Chapitre VI : Une vue magnifique

J'arrive à l'heure devant la porte, habillée avec des vêtements qui ne craignent pas. Pas pour lui obéir, juste car je ne veux pas risquer d'abîmer mes vêtements à cause de ses bêtises. Je pose mon sac à côté de la porte et attends. Je suis pratiquement sûre que ce qu'il a prévu ne se déroulera pas dans la salle, donc autant que je ne m'embête pas à l'ouvrir. Surtout si c'est pour la fermer quelques minutes après.

Cinq minutes s'écoulent avant que je ne l'aperçoive au bout du couloir. Cinq minutes durant lesquelles des milliers de questions n'ont cessées de tourner dans ma tête : Qu'est-ce qu'on va faire ? Où est-il ? Est-ce que c'est dangereux ? Qu'est-ce qu'il fabrique ?

La première étant celle qui revenait le plus souvent.

« - Ça va ? Pas trop en retard ?
- Non, ça doit faire bien cinq minutes que je t'attends plantée comme une cruche devant la porte.
- Tu sais, cinq minutes de plus ou de moins... enfin, il fallait que je fasse un truc pour qu'on puisse faire ce que je veux.
- Ok, mais est-ce que c'est un minimum en rapport avec les cours parce que de base je suis censée te faire cours et non me balader dans les couloirs à faire je ne sais quoi !
- Non, mais si tu veux tu peux me poser des questions en chemin. Mais pas en maths puisqu'apparemment c'est toi qui a besoin d'aide Evans.
- Tu m'as l'air de bonne humeur... ça m'inspire pas des masses...
- Ouais, profite c'est pas tous les jours. Toi au contraire t'as l'air d'avoir essayé de résoudre une addition...
- Ha ha ha, très drôle. Bon on y va ou on reste plantés là ?
- A vos ordres capitaine Evans. »

Et il se met en route. Un sourire me vient malgré moi tandis que j'attrape mon sac et m'empresse de le rejoindre.
Mine de rien, c'est vrai qu'il a l'air de bonne humeur... je me demande qu'elle en est la cause.

Plus nous avançons, moins je sais où nous allons. Nous dépassons les deux premiers étages et prenons la direction du troisième où n'est censé se trouver que la partie technique du lycée...

« - Alors ? Ces questions ? me lance-t-il de loin
- Je ne sais pas sur quoi te les poser ! Tu ne m'as toujours pas dit qu'elle était la matière où tu étais le moins fort, répliqué-je en accélérant le pas pour le rattraper
- Bah devine ! Je t'ai mis la pâté en maths, ça veut bien dire quelque chose !
- Oui merci, j'avais deviné que t'étais un matheux mais ça ne me dis pas en quoi t'es le moins fort : histoire, français, anglais...
- Histoire. C'est bon t'es contente ? Je trouve ça tellement inutile de vivre dans le passé plutôt que dans le présent !
- Tu rigoles ! L'histoire c'est passionnant ! Apprendre pourquoi on est là, ce qu'il s'est passé avant, pourquoi certaines choses sont comme ça et pas autrement... comprendre quoi !
- Manque plus que les étoiles dans les yeux, marmonne-t-il bien que je réussis à l'entendre, le seul truc un peu intéressant en histoire, c'est les guerres. Le reste... entre les Louis, les Charles, les rois, les présidents... ça me passe là où je pense.
- Ok. Dates de la Première Guerre Mondiale ?
- 14-18. Tu m'as vraiment pris pour un inculte ?
- Celles de la Seconde ?
- 39-45.
- Qui remporte la Première ?
- La France et l'Allemagne perd. C'est bon ?
- Non. Qui gagne la Seconde ?
- La France aussi.
- Faux, c'est les Alliés.
- Tu chipotes là Evans.
- Non, je suis juste précise.
- Ok, sois précise en montant ça. »

Il s'écarte et me dévoile une échelle que je n'avais pas remarquée. Je me retourne, perplexe et son sourire en coin ne fait que m'inquiéter.

« - Alors comme ça on a le vertige Evans ?
- Non, je sais juste que cet escalier mène vers le haut, donc vers le toit, lieu où nous n'avons ABSOLUMENT pas le droit d'aller.
- Nous n'y allons pas, il faut juste passer par là pour aller là où je veux. Fais-moi confiance.
- Pardon ? Tu veux que je fasse confiance à quelqu'un à qui je ne parle vraiment que depuis 24h ? C'est un peu prématuré.
- Bon, tu montes ou tu restes là ? Perso moi j'y vais. »

Il me double et grimpe à l'échelle, me laissant en bas toute seule. La curiosité finit par l'emporter et je finis aussi par gravir ces marches.

Une fois en haut de l'échelle, j'atterris dans une sorte de grenier qui, je pense, serait sûrement plongé dans le noir si une lanterne ne diffusait pas une douce lumière. Jenson est appuyé contre un des murs, voûté tellement le plafond est bas. C'est sûr que ce n'est pas avec mon mètre soixante que je vais toucher le plafond.

« - Je savais que tu viendrais.
- Ah ouais ? Et comment pouvais tu en être aussi certain ?
- Je te connais.
- Faux.
- Vrai.
- Mais oui, et qu'est-ce que tu connais de moi exactement ?
- Que tu es beaucoup trop curieuse pour rester en bas d'une échelle sans savoir ce qu'il y a au-dessus. Et c'est tout ce dont j'ai besoin de savoir en ce moment.
- Et pourquoi ça ?
- Parce qu'il nous reste une échelle à gravir.
- Ah.
- Et que j'ai besoin de savoir AVANT si tu veux la gravir.
- D'accord.
- Alors ?
- Allons-y. »

Il s'avance, toujours voûté pour éviter de se prendre une poutre, et me tends un bandeau.

« - Tu penses vraiment que je vais monter une échelle avec un bandeau sur les yeux ? Tu veux que je me casse quelque chose ou quoi ?
- Non, juste que tu me fasses confiance, je sais c'est trop tôt mais là on n'a pas trop le choix.
- On a toujours le choix. Pourquoi est-ce qu'il faut que je mettes un bandeau ?
- Il ne faut pas que tu voies avant que je te le dise ce que je veux te montrer. Et c'est au-dessus de l'échelle.
- Ok, tu montes l'échelle, je la monte après toi, sans bandeau, et dès que j'arrive à la fin de l'échelle, tu me mets les bandeau et tu m'aides à finir de monter, ça te va ?
- Ok. Mais tu ne regardes pas ! »

Il range le bandeau dans sa poche et se dirige vers un coin de la pièce. Il attrape une sorte de corde et la tire, ouvrant une trappe et découvrant une échelle.

« - Attends mais t'es complètement cinglé ! Tu voulais que je monte CETTE échelle les yeux bandés ? Elle tient même pas toute seule !
- Bon, soit t'arrêtes de te plaindre et tu me suis, soit tu restes là et tu continues de jacasser mais toute seule ! Je commence à en avoir ras-le-bol de tes jérémiades ! »

Ok, il a l'air vraiment fâché... je vais me taire. J'acquiesce et m'approche. Il monte arrive en haut et me tends sa main. Je l'attrape et commence à monter. Lorsque seulement deux marches - pardon barreaux - me séparent de lui, je m'arrête pour qu'il me mette le bandeau sur les yeux.

L'ascension se passe plutôt bien - enfin c'est ce que je suppose - et je me sens enfin sortir de ce grenier étrange. Je le sais parce que dès je me relève, le vent fouette mon visage.

« - Surtout, tu ne lâches pas ma main.
- J'en ai pas trop l'intention étant donné que c'est la seule chose à laquelle je peux me tenir. »

On marche un peu puis il me dit de m'asseoir. Il s'assoit à côté de moi, et me retire mon bandeau. Mon champ de vision est aussitôt assailli de couleurs, au bout de quelques secondes, les contours se dessinent et je ne peux m'empêcher de m'exclamer.

« - Jenson ! C'est magnifique. »

°*°*°*°*°

Kuku à tous !

J'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous a plu !

Plusieurs choses à dire : primo, je vais faire une pause pendant les vacances de la toussaint qui sont, pour moi, dans une semaine. Je m'explique, le chapitre prochain n'est absolument pas prêt et l'inspiration n'est pas présente. Je vais donc profiter de ces vacances pour m'avancer et pouvoir vous publier régulièrement les chapitres après les vacances (peut-être que je publierais un chapitre durant ces vacances, ce sera la surprise).

Deuxio, j'ai beaucoup de devoirs en tant que seconde, c'est pour ça que je préfère me poser et être sûre de tenir mon rythme après les vacances. J'espère que vous comprendrez !

Cependant, n'hésitez pas à voter et à me donner vos avis en commentaires ! La surprise de Kyle ? Leur discussion ? Votre avis sur l'Histoire ? Et vos suppositions pour la suite ?

1268 mots

See you soon (I hope),
Emma

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