Le véritable espion

Très honnêtement, je me réveille à contrecœur. Avant de revenir à mes esprits, j'essaie de fuir et de regagner mon rêve. Je me plonge avec ardeur dans ma mémoire et cherche les souvenirs heureux. Mais, je perçois de l'agitation tout autour de moi et ce bruit incessant me coupe de mes pensées qui s'évertuent à visualiser les traits du jeune et fringant Nolan. Mes paupières closes et mon corps détendu, je me fais passer pour inconscient et simule la respiration lourde d'un homme endormi. Une chaise est traînée devant moi et j'en déduis qu'une personne s'y assoit. Je ne le veux pas, mais je suis obligé de retourner à la réalité. 

— Ne jouez pas la comédie, de Villiers. Le sédatif ne durait que cinq heures. Vous en avez dormi deux de plus et je sais que vous vous êtes réveillé à l'instant. 

— Je préfère discuter avec Morphée, merci. 

Mon menton est recroquevillé contre ma gorge et ma tête pend sur le côté. Je fais mine de me rendormir, mais le Gardien s'impatiente et tape du pied. Ce son résonne dans la salle où nous nous trouvons en produisant un effet métallique. En ouvrant un œil, je confirme un sol en ferraille. La chaise sur laquelle ils m'ont jeté se situe sur une surface suspendue dans ce qu'il me semble être un décor typique d'une usine. Je le regarde dans cette posture qu'il juge apparemment ridicule, puisqu'il roule des yeux et soupire. Cet homme ne porte pas sa cagoule et ressemble à un quarantenaire lambda. Rien ne le distingue particulièrement, hormis une légère entaille à la joue récente. 

— Un cadeau de votre ami, le mercenaire ! indique-t-il, amèrement.

Je souris en coin, ce qui l'agace d'autant plus.

— Asseyez-vous correctement. Il est grand temps que vous cessiez de courir et que nous conversions d'homme à homme. D'accord ?

— Je n'ai pas besoin qu'un inconnu me donne des leçons de conduite et, en plus, votre sale gueule ne me revient pas !

Il ne réplique pas à ma provocation, demeurant neutre au possible. Finalement, je décide de me redresser, de me racler la gorge et de secouer mes cheveux dans l'espoir de les replacer. Cette conversation pourrait m'être utile. Nolan m'a enseigné une règle de base dans ce métier : quasiment tous les pilleurs de tombes sont bêtes, il faut utiliser leur stupidité à son avantage en les menant par le bout du nez tout au long de l'échange et vous remarquerez au fur et à mesure qu'ils tombent dans le panneau. Voilà ce qu'il me disait souvent. A de nombreuses reprises, j'ai assisté à ses débats avec d'autres individus de notre milieu et il les faisait tourner en rond en leur volant des tas d'informations à la fin, ni vu, ni connu. 

— Bon, j'exagère ! Mea culpa. Vous n'êtes pas si moche. Peu importe ! De quoi s'agit-il ? Je ne m'attendais pas au tapis rouge et aux cocktails gratuits, mais faites un effort la prochaine fois pour accueillir vos invités. C'est quoi cette chaise bancale ? Et les menottes ? Sérieusement ? Parlons d'homme à homme si ça vous chante, mais ayez au moins la décence de me libérer. Sinon, n'est-ce pas un comportement lâche de votre part ? Ah, et je le précise tout de suite, ne pensez pas à me menacer. Je réponds mal aux intimidations. Au lieu de pointer le revolver sur moi, tirez directement. 

Le Gardien imite mon rictus mauvais et sort son arme à feu de son étui. Il me vise et pose son doigt sur la gâchette. 

— C'est vraiment tentant, en fait. Je me suis imaginé comment je pourrais venger mes camarades. Œil pour œil, dent pour dent. D'habitude, je ne suis pas fan de la loi du Talion, mais votre ami et vous n'aurez pas dû marcher sur le territoire des Gardiens. J'ai songé à vous brûler vif lors d'une explosion pour que vous éprouviez la même souffrance, mais j'hésite. Pourquoi gaspiller du temps pour un type tel que vous ? Jasper de Villiers, le soi-disant numéro deux..., vous n'êtes qu'un homme sans grande importance qui s'est cru tout permis grâce à son cher ami... Alors, Jasper ? Que ressentez-vous sans lui ? Vous avez mal ? 

Je serre les poings, ce qu'il ne constate pas puisqu'ils sont attachés dans mon dos. Malgré mon avertissement, il me menace sans détour et appuie au bon endroit pour ranimer ma rancœur. Quelle ordure. Néanmoins, j'approuve sa tactique. Me rappeler la disparition de Nolan est le meilleur moyen pour que je m'emporte. C'est pourquoi je me maîtrise et génère une énorme énergie que je dédie à mon self-control ; le but étant de ne pas le laisser voir cette facette de moi que je réprime depuis ma séparation avec mon meilleur ami. 

— Je souffre atrocement, certifié-je avec un sourire narquois. Mais..., une minute ! N'êtes-vous pas en train d'avouer quelque chose ? Saperlipopette ! Je rêve ou vous admettez être responsable de sa mort ? Vous savez, si vous vous revendiquez coupable, je ne vous haïrais pas davantage, puisque je considère déjà que vous avez joué une part cruciale dans sa disparition. 

Mon ton l'agace au plus haut point. Je me fiche de lui et il n'a pas d'autre choix que de jouer le jeu. Au final, je valide ma théorie : les Gardiens ne sont jamais parvenus à localiser la tombe et ils attendent des réponses, ils se serviront de n'importe quoi pour les obtenir.

— Il se pourrait que j'aie une hypothèse plus proche du réel ! déclare-t-il, fièrement. Delacroix est décédé suite à une explosion dans une tombe. Il est en effet correct d'avancer que la cause de la mort est identique à celles des Gardiens que vous avez tués et que la mort de votre ami serait une vengeance de notre part. Mais, nous savons tous les deux que non. D'après vos dires, il n'a pas repéré le piège et a fait boom ! J'ai noté un tout petit problème dans votre témoignage. Les Gardiens vous avaient poursuivis jusqu'à cette tombe et patientés à l'extérieur pour une attaque surprise. Expliquez-moi, Jasper de Villiers, le grand ami de Nolan Delacroix, pourquoi ils n'ont pas entendu la moindre explosion et pourquoi vous êtes ressorti seul sans lui... Vous mentez. Où avez-vous planqué le corps, hein ? Où avez-vous enterré le cadavre de votre meilleur ami, Jasper ? 

Je me contente d'étirer un peu plus mes lèvres sans piper mot. Il s'est levé et s'approche de moi comme pour rajouter de la tension, sauf que cela ne fonctionne pas du tout. Je sais ce que j'ai fait ce jour-là. Que ce soit vrai ou faux, je ne me confesserai certainement pas à lui. Je porte mes fardeaux et je les assume dans leurs entièretés. Autrement dit, je n'ai nullement besoin de culpabiliser en cet instant. Si je désire pleurer et regretter, je me réserve ce luxe pour plus tard.  

— En réalité, susurre-t-il, vous êtes le traître de votre équipe. Vous les manipulez et les traînez partout dans la France en quête d'une tombe qui ne vous concerne pas. Vous étiez au courant dès le début que les Gardiens de la Vérité la recherchaient activement, mais vous les avez tout de même exposés aux risques ! La phase d'observation est terminée et il vous faut payer le prix. 

Sa dernière phrase me fait sourciller. La phase d'observation sort de ma propre bouche. J'ai été le premier à prononcer cette déduction. Soit ils ont investi notre équipe avec des micros et ont pu écouter toutes nos paroles, soit cet homme vient d'attester que l'espion existe bel et bien. Et je ne dois même pas réfléchir sur ce point, car il se recule soudainement et affiche l'espace d'un tiers de seconde de la culpabilité. Il a compris qu'il s'est vendu. Je pouffe et il me jette un regard foudroyant en se rasseyant. Je ne l'autorise pas à changer de sujet et minaude :

— En parlant de traître, j'ai l'impression que vous n'êtes pas le premier Gardien avec qui je m'entretiens... Par tout hasard, vous n'en auriez pas infiltré un dans mon équipe ? 

— Pourquoi ? Ça vous effraie ?  

J'hoche négativement la tête.

— Ça devrait ! continue-t-il. Les Gardiens ont choisi de ne pas vous tuer sur-le-champ. Bien sûr, vous étiez d'ores et déjà condamné après l'explosion en Lozère, mais un report de la date butoir de votre assassin a été émis. Pour une raison très basique. Nous voulons que vous souffriez davantage. J'ai personnellement voté pour l'option tragique et sadique. Nous libérerons vos camarades dans quelques heures en affirmant votre mort et il est évident que votre ami, Pasteur, reprendra là où vous vous êtes arrêté. Vous avez avancé vite tous les cinq. J'ai bon espoir que l'équipe localisera la tombe en un rien de temps. A la seconde où ils auront réussi, nous les massacrerons et, là, je viendrai vous achever. 

— Ouah, je suis honoré de ce si beau plan ! Je vous ai inspiré, dites-donc ! Eh bien, agissez à votre guise. Après tout, c'est vous qui contrôlez la situation... Enfin, tout dépend !

Jeter le pavé dans la marre, lancer une pièce en l'air ou encore tendre une perche, autant d'expressions qui caractérisent parfaitement le coup de maître que je lui ai proposé. Le pavé l'éclabousse, la pièce lui retombe dessus et il attrape ma perche sans une once de jugeote. Ses yeux s'écarquillent et il se pense discret. Quel idiot. La vanité floute la perception ; les Gardiens n'ont cessé de s'interposer au fil des ans et ont participé à la réputation complexe de la tombe en tuant tous ceux qui s'y aventuraient sans succès ou qui les dérangeaient. Ils ne sont pas encore redescendus sur terre. Ils n'ont pas saisi qu'en fin de compte ils se retrouvent dans une position délicate, où ils doivent désormais demander de l'aide pour accomplir leur objectif. Ils se jugent intelligents et tout-puissants, mais ils ne sont qu'échecs.

— Tout dépend de quoi ? cingle-t-il.

— Eh bien, de mes informateurs à moi ! Oh, pardon... Vous n'aviez pas deviné que, moi aussi, je bougeais mes pions à l'intérieur de votre camp. Votre victoire dépendra de nos espions respectifs, je suppose.

Pour le coup, je vais me montrer franc envers vous à ce propos : je ne possède pas un seul espion de leur côté, mais ils l'ignorent et mon coup de bluff engendre une sorte de tsunami en lui. Ses joues et son front rougissent de colère, tandis que ses poings se contractent. Je me penche vers lui et murmure :

— Sommes-nous sur écoute ? Je ne devrais pas révéler que vous êtes un de mes espions, n'est-ce pas ? 

Cette distraction marche tout le temps. Cette fois-ci, j'ai tiré cet enseignement de Lou. Brusquement, le Gardien bondit et se rue dans un coin de la pièce où sûrement il s'adresse à une caméra en se défendant et en m'accusant de plein de trucs sur lesquels je ne me concentre pas. Techniquement, je n'ai plus rien à donner. J'ai joué toutes mes cartes et ne suis pas doué pour les improvisations. Je liste quelques provocations et autres diversion pour l'occuper, mais il fait volte-face et fonce sur moi en me désignant de son doigt menaçant. Les représailles ne tardent et, à la place, il sort en trombe en claquant la porte à son passage.

— C'est amusant, commenté-je.

Je profite de ces minutes de semi-liberté pour vérifier mes liens. Même en me brisant les deux poignets, je ne pourrais pas m'en défaire. Alors, je laisse mon esprit vagabonder sur ce fameux espion. Comme vous l'avez compris au fil des jours passés en compagnie de mon équipe, je ne leur voue qu'une confiance partielle. A cause de leur avidité de nature, il m'est presque impossible de différencier leur avarice de leur véritable motif. Je m'explique. Souvenez-vous dans les souterrains du cardinal, en apprenant que ce dernier avait dissimulé son savoir ou une partie dans le Vercors, ils étaient pratiquement tous prêts à se trahir et à s'enfuir. Comment éliminer tous les déloyaux pour déceler l'unique véritable danger ?

Pour le moment, je soupçonne les trois. Tout d'abord, Riley provient de nulle part. Il a déboulé dans mon appartement pile quand j'avais besoin de lui et il n'a pas tué notre adversaire. Je ne peux pas lui reprocher ce fait-là, puisque ce n'était pas son problème et il a prouvé plus tard sa capacité et volonté de me protéger en assassinant des Gardiens si besoin. Je ne l'exclue pas de la liste des suspects, parce que certains de ses comportements me paraissent étranges. Ou plutôt, à force de me torturer l'esprit, je commence à voir de l'anormal dans ce qui est totalement logique. Par exemple, il n'a pas été en mesure de nous sauver des cannibales. S'il est l'espion, il s'est peut-être abstenu d'agir dans l'attente de ses alliés. 

Ensuite, Levi a démontré une hypocrisie et une envie de poursuivre l'aventure en solo, lorsqu'il a tenté de me duper à la boutique d'antiquités de Milo. Tout comme Riley, il a fait preuve d'un timing parfait et dispose d'un nombre impressionnant et précis d'informations. Il y a deux possibilités : soit il incarne le rôle de l'expert afin de nous guider sur les bonnes pistes tout en étant l'espion, soit il a réellement excellé dans la réalisation de son mémoire. Quoi qu'il en soit, n'oublions pas ses talentueux réflexes qui m'ont aidé. Aussi, il a l'air de transporter sa culpabilité et ses peurs avec lui. Il ne dit pas toute la vérité, certes, mais je ne parierais pas sur lui. Actuellement, son nom ne devrait pas être sur la liste. 

Enfin, celle qui me perturbe le plus dans cette histoire et dont l'ascendance me met dans l'embarras, Charlène Bellegarde. A cause de son nom de famille, j'aimerais la rayer immédiatement de la liste, mais malheureusement c'est elle que j'ai suspecté en premier et que j'observe depuis le début de notre aventure. Un élément a définitivement rivé toute mon attention sur elle – la jeune femme a trouvé la sortie des souterrains, pendant que les Gardiens lançaient un assaut contre nous. Ma raison oscille entre coïncidence ou indice quant à sa culpabilité. En plus, sa relation avec son grand-père mériterait une heure au minimum d'analyse, bien que je les ai vus ensemble qu'une demi-journée.  

Je peux comprendre que son passé l'ait blessée et que ses parents ne l'aient pas élevée dans les meilleures conditions. Mais, je ne saisis pas pourquoi elle se sacrifierait en restant auprès de son grand-père si elle a grandi en le détestant. Il peut se payer des dizaines d'employés pour le servir. Pourquoi se rapprocher de lui ? Peut-être qu'elle aspire tout bonnement à connaître et côtoyer son aîné avant qu'il ne soit trop tard, mais cela sonne un brin faux. Qui plus est, son comportement s'altère au gré de ses humeurs et il est très difficile de la cerner. Est-elle instable ou joue-t-elle à merveille son rôle ? 

Au milieu de tout ce foutoir, trône Blaise. Mon acolyte qui ne me trahirait sous aucun prétexte. Pourtant, si je fouille un peu, je déterre des événements ou des agissements qui m'ont fait tiqués, surtout sa réaction à la disparition de Nolan. Je le connais assez pour être sûr et certain que sa perte ne lui a pas procuré les sentiments cohérents et attendus. Trois ans en arrière, un de ses anciens potes de collège décédait et il s'était endeuillé durant un mois pour lui rendre hommage. Pour son meilleur ami, il n'a pas autant pleuré. Je vous rappelle aussi qu'il n'a pas douté longtemps et a accepté sans mal de me suivre dans ce nouveau voyage, en connaissance des dangers. D'après son caractère, il aurait dû refuser et m'écartait de ce projet coûte que coûte.

 — Mon meilleur ami pour toujours ou un traître ? marmonné-je en soupirant.

Je n'ose à peine y penser. De mon point de vue, Blaise ne pourrait jamais me faire un tel coup bas. En revanche, dans une optique plus globale et mature, tout le monde masque ses motivations et trompe autrui pour atteindre son objectif. Quel serait son but en se retournant contre moi ? Je n'en vois qu'un. Les rumeurs s'élèvent de plus en plus sur l'éventualité autour de la mort de Nolan Delacroix. Il aurait été froidement assassiné par Jasper de Villiers. A l'exception de la vengeance, il n'aurait pas de raison valable de me trahir. 

Je me désole de toutes ces accusations infondées et vaines. Tant que je ne sortirais pas de là vivant, la question de l'espion ne comptera pas. D'ailleurs, le Gardien m'interrompt vivement en entrant de nouveau dans la salle, en claquant la porte évidemment afin de réaffirmer son irritation à ma vue. Je chasse mes doutes et souris avec arrogance. Après s'être assuré que je ne m'étais pas détaché durant son absence, il s'assoit de façon lourde sur la chaise face à la mienne. Il est calmé, mais toujours rouge de frustration. Je retiens mon rire moqueur et il gronde :

— Votre tentative de déstabilisation ne change rien.

J'hausse un sourcil, méprisant.

— Ah bon ? J'ai au contraire l'intuition de tout changer. Notamment sur votre peur. Vous craignez à votre tour la trahison et ça m'arrange ! J'ai remis les scores à égalité.

— Mais, je suis encore celui qui vous menace et vous êtes attaché à cette chaise !

Soudainement, une énorme détonation retentit derrière la porte métallique et elle s'ouvre en fracas la seconde suivante. Le Gardien s'élance pour stopper l'opportun, mais se retrouve nez à nez avec Riley. Celui-ci pioche trois bâtonnets en fer pointus dans sa mystérieuse sacoche et les projette un à un sur lui. Ils atterrissent respectivement dans son avant-bras droit, son épaule gauche et le dernier frôle sa joue. Le mercenaire referme nonchalamment la fermeture Éclair et croise les bras sous le regard dépité de notre ennemi. Mais qu'est-ce qu'il fiche ? maugréé-je dans ma tête. Pourquoi ne le tue-t-il ? Aurais-je mon espion ? 

— Je vous ai manqué, patron ? me demande-t-il sur le ton de la plaisanterie. Je serais venu plus tôt s'ils avaient installé des panneaux de direction dans l'usine. Pire qu'un labyrinthe, je vous jure ! 

— Finis-le ! crié-je, sidéré. Vite ! 

Riley lève ses deux mains en guise de réponse. Contre toute attente, le Gardien ne se déplace pas non plus, figé. Je m'interroge sur ce qu'ils font tous les deux, lorsqu'il s'écroule sans avoir pu se précipiter sur le mercenaire. J'assiste à cette scène sordide où l'homme se démène afin de respirer par terre sous un Riley fier de sa technique. A mes yeux exorbités, il consent à me donner une explication :

— Mes fléchettes contiennent du poison. Celui-ci ne tue pas et immobilise seulement. J'ai libéré les autres en premier, puisque leurs cellules se trouvaient sur mon chemin. Ils attendent mon signal à l'autre bout du couloir. Je les fais venir ? 

Dépité par ce revirement de situation, j'acquiesce, bouche bée. Je reprends contenance, quand Riley siffle avec ses doigts. Lentement, je me poste au-dessus du Gardien pétrifié et raille avec délectation :

— Maintenant, que débutent les négociations !

Malgré son impossibilité de bouger, son front se plisse. Assurément, il me haït du plus profond de son cœur. Goguenard, je pivote vers la caméra dans l'angle de la pièce et salue quiconque se cache derrière elle. 

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