Chapitre 26 : Ilona


 À la fin des cours, on dut se disputer avec le chauffeur du bus pour qu'Alessio puisse monter dans son véhicule sans avoir de cartes.
Au début, Layla étant devant moi, c'est elle qui avait plaidoyé pour Alessio. Et évidemment, le chauffeur s'était montré intraitable. Il avait même menacé de la virer du bus si elle ne se taisait pas. Donc moi, bien sûr, j'avais pris la parole, énervée, et le chauffeur avait aussitôt cédé.

Je détestais les gens.

J'étais donc assise à côté de Layla, qui dessinait sur un petit carnet, l'air tranquille. Moi j'étais furieuse, et derrière nous, Alessio et Brayden semblaient eux aussi tendus.

Je regardais Layla dessiner. Elle était en train d'esquisser le portrait de notre prof d'histoire, parfaitement reconnaissable.

Je finis par prendre la parole d'un ton crispé.

-Comment tu fais ?

Elle releva la tête brusquement. Oui, je savais que quand elle dessinait, elle était ailleurs, et je crois qu'elle n'aimait pas que je la ramène à la réalité quand elle dessinait, mais là j'avais besoin de comprendre.

-Faire quoi.

-Bah... Supporter tous ces gens, fis je en désignant d'un geste ample le bus tout entier.

Elle sourit, l'air perplexe.

-Bah, comme toi, non ?

-Layla. La façon dont ils te traitent n'est pas normale, ok ? Tu as l'air de e croire, de t'y résigner, mais comment tu peux ? Bats toi ! Les laisse pas faire !

Elle perdit son sourire.

-Et alors quoi ? Comment veux-tu que je fasse ? Que je hurle ma rage au monde entier en espérant que ça le fasse changer d'avis à mon sujet ? Je ne suis rien, Ilona, rien. Je ne vais pas faire changer les choses, et toi non plus. Ça sert à rien de tenter de lutter, ça sert à rien, ça ne fera qu'empirer les choses ! Si ce n'était que quelques enfants qui veulent se donner des airs de grands en se moquant de moi, passe encore. Là, c'est le monde entier. Je n'ai que moi, ok ? Si toi tu peux aller te plaindre à Maman, à Papa, à léa, à Raphaël, à tous les adultes que tu veux, à TOUT LE MONDE, moi, je n'ai personne, ok ? Je suis seule contre eux ! Une fourmi face à un troupeaux d'éléphants. Alors je te le redemande, que veux-tu que je fasse ? À part toi, je n'ai personne d'autre que moi. Donc non, je ne peux rien faire, c'est juste inutile.

Ces mots me blessèrent plus que je l'aurai voulu. Pour la première fois de ma vie, j'eus l'impression que Layla était jalouse de moi. Jalouse pour tout ce que j'avais, et tout ce qu'elle ne pouvait même pas rêver.

Les larmes aux yeux, je lui répondis.

-Une personne, juste une, peut parfois tout bouleverser.

Son sourire ironique me parut méchant.

-Pas moi. Une personne, oui, mais une personne soutenue. On ne peut rien faire seul.

Si. Si, avais-je envie de rétorquer. Mais cette discussion me faisait mal, je ne trouvais pas les mots pour lui expliquer que même si elle devait se battre, en vain, alors qu'elle le fasse, jusqu'au bout. Pour elle. Et que si elle n'était pas prête à le faire, alors moi si.

Elle me regarda, énervée, puis, voyant mes yeux brillants et mon air blessé, elle dit :

-C'est bon, je me casse.

Elle se leva, et se rendit jusqu'aux sièges des garçons, où elle attrapa par le bras celui qui était du côté couloir, Alessio en l'occurrence, le releva de force, et lui désigna la place à côté de moi.

-Il y a une place là-bas. Bouge, maintenant, dit-elle d'une voix séche.

J'écarquillai les yeux. Voulait-elle à se pont s'éloigner de moi ?

Alessio, l'air perdu, finit par se lever et lui céder sa place.

Il vint s'asseoir, à côté de moi, et je détournai la tête vers la vitre pour qu'il ne voit pas mes larmes.

-Ça va ? me demanda-t-il.

Pas sûre de pouvoir empêcher ma voix de trembler, je me contentai de hocher la tête, toujours sans le regarder.

-Vous vous êtes disputées ? continua-t-il d'une voix douce.

Je fis tristement la moue, bien qu'il ne puisse pas me voir.

-Ouais... dis-je d'une voix triste.

-Tu veux en parler ?

J'hésitai. Oui, en fait, mais est-ce que Layla ne m'en voudrait pas si je lui en parlais ? Je décidai que non.

Sans me tourner vers lui, je lui résumai brièvement notre dispute, en m'interrompant juste pour dire au revoir à Brayden, qui descendait un arrêt avant le notre.

Alessio m'écouta sans rien dire, sans rien faire. Et étonnamment, sa présence était apaisante. Bientôt, les larmes dans mes yeux avaient disparues. Quand j'eus finis, je me tournai vers lui. Il ouvrit la bouche pour me dire quelque chose, mais le bus s'arrêta à nouveau. C'était notre arrêt, nous devions descendre.

Je sortis donc avec un soupir, et lui dis gentiment que nous parlerions plus tard. Compréhensif, il hocha la tête.

Une fois dehors, Layla pressa le pas. Elle m'évitait encore. Je décidai de ne pas tenter de la rattraper, et Alessio et moi la suivîmes simplement.

Ce fut donc elle qui le vit en première.

Quand elle arriva à portée de vue de notre maison, Layla poussa un cri.

C'était un cri de surprise, un cri de peur, un cri d'effroi.

Alessio et moi, effrayés, courûmes vers elle.

On s'arrêta en apercevant la maison. Ou du moins ce qu'il en restait.

Un gigantesque cratère.

Il ne restait plus rien de notre maison. De notre chez-nous. Plus rien qu'un gros trou fumant.

Et ce sifflement à mes oreilles. Le choc.

Nous restions tous les trois silencieux devant ce spectacle. On était cloués sur place, littéralement.

Je n'arrivais pas à me reprendre. Je devais rêver, c'était impossible

-Que c'est-il passé ? murmura Layla d'une voix blanche.

Nous continuions de fixer la maison, sans y croire.

-Et vos parents, putain ? demanda Alessio sur le même ton.

Cette dernière phrase me ramena à moi. Merde, putain, merde !

-On va voir les voisins ! criai-je en partant en courant vers chez Elise, la mère d'Anthony.

Quand j'arrivais devant chez elle, je toquais. Elle était sans doute chez elle en train de répondre aux policiers pour savoir ce qui s'était passé.

Elle m'ouvrit normalement, comme si tout allait bien, et sourit en me voyant.

-Oh, Ilona, ma chérie, j'allais justement t'envoyer un message pour te demander de garder Anthony, je vais partir au boulot.

Puis elle prit une mine inquiète.

-Enfin, si tu le veux bien, parce que depuis la dernière fois... Ils ne t'ont pas fait trop de mal ?

-Quoi ? Partir au boulot ? Que je garde Anthony ? Mais enfin, Elise, expliquez moi ce qui s'est passé ! m'égosillai-je en montrant ma maison du bras. Où sont mes parents.

Elle suivit mon regard, et ces yeux s'écarquillèrent quand elle vit les restes fumants de ma maison, comme si elle les voyait pour la première fois.

-On dirai que ça a explosé, putain !

Ma voix se brisa.

-Oh mon dieu... murmura ma voisine en portant une main à sa bouche.

-Comment ça ? Vous n'avez pas vu ce qui s'est passé ?

Je paniquai, à présent, et Layla et Alessio, qui m'avaient rejoint, semblaient dans le même état que moi.

-Non... Non, je... j'étais avec Anthony à l'intérieure, je... fit Elise sans détacher ses yeux du cratère d'une voix faible.

-Et nos parents ? s'inquiéta Layla. Vous savez où ils sont ?

-Non, je... Je pensais qu'ils étaient chez eux...

Les larmes me montèrent aux yeux.

-Appelez la police, lançai-je à Elise. Je vais voir.

-Non, Ilona ! C'est trop dangereux ! Il y a de la fumée, des flammes, et ça pourrait encore exploser !

Elle avait raison, mais je ne m'arrêtai pas. Je courrai vers la maison. Je devais aller voir.

Je descendis dans le cratère. En fait, c'était surtout lui qui me surprenait : si la maison avait explosé plus ou moins naturellement, il resterait des ruines, et il n'y aurait pas de ruines, non ?

Je regardais autour de moi. Je ne sentais même pas la chaleur des flammèches autour de moi. Notre maison... Le précieux jardin de Papa...

Je tombai à genoux, dévastée.

Et où étaient nos parents, putain ?

Ils n'avaient pas pu être dans la maison. Ce n'était pas possible, même pas imaginable. Ils devaient déjà être chez la police, à présenter leur déposition. Forcément.

J'avais envie de hurler.

Mais qu'est-ce qui s'était passé ?

J'avais raconté à Layla, Brayden et Alessio ma discussion avec le Jour, où plutôt le monologue qu'il avait tenu. Était-ce sa faute ?

Une main se posa sur mon épaule. Je ne me relevai pas, pas plus que je ne me retournai.

-Ilona, dit doucement la voix d'Alessio.

-Quoi ?

-Je sais ce qui s'est passé.

Cette fois, je me relevai, et me tournai face à lui. Je le dévisageai.

-Comment ça.

Il point du doigt le sol à nos pieds, mais je compris qu'il parlait du cratère.

-Ça, c'est pas naturel. Regarde la profondeur. Tu... Tu te souviens de quand je t'ai raconté comment vous étiez nées, avec la magie dans votre sang, Layla et toi ? C'était vous deux qui avaient été choisies parce qu'en dessous de la maison où vous êtes nées se trouvaient un morceau de la Lune et du Soleil.

J'écarquillai les yeux. Non, il ne voulait quand même pas dire que...

Il me regarda d'un air désolé.

-Les gens qui nous ont kidnappés... Ils veulent avoir des pouvoirs. Comme les elfes avant, comme vous. Sans doute pensent-ils que ça leur permettra de gouverner le monde. C'est pour ça qu'ils vous ont kidnappées. Et... c'est possible qu'ils se soient dit que le meilleure moyen d'acquérir les pouvoirs des elfes, c'étaient de récupérer ces morceaux célestes qui en étaient empreints.

Je hochais la tête. Oui, oui, c'était possible.

-Mais alors... Qu'est-ce qui va se passer, maintenant ?

Il secoua la tête, démuni.

-Je n'en ai aucune idée.

-Et... Et mes parents ? demandai-je d'une voix tremblante.

-Je ne sais pas non plus...

J'aurais voulu pouvoir m'effondrer. Me rouler en boule, là, par terre, et tout abandonner. Juste m'endormir, pour ne me réveiller que dans bien longtemps, quant tout ces problèmes seraient passés, quand la vie serait plus simple.

Une révélation venait de me foudroyer. Ce n'était pas facile, d'être courageux. Et contrairement à ce que j'avais toujours pensé, peut être que moi, je ne l'étais pas.

-Qu'est ce qu'on va faire ? me lamentai-je d'une voix faible.

La police avait interrogé tous nos voisins, puis tous les gens du quartier : personne n'avait rien vu ni entendu. S'il n'y avait pas eu ce cratère à la place de notre maison, on aurait pu croire qu'il ne s'était rien passé.

Il n'y avait aucune trace de l'explosion.

Comment est-ce que nos kidnappeurs s'y étaient pris ?

Et nos parents qui ne répondaient pas... Layla disait qu'il y avait encore de l'espoir : les tonalités sonnaient encore quand on essayait de les appeler, signe que leurs téléphones étaient encore valides, mais moi, je commençais à désespérer. S'ils allaient bien, pourquoi ne nous répondaient-ils pas ?

Nous ne savions pas quoi faire. La police nous avait demandé si nous avions de la famille chez qui aller.

Ce n'était pas le cas pour Layla et moi. Nos deux parents étaient fils uniques, trois de nos grand parents, et la dernière, Jeanne, la mère de notre mère, ne voulait plus entendre parler de nous.

Alessio avait dit avoir une tante célibataire, Isabella, mais sans traces de sa mère, pas moyen de la contacter.

Nous attendions depuis une heure au centre de police quand le téléphone de Layla sonna.

Nous nous regardâmes. Nous savions, sans même regarder, que ce n'était pas nos parents. C'était moi, et pas Layla, qu'ils auraient appelée, sinon.

-C'est Brayden, dit-elle d'un ton déçu.

Mais ce n'était pas étonnant.

Elle raccrocha et lui écris rapidement que ce n'était pas le moment, avant de reposer son téléphone et laisser sa tête tomber en arrière avec un soupir de désespoir.

Une policière arriva soudain, un grand sourire sur les lèvres.

Nous nous relevâmes tous les trois. Avaient-ils retrouvé nos parents ?

-Monsieur Vitali, nous avons pris contact avec avec Adriana Vitali. Votre mère.

Il écarquilla les yeux.

Je ne pus m'empêcher de trouver ça louche, que sa mère se manifeste dès que nous perdions nos propres parents, mais j'étais heureuse pour lui.

-Nous lui avons exposé la situation, continua la policière. Elle arrive vous chercher tous les trois. Elle a une heure de trajet, et elle sera là.

Aucun de nous trois ne semblions vraiment y croire. Comment ça ?

La policière s'en alla, nous disant qu'elle avait beaucoup de travail. Elle nous laissa seuls avec nos questions. Nous nous regardâmes, consternés. Je crois que même Alessio se rendait compte que c'était super étrange, qu'elle débarque juste au moment où nous en avions le plus besoin.

Le téléphone de Layla sonna à nouveau. Je me penchai par dessus son épaule pour lire le rapide texto de Brayden. Il demandait s'il y avait un problème, et si ça concernait notre « particularité ».

Layla me regarda :

-Je lui dis ? me demanda-t-elle.

Je hochais la tête. Brayden était l'un des seuls à tout savoir. Et actuellement, nous avions besoin de tout le soutien dont on disposait. Et s'il y avait un problème, peu importe lequel, avec la mère d'Alessio, autant qu'il sache.

Layla appuya donc sur le bouton appeler. Avant qu'il décroche, elle releva la tête, et demanda à nouveau :

-Est-ce que je lui demande de venir ?

J'hésitai, mais ce fut Alessio qui répondit sans hésitations :

-Oui.

Il semblait avoir les mêmes raisons que moi.

Layla hocha la tête, et s'éloigna un peu. Alessio et moi nous rassîmes.

Je l'observais. Il paraissait tendu.

-Eh ? lançai-je d'une voix perplexe. Tu vas revoir ta mère ! Ça fait quatre ans, tu n'es pas content ?

Il fit la moue.

-Si mais... Tu ne trouves pas bizarre qu'elle réapparaisse juste maintenant ?

Je me mordis la lèvre. J'étais contente qu'Alessio s'en rende compte aussi. Ça aurait pu ne pas être le cas, et ça aurait été très compréhensible, puisqu'il s'agissait de sa mère, qu'il n'avait pas vu depuis des années. Malgré tout... je ne voulais pas gâcher sa joie. Je préférais le rassurer, qu'il profite de ses retrouvailles sans méfiance. Et s'il devait y avoir un problème, je m'en occuperais.

-Peut être pas ! C'est sans doute juste une coïncidence.

Il hocha la tête, malgré tout peu convaincu.

Layla revint vers nous. Elle avait les sourcils légèrement froncés :

-Brayden arrive. Il en a pour moins d'une minute, le commissariat est juste à côté de chez lui. Ilona, il demande... à ce que tu l'attendes dehors. Il aimerait te parler. En privé.

À sa voix, je compris que cette dernière information n'était pas pour la réjouir, mais je ne relevai pas.

-Ok. Je vais y aller tout de suite, alors.

Je me levais donc, et me dirigeai vers la sortie. Je m'arrêtais au hall, et me dit que nous parlerions en privé ici, protégés du froid. Il n'aurait qu'à rentrer et il me verrait, il n'aurait donc pas à me chercher.

Layla n'avait pas menti. Une minute plus tard, la porte s'ouvrit et Brayden entra dans le commissariat. Son regard parcourut la pièce avant de se poser sur moi. En me voyant, il sourit. Là, ainsi, je ne pus m'empêcher de le trouver beau. C'était la première fois que je me faisais cette réflexion, mais alors qu'il marchait vers moi, tout sourire, en me dévisageant, une étincelle dans ses yeux caramels, je comprenais enfin pourquoi il était populaire au lycée. Comme moi, en fait.

Quand il fut enfin à mon niveau, je le saluai d'une voix faible.

Il me regarda d'un air inquiet :

-Layla m'a raconté ce qui s'était passé... ça va ?

Je fus incapable de mentir, et je secouai la tête, abattue.

-Je suis désolé...

Je souris tristement :

-C'est pas ta faute.

Il sembla hésitant, mais voyant ma détresse, finit par tendre ses bras vers moi. Sans savoir ce qui me prenait, je me blottis contre son torse et me mis à pleurer.

Il me serra contre lui, longtemps. Le temps que j'évacue toute ma tristesse, mon désespoir, sur son tee-shirt. Je finis par m'écarter.

-Je suis désolée, lui dis-je.

Il fronça les sourcils :

-Pourquoi ?

-Pour toutes les fois où j'ai rit de toi, pour toutes les fois où je me suis moquée de toi parce que tu m'aimais pour toutes les fois où...

Je me tus incapable de continuer.

Il sourit d'un air hésitant :

-C'est pas grave, je...

Je le coupai :

-Tu sais ce que j'aurais dû faire à la place ?

J'ignore ce qui me prit. Sans doute avais-je besoin d'être réconfortée. De me sentir à l'abri. De me sentir normale. Ou bien avais-je besoin de sentir que j'avais toujours le contrôle sur certaines choses, dont le cœur des garçons.

En fait, je ne savais pas vraiment. Peut être parce que je savais que Layla était proche de lui, pas au point d'être amoureuse, mais quand même, et que je lui en voulais toujours pour la dispute de tout à l'heure...

Sans doute était-ce pour toutes ces raisons là à la fois.

Toujours est-il que je ne lui laissais pas le temps de me répondre, me mis sur la pointe des pieds, et posai mes lèvres sur les siennes.



_______________________

Je vais pas dire salut, je risquerais de me faire insulter par certaines personnes... (ça va aller Leis)

Donc... Et bah je sais plus ou moins ce que vous avez penser de la fin de ce chapitre, pour la plupart... Et bien je suis désolée, mais vous ne vous imaginiez tout de même pas que ça allait être aussi simple 😈😈😈😈😈

Mais sinon, le reste du chapitre vous a plu ?

N'hésitez pas à voter et commenter si ça vous a plu ! (et même si c'est pas le cas, hein XD)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top