Chapitre 15 : Layla
Quand Alessio est venu, nous étions en train de tenter de comprendre ce qui s'était passé. Je m'étais évanouie, et j'avais... eu une vision du passé de Brayden.
Car quand je lui avais décrit la scène que j'avais vu, il m'avait confirmé : il l'avait bien vécue.
Je ne savais pas comment c'était possible, et nous étions en train d'en débattre avec Brayden, quand la porte s'était ouverte.
J'avais tourné la tête pour voir un Alessio pressé et inquiet débarquer.
-Venez, on se casse, nous avait-il dit.
Brayden et moi, nous étions regardé, puis, sans dire un mot, on s'était levés.
Je ne sais pas comment Alessio s'était débrouillé, mais nous n'avions croisé personne d'autre que des touristes, et nous étions arrivés dehors.
C'est là que j'avais demandé d'un ton paniqué :
-Attends, Ilona elle est pas là ?
-Elle devrait arriver, m'avait répondu Alessio.
Toutefois, il avait l'air inquiet, et il scrutait la porte du château.
Au bout d'un moment, n'en pouvant plus d'attendre, je m'étais retournée pour chercher nos vélos. Je les avais vus, et je m'apprêtai à avancer vers eux quand j'avais entendu un cri :
-Alessio !
Je m'étais retournée, et j'avais une jeune fille brune, qui devait avoir dans les quinze ans, se précipiter vers lui.
Je n'avais pas eu le temps d'analyser la scène que déjà j'entendis la voix si familière de ma sœur m'appeler.
Je tournai la tête. Elle courait vers moi.
Mes lèvres s'ourlèrent d'un grand sourire, et je me dirigeai moi aussi vers elle.
Elle se mit à pleurer quand mes bras se refermèrent sur son dos.
Moi, j'oscillais entre le rire et les larmes.
Elle était là, dans mes bras, enfin.
-Ilona, soufflai-je.
J'enfouis mon visage dans son cou, respirant avec bonheur son odeur familière.
-Layla, me répondit-elle sur le même ton.
On se sépara enfin. Elle me regardait en souriant d'un air béat. Je sentis soudain une présence derrière moi. Je me retournai d'un coup, mais ce n'était que Brayden.
Je lui fis un bref sourire, avant de me retourner vers ma sœur, qui dévisageait Brayden. Celui-ci lui rendait bien son regard.
Elle esquissa un sourire gêné. La situation ne devait pas être confortable pour elle. Après tout, elle savait qu'il l'aimait, il était même venu avec moi pour ça, à la base, mais elle ne ressentait rien du tout pour lui. Et il était là devant elle. Elle ne devait pas savoir quoi faire.
Mais alors pourquoi j'avais l'impression que c'est moi qui souffrais ?
Elle finit par retourner les yeux vers moi :
-Est-ce que ça va ? Ils ne t'ont pas fait de mal ?
J'ouvris la bouche, mais hésitai. Non, bien sûr j'allais bien. Mais j'avais l'impression que des dizaines de choses s'étaient passées, j'avais envisagé de me suicider, j'avais appris que ma sœur s'était faite enlevée, j'avais poursuivie une voiture à vélo, je m'étais fait assommer, j'avais eu une vision bizarre... Non, non, je n'allais pas bien. Mais si moi j'allais mal, je n'osais pas imaginer comment s'était pour elle, alors je ne savais quoi répondre.
Ce fut le garçon, Alessio, qui m'évita de le faire :
-Venez, il faut y aller. Ils ne vont pas tarder à arriver.
Il tenait la fille qui était arrivée avec Ilona, par la main, mais il semblait inquiet. Ilona hocha la tête, alors je choisis de lui faire confiance aussi.
Je commencer par aller chercher mon sac, suivie par Brayden, qui récupéra son vélo et son sac dans le ravin où nous les avions laissés. À vrai dire, j'étais étonnée qu'ils y soient encore.
Ensuite, on suivit Alessio. Il nous dirigea vers le parking, et je savais que juste derrière se trouvait la grande route, et la liberté.
Plus nous avancions, plus nous pressions le pas. On tentai de rester naturels, mais c'était difficile, surtout en sachant qu'on avait un troupe de psychopathes aux trousses.
On atteint enfin le parking. Je ne pus m'empêcher de penser qu'on avait réussi.
Mais évidemment, ça nous porta la poisse.
Un homme s'interposa entre nous et la sortie. Je reconnus l'homme qui tenait la billetterie la veille. Il eut un sourire froid, et déclara :
-Bonjour messieurs, vous souhaitez une visite guidée ?
Je fronçais les sourcils. Qu'est-ce qui lui prenait ?
-Euh... Non merci... ? répondit Ilona d'un ton presque interrogatif.
-Dommage, reprit l'homme. Vous aurez une visite forcée, alors !
À ces mots, il se jeta sur ma sœur, qui poussa un cri de surprise et fit un bond en arrière. Mais elle percuta la fille dont je ne connaissais pas le nom, et toutes les deux tombèrent à la renverse, et s'écroulèrent, Ilona sur la fille.
L'homme se prépara à donner un coup de pied dans le ventre de ma sœur, mais Brayden s'interposa en lâchant son vélo. Il regarda l'homme, qui sembla surpris. Il ne devait pas avoir l'habitude de se retrouver face à des lycéens forts de quatre ans de boxe et des muscles des garçons de leur âge.
-On ne frappe pas les filles, déclara Brayden d'une voix grave.
Alessio, Ilona, la fille et moi étions tous les quatre figés, en attente de ce qui allait se passer. Les filles n'osaient même pas se relever. Je lâchais mon vélo aussi, mais gardais mon sac sur mon dos, comme Brayden.
-Tu crois que c'est toi qui va m'en empêcher ? demanda l'homme d'une voix grave.
Brayden haussa les sourcils :
-Et pourquoi pas ?
Et il attaqua l'homme d'un crochet droit.
Je retins mon souffle, mais celui-ci esquiva en se reculant. Ça lui semblait facile. Je compris alors que Brayden était face à un combattant expérimenté, pas juste un simple billettiste.
Alessio dû le réaliser en même temps que moi, car il me dépassa et se plaça aux côtés de Brayden.
Les filles, elles, se relevèrent, et se tinrent à coté de moi. On était toutes les trois hésitantes. Est-ce qu'on devait tenter de les aider, ou pas ?
Les trois se regardaient, sans oser bouger. Ils auraient sans doute pu rester à se fixer longtemps, si je n'avais pas réaliser l'urgence de la situation :
-Les gars !
À ces simples mots, Brayden et Alessio se mirent en mouvement. Le premier tenta un direct, le deuxième un coup de pied dans le ventre. L'homme esquiva, attrapa la jambe d'Alessio et tenta de le tirer pour lui faire perdre l'équilibre. Celui-ci résista avec un équilibre impressionnant. Brayden profita que le billettiste tentait de déstabiliser Alessio pour lui mettre un coup aux derrière des genoux. Il tomba sur les rotules en lâchant Alessio. Nos deux alliés reculèrent d'un pas alors que l'homme se relevait rapidement.
Maintenant, il semblait méfiant, et avait l'air de se dire que les garçons ne se laisseraient peut être pas faire si facilement, en fin de compte. J'avançai d'un pas, et tentai avec diplomatie :
-Monsieur, s'il vous plaît, je ne sais pas ce qu'il vous prend, mais...
-Ta gueule, salope, me coupa l'homme d'une voix grave.
J'écarquillai les yeux.
Les sorcières, les monstres, j'y étais habituée. Peut être que je les méritai, je n'en savais rien. Mais... salope ? C'était une première, et ce fut comme si on me donnait une tarte.
Dès qu'il entendit l'insulte, le poing de Brayden fusa droit vers la mâchoire de l'homme. Celui-ci, prit au dépourvu, n'esquiva pas, et sa tête partit en arrière. Brayden rapprocha son visage du sien, et siffla :
-Rappelle la comme ça encore une fois, et tu vas le regretter.
Je clignai des yeux face à la fureur contenue dans le ton de Brayden. Alessio haussa brièvement les sourcils d'un air entendu, et Ilona se rapprocha légèrement de moi.
Mais le billettiste ne resta pas sans rien faire. Il attrapa la main de Brayden qui le tenait par le col, et d'une torsion de poignet, lui fit une clé de bras. Son sac glissa de son épaule, et tomba. Brayden fut obligé de se retourner dans un cri de douleur, et quand l'homme resserra sa prise, il tomba à genoux.
-Lâchez-le ! cria-t-on en cœur avec Ilona.
L'homme releva la tête et nous regarda sans rien dire, avec des yeux froids et furieux. Il ne lâchait pas Brayden, et continuai au contraire à accentuer sa prise malgré les grimaces et les gémissements du jeune homme. Ce psychopathe allait lui casser le bras.
-Ça suffit, déclara soudain Alessio.
L'homme releva la tête :
-Et tu vas faire quoi, sale traître ?
-Ça.
Et il leva sa jambe pour faire un high-kick dans la tête de l'homme accroupi au niveau de Brayden. Comme il tenait le bras de Brayden, il ne put se défendre. La force du coup d'Alessio le fit partir en arrière, et il tomba sur les fesses en lâchant Brayden. Cette fois, il saignait du nez.
Je me précipitai vers Brayden, toujours agenouillé au sol, et je m'accroupis près de lui. Il s'efforçait en grimaçant de ramener doucement son bras dans un angle normal sans accroître la douleur.
Je posais doucement la main sur son épaule endolorie alors qu'il finissait de ramener son bras.
-Ça va ? lui demandai-je doucement.
-Tranquille, fit-il d'un ton ironique.
Je me redressai, et lui tendis la main pour l'aider à se relever. Ensuite, je me retournai pour voir le billettiste frapper violemment Alessio. Celui-ci trébucha en arrière, et manqua de tomber. J'étais déjà étonnée qu'il soit encore debout, vu la violence du coup.
L'homme commença à avancer vers Alessio, mais Ilona s'interposa :
-Arrête !
-Ilona ! criai-je, inquiète.
Elle allait faire une connerie.
L'homme haussa les sourcils.
-Pousse toi, je m'occuperais de toi après.
-Ou sinon ?
L'homme soupira, puis dit :
-Tant pis, j'ai toujours trouvé qu'on aurait du vous tuer.
Il prépara son poing pour le lancer sur ma sœur, J'ouvris grand les yeux, mais je savais que je ne réagirais pas assez vite.
Ce fut Alessio qui la sauva. Il la tira en arrière et vint plaquer son dos contre son torse. Le poing de l'homme frôla le nez d'Ilona, qui écarquilla les yeux.
Quand soudain, j'entendis des bruits de pas. Je me retournai. D'autres hommes arrivaient de derrière, et ils avaient l'air furieux.
Ils étaient une dizaine, et déjà qu'on ne faisait pas le poids contre un, nous ne résisterions pas.
La fille, dont je ne connaissais pas le nom, poussa à côté de moi un gémissement de panique. Alessio et Ilona aussi virent les hommes arriver, le billettiste marqua un temps d'arrêt. Aussitôt, Alessio, vif comme l'éclair, le frappa d'un direct au visage.
L'homme déstabilisé, tomba sur le dos, et Alessio abattit son pied sur son visage, l'assommant sur le coup. Ce geste était exactement le même que celui qu'avait fait Brayden pour mettre KO Alessio.
-Courez ! nous cria ce dernier.
Il attrapa Ilona par la main, et il s'enfuit vers la sortie.
Je commençais à courir aussi, à la suite de Brayden. Je sentis une main se refermer sur mon tee-shirt, mais je ne m'arrêtai pas et le tissu se déchira.
Ce fut quand un cri retentit qu'on se retourna tous.
Amelia se débattait dans les bras d'un des hommes, qui la tenait fermement. Les larmes coulaient le long de son visage, malgré tout elle nous cria :
-Vous occupez pas de moi ! Courez !
-Amelia ! cria à son tour Alessio.
-Alessio, va t'en ! T'inquiètes pas pour moi !
Il hésita, longtemps, mais Ilona le tirait, et il finit par céder, visiblement à contrecœur.
Et on s'enfuit, en tentant d'ignorer les cris de peur de la fille.
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Coucou !
Alors, ce chapitre ? Plus d'actions que d'habitude, non ?
Qu'est ce que vous pensez de leur réaction à tous face au danger ? Des théories sur la suite ?
N'hésitez pas à voter et commenter si ça vous a plu !
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