chapitre 15 ✔️

Les gardes agrippèrent Kevin sans douceur et le traînèrent hors de la pièce.

Andreï s’agenouilla près d’Hannah et passa doucement une main sur son visage. Il sentit son cœur se serrer en la voyant si pâle.

Elle était recroquevillée sur elle-même sur un vieux lit. Son visage ne cessait de grimacer, comme si elle avait mal.

— Je suis là… murmura-t-il.

Peu importe ce que Kevin disait. Peu importe ce qu’il tenterait encore. Andreï n’allait pas la laisser partir. Pas maintenant. Pas après tout ça.

Il était trop tard pour faire machine arrière.

Qu'est-ce que ce crétin a encore fait ?

Elle était si fragile en cet instant, qu'Andreï se maudissait intérieurement du fait qu'il n'ait pas pu la protéger.
Quand il avait reçu cet appel provenant de son chauffeur annonçant qu’Hannah avait disparu, il s'était d'abord levé doucement de son bureau pour assimiler la nouvelle, puis ensuite, ce n'était plus son cerveau qui agissait comme d'habitude, mais son cœur.

Il n'arrivait pas à penser une seule seconde à ne plus la voir, son sourire, ses yeux. Alors il avait tout de suite mis de côté son travail et trouvé un moyen de la retrouver.
Maintenant qu'elle était avec lui, dans ses bras, il prit le temps de la regarder, soulagé.

Qui aurait cru que le célibataire le plus désiré de New York se serait épris de cette femme aux cheveux aussi noirs que les plumes d'un corbeau, et qui de plus ne faisait pas partie de son monde ?

Andreï déposa Hannah dans la voiture et prit le volant, direction chez lui. Il prit le temps d'appeler un médecin à domicile.
D'après ce qu'il avait compris, Hannah s'était enfuie. Alors, si c'était parce qu'elle avait retrouvé la mémoire, il se devait de lui expliquer avant qu'elle ne se fasse ses propres idées. Donc il ne pouvait pas risquer qu'elle s'enfuie de nouveau à l'hôpital.

Quoi qu'il se passe après ces explications, Andreï se jura de trouver, par n'importe quel moyen, un moyen de la garder.

Ce n'était plus pour cette histoire de vengeance, mais pour lui. C'était peut-être égoïste de sa part, mais il n'arrivait pas à imaginer la maison sans elle, sans elle qui l'attendait avec sa douceur habituelle quand il sortait du travail pour l'accueillir.
Il ne pourrait pas balayer tout ça d'un revers de main.

Donc il ne pourrait pas la laisser partir.
Parce qu'elle était sa femme.

Hannah essayait d'ouvrir les yeux. C'était comme si un camion lui était passé dessus, son corps était si lourd...

Mais elle y arriva quand même. Mais les garder ouverts était si difficile.

Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'elle sois dans cet état ?

Hannah essaya alors de se souvenir des derniers événements.
Elle se souvenait que, encore une fois, elle venait de se disputer avec son père concernant cette histoire de mariage, et elle avait eu besoin de décompresser en allant dans un bar.

Puis... La voiture... Après...

— Oh mon Dieu…

La porte s'ouvrit sur... lui.

Hannah recula sur le lit. Cet homme l'avait enlevée et lui avait fait croire qu'elle était sa femme.

— Ne m'approchez pas ! ordonna-t-elle.

Il ne l'écoutait pas. Il continuait à avancer jusqu'à s'asseoir sur son lit.

Son lit ?

Non, Hannah. Rien ici ne t'appartient. Se sermonna-t-elle intérieurement.

Hannah l'entendit soupirer légèrement.

— Si j'avais voulu te faire du mal, je pense que je l'aurais déjà fait, non ? questionna Andreï.

Hannah le regarda dans les yeux. Elle était sûre qu'elle ne l'avait jamais rencontré avant son accident. Alors, que voulait-il ? Pourquoi avoir inventé toute cette histoire ?

— Je ne sais pas ce que vous avez en tête et je ne veux pas le savoir. Si c'est de l'argent que vous voulez, alors vous perdez votre temps puisque je n'en ai pas, donc vous devriez me laisser partir. déclara Hannah.

Le milliardaire poussa un petit rire moqueur. C'est nouveau cette audace.

— As-tu regardé autour de toi ? demanda-t-il. Je n'ai pas besoin d'argent, et arrête avec ce vouvoiement ridicule. On se connaît. Même très bien.

— Justement, on ne se connaît pas ! répliqua Hannah. Vous vous êtes servi de moi pour je ne sais quelle raison. Alors si vous ne voulez pas que j'appelle la police, laissez-moi partir. menaça-t-elle.

— Ah oui ? Et partir où ? répondit-il calmement. Ton studio a été loué par quelqu'un d'autre à cause de ton retard sur le loyer et votre absence.

Hannah soupira. Quelle est cette vie merdique…

— À qui la faute ? marmonna-t-elle. Mais je ne pourrai pas rester une seule seconde avec vous dans cette maison.
Hannah descendit du lit en vitesse et se dirigea vers la porte. Mais elle fut retenue par les bras de son mari.

Son mari ?

Mais qu'est-ce qu'elle racontait… Ce sont les bras de son geôlier.

Elle devait se mettre ça dans le crâne. Il s'était moqué d'elle pendant des semaines pour pouvoir se servir d'elle pour son propre compte.

— Tu vas où, là ? rétorqua Andreï. Retrouver ton père pour qu'il puisse mieux te donner à cet enfoiré ?

Hannah comprit qu'il parlait de Kevin, l'homme que son père avait choisi pour elle sans qu'elle n'ait son mot à dire. Il l'avait vendue, sa propre fille, comme si elle n'était qu'un vulgaire objet sans importance.
Hannah sentit ses yeux la piquer légèrement, les larmes commencèrent à monter. Mais il était hors de question qu'elle pleure devant son... geôlier.

— Reste ! ajouta-t-il. Et je te promets qu'après, je t'expliquerai et aussi que je t'aiderai.

Hannah se dégagea brutalement de sa poigne.

— Si c'est encore pour profiter de moi, alors je n'ai pas besoin de votre aide, monsieur Kroutchev. dit-elle en appuyant sur chaque syllabe de son nom.

Andreï passa ses mains dans ses cheveux, exaspéré.

— Tu peux arrêter d'insinuer que j'ai abusé de toi ? Il la fixa intensément. Nous étions tous les deux d'accord et je suis sûr que tu en avais encore plus envie que moi.

Hannah ne put s'empêcher de rougir d'embarras et de honte.

— Mais quel culot ! C'était juste mon inconscience qui avait un petit faible pour vous. Rien de spécial. se justifia-t-elle. Ce n'était pas la vraie moi.

Andreï sourit de toutes ses dents.

— Intéressant… prononça-t-il. Moya lyubov, ton inconscience est une partie de toi. Tu sais ce que ça veut dire ?

— Je ferais mieux de m'en aller. le coupa Hannah en tournant les talons.

Mais il se plaça devant elle, l'empêchant de partir.

— Hannah ! dit-il sérieusement. Il est minuit, où comptes-tu aller à cette heure ? Sois un peu raisonnable, tu ne peux rester qu'ici.

Hannah soupira. Il avait raison.

— Mais je veux une clé pour pouvoir fermer la porte à clé ! Juste au cas où quelqu'un aurait l'envie de profiter de l'inconscience de l'autre, on ne sait jamais. ordonna-t-elle.

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