Chapitre 2

MARCHE ARRIÈRE

Quand j'entends la voix de Caleb , je ressens une rage incontrôlable. Je me fonce vers lui et commence à le frapper . Il me laisse faire .

- Sale con ! Comment as-tu pu ?
Demande-je hors de moi . Comment as-tu pu l'enmener sur mon lieu de travail ?

- Je suis désolée Mégane .
Elena ...

Son nom me fait à présent l'effet d'un coup de poignard . C'est étrange !

- Chuttt... Dis-je en lui mettant ma main sur sa bouche pour qu'il ne continue pas son monologue.
Baise-moi maintenant !

Je me sens si mal que j'avais envie qu'il me fasse oublier mes ennuis en m'emmenant au sommet des plaisirs.
Il ne répond pas , me dévisage et il sourit timidement.

- Je suis à tes ordres !

Je souris à mon tour .
Il me soulève et me pose sur le vieux divan . Il me caresse la peau d'une main experte , explore chaque centimètre de ma peau . Il m'enlève mes vêtements et j'entreprends à le déshabiller . À présent nus , je l'admire . Il est si beau . Nos regards se croisent . Il s'est arrêté.

- Tu es si belle ! Si parfaite ...

Je me contente de sourire à son compliment mais ce sourire signifie qu'il doit continuer. 
Je l'attire vers moi , écrase mes lèvres sur les siennes . Je suis impatiente , impatiente de le recevoir en moi . Mon corps explose de désir comme un feu d'artifices dans l'air. Je le chevauche . Il sourit . Je sais pourquoi . Il adore mon côté entrepreneur dans notre vie sexuelle . Nos corps se joignirent c'est alors que je perds tous mes moyens . Caleb se dégage de moi et enfile un préservatif . Il me pénètre sur le vieux divan . Notre corps ne fait qu'un à présent.  Alors qu'il fait des petits va-et-vient, je sens couler sur mes joues de grosses larmes chaudes . Je pense en ce moment à Elena. Et j'ai pitié d'elle .
Caleb qui , remarque mon trouble, s'arrête et me demande avec inquiétude.

- Tu pleures ?! Je t'ai fait mal . Excuse-moi Mégane.

- Non, ce sont les larmes de joie . Je suis contente , contente...

Je ne peux plus continuer de parler.  Je l'enlace comme si je ne voulais pas le perdre .
Il ne dit rien et m'entoure entre ses deux grands bras.  Sa chaleur me donne de la sécurité . Je ne pense à rien d'autre .  Je m'endormis dans ses bras au bord des larmes . Mes larmes ne sont pas seulement une pointe de culpabilité mais aussi le signe d'un chagrin invisible et une vengeance  .

Non ! Non ! Caleb a passé la nuit chez moi .Je me réveille difficilement par l'odeur d'un petit déjeuner.  J'ai une faim de loup. J'ouvre brutalement les yeux et je file à la cuisine . Je trouve Caleb en train de préparer des œufs brouillés.

- Caleb ....Caleb...

- Bonjour , tu as faim ? Dit-il tout souriant.

- Que fais-tu ici ? Et ne t'avises pas de me sourir . Tu as osé amener ta femme sur mon lieu de travail. Tu voulais mettre mal à l'aise c'est ça ? Tu n'es qu'un con , un goujat . Tu m'entends , lui reproche t-il avec colère.

Après un moment d'étonnement , il émet un gloussement qui se transforme en un rire.

- Mégane , tu ne voulais pas me libérer hier soir . Tu t'es accrochée à moi .
C'est la meilleure nuit de toute ma vie . 

J'ignore ses paroles. Au fond , je suis contente qu'il soit resté. J'avais besoin de lui hier soir.

- Tu devais de rentrer chez toi . Tu as une obligation morale envers ta femme . Ne l'oublie pas ! Le mariage ...

- Mégane , arrête de me juger tu veux bien ?! Assieds-toi et prends ton petit déjeuner.

Je voulais encore lui engueuler mais je me contente de m'asseoir et il me sert à manger .
Franchement Caleb est un amour.
Après une trentaine de minutes , Caleb reçoit un appel et s'en alla .
Je me précipite à la salle de bain et je file au boulot.  Je suis en retard. C'est la première fois.  Mon patron paraît étonné. Je file rejoindre Alex qui avait déjà commencé son boulot.
Elle me donne quelques instructions et je me mets à mon tour au travail.

Dans l'après-midi , mon patron ,Jo, un homme dans la cinquantaine nous appele , moi et Alex et nous félicite pour notre dévouement et n'oublie pas de mentionner mon retard ce matin .
C'est la faute de Caleb.  Il n'arrête pas de me causer des ennuis .
Comme c'est la première fois , il ne m'observe pas et me demande comment j'allais. Je réponds affirmativement .
Il nous conseille de prendre une pause . On le remercie . Alex et moi , on se précipite dans la rue . Elle me traîna dans un petit café . On bavarde de tout et de rien. Elle fait des blagues pourries mais je rigole à fond  . Pendant une demie seconde , je me suis mise à penser que je mérite d'être heureuse . J'ai Caleb , Alex, ma marraine Jade et même Jo. Ils sont ma famille .

On a décidé de rentrer au restaurant.
Fin d'après-midi , on retrouve Jo , qui nous attend avec son plus grand sourire. Il nous tapote la tête en signe d'affection et nous remet notre salaire. On le gratifia d'un sourire.  Je dis au revoir à Alex et prends la direction de mon appartement.
Je marche dans la rue. J'observe les oiseaux. Qu'ils sont beaux et heureux , me suis-je dit . Alors que je fais de grandes enjambées vers la grande rue, je ressens une main m'attraper . Dans un réflexe , je pousse l'agresseur. Tombé brutalement par terre , j'examine ma victime. Je reconnaîtrai son visage osseux entre mille .

- Paul ...

Il se releve difficilement et essuie ses vêtements .

- Paul ! dis-je pour attirer son attention. Que me veux-tu ? Que fais-tu ici ? Comment m'as-tu retrouvée ?

- Ma beauté , comme tu m'as manqué.
Je viens de la part du patron.
Il te pardonne et il veut que tu reviennes.

- Allez-vous faire foutre ! Dis-je en m'éloignant .

Paul me rattrape aussitôt.

- Roxanne , tu ferais mieux de ne pas énerver le patron. Il n'arrête pas de te chercher...

- Roxanne ? Ne t'avises plus de m'appeler ainsi. Dis à ton patron qu'il est la dernière personne que je veux voir.

- Roxanne , tu ne peux pas fuir ton destin. Tu l'as dans le sang , la plus ancienne profession du monde.

La prostitution ...

- C'est un chapitre de ma vie que je veux oublier alors fiche-moi la paix petit con !

Paul sourit, laissant apparaître ses grosses dents jaunies par la cigarette . Ça me dégoûte !

- Tu es parfaite , parfaite pour ce métier et tu es la préférée du patron. Maintenant que je t'ai enfin retrouvée , le patron va être content , lança t-il satisfait . Il te cherche depuis si longtemps.
Bon sang , comment vais-je me débarrasser de lui ? Au moment où ma vie commençait à améliorer , il pointe le bout de son nez.

- Paul , donne-moi le numéro de ton patron ! Je l'appellerai , tentai-je sans grande assurance.

- Non ... Ma bichette , tu viens avec nous.

C'est alors que  je vois trois hommes m'encercler . Je me sens prise au piège mais je ne perds pas pour autant mon sang froid . Je suis sur le point de me faire enlever en pleine rue. Je dois faire quelque chose. Il le faut !

-  Ah bon ! Paul , tu es sûr que tu veux m'enlever de force . Allez-y ! Fais-tu plaisir ! Mais n'oublie pas quand Henri , ton patron exaucera mes moindres désirs , je n'oublierai pas de l'ordonner de te traquer et de m'apporter ta tête  , menace ai-je avec le plus grand calme .

En le voyant perdre toute son assurance , je poursuis.

- Tu sais bien de quoi je suis capable.
Alors , ne m'emmerdez pas sinon tu le paieras de ta vie et celle de toute ta famille.

- Allons Roxanne , pas la peine d'en arriver jusque là . On peut négocier.

Il fait signe aux hommes de s'écarter . Ces derniers obéissent comme des robots .

- Je veux bien te donner son numéro .
Tu l'appelles hein!? Sinon , je paierai les conséquences.

Mais je me fiche de ce qui peut t'arriver.  Tu es une crapule de la pire espèce. Ton sort m'est égal.
Il me donne une carte et me met en garde avant de s'en aller.

- Je sais où tu habites . Alors fais attention !

Alors qu'il s'en va , je pouffe et m'empresse de rentrer chez moi.  Je ne serai jamais tranquille.  Cette partie de ma vie continue de me suivre comme une ombre . On m'a vendu . On m'a forcé à me prostituer . Ne méritais-je pas une meilleure vie ? Pourquoi le sort s'acharne sur moi ? Qu'ai-je fait de mal ? Pourquoi ? Pourquoi moi ?

Ce soir-là, j'hésite à appeler Henri. Est-ce une bonne idée ?
Je compose le numéro sans hâte.
- Henri ?
- Roxie , entendis-je au bout du fil. C'est à ce moment que j'ai compris que je venais de faire marche arrière . Que quoi que je fasse mon passé me rattrapera tôt ou tard . Je ne suis pas née pour être serveuse , pour mener une vie normale , pour me marier avec Caleb . Je suis née pour me venger . Oui , me venger de la mort de mes parents , de la personne qui m'avait vendue à Henri .
C'est mon destin  ! Je dois poursuivre ma route sinon ma vie ne serait qu'une nullité . J'ai pourtant essayé ! Je me suis trouvée un travail . J'ai une "famille" . J'ai un amant mais pourquoi la vie continue de me faire des tours et m'empêche de vivre une vie normale.
Parce que Mégane , tu n'es pas née pour être ordinaire.  Ta seule mission sur terre c'est de te venger.

- Oui Henri ! Ne dis plus rien! D'ici quelques jours , je t'appartiendrai.

Henri rit d'excitation .
C'est le début de ma vie. 

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