chapitre 5 ✔️

Hannah se racla la gorge et chercha un peu ses mots.

— Hmm, donc... Il était comment... avant ?

Celena voyait venir cette question, elle grimaça légèrement et regarda fixement Hannah.

— Je ne crois pas que cela soit à moi de répondre à cette question, mon enfant, répondit-elle avec douceur.

Hannah baissa la tête, un peu honteuse de son audace.

— Je crois que vous devriez avoir une très grande conversation tous les deux.

Hannah acquiesça de la tête et prit une autre gorgée de son café. Sa vie était chaotique à un point inimaginable.

— Vous avez raison, il faut que l'on parle, avoua-t-elle. D'ailleurs, où est-il ? Je ne l'ai pas croisé.

En même temps, elle avait juste suivi l'odeur jusqu'à la cuisine, ce n'était pas comme si elle l'avait vraiment cherché.

— Oh, il est parti tôt ce matin au travail, il m'a demandé de te prévenir.

Hannah se demanda en quoi consistait vraiment son travail. Une boule se forma dans son estomac, elle était complètement perdue et seule. Cette situation était vraiment compliquée pour elle, et elle sentait qu'elle n'allait pas pouvoir tenir longtemps.

Elle termina son café et remercia la gouvernante. Elle quitta la cuisine pour aller prendre une douche, histoire de se mettre les idées au clair.

Dans son bureau, Andreï s'appliquait à donner des ordres à ses employés pour que la soirée se passe au mieux. La première étape de son plan.

Il avait organisé une soirée de gala de charité afin de subvenir aux besoins de ceux qui en avaient grandement besoin. Mais il utilisait aussi cette soirée comme un moyen d'exposer sa femme devant le monde des affaires, mais surtout devant... Lui.

La journée avait été longue pour Andreï, et bizarrement, il avait envie de revoir ces yeux bleus, ce regard innocent, ces longs cheveux qui descendaient en cascade sur son dos. Il se surprit à penser à elle bien plus qu'il ne le voudrait. Voyant qu'il déraillait complètement, il décida de rentrer. De toute manière, il avait terminé son travail pour toute la semaine. Il aimait toujours être en avance.

Arrivé à la maison, il trouva Hannah assise dans le salon sur le canapé. Quelque chose n'allait pas !

Il était peut-être encore un peu loin du salon, mais il pouvait voir son visage légèrement mouillé, ses yeux gonflés et son expression triste. Elle avait pleuré, il n'y avait aucun doute là-dessus.

Il s'approcha complètement jusqu'à ce qu'elle puisse le voir.

Elle leva les yeux sur lui et sourit.

— Bien rentré ? demanda-t-elle.

— Tu as pleuré ? demanda-t-il d'un ton bourru.

Son sourire s'effaça et elle se passa les mains sur le visage, cherchant une quelconque larme.

— Non, qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi j'aurais pleuré ?

Elle était sur la défensive, ce qui prouvait bien évidemment qu'Andreï avait raison.

— C'est ce que tu vas me dire, n'est-ce pas, chérie ? déclara-t-il.

Comme si elle avait besoin de cette phrase pour se lâcher, une larme coula sur ses joues, puis une autre, et encore d'autres. Elle se mit à pleurer à chaudes larmes.

— Je n'en peux plus de cette situation, cela ne fait que deux jours que je suis ici, mais je n'en peux déjà plus. Je me sens comme un boulet, je n'ai rien à faire, juste me balader de la cuisine à ma chambre. Je comprendrais que tu me demandes le divorce, débita-t-elle.

— Tu as pris tes médicaments ?

Ne comprenant pas le rapport, Hannah le regarda bizarrement. Mais elle acquiesça tout de même.

Le médecin l'avait prévenu que ces médicaments amplifieraient ses émotions. C'était pour cela qu'Andreï ne s'inquiétait pas trop de son état second.

Il décida tout de même de la prendre dans ses bras et baisa sa tête. Elle se calma presque aussitôt.

— Tout va rentrer dans l'ordre, ce n'est qu'une étape à passer, la rassura-t-il.

Andreï avait seulement l'habitude de consoler sa sœur, mais là, ce n'était pas sa sœur.

C'était l'autrice de ces délicieux frissons qu'il essayait de rejeter sans cesse.

...

Andreï passa ses mains dans ses cheveux et se demanda si c'était vraiment une bonne idée.

Hier, sa femme avait fini par s'endormir dans ses bras. Il l'avait mise au lit et avait réfléchi à une idée pour la mettre à l'aise. Cette idée était de l'emmener déjeuner à l'extérieur. Mais maintenant, il n'était plus très sûr.

— Elle n'attend plus que toi, Andreï. Tu devrais descendre, prononça la voix de sa gouvernante.

Celena était comme une mère pour lui et ses conseils portaient toujours leurs fruits.
C'est pourquoi il lui lança un regard de détresse qu'elle intercepta tout de suite.

— Comme je te l'ai dit, mon garçon, laisse faire le destin. Ne force rien et ne la force pas non plus, le conseilla-t-elle.

— Pour l'instant, tu es complètement aveuglé par ta haine, et tu ne vois même pas ce que tu as sous le nez, le gronda-t-elle ensuite.

— Elle me détestera, marraine, affirma-t-il. Le jour où elle retrouvera la mémoire, elle me haïra de la même manière que je hais l'homme qui a failli devenir son mari.

— Il est trop tard pour les regrets, mon fils, alors fonce.

Il suivit les conseils de sa marraine et décida de descendre.

Presque arrivé au salon, ce qu'il trouva lui coupa le souffle.

Pendant que la jeune femme dormait hier soir, Celena avait mis ses vêtements dans le dressing de sa chambre pour qu'elle puisse y accéder elle-même.

Et il n'était pas du tout déçu.
Sa femme était habillée d'une petite robe blanche qui moulait parfaitement son corps et soulignait sa taille. Elle portait aussi une veste noire de la même couleur que ses bottes, totalement en accord avec la météo d'aujourd'hui.

Il ne comprenait pas le fait que tout ce qui était banal pour lui avant concernant les autres se retrouvait être remarquable ou frappant à ses yeux avec Hannah.

Qu'est-ce qu'elle avait de plus ?

Elle le vit enfin et lui adressa un sourire, montrant son bonheur de sortir avec lui.
Arrivée à sa hauteur, Andreï

fit

une petite révérence des temps anciens pour la mettre à l'aise.

— Si mademoiselle veut bien se donner la peine, dit-il en lui tendant son coude.
Hannah gloussa et lui prit le bras pour le suivre jusqu'à la voiture.

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