CHAPITRE 20 ◈ Un espoir de rédemption
Hey, nouveau chapitre ! Oui, celui-ci est arrivé plutôt vite, je suis sur une bonne lancée en ce moment sur Wattpad ! 😁
De plus, j'ai réécris le résumé de LTA, étant donné que je trouvais que l'ancien ne parlait pas assez de l'intrigue de ce tome, mais plutôt des tourments de Danael. 😕 Le nouveau résumé est donc bien plus centré sur ce qu'il va se passer (il contient d'ailleurs quelques infos sur la suite... 😋).
J'ai également une requête à vous faire : pourriez-vous me donner votre avis sur les chapitres que je poste ? Certains le font, mais beaucoup de mes lecteurs sont malheureusement des fantômes. 😟 Par exemple, le dernier chapitre a été lu 84 fois à l'heure où j'écris ces mots (on peut réduire le nombre si on enlève les vues pour les réponses aux commentaires), et seulement 5 ont commenté ! Or les commentaires ont une grande valeur à mes yeux, bien plus que les vues et les votes. Donc voilà, si vous pouviez commenter, cela me ferait énooooormément plaisir ! Et n'hésitez pas à me dire si quelque chose ne va pas, j'accepte à cœur ouvert les corrections et les commentaires négatifs (si ceux-ci sont justifiés), car ils me permettent de m'améliorer !
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et désolée pour cet avant-propos plutôt long, mais je devais en parler ! 😙
J'écarquillai les yeux en entendant le démon prononcer mon nom. Comment diable pouvait-il s'en souvenir ? Confus, je m'avançai prudemment vers lui :
— C'est impossible... Comment sais-tu qui je suis ?
Le démon me regarda au travers de ses yeux de rapace. Il pencha la tête et sembla chercher ses mots.
— Je ne sais pas, bredouilla-t-il en lançant un regard à Éros, probablement pour savoir si sa phrase était correcte.
L'humain hocha la tête et Andras poursuivit, bégayant toujours à chaque mot :
— Je me souvenir seulement d'un nom et d'un visage. Toi. Non, le tien, corrigea-t-il aussitôt.
— Tu dis que tu ne te souviens que de mon nom et de mon visage ? Rien d'autre ?
Le démon acquiesça et tendit sa main pour me saluer, changeant alors de sujet :
— Je m'appelle Andras.
J'acceptai avec méfiance de lui serrer la main. Son visage était celui d'un animal, mais son corps celui d'un humain. Je m'en rappelais parfaitement désormais. Andras, un démon supérieur et marquis des Enfers ayant à ses ordres trente légions infernales. Nul n'était plus doué que lui pour semer la discorde et pousser au meurtre. Toujours armé d'un sabre effilé et accompagné d'un redoutable loup noir, il n'hésitait pas à massacrer cruellement ceux qui se dressaient sur son chemin.
J'esquissai un sourire narquois. Le voilà désormais faible et abruti, serviteur d'un vulgaire humain. J'observai avec dédain l'être qu'il était devenu : un démon frôlant le ridicule, voilà tout. Je serrai sa main d'une poigne de fer pour montrer que je lui étais supérieur, en dépit de mon état actuel.
— Enchanté de te rencontrer, Andras, répondis-je avec hypocrisie.
Aussitôt, Éros se tourna vers moi, un large sourire plaqué sur son visage :
— Tu vois, il est inoffensif !
Un rictus se dessina sur mes lèvres pour donner raison à l'humain. Je me dirigeai vers la cabane agreste de l'humain après qu'Andras eût récupéré son chariot à bois. Éros me proposa un thé que j'acceptai avec grand plaisir. Ce fut la première boisson que j'avais goûtée à mon arrivée sur Terre, et je l'adorais depuis. L'homme s'empressa ensuite d'allumer un feu pour réchauffer la pièce.
— Maintenant que tu es rassuré, jeune homme, pourrais-tu m'expliquer la raison de ta présence près de la tombe de ma femme ? s'enquit le quinquagénaire.
— Si votre démon accepte d'abord de m'expliquer pourquoi il m'a battu si violemment, m'indignai-je.
Éros tourna le visage vers Andras, qui se tenait debout et arborait un air fier en croisant les bras. Il avait retiré son manteau et ne portait désormais que des vêtements en fourrure sur son corps humain. Il avait décidément bien changé depuis la dernière fois que je l'avais rencontré. Le démon réfléchit quelques secondes pour formuler sa réponse, avant de s'expliquer :
— Toi avoir touché tombe de la femme de Éros, et je avoir ressenti aura mauvaise en toi. Je avoir jugé toi dangereux.
— Mais tu as utilisé la cryokinésie. Comment as-tu fait ?
— Instinct, répondit-il simplement en haussant les épaules.
— De quoi parles-tu ? lança Éros à mon égard. Qu'est-ce que la cryokinésie ?
Je soupirai face à l'ignorance de l'humain. Même Andras, contre toute attente, semblait savoir de quoi je parlais. Je posai mon thé sur une modeste table et m'assis en tailleur sur le sol en rondins de la cabane :
— Vous autres humains appelez cela de la magie, mais la cryokinésie est en réalité un art éthérique, c'est-à-dire qui provient de l'Éther, composé lui-même du Paradis, de l'Enfer, du Purgatoire et des Limbes. Il est très difficile à apprendre et demande des siècles d'apprentissage. Il permet de manipuler la glace sous plusieurs formes, la plus simple étant d'utiliser l'énergie psychique et corporelle pour l'extérioriser et la transformer en élément de glace.
— Mais comment aurait-il pu user de cette magie ?
— Ce sont des arts éthériques, corrigeai-je irrité. Les démons les plus puissants les apprennent naturellement pendant leur ascension dans la hiérarchie infernale.
Éros grimaça en mimant une mine insatisfaite. Ne comprenant pas sa réaction, je l'interrogeai sur son comportement :
— Tu ne me crois pas ?
— Ce n'est pas cela... C'est juste que je réalise enfin à quel point je suis ignorant de ce monde. Je pensais tout savoir, et toi, un gamin, débarque un jour dans ma vie et m'affirme que je ne sais rien. En quelques minutes, tu cites plus de choses auxquelles je n'aurai jamais pensé pendant toute ma vie.
— Sais-tu pourquoi là d'où je viens, nous appelons ta planète «Amathìs » ? dis-je finalement après quelques secondes de silence.
Éros secoua la tête pour indiquer qu'il ignorait la réponse, tandis qu'Andras prêtait discrètement une oreille attentive à notre discussion.
— Car cela signifie « Ceux qui ignorent », poursuivis-je. Tu crois que Dieu vous a donné une malédiction en vous privant de la connaissance, mais ce fut en réalité un cadeau. Ne sachant point la Vérité, vous les humains, pouvez à la fois creuser votre propre chemin vers le Bien ou le Mal, et pleinement profiter de ce que vous avez de plus précieux : les secondes de votre temps. Autrement dit, votre vie.
— Mais je ne comprends pas, fit Éros en fronçant les sourcils. S'il y a donc un Paradis et un Enfer, nos âmes sont donc éternelles, non ?
— Crois-moi, j'ai été là-haut. Et vie éternelle ou non, je peux t'affirmer que tu finiras toujours par t'en lasser. Tu seras comblé de bonheur, mais tu ne pourras jamais goûter à nouveau aux plaisirs uniques que t'offre la vie ici. Tu sais, certains attendent toujours que leurs proches les rejoignent tandis que d'autres subissent chaque jour d'atroces tortures. Au final, on n'échappe nulle part à la souffrance.
— Eh bien tout cela me paraît bien joyeux, ironisa Éros. Mais passons... Tu n'as toujours pas répondu à ma question !
— Tu veux vraiment savoir ?
Éros hocha la tête d'un regard opiniâtre. D'abord réticent, j'hésitai à lui partager mes tourments. Quel serait l'intérêt pour moi-même ? Aucun... Oh, mais non, quel fichu étourdi j'étais ! Maintenant que cet humain connaissait l'Éther, il pouvait me guider jusqu'au démon capable d'aider Lucifer à retrouver la mémoire concernant le moyen de récupérer mes pouvoirs. L'athéisme de Théa bloquait son intuition, et nous n'avons fait que marcher en vain depuis des jours, mais avec Éros...
Dépourvu de doutes et résolu, je révélai mes tourments à l'humain, de la perte de mes pouvoirs, à mon pacte avec Lucifer en passant par mon alliance avec Théa, jusqu'à notre marche dans les bois en quête du démon. Quand j'eus fini de parler, je remarquai qu'Éros m'observait d'un air très sérieux, presque inquiétant.
— Donc le Diable se trouve dans cette forêt en ce moment même..., marmonna-t-il. Est-il aussi mauvais et cruel que les légendes le disent ?
— Parfois, oui... Mais la plupart du temps, c'est juste un abruti d'Ange aux rêves chimériques, plaisantai-je.
— Soit... Mais dis-moi, ce fameux démon, ça ne pourrait pas être Andras par hasard ?
— Impossible. Mon frère ne s'intéresserait jamais à un démon déchu. Et de toutes façons, même si c'était lui, je doute qu'il soit capable de rendre la mémoire...
— Dommage, ça nous aurait bien faciliter la tâche, soupira l'humain. Ecoute, jeune homme, je veux bien t'aider, mais je veux quelque chose en échange.
— Oh, vous les humains ! vitupérai-je. Que veux-tu ? De l'argent ? Je n'en ai même pas.
— Apprends-moi cette magie, la cryokinésie.
— Ce n'est pas de la magie, maugréai-je. Et ne sois pas ridicule, il te faudrait plus d'années qu'il ne t'en reste pour apprendre les arts éthériques. Tu seras dans une tombe avant même d'avoir pu faire apparaître le moindre flocon.
— Mais tu as dit qu'Andras a pu l'utiliser !
— Cela est sûrement dû à une brèche dans son esprit démoniaque. J'imagine qu'avec le temps, il finira par retrouver la mémoire...
— Je ne pourrai donc jamais apprendre la magie ?
Je secouai la tête, navré. A ma connaissance, seuls les humains de la cité d'Atlantis il y a quatre mille ans ont pu vivre suffisamment longtemps pour apprendre les arts éthériques. Mais leur civilisation avait disparue depuis, et l'humanité avait régressé, allant même jusqu'à déshonorer la mémoire de leurs ancêtres. Je dévisageai Éros qui soupirait et caressait sa barbe, le regard perdu.
— Ressuscite ma femme.
Sa phrase avait résonné si fort dans mon esprit que mon cœur cessa de battre pendant un prompt instant. Il ne pouvait pas me demander cela, j'étais incapable de réaliser son souhait ! N'avait-il donc pas écouté tout ce que j'avais dit il y a quelques minutes ?
— Mais... Je suis banni..., bredouillai-je.
Éros se redressa brusquement et m'attrapa les épaules. Il plongea son regard turquoise dans le mien et me regarda avec tant d'intensité que j'en fus presque gêné.
— J'ai foi en toi. Tu retrouveras tes pouvoirs. Une fois repenti, ressuscite-la. Je t'en conjure.
La rédemption... Cela faisait tant d'années que je n'y avais pas songé. Après que j'eus péché, Père m'avait jeté comme un vulgaire déchet dans les Limbes, une prison céleste infinie où étaient enfermées les pires créatures de l'Univers, sans aucun espoir d'échappatoire. Je n'ai pu m'évader que grâce à Lucifer, qui en régnant sur l'Enfer, régnait aussi sur les Limbes. Je fus libre, mais en échange, chaque jour pendant mille ans, il venait me voir pour me demander de rejoindre ses rangs. Mille fois, j'ai refusé. Non pas par espoir de rédemption, mais par espoir de rester moi-même, celui qui jadis était bon et loyal.
Il est vrai qu'à la fin de notre accord, j'avais en effet mentionné la rédemption, mais je n'y croyais pas un seul instant. Et pourtant cet homme, cet humain... Il avait dit qu'il avait foi en moi. Il me croyait capable de réussir ! Une larme coula sur ma joue, que je m'empressai d'essuyer. Je plaçai à mon tour une main sur son épaule et resserrai ma poigne, envahi par l'émotion.
— Je te promets que tu la reverras.
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