CHAPITRE 18 ◈ Les prémices de la prophétie
Heyyy, nouveau chapitre avec un jour de retard...! 😅 *s'en va frapper sa tête contre un mur* Hum... En ce moment je suis dans une phase d'un chapitre par mois... Et j'ai calculé, et ça fait 12 chapitres par an... (admirez ce talent de mathématicienne 😁)... Et comment dire que c'est extrêmement insuffisant ! Je prévois encore une quarantaine de chapitres rien que pour le tome 1 de LTA, alors imaginez pour les tomes suivants... J'essaie donc de récupérer un rythme régulier petit à petit afin de reprendre un rythme hebdomadaire. En effet, il est maintenant temps de passer à la vitesse supérieure !
Concernant ce chapitre, il risque de vous paraître plutôt confus, néanmoins ce passage sera très important pour l'intrigue finale de LTA !! Il faut le voir un peu comme une boîte-mystère remplie d'indices et de références pour la suite... 😇 Sinon j'espérais pouvoir vous donner plus de réponses concernant le précédent chapitre (l'histoire de la tombe, etc.), mais j'ai bien peur qu'il ne soit préférable de vous les donner au prochain chapitre. 🤔
Je vous souhaite une bonne lecture, et comme je serai malheureusement pas mal occupée ce mois-ci, rendez-vous le 2 décembre ! 👋
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Noyé dans une mer de ténèbres, j'agitais vainement mes bras et mes jambes pour tenter d'échapper à cet abîme infini. Mes doigts n'effleuraient que le vide, me donnant l'impression de flotter dans le néant. L'obscurité enveloppant totalement totalement mon corps, il m'était même impossible de discerner la moindre molécule. Prisonnier d'un royaume de solitude où seul régnait le silence, je fermai les yeux en priant pour que le désespoir achève mon âme.
Après un temps qui me sembla éternel, j'ouvris finalement les paupières. Je fus sans voix à la vue du monde qui me faisait face. Les ténèbres avaient disparu, des contrées dévastées les avaient remplacées. Des volcans vomissaient désormais de redoutables coulées de lave, tandis que des centaines de météorites pleuvaient du ciel pour créer des cratères monstrueux en s'écrasant au sol. Les villes étaient en ruines, les étoiles éteintes et le soleil en ébullition, prêt à exploser à tout moment. La Terre n'était plus que le reflet de la mort et de la destruction.
Face à ce monde ravagé, je ne pus m'empêcher d'être pris d'effroi. Mon cœur se resserra et je regardai avec effarement le paysage de désolation qui me faisait face. L'Apocalypse semblait s'abattre sur l'Univers.
Le ciel écarlate parsemé de nuages d'or provoqua en moi une peur que je n'avais jamais ressentie auparavant. Je craignis que le Paradis, l'Enfer et le Purgatoire aient connu le même sort que celui de la Terre.
Je souhaitai détourner le regard de cette vision d'horreur, mais j'avais beau regarder la terre comme le ciel, l'horizon comme les alentours, tout se ressemblait. Il m'était impossible de fuir ce monde ravagé par les calamités venues des Cieux.
En plissant les yeux, j'aperçus au loin un imposant nuage de fumée s'élever dans le ciel. Intrigué, je commençai à marcher jusqu'au lieu où je voulus me rendre, mais à peine eus-je foulé le sol de mes pieds que je me retrouvai face à la fumée. Je ne compris qu'après plusieurs secondes de confusion : je m'étais téléporté par ma simple volonté. Mes pouvoirs seraient... Revenus ? Hébété, j'essayai tant bien que mal de me remémorer mes derniers souvenirs. J'étais avec Théa au bord d'un ruisseau, puis... Je... J'ai paniqué... Nous avons dévalé une pente et j'ai trouvé une tombe. Un homme est arrivé et m'a frappé jusqu'à ce que... Je m'évanouisse ! Mais alors... Je rêvais ?
Troublé, je baissai les yeux pour regarder mes mains. Celles-ci semblaient pourtant bien réelles... Et puis les Anges ne rêvaient pas d'ordinaire ! Bon sang, que se passait-il donc ? Je pouvais être en plein rêve lucide sans même m'en rendre compte, mais ce n'était pas normal... Était-ce lié à la perte de mes pouvoirs ? Après tout je devenais de plus en plus humain, j'avais besoin de manger, de dormir, alors peut-être que je pouvais rêver maintenant...
Je secouai la tête pour chasser ces pensées. Je refusais de réfléchir à cette fichue humanité qui me rongeait à petit feu. Je levai les yeux et contemplai l'épais nuage de fumée. Sa source n'était autre qu'un incroyable phœnix aux plumes du blanc le plus pur qu'il pût exister. Des flammes argentées consumaient son corps, dévorant absolument tout de lui pour ne laisser plus qu'un tas de cendres à l'aspect dérisoire. J'entendis alors un faible gazouillement enfoui sous les restes du phénix. Je balayai ma main pour chasser les braises et rencontrai son regard. Les yeux perçants de l'oisillon me transpercèrent comme s'il avait pu lire au plus profond de moi. Nous nous dévisageâmes quelques secondes durant, puis il déploya ses ailes immaculées et pris son envol. Plus il s'éloignait de moi, plus je le voyais grandir. Il n'eut atteint sa taille adulte que lorsque je l'eus perdu de vue.
—Tu aimerais être comme lui, n'est-ce pas, l'âme candide et repentie à chacune de ses résurrections ? chuchotai une voix dans mon oreille.
Je fis aussitôt volte-face et contemplai l'être qui venait de parler.
— Théa..., murmurai-je en la voyant, choqué par son regard.
L'un de ses yeux semblait rongé par les ténèbres : la sclérotique était noirâtre, tandis que son iris brillait d'un rouge ardent. Son autre œil, quant à lui, avait préservé sa couleur ambrée d'origine. Théa me souriait, mais ses yeux trahissaient ses émotions. Je décelai une fureur démentielle qui dissimulait néanmoins une certaine détresse.
Je souhaitai la prendre dans mes bras pour la réconforter, mais son corps s'évapora au premier toucher. Je regardai avec amertume le vide qu'elle avait laissé derrière elle. Désormais, ce n'était plus qu'un paysage de désolation qui me faisait face.
J'entamai une marche à travers les ruines et les cratères d'astéroïdes. Des arbres calcinés, et pour la plupart déracinés, parsemaient le sol de leurs branches écorcées. Mais alors que je poursuivais mon chemin, un mauvais pressentiment s'empara de moi. Je me retourna et ce qui je vis ébranla mon âme qui croyait pourtant avoir déjà vu tous les malheurs de l'Univers.
Les cadavres de plusieurs milliers d'Anges gisaient sur le sol, peignant le parfait tableau de la mort et de la déchéance. Affligé à la vue des corps inanimés de tous mes frères et sœurs, je ne pus m'empêcher de retenir mes larmes. Aux portes du désespoir, je me laissai tomber au sol en hurlant de rage et de chagrin. Je frappai le sol avec colère, créant coup après coup un terrible séisme. Les pleurs d'un enfant s'élevèrent alors, pareils à un miracle, symbole de l'espoir d'un renouveau. Je levai les yeux et le contemplai avec émerveillement. Sa bouille innocente et son regard vif semblait refléter tout le bonheur du monde. Je souhaitai le prendre dans mes bras et tendis mes mains vers lui, mais sans le savoir, ce fut le geste qui condamna mon âme dans un traumatisme sans pareil. Je fixai mes mains avec effarement, tandis qu'un sentiment de terreur se formait dans mon âme, m'obligeant à regarder avec effroi mon corps devenir cendres.
Je me réveillai brusquement et clignai plusieurs fois des yeux, ébloui par la lumière de la pièce. Encore sous le choc de ce rêve étrange, il me fallut plusieurs secondes pour reprendre mes esprits. Une fois l'angoisse et la panique passées, j'essuyai mes mains moites sur les draps du lit et essayai de comprendre où je me trouvais. On m'avait apparemment transporté dans une cabane en bois désordonnée et mal entretenue. Des impacts de balles tapissaient les murs et le modeste toit semblait prêt à s'effondrer sur moi à tout instant. A quelques mètres de moi, un homme âgé d'une cinquantaine d'années essayait tant bien que mal de ranger le désordre. Je pris appui sur le matelas et commençai à me redresser, mais l'individu interrompit mon action en prenant la parole :
— Je ne me relèverais pas à ta place, murmura-t-il d'une voix calme et profonde.
Je préférai ignorer la recommandation de l'humain et continuai de me relever, mais ce fut en grognant que j'accueillis la violente douleur à la côte qui me transperça. Je me rallongeai aussitôt pour échapper à cette maudite souffrance. Je tournai mon visage pour voir l'homme et maugréai la première question qui me vint à l'esprit :
—Où suis-je ?
— Chez moi.
— Qui êtes-vous ?
L'homme leva enfin les yeux vers moi et me dévisagea avec insistance. Les rides avaient d'ores et déjà commencé à ronger son visage, tandis qu'une barbe poivre et sel venait orner son menton. Ses yeux turquoise contrastaient avec son teint mâte, j'en déduisis qu'il n'était pas de cette région. Son corps, quant à lui, semblait néanmoins plutôt bien conservé malgré l'âge qu'il devait avoir. Notre échange de regard s'arrêta lorsque l'humain attrapa un verre d'eau et me le tendit. J'acceptai en marmonnant un merci. L'inconnu attrapa une chaise, s'assit à mes côtés et commença à se présenter.
— Je m'appelle Éros, je vis dans cette forêt depuis 13 ans.
— Vous êtes un ermite ?
— Oui. Maintenant, à mon tour de poser les questions, gamin. Comment t'appelles-tu ?
Il m'avait traité de gamin, le bougre ! Je grinçai des dents en repensant à l'insulte qu'il venait de prononcer à mon égard, mais acceptai à contre-cœur de me présenter.
— Mon nom est Danael. Et je suis bien plus vieux que vous ne pouvez vous l'imaginez, pauvre fou !
— C'est ainsi que tu traites ton hôte, gamin ? Apprends déjà la politesse et la reconnaissance avant de déblatérer de telles sottises.
Je grognai et lui lançai un regard noir. Ces mois chez les humains m'avaient décidément bien influencé, je n'étais même plus crédible lorsque je disais la vérité.
— Pourquoi étais-tu dans cette forêt ? reprit l'homme en soupirant.
— Cela ne vous regarde pas.
— Je devrais demander à Andras de te frapper plus fort la prochaine fois... marmonna l'humain exaspéré.
Soudainement intéressé par la tournure que prenait la conversation, je me relevais brusquement. Je grimaçai de douleur en me rappelant ma blessure.
— Andras ? Est-ce l'humain qui m'a frappé ? Pourquoi a-t-il agi ainsi ? m'exclamai-je.
L'individu fronçai les sourcils, puis éclata brusquement de rire. Voilà qu'il riait de moi, maintenant... J'expirai à son intention pour exprimer mon mécontentement. L'homme reprit finalement son calme et me regarda, un sourire au coin des lèvres :
— Ce n'est pas un humain, c'est un démon !
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