11.
Quelqu'un me tire par le poignet, m'entraînant loin d'elle. En me retournant, je me rends compte qu'il s'agit de Minho.
—Hey ! Je retire ma main violemment au moment où on sort de la classe pour se retrouver dans le couloir où sont groupés tous les autres. Pourquoi m'as-tu emmené ici ?
Minho me dévisage avec une expression ahurie.
—Eh bien... n'est-ce pas normal de sauver une personne qui était sur le point de se suicider ? dit-il en croisant les bras. Puis, suivant son regard, je dirige à nouveau mes yeux vers notre salle de classe.
J'en reste bouche bée.
La moitié de la pièce a complètement disparu. La pluie diluvienne s'y est introduite et a rincé le sol, emportant le sang et quelques bouts de chair à l'extérieur. Malgré cela, certains tables-banc sont toujours en feu.
Si Minho ne m'avait pas tirée comme il l'a fait, je serais probablement morte à l'heure qu'il est.
Mais j'y pense... Pourquoi Young Ji se tenait-elle debout à cet endroit ? Est-ce que... Est-ce qu'elle voulait que je tombe?
Si c'est le cas, alors j'avais raison... Elle doit m'en vouloir à mort...
— C'est stupide de rester là à ne rien faire, dit soudain Minho en m'entraînant à nouveau par le poignet. Les autres élèves, trop traumatisés pour bouger, ne nous prêtent pas la moindre attention. En plus, tu es blessée. On devrait te soigner avant que ça n'empire, ajoute-t-il en pointant du doigt mon bras qui saigne.
—Oh, je vais bien, t'inquiète, murmuré-je, mais il ne m'écoute pas et continue de marcher.
Même sans voir son visage, je sais qu'il s'inquiète vraiment pour moi... Mais je n'ai pas confiance en lui pour autant.
Après la mort de Young Ji, je me suis jurée de ne plus accorder ma confiance à qui que ce soit. Je retire donc à nouveau mon bras, ce qui le fait s'arrêter :
—Je pense qu'il serait mieux de rester avec les autres.
—OK, dit-il après une pause. Dans ce cas, reste avec les autres.
—Et toi ? Où comptes-tu aller ?
—J'ai des trucs à faire, dit-il tout bas en grattant sa nuque. Eh bien... À plus tard.
Il s'éloigne peu à peu et disparaît dans le noir. Je reste un moment à le regarder, puis je m'en vais à mon tour.
À quelques mètres du groupe, je ralentis. Hana vient de ramasser un morceau de verre provenant des vitres brisées sur le sol et se dirige doucement vers Irene.
Cette dernière, trop occupée à manipuler son téléphone ne la voit pas arriver. Avant qu'elle ne réalise quoi que ce soit, Hana lui fait une longue entaille sur le visage.
Irene lâche son téléphone et hurle de douleur. Les autres élèves crient aussi et s'enfuient pour éviter Hana.
—Nom de Dieu !! Pourquoi t'as fait ça ?
Un garçon de ma classe intervient avec l'intention sûrement de désarmer Hana, mais avant qu'il ait pu le faire, Hana le poignarde à son tour au niveau de l'estomac, sans hésitation.
Je le regarde se vider de son sang pendant qu'Irene continue de crier.
— Comment as-tu osé ?! dit-elle, ses larmes se mélangeant avec son sang.
Hana, quant à elle, demeure silencieuse, les yeux fixés sur Irene, laquelle essaie de la repousser, sans succès. Au contraire, c'est elle qui se retrouve sur le sol. En tombant elle éclabousse le sang du garçon que Hana vient de poignarder, tâchant par la même occasion son uniforme.
Hana place ensuite son pied sur l'estomac d'Irene et la maintient dans cette position.
—Pourquoi... tu fais... ça ? parvient à murmurer cette dernière.
—Pourquoi ? Un léger sourire se forme sur le visage de son assaillante. Ses yeux se plissent alors qu'elle brandit le morceau de verre qu'elle tient dans la main. Parce-que c'est si amusant de te faire souffrir.
Aussitôt ces mots sadiques sortis de sa bouche, elle enfonce avec force le verre brisé dans la poitrine d'Irene, peignant davantage le sol de rouge et répandant dans l'atmosphère l'odeur du sang frais.
Paralysée devant ce spectacle macabre, je ne sais plus quoi faire. Mes pieds, décidant pour moi, m'entraînent loin de cette scène d'épouvante.
Arrivée au bout du couloir, alors que je suis sur le point de monter les escaliers qui conduisent au troisième étage, je leur jette un dernier coup d'œil. Au même instant, un éclair zèbre le ciel, ce qui me permet de les distinguer plus clairement.
Hana tient toujours le morceau de verre dans sa main. Soudain, elle le retourne contre elle-même et se tranche la gorge aussi sec.
Au moment où elle s'effondre juste à côté des deux autres, une pensée claire, limpide et effrayante s'impose à moi :
Personne ne sortira d'ici vivant.
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