35.

En traversant le couloir, mon oreille capta des voix familières qui parlaient à l'intérieur d'une salle de classe isolée tout au bout avant que je me dirige vers la bibliothèque. Je m'arrêtai dans mon élan et écoutai en silence.

Young ji est vraiment foutue. Je parie qu'on l'a déjà expulsée et que je n'aurai plus à voir son horrible visage.

C'était la voix de Fei. Des éclats de rire s'élevèrent à l'intérieur. Je me mordis la lèvre.

Elle n'a même plus le courage de montrer son visage à l'école à cause de ces photos qu'on a prises, intervint Kelly.

Qu'on a prises? dit Fei d'une voix faussement agacée. N'oublie pas que c'est moi qui ai veillé à ce que son visage soit clairement visible, dit-elle fièrement, gloussant ensuite.

Hé ! Rien de tout cela n'aurait été possible sans mon appareil photo, dit une voix d'homme.

Et cette voix forte et irritante, je la connaissais. Elle appartenait au petit ami de Young ji, Joon.

Young ji vénérait littéralement ce mec. Et voilà que j'apprenais qu'il était en partie responsable de ses déboires... C'en était trop.

J'ouvris la porte brusquement.

La pièce était remplie d'une horrible odeur de cigarette. Fei était assise sur un bureau, ses autres amis étaient rassemblées autour d'elle et Joon était appuyé contre le mur à côté d'eux.

Oh, regardez. C'est la présidente, dit Joon avec un sourire narquois.

Fei, quant à elle, n'avait pas du tout l'air heureuse de me voir.

J'ai entendu tout ce que tu viens de dire, lui dis-je d'un ton calme.

Mon corps tout entier tremblait de colère alors que je les dévisageais tous, un à un. Presque la moitié de mes camarades de classe étaient ici, fumant et riant du scandale de Young Ji.

Qu-quoi ? ...

Fei semblait à court de mots. Je fis un pas en avant dans sa direction.

Qu'est-ce qui ne va pas Fei ? Tu as soudainement perdu ta capacité de parler ? Comme c'est idiot.

C'est quoi ton problème ?

Jina se leva de sa chaise et se tint entre moi et Fei surement dans le but de la protéger.

Eh bien, je sais maintenant que toutes les personnes ici sont derrière le prétendu scandale de Young ji et sont responsables de la distribution des photos sur le campus. J'essayai de me calmer mais ma colère faisait encore trembler tout mon bras. J'avais donc raison de penser qu'il devait y avoir plus d'une personne impliquée dans cette affaire.


Fei fit claquer sa langue pour exprimer son agacement, tout en évitant mon regard. Ce fut Joon qui réagit en premier :

Hein ? Où est la preuve que nous avons fait tout ça ?

Je jetai un coup d'œil dans sa direction.

Je vous l'ai déjà dit. J'ai tout entendu.

Joon ne parut pas impressionné. Il me dévisagea comme si je sortais d'un hôpital psychiatrique. Il croisa les bras et s'appuya tranquillement contre le mur.

Et tu crois vraiment que le directeur va gober une histoire pareille ? On est vingt ici et toi tu es toute seule. On dira tout simplement que tu as tout inventé.

Fei retrouva son sang-froid après avoir entendu les paroles de Joon. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire et elle haussa un sourcil.

Ouais, tu es juste une psychopathe et tu as tout mal compris, dit-elle, croisant également ses bras.

Les gens autour d'elle acquiescèrent aussi. Ils me fixèrent tous, attendant ma réaction.

Super, un groupe d'idiots, pensai-je.

Vous croyez vraiment que le directeur accordera plus de crédit à vos paroles plutôt qu'à la mienne ? Vous pensez vraiment vous débarrasser de moi, Kim Yoo ma, aussi facilement ?

Les sourire narquois et irritant de Joon et Fei disparurent soudainement. Ils venaient enfin de réaliser à qui ils s'adressaient. En effet, je n'étais pas n'importe qui. J'étais considérée comme l'élève la plus intelligente mais aussi la plus fiable de toute l'école. Les professeurs ainsi que la majorité des élèves avaient confiance en moi.

Presque tous reculèrent et échangèrent des regards avant d'afficher un air coupable.

Je n'ai rien à voir avec tout ça, j'étais juste ici pour fumer, rien de plus, dit un de nos camarades de classe en levant les mains en signe de défaite.

Ou-ouais, je n'ai rien fait à Young ji.

C'était Fei, pas nous.

C'est vrai. On l'a fait juste parce qu'elle nous paie.

C'est Hyemi qui a organisé cette fête ainsi que le scandale de Young ji.

Un par un, ils commencèrent à se pointer du doigt. Je les observais aboyer contre eux-mêmes alors qu'en fait, ils étaient tous dans le même bateau. Une fois que j'y aurais creusé un trou, ils se noieraient tous.

Maintenant, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ? Je me demande si l'expulsion est suffisante pour des gens comme vous.

À ce stade, c'était moi qui souriais en les voyant paniquer.

Fei serrait furieusement les dents, ses mains tremblaient de colère. Elle devait fournir un effort incommensurable pour se retenir de se jeter sur moi.

Tu n'es qu'une idiote ! hurla-t-elle. Elle semblait penser que le fait de crier allait m'intimider, mais je me contentai de la regarder, les bras croisés. Si tu ne t'en étais pas mêlée, j'aurais déjà eu toute la classe dans la paume de mes mains à l'heure qu'il est ! Essaie un peu d'aller parler au directeur pour voir, mais ne pense pas que tu t'en sortiras. Je ferai en sorte que tu sois écrasée, je détruirai ta vie et m'assurerai que ta soi-disant intelligence ne puisse t'être d'aucune utilité. Je briserai ta famille et veillerai à ce que tu te retrouves par terre devant moi ! Et bien sûr, Young ji sera également là, agenouillée à côté de toi dans l'agonie.

Au bout de quelques secondes, le silence se répandit dans toute la pièce. Tout le monde attendait de voir la suite des évènements.

Tu..., marmonnai-je, pendant que Fei haletait à force d'avoir crié.

Puis sans crier gare, je levai la main et lui administrai une gifle qui l'envoya s'écraser vers le groupe de personnes stupides derrière elle. L'impact de la claque rendit son visage enflé et rouge vif.

Un autre silence s'installa entre nous.

Ça ne me dérange pas de devenir une meurtrière, tu sais. Je les fixai tous, l'un après l'autre. Ils tremblaient tous de peur. Vas-y et détruis ma vie. C'est tout ce que tu sais faire de toute façon. Ta vie est tellement ennuyeuse que tu es obligée de te mêler de celle des autres. Oh, mais j'oubliais, c'est vrai que tu n'as pas de vie. Je te plains.

Je leur tournai le dos. En sortant de la salle, j'entendis Fei dire quelque chose, mais je n'y accordai pas beaucoup d'attention car je croyais que tout ce qu'elle disait était complètement absurde.

Cependant, plus tard dans la nuit, ma mère et mon père me réprimandèrent, me disant que je devais être gentille avec Fei.

Cela me rendit furieux, mes parents se rangeaient du côté du malin et non de leur propre fille. Il s'avérait que ma mère travaillait pour le père de Fei, et si je lui faisais quelque chose de mal, ma mère perdrait son job et il était possible qu'elle n'obtînt pas un autre travail puisque Fei nous suivrait partout.

Mon père, quant à lui, se formait encore pour devenir policier. Il était donc toujours au chômage. Par conséquent, ma mère était le soutien de la famille. Lui faire perdre son emploi me ferait aussi perdre le privilège d'étudier dans une école prestigieuse.

Je n'avais donc pas le choix...

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