Chapitre 20 : Embrassades
Constanzia faisait les cent pas devant le bureau de Dumbledore. Il avait souhaité parler avec Severus et McGonagall afin de trouver quelque chose à faire à propos de Durmstrang.
Cela faisait dix minutes ! Toute l'école avait eu le temps de brûler, entre-temps ! Les parents des deux jeunes hommes étaient prévenus ; Flitwick et un autre professeur avaient transplané chercher les deux couples pour les amener à Poudlard. Les deux jeunes avaient eu le temps de murmurer les adresses à Constanzia, qui s'était empressée de les écrire, afin de laisser ses deux collègues y aller.
Constanzia attendait donc devant le bureau, impatiente.
Enfin, la porte s'ouvrit. Constanzia poussa un soupir rassuré en voyant Severus, rêvant de courir dans ses bras ; mais elle se retint en avisant de la présence de McGonagall.
— Constanzia, vous et moi devons aller à Durmstrang dès maintenant afin de tenter de jeter un coup d'œil à ce qu'il s'y passe. Peut-être arriverez-vous à discuter avec les héritiers de Grindelwald... Surtout que vous êtes la seule à parler allemand.
La jeune femme acquiesça. McGonagall fit une moue indignée puis dit :
— Dumbledore compte sur vous pour ne pas vous lier avec les ennemis, bien évidemment.
— Dumbledore n'a pas à douter de ma loyauté. Je viens peut-être de Dursmtrang, mais ce n'est pas pour autant que je vais m'allier à ces héritiers de pacotille.
— Peut-être, répondit simplement McGonagall.
Constanzia lui jeta un regard agacé. Leur entente n'avait duré que quelques jours à peine, à vrai dire. Minerva retenait uniquement le fait que la jeune femme ait été mêlée à de la magie noire, ce qui exaspérait terriblement Constanzia qui l'évitait comme la peste.
— Severus, je pense que nous pouvons y aller, si vous êtes prêt.
Le professeur hocha la tête. Il salua McGonagall puis partit aux côtés de la jeune femme. Ils traversèrent l'ensemble du château dans le silence, puis ils sortirent. Aucun mot n'était échangé, ce qui avait le don d'angoisser la professeure.
—J'ai peur, Severus.
— Nous arrivons tard. Il ne restera plus grand nombre de combattants.
Constanzia glissa sa main dans la sienne avec aisance. Elle entremêla les doigts aux siens, s'assurant au passage que personne ne pourrait les voir, puis dit :
— J'ai peur de ce que je vais y voir, justement. Si Dursmtrang est détruit, je ne me le pardonnerais jamais.
— Il ne le sera pas.
La jeune femme poussa un soupir. Elle se sentait rassurée, du moins tant que Severus était là. Cependant, la peur de se retrouver à Durmstrang après tant de temps, et surtout de retrouver le château dans un état lamentable, la terrifiait.
— Il va falloir que tu m'aides à transplaner, j'ignore où est Durmstrang, déclara Severus. Cela ne me ravit pas, je vais devoir remettre ma vie entre tes mains...
— Tu n'as pas confiance en moi ? répliqua Constanzia, un sourire aux lèvres.
— Pas depuis que tu as marché sur ma cape.
La professeure ricana, amusée. Ils arrivèrent à la limite pour transplaner, mais elle s'arrêta net et dit :
— Severus, attends !
Il haussa un sourcil, puis secoua la tête. Après quelques instants d'hésitation, il fit cependant quelques pas vers elle pour sceller brièvement ses lèvres aux siennes. Constanzia posa les mains sur son torse, alors qu'il commençait déjà à s'éloigner, anxieux à l'idée de mal faire. La jeune femme le détailla quelques instants du regard, les yeux brillants, puis déclara :
— Merci de me faire confiance, même si je suis un danger en marchant sur ta cape.
— Tu ne fais attention à rien, bougonna-t-il tout en tournant les talons.
La jeune femme sourit. Elle prit à nouveau sa main, mais il se dégagea pour passer un bras autour de sa taille. Une énorme avancée !
Ils ne tardèrent pas à transplaner. Constanzia les firent apparaître sur une grande colline, face à un grand château posé au centre de l'eau. Comme s'il défiait les lois de la nature...
Tous deux s'arrêtèrent, restant liés, pour observer la grande école. Une tour paraissait détruite, tout comme le pont qui pouvait auparavant les mener du château jusqu'au rivage, et inversement.
Le palais était un château fort, composé de quatre tours placées en carré autour d'une très grande cour ; qui permettait d'ailleurs de mettre au sein de ses fortifications de nombreuses salles de classes, tandis que les dortoirs étaient dans les tours. Une d'entre elles paraissait détruite, alors qu'une autre brûlait au niveau du toit.
— Comment allons-nous passer ? demanda Rogue en tournant la tête vers elle.
Constanzia avait senti les larmes lui monter aux yeux dès lors où elle avait remarqué qu'une autre tour brûlait. Cependant, elle se reprit, secoua la tête et dit :
— Il y a une solution de secours.
La jeune femme fit quelques pas, puis prit sa baguette et pointa le sol à l'aide de l'outil, avant de s'exclamer :
— Pontus Sanitas !
Un pont apparut à une vitesse folle, comme s'il se déroulait en partant de l'emplacement face à Constanzia. La jeune femme garda sa baguette en main et, sans prêter attention à la surprise du professeur dit :
— Nous n'avons que trois minutes, puis le pont disparaîtra.
Sans attendre plus de temps, Constanzia se mit à courir, vite suivie par Rogue. Ils traversèrent le pont en un temps record, apeuré à l'idée de tomber à l'eau. Dès lors qu'ils eurent tous deux posés le pied face à une porte du château, le pont disparut. L'accès était assez petit ; Constanzia n'eut qu'un sortilège à murmurer – une formule magique qui donnait l'accès à la forteresse – pour entrer.
— C'est donc cela, Durmstrang.
— Severus, tu sais que je t'apprécie, mais je vais te demander de te taire, à partir de maintenant.
Rogue poussa un soupir agacé. Déjà Constanzia se glissait-elle, pliée en deux, dans un couloir. Ils étaient rentrés dans un grand hall presque détruit, les Grindelwald avaient déjà dû passer par là.
Severus partit à sa suite, essayant de faire preuve de la même discrétion, et gardant tout comme elle sa baguette en main. Constanzia lui guida dans plusieurs couloirs, qui étaient habités par un silence de mort. Peut-être que tous les élèves avaient connu un tel destin ?
Soudainement, la jeune femme s'arrêta. Elle se mit accroupie face à une statue, puis murmura à nouveau une formule magique. Quelques instants plus tard, l'objet se décalait, la laissant se jeter dans le trou formé.
Severus balaya le couloir du regard, vérifiant si personne ne le voyait, puis se jeta à son tour dans le conduit.
— Tu as eu peur ?
Constanzia lâcha un petit rire. Elle était déjà debout, et attendait que Severus termine de glisser le long du tuyau.
— Je n'ai jamais peur, répondit-il.
Constanzia lui jeta un regard moqueur, puis tourna les talons pour s'enfoncer dans le couloir plongé dans le noir, Severus à sa suite. Leur trajet ne dura que quelques minutes à peine. La jeune femme tapa ensuite sept coups à un rythme très précis sur une grande trappe, qui s'ouvrit légèrement.
— Mot de passe ! s'écria la personne en allemand.
— Fleur d'été, répliqua-t-elle dans la même langue.
La trappe s'ouvrit. Elle dit à Rogue :
— Il va falloir ramper. Cela prendra deux secondes !
Elle se glissa dans le conduit, suivie lorsqu'elle en fut sortie par Rogue.
— Constanzia ! Professeur Hagedorn !
De nombreuses voix s'élevèrent de l'assemblée. Une élève de deuxième année courut même la serrer dans ses bras, tant toutes les personnes présentes paraissaient enchantées de la voir.
— Que faites-vous ici ? demanda un élève de septième année, le blason de préfet accroché à sa cape rouge.
— Schneider et Spielmann sont venus chercher de l'aide à Poudlard. Je me devais donc de venir, je ne pouvais vous laisser mourir ainsi.
L'élève de 2e année s'éloigna, puis se mit à expliquer :
— Les Grindelwald se sont emparés de l'école à une vitesse folle ! Des élèves de 5e, 6e et 7e année les ont rejoint, c'est grave !
Constanzia se tourna vers Severus et lui traduisit les paroles de ses élèves élèves, avant de demander au groupe :
— Vous ont-ils blessé ?
Quelques élèves acquiescèrent, mais l'infirmière de l'école était déjà passée par là. Constanzia leur posa quelques questions supplémentaires, puis dit :
— Severus, je t'en prie, reste ici avec eux. Je vais courir parler à un professeur qui est à l'opposé, et j'ai peur de les laisser seuls ici.
— Très bien, répondit le professeur. Fais attention à toi.
— Promis !
La jeune femme repartit en sens inverse et escalada le conduit à l'envers, passant par des marches construites sur le côté. Elle arriva dans le couloir et partit en courant, prête à aller parler à sa famille. Les négociations seraient complexes... Surtout si, par malheur, Grindelwald se mêlait à la partie.
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