se leva et prit ses livres et notes de cours qu'elle donnait à Durmstrang, puis prépara les dits cours. Elle partit ensuite manger dans la Grande Salle, discutant avec Severus Rogue à table. A vrai dire, le professeur répondait généralement par des grognements ou des marmonnements assez secs et rapides. Cependant, et bien qu'il ne l'avouait pas, Severus appréciait de plus en plus écouter Constanzia parler. Elle lui contait quelques anecdotes sur Durmstrang, ou même sur les quelques jeunes et riches sorciers à qui elle avait enseigné la magie, ou encore sur ses élèves du jour qui faisaient des leurs.

  Lui, écoutait. Bien qu'il n'en laissait rien paraître, il ne ratait pas une miette des monologues de sa collègue. Quelques jours, lorsqu'elle ne venait pas souper, cela lui prenait même de plaindre son ennui qui était pourtant auparavant coutume.

— Vous partez enfin, grogna-t-il alors qu'elle se levait, ayant fini de manger.

— Cessez de dire cela, Severus, vous savez tout aussi bien que moi que vous appréciez discuter avec moi, dit-elle dans un murmure, audible uniquement par lui.

  Rogue haussa un sourcil alors que la jeune femme tournait les talons, ravie de l'avoir embêté un peu. Elle ignorait réellement ce que pensait l'homme, mais... Elle appréciait le taquiner.

  Le lendemain, Constanzia partit dès dix heures à Pré-au-lard. Les boutiques venaient à peine d'ouvrir et peu de gens s'étaient déplacés à une heure si matinale. Elle trouva sans problème tous les ingrédients, sauf le pustule de Mimbulus Mimbletonia, comme elle l'avait redoutée.

— Vous en avez besoin pour faire la potion de soin, c'est ça ? demanda l'homme qui tenait la boutique d'ingrédients.

— Hum, je crois, je dois faire des tonnes de potions donc je n'ai pas tout retenu, balbutia-t-elle.

— Je vois. Eh bien, vous n'en trouverez pas si facilement. Vous feriez mieux d'en faire une autre, ou de vous tourner vers un maître des potions. Ils ont de tout, ceux-là... ronchonna l'homme.

   Constanzia acquiesça. Elle paya ses achats puis quitta la boutique, traînant les pieds malgré tout. Le seul maître des potions qu'elle connaissait était mort l'année précédente en Autriche. Les autres n'accepteraient sans doute pas de lui donner un pustule aussi rare...

— Espèce d'idiote !

  La professeure sursauta, surprise. Son ancêtre venait d'apparaître face à elle, agacé. Elle haussa un sourcil alors qu'il disait :

— Ce professeur étrange à côté duquel vous êtes assise à chaque repas est maître des potions, l'avez-vous oublié ?

— Sérieusement ? Je l'ignorais.

   Gellert poussa un soupir. Il se passa une main lasse sur le visage et grinça :

— Vous êtes sotte, il vous le répète souvent pour vous faire croire que vous êtes inférieure à lui. D'ailleurs, marmonna-t-il, il ferait un excellent espion pour moi...

  Grindelwald disparut. Constanzia baissa la tête, songeuse, tout en continuant son chemin. Il fallait qu'elle parle à Rogue, alors ? Ce serait complexe, il était Légilimens et Occlumens et voudrait savoir pourquoi elle avait besoin d'une telle potion.

— Je vais trouver une excuse assez plausible, murmura-t-elle. Ne reste plus qu'à espérer qu'il ait ce pustule... 

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