1 | Mouiller le maillot
La plupart des gens ignorent la date de leur mort. Ils peuvent ainsi profiter des dernières heures sans se laisser envahir par l'appréhension d'une fin inévitable. La mienne est inscrite en calibri 12 sur mon nouveau planning de cours : elle m'attend le 15 juin, à neuf heures tapantes, dans l'un des amphithéâtres de l'université de Nashton.
— Tu en fais, une tête ! lâche Violet en mâchouillant une frite. T'as raté la sortie du best-seller de l'année ou quoi ?
Quelqu'un étouffe un rire derrière notre appel en FaceTime. Je me demande lequel de ses prétendants a l'honneur de lui payer son menu à notre diner préféré aujourd'hui.
— Je viens de recevoir mon emploi du temps, marmonné-je, soudain plus mesurée dans mes lamentations. J'espérais encore que cette histoire de crédits manquants n'était qu'un mauvais rêve.
— Ah oui, c'est vrai, tes fameux crédits à rattraper...
Ma meilleure amie prend un air faussement navré, parce qu'au fond, elle est bien contente que je revienne sur le campus pendant l'été. Violet considère chaque jour passé chez nos parents comme une insulte de plus à la vie étudiante qui nous a enfin ouvert ses bras, après de longues années de semi-libertés dans le secondaire. Pour moi, c'est plutôt un retour aux sources, une nécessité. Je pousse un petit couinement de désespoir :
— J'arrive pas à croire qu'on me prive de vraies vacances alors que j'ai consacré mes dernières semaines de libres au restaurant !
— Arrête de te plaindre, tu n'as qu'une seule matière à suivre, on fera la fête tout le reste du temps, dédramatise Violet. D'ailleurs, puisque tu parles du restaurant, tu pourras ramener un peu du fameux cake marbré de Maman Ruby dimanche ?
Violet adore les gâteaux de maman, qui s'est lancée dans l'apprentissage de la cuisine en autodidacte après ma naissance et vient tout juste d'obtenir sa première étoile Michelin. Comme nous célébrions mon anniversaire en famille hier, elle se doute que notre réfrigérateur est plein à craquer de pâtisseries.
Je hoche la tête sans me départir de mon air blasé. Au moins, mon retour sur le campus arrange quelqu'un. L'air sévère qu'improvise Violet en rapprochant le téléphone de son visage ne va pas du tout avec le nœud à paillettes perdu dans ses longs cheveux blonds.
— Ruby, me gronde-t-elle, arrête de déprimer, ou je vais finir par croire qu'être avec moi cet été te donne de l'urticaire. De toute façon, sans ça, tu l'aurais passé enfermée dans ta chambre. Dis-toi que c'est l'occasion de sortir de ton trou et de voir du monde !
Je lui adresse un sourire peu convaincu. Voir du monde, c'est son truc à elle. Quand j'occupe la majeure partie de mon temps à fuir les rencontres, Violet profite de chaque opportunité pour s'ouvrir à de nouvelles personnes. Rien que de penser aux phrases bateaux que je répéterai en boucle et aux plaisanteries d'inconnus auxquelles je ferai semblant de rire en soirée, je suis vidée d'avance. Mais en songeant aux vingt ans de pas grand-chose que je viens de célébrer, seulement entourée d'oncles et de tantes que j'apprécie à peine, et non pas d'un groupe d'amis comme c'est le cas pour tous les autres jeunes de mon âge, je me dis qu'elle n'a peut-être pas tort.
— Laisse-moi procéder dans l'ordre et ruminer mon malheur, plaisanté-je pour modérer mon attitude. Pour le bon côté des choses et la joie de vivre, on verra dimanche.
— OK ! dit-elle en levant son pouce devant l'objectif. Sinon, tu comptes arriver à quelle heure ? Histoire que je laisse pas traîner deux ou trois mecs dans la chambre avant que tu débarques...
Un hoquet d'indignation ; son flirt du jour n'apprécie pas vraiment la blague. Pas de bol, Violet lui en prépare encore une bonne dizaine pour s'être moqué de moi derrière le téléphone. Bien contente qu'elle partage mon avis à son sujet, je m'apprête à lui répondre lorsque je sens quelque chose me chatouiller le front. Je relève la tête et soudain, les longs cheveux de ma mère m'aveuglent. Elle est affalée en travers du comptoir derrière lequel je me planque depuis une bonne trentaine de minutes.
— Ruby, enfin ! s'exclame-t-elle. Pourquoi tu te caches ? Les autres ne savaient plus où donner de la tête pendant le rush ! Si un inspecteur est passé aujourd'hui, tu peux être sûre que je viens de perdre mon étoile à cause de l'état déplorable du service en salle !
Je m'extirpe de son rideau de frisotis roux pour envoyer une grimace désolée à Violet. Elle me fait signe d'y aller et coupe l'appel. Profitant que ma mère se tient toujours devant le bar, je passe discrètement la tête par-dessus la caisse. Elle se tourne vers le fond de la salle encore partiellement remplie, suit mon regard et soupire.
— Je vois, dit-elle en se penchant pour jeter sa charlotte dans la poubelle à côté de moi. Tes affaires pour la semaine prochaine sont bouclées ?
— Presque. Je terminerai demain.
— Alors reste pour aider à la plonge, il n'y a presque plus personne à servir et on ne s'en sort plus là-bas. Quelqu'un d'autre s'occupera des additions.
La fatigue commence à se lire sur son visage. Depuis quelques mois, j'ai remarqué de nouvelles rides autour de ses yeux et de sa bouche. Si l'étoile récemment obtenue marque la consécration d'un dur labeur, elle apporte une fréquentation à laquelle son équipe n'est pas habituée. Et c'est ma mère, à la fois cheffe cuisinière, propriétaire et gérante du restaurant, qui doit porter le poids du stress emmagasiné par tout le monde et faire en sorte que la machine tourne.
Même ses taches de rousseur sont moins éclatantes que d'ordinaire, un peu effacées. J'aimerais m'excuser de ne pas avoir assuré ce soir, mais je sais qu'elle comprend. Elle comprend toujours. Ce qui ne l'empêche pas de rouler des yeux en me voyant avancer comme une grenouille arthrosique, toujours accroupie, jusqu'aux portes qui se trouvent à l'autre bout du bar.
Dans les cuisines, les néons crus remplacent les lumières tamisées soigneusement choisies par un architecte d'intérieur pour refléter la distinction des mets proposées sur la carte. Je me relève et jette un œil par-delà l'un des hublots des portes. Immédiatement, presque de manière inconsciente, mon index va trouver le chouchou en forme de ressort accroché au tour de mon poignet. Passer en-dessous, enrouler, tirer. Une légère brûlure chauffe les repousses de cheveux sous mon oreille droite alors que je répète le geste une fois, puis deux.
Le visage de poupée d'Ava est éclairé par les luminaires pendus au-dessus de sa table. Son père vient de raconter une blague qui la fait rire aux éclats. Mes yeux se posent sur le smoothie de gaspacho qu'elle sirote et je déglutis en me souvenant qu'elle adore jeter tout ce qu'elle boit à la figure des autres. Surtout les cafés brûlants.
Je me détourne pour récupérer une paire de gants et me diriger vers la plonge. Violet a raison ; ce cours de rattrapage est peut-être un mal pour un bien, car j'ai soudain très hâte de me trouver à plusieurs centaines de kilomètres de cette fille.
🏈
— Tes papiers de voiture ?
— Dans la voiture, là où ils sont censés être !
— Et le cake pour Violet ? Tu as pensé à le mettre dans une boîte ? Surtout pas d'aluminium, ce n'est pas bon pour votre santé !
Je râle en poussant ma petite valise dans l'entrée et vérifie par la porte ouverte que le capot de ma voiture neuve est toujours en l'air. Ma mère exprime son affection en me partageant son inquiétude, mon père en vérifiant mes niveaux chaque fois que je dois prendre la route pour plus de trente minutes.
— Tu y vas comme ça ? ajoute-t-elle en relevant la tête de son magazine de cuisine.
Même à la maison, elle ne s'accorde aucun repos. Il paraît qu'un chef étoilé doit sans cesse se renouveler s'il ne veut pas perdre son titre durement gagné. Je tire sur mon soutien-gorge pour le replacer. Il me cisaille les seins sous le crop-top que ma mère rangerait plutôt dans la catégorie des dessous coquins.
— Il fait plus de trente degrés, alors oui, j'y vais comme ça.
Ma mère ajoute une grimace à sa comédie. Car c'est ce que nous faisons toutes les deux depuis trois ans : on joue la comédie. Elle feint de s'inquiéter de mes tenues sans avouer que me voir rentrer dans le moule la rassure, et moi, je fais comme si ce moule n'était pas juste une meilleure cachette que des habits noirs et trop larges qui me feraient passer pour la bizarre de service.
Le bruit du capot annonce mon départ. Maman s'approche pour me prendre dans ses bras.
— Fais attention sur la route, et n'oublie pas d'appeler en arrivant, ou ton père va croire que tu as eu un accident.
J'acquiesce et attends que sa main descende le long de mon bras pour venir toucher l'élastique à mon poignet. Il est toujours là ; elle peut me laisser quitter ce cocon d'air climatisé que représente notre pavillon, l'unique endroit où elle me sait en sécurité, près d'elle et de sa trousse à pharmacie. Et comme à chaque fois qu'elle fait ce geste, un poing me serre le cœur.
Mon père essuie son front couvert de sueur et dépose ma valise dans le coffre déjà plein à craquer. Il secoue la tête de dépit, écoute avec un intérêt exagéré le ronflement du moteur quand je démarre et patiente jusqu'à ce que je disparaisse au coin du pâté de maisons pour rentrer.
Il me faut un peu plus de trois heures de route pour arriver à l'entrée de Nashton, et encore une de plus pour traverser son centre et atteindre l'arrière du campus. Quand je coupe le contact sur le parking réservé aux étudiants, Violet est assise sur le rebord d'un parterre de jasmins déjà un peu brûlés par les premières chaleurs de la saison.
Ma portière qui claque l'incite à relever les yeux de son portable. Elle me reconnait derrière ma petite Ford toute rutilante et me rejoint en trottinant sur ses sandalettes à talons.
— Mes hommages, Princesse, dit-elle en singeant la révérence. Heureuse de savoir que vous avez retrouvé le chemin jusqu'à votre humble royaume. Serait-ce un nouveau destrier ?
C'est dingue. Elle se contente d'une plaisanterie stupide et d'un coup, toute mon angoisse liée à mon cours de rattrapage disparaît. Je rigole :
— Cadeau de Sa Majesté la Reine, pour fêter le tout nouveau succès de son restaurant.
— Le monde des riches me fascine. Dans le mien, ce sont les proches de la personne à féliciter qui offrent des cadeaux, pas l'inverse.
Je grogne en lui répétant que nous ne sommes pas riches non plus. Violet étouffe un hoquet en allant ouvrir le coffre, dans lequel j'ai transvasé presque l'intégralité de ma bibliothèque.
— Et ton cheval n'a pas eu l'arrière-train qui raclait le bitume avec ça ? s'écrie-t-elle en soupesant un premier sac. Je préviens la princesse qu'elle n'a pas intérêt à s'enfermer dans sa tour pour lire ses bouquins tout l'été !
Entre ma pile à lire, toute ma penderie pour l'année et mon matériel de cours, nous avons besoin de quatre voyages. Heureusement, le parc de stationnement se trouve juste derrière le complexe des résidences gérées par l'université. Pendant que nous montons une dernière fois les escaliers qui mènent au quatrième étage de notre bâtiment, Violet me reproche d'avoir déménagé l'ensemble de mes affaires chez mes parents pour un petit mois de rien du tout. Je ne trouve pas les bons mots pour lui expliquer en quoi la moindre de mes possessions participe à satisfaire mon besoin d'ancrage chaque fois que je change d'endroit.
Elle pousse la porte de notre chambre, les bras enroulés autour du dernier sac de livres, et se laisse tomber sur son lit avec lui.
— Je te jure que si tu me refais un coup pareil l'année prochaine, je t'oblige à quitter cette chambre ! s'exclame-t-elle, à bout de souffle.
— Tu ne peux pas, je suis le seul semblant de stabilité qu'il te reste dans la vie, rigolé-je en dépoussiérant mes étagères. Maintenant, aide-moi à trouver les grands formats, en commençant par les reliés.
— Les quoi ?
Je sors les exemplaires à couverture solide. Violet émet un son entre le gémissement et le râle, signe qu'elle vient de mettre une image sur mon vocabulaire d'experte, mais préfère me laisser trier le reste toute seule.
— C'est apaisant, marmonne-elle au bout d'un petit moment.
Je commence à placer les dos par couleur.
— Quoi ? L'ordre et la propreté ?
— Te regarder ranger les choses que tu aimes. Ça m'avait manqué.
Je me retourne pour lui sourire. Elle observe mes faits et gestes, allongée sur le ventre entre nos deux lits. Nous les avons collés un soir que Violet en a eu marre de se relever toutes les cinq minutes pour me montrer des posts marrants sur son téléphone.
Elle est restée tout le mois de mai sur le campus. Moi, je suis retournée chez mes parents, même si ce n'était que pour une courte période. Besoin de recharger mes batteries, car je commençais à hyperventiler sous ce masque de personne normale qu'on vous oblige à porter tous les jours. Malgré le stress habituel, j'avoue que revenir ici m'inspire une forme de quiétude mal placée. J'ai toujours peur qu'elle se trouve une nouvelle copine pendant l'été – quelqu'un qui lui ressemblerait, je veux dire, qui partagerait les mêmes centres d'intérêt et rendrait ses journées plus amusantes que mes histoires de lectures idiotes – et veuille changer de chambre. Même si elle ne me comprend pas toujours, elle rend ma vie plus trépidante et j'ai conscience qu'elle peut finir par s'éloigner si je ne fais pas l'effort de me montrer plus accommodante avec ses propres envies.
Car le monde gravite autour de Violet pour la charmer, filles comme garçons. Elle pense que la plupart d'entre eux n'aiment que ses yeux, qu'elle a hérité de sa mère chinoise. Moi, je crois que son humour décomplexé et sa franchise y sont pour beaucoup.
— Quand je t'ai vue débarquer avec tous ces livres il y a deux ans, j'ai eu du mal à croire qu'une seule personne lise autant. Eh ben sache que c'est toujours le cas, me lance-t-elle.
Je me retiens de dire que c'est sûrement parce que les gens matures vivent leur vie à eux, sans avoir besoin d'en trouver d'autres plus intéressantes à travers des scénarios imaginaires, et parviens à faire rentrer le dernier livre dans l'étagère en forçant un peu. Ce faisant, j'ai l'impression de marquer pour de bon le début de cette nouvelle année d'enfer, qui débute deux mois plus tôt que la précédente. Voilà, on y est.
Derrière moi, Violet a trouvé le cake de ma mère, soigneusement conservé dans une boîte hermétique. Elle croque dedans et pousse un soupir.
— Tu ne voulais pas qu'on aille manger un bout au Red's ?
— Y a rien qui nous en empêche, m'assure-t-elle en enfournant un autre morceau.
Dommage. Je me serais bien plongée dans mon nouveau roman. Une histoire d'amour entre un soldat et sa reine qui attend sagement que je la continue, glissée dans mon sac de cours avant mon départ.
Le Red's est un petit diner qui se trouve à quelques rues de l'université. Violet et moi adorons nous y retrouver après une longue séparation pour mettre à jour nos potins respectifs. Bien sûr, Violet est toujours celle qui a le plus de choses à raconter.
Puisqu'il fait beau et que j'ai déjà quatre heures de route dans les jambes, nous décidons de traverser le campus à pied pour nous y rendre. Avant de partir, je me débarrasse de mon soutien-gorge à l'évidence trop petit et enfile un tee-shirt plus décontracté.
En juin, le campus n'est pas encore envahi par tous les étudiants internationaux, mais il est beaucoup plus occupé que je ne l'aurais pensé. Avec la chaleur, la plupart des résidents sont dehors, installés sur les bancs ou les pelouses. Près du réfectoire, quelques membres des Thunders, l'équipe de football de l'université, s'amusent à se lancer des ballons remplis d'eau sous les encouragements du public. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine quand je reconnais le crâne rasé de Zach. Je détourne les yeux en espérant qu'il ne m'ait pas vue. Mon regard se fixe au loin et j'accélère le pas pour me retrouver à bonne distance le plus vite possible.
Violet, qui a ralenti pour pianoter sur son téléphone, hurle dans mon dos :
— Ruby ! Attentio...
Une silhouette immense cache le soleil en me fonçant dessus. Je n'ai pas le temps de réagir que deux mains puissantes saisissent mes épaules pour minimiser les dégâts de notre collision. Entraînée en arrière, je ravale un cri de surprise et m'agrippe à la première chose que je trouve – un maillot. On me fait tournoyer de force, si bien que je perds le sens de l'orientation et doit fermer les yeux pour ne pas vomir.
Le ballon éclate sur la nuque du géant et m'éclabousse la figure.
— Merde ! s'exclame-t-il d'une voix grave. C'est ce que je voulais éviter ! Ça va ?
Il est penché au-dessus de moi, ses mèches blondes, devenues toutes raides avec l'humidité, retombant sur son front et ses tempes. Le soleil orangé de ce début de soirée découpe les traits carrés de sa mâchoire.
Il est beau.
Il m'examine pour s'assurer que l'impact n'a pas été trop violent. Ses yeux noisette s'arrêtent sur ma poitrine et j'ai soudain conscience que mon tee-shirt est blanc. Blanc, et trempé.
— Oh putain, j'suis désolé ! panique-t-il en levant ses mains en l'air.
S'il avait fait comme si de rien n'était, la situation aurait été moins gênante pour nous deux. Parce que là, on dirait que je le tiens en joue avec mes tétons.
Lorsque nous entendons les autres joueurs approcher pour vérifier que tout va bien, le géant retire la grosse veste aux couleurs de l'équipe accrochée autour de sa taille et me la tend. Je reste tétanisée. Mes seins. Il a vu mes seins !
Ses yeux navrés sont fixés dans les miens. Il s'empêche de regarder une nouvelle fois, même de façon involontaire. Comme je ne réagis pas, enfoncée dans un silence outré, il plaque lui-même la veste sur ma poitrine.
— Tu me la rendras plus tard.
Il attend que je m'en saisisse pour faire quelques pas en arrière. Soudain, les muscles de ses pommettes se détendent et un sourire radieux vient conférer à son visage des airs de grand gamin.
— On dirait que ça va, souffle-t-il. Encore désolé !
Il plonge une main dans la poche de son short pour en sortir un ballon neuf. Violet arrive vers moi tout en le regardant partir en direction des sanitaires.
— C'était pas Jackson ? Il était dans ton groupe de projet en économie de première année, non ? Hé, Jackson ! Reviens ici que je t'en foute une ! C'est pas parce que t'es le quarterback que tu peux forcer les autres à mouiller le maillot aussi !
Je balbutie une réponse en observant les joueurs qui se sont resserrés autour de nous. Zach est parmi eux. D'après son expression ravie, il a tout vu. Je baisse les yeux et essore mon tee-shirt trempé sous la veste roulée en boule. La colère et l'embarras se mélangent alors que je fixe le ballon déchiré à mes pieds.
L'été promet d'être long.
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