Chapitre 5.
Une heure après l'école, Jungkook allait toujours à la bibliothèque du bidonville. C'était une petite bibliothèque très vieille, les murs étaient tellement remplis de feuilles grimpantes qu'on ne voyait même pas sa couleur. À l'intérieur, le parquet était abusivement poussiéreux, les feuilles déchirées étaient éparpillées sur le sol, et même quelques rats s'invitaient à la lecture des livres, enfin de mordre des pages. Personne ne venait dans cette horrible bibliothèque, et c'était ce que Jungkook aimait : la tranquillité. De ne pas être mélangé avec des gens, sa seule compagnie pendant ces moments-là n'étaient que son esprit et son imagination.
Seulement, il y avait une personne qui avait le courage de travailler dans cet endroit indésirable, une veille dame. À chaque fois que Jungkook entrait, elle le fixait toujours avec ses petits yeux par dessus ses lunettes. Elle avait des cheveux courts très blancs, comme la neige, et elle était petite de taille, c'était sans doute son dos courbé qui la rendait plus petite.
Jungkook ouvrit la porte de la bibliothèque et referma derrière lui. Il jeta un coup d'œil vers la vieille bibliothécaire dont elle ne connaissait pas le nom, elle le regardait toujours comme d'habitude, derrière son bureau en bois, il s'inclina par respect et se dirigea vers les étagères.
À l'intérieur, la pièce était petite. Il n'y avait que trois rayons, une table et quatre chaises. Et bien sûr beaucoup trop de saleté ! Il n'y avait personne qui s'occupait du nettoyage. Parfois, ça arrivait de regarder la vieille dame avec de la peine, la pauvre, elle venait tous les jours travailler dans un tel endroit ! Personne ne venait, personne ne travailler avec elle, elle était seule. Dans cette bibliothèque, ça doit être ennuyant. Elle devait se sentir triste. Puis, il cessa ses pensées et alla s'asseoir sur une chaise lire " Les Contemplations ".
Une fois l'heure terminée, il ferma son bouquin, le rangea à sa place et se dirigea vers la sortie. Quand Jungkook s'en alla, la veille dame se leva et tourna dans la bibliothèque. C'était parfois fatiguant de rester qu'assise, donc elle faisait de temps en temps des rondes. Puis, elle s'arrêta devant la table, là où était Jungkook et vit une feuille. C'était un dessin. Il y avait un grand soleil qui se couchait et qui donnait ses derniers rayons à un champs rempli de fleurs de toutes les couleurs, et une tempête de pétales soufflait. C'était magnifique, ce dessin réchauffa le cœur de la vieille dame, ses yeux brillaient. Et elle tourna la feuille, voyant une écriture, elle lut :
" J'espère que ce dessin illuminera vos journées, contemplez-le, s'il vous plaît, je vous promets qu'elle vous réchauffera dans cet endroit si glacial. "
***
Le lendemain, à son habitude après l'école, Jungkook alla à la bibliothèque. Il espérait que la bibliothécaire ait aimé le dessin. Il s'était terriblement bien appliqué pour que ce dessin soit parfait, qu'on y ressente bien les émotions et les sentiments, et que les rayons du soleil du dessin puisse vraiment réchauffé son cœur.
Une fois arrivé, il entra, et jeta un coup d'œil à la vieille dame. Il espérait peut-être ce jour là qu'elle lui sourit, mais elle n'en fit rien. Elle le regarda toujours par dessus les lunettes. Il s'inclina et se précipita vers les rayons. Jungkook se posa des milliers de questions : n'avait-elle pas aimé ? Avait-elle trouvé ça bizarre ? Ou trop enfantin ? Puis, le garçon décida de ne pas trop se prendre la tête et de lire. Cette fois, il ne lira pas les contemplations, il allait changer. Soudain, dans un coin Jungkook trouva un livre qui attisa sa curiosité. Il le prit et contempla la couverture avec des étincelles aux yeux. Il s'y figurait la grande tour Eiffel dont il chérissait tant. Il l'ouvrit et remarqua qu'il n'y avait pas de mots, mais que des images. Le cœur de Jungkook s'emballa. Il y avait des images de la Tour Eiffel dans toute sa splendeur, les Champs Élysées, les rues de Paris, la Seine ... Juste en regardant les images, Jungkook se sentait voyager. Il voulait ce livre à tout prix. Pour revoir ces photos dans son lit, le soir. Mais il y avait un problème : c'est qu'il ne souhaitait pas l'emprunter. Il le voulait.
Alors Jungkook se décida à commettre une grosse bêtise. Il jeta un coup d'œil vers la vieille dame : elle était dans son bureau, occupée à écrire. Alors Jungkook respira un bon coup et le mit dans son sac. Il était en train de mettre son cartable quand soudain une voix retentit :
— Que fais-tu, petit chenapan !
Le cœur de Jungkook faillit lâcher. Il trembla comme une feuille, puis il prit son courage à deux mains et se retourna : il n'en croyait pas ses yeux : la vieille dame était devant lui. Comment avait-elle fait ? Il n'y avait pas une seconde, elle était dans son bureau, assise et occupée à écrire.
Jungkook baissa la tête, honteux. Il était à la fois déshonoré d'avoir eu un tel comportement mais aussi dégoûté de ne pas avoir réussi sans se faire prendre. Qu'allait faire la dame ensuite ? Appeler Jae-hwan ? Surtout pas ! Le cœur de Jungkook commença à battre à mille à l'heure et son ventre se noua. Il espérait tellement qu'elle fasse preuve de miséricorde. Malgré son air ronchon.
La vieille dame arracha le sac du petit voleur, l'ouvrit et vit le livre volé. Elle le prit et fixa la couverture. Après trois minutes, elle le feuilleta.
— Tu aimes Paris ? demanda la vieille femme.
Jungkook, après un petit silence, acquiesça de la tête lentement.
La bibliothécaire souffla. Elle observa Jungkook sans cligner des yeux pendant un bon moment, pendant que lui, ses yeux regardait le sol.
Soudain, ce n'était plus le parquet qu'il voyait, mais un livre dont sur la couverture se trouvait la Tour Eiffel.
— Tiens, prends-le, déclara la vieille femme en tendant le bouquin. De toute façon personne ne vient ici, j'espère qu'il servira au moins à une personne.
Jungkook le prit de ses deux mains. Il était soulagé, son cœur s'apaisa et il souffla un bon coup. Le petit garçon le serra contre lui, son cœur remplit de joie et il se permet même de sourire.
— C'est la première fois que je te voie sourire ! remarqua la femme. Depuis tes cinq ans, tu as toujours ce visage triste. Tu es plus beau quand tu souris.
La vieille femme ébouriffa les cheveux de Jungkook avec ses mains très fragile en signe d'affection et donna son dos à Jungkook pour retourner à ses occupations. C'était la première fois que Jungkook voyait la vieille femme sourire. Finalement, elle n'était pas si méchante que ça, les apparences sont trompeuses.
— Ah ! fit la dame en se retournant vers Jungkook.
Les rayons du soleil traversa la petite bibliothèque et illumina cette pièce lugubre.
— En échange, je veux que tu me refasses tes dessins ! Merci, petit. Il était magnifique.
Jungkook sourit à pleine dent. C'est rare qu'il sourit comme ça. Mais il était si heureux. Donc elle avait apprécié le dessin ! Le savoir apaisait Jungkook.
Et il accepta en hochant de la tête.
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