VIII [réécrit]
Salut à tous, une petite note pour vous conseiller de vous arrêter là tant que je n'ai pas posté la suite des chapitres "réécrit", l'histoire sera plus longue, il y a donc un véritable décalage entre ce chapitre-ci et le prochain ! #Aki
Mia cru entendre marmonner un policier : "sale gosse."
"Être adulte, c'est être seul et chiant. murmura Mia en guise de réponse.
-Tu l'as dit!
Mia releva brusquement la tête. Un jeune homme de son âge se tenait à côté d'elle, l'observant de ses émeraudes. Lui.
« Tu fais quoi ici ? Non ! Attends ! Laisse-moi deviner : tes parents ont appelés la police car tu ne les avais pas prévenus de ton départ ? Un sourire taquin aux lèvres, il ne semblait plus être le même.
-Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Je t'ai suivi, annonça-t-il avec un petit sourire en coin.
-Je pourrai le déclarer à la police, tu sais ? Elle soutenu son regard.
-Et toi, tu sembles ne pas avoir fini ta crise d'adolescence pour te faire emmener au poste parce que tu bouges de chez toi sans prévenir ta mère ou ton père. Grinça-t-il des dents.
-Qu'est-ce que tu en sais ? Je l'ai prévenue ma mère ! »
Il soupira de ses lèvres rosées.
« Ca te dit de fuir ?
-C'est-à-dire ?
- Continues ta crise d'ado et part du poste, dit-il avec un petit clin d'œil.
-Tu es fou. Je te connais pas.
-Je sais. Alors ? Tu viens parcourir le monde avec moi, miss au carnet bleu ? »
Mia ne pris pas le temps de se poser de questions : on ne vit qu'une fois après tout.
Elle acquiesça. Il lui attrapa la main et ils sortirent en courant. Les policiers, réactifs, commencèrent à les poursuivre. Mais le jeune homme, intelligent, semblait connaître la ville comme sa poche. Tournant à droite, à gauche, courant d'un endroit à un autre, se faufilant entre les arbres et glissants sur le verglas : il finit par semer leurs poursuivants.
Il traina Mia pendant encore de longues minutes. Une gelée s'était installée aux endroits où l'on n'avait pas encore jeté de sel. Les voitures passaient à toute allure frôlant presque les deux adolescents. Arrivés à un ce qui semblait un arrêt de bus, ils s'arrêtèrent, essoufflés.
Mia se senti ridicule: elle avait fui un commissariat avec un garçon qu'elle ne connaissait pas, qui allait se faire certainement arrêté par la police. Quant à elle, les policiers se doutaient qu'elle serait dans les environs et allait donc devoir se cacher pour poursuivre son aventure. Un seul problème: pour passer la frontière, il faudrait trouver un moyen pour passer discrètement, sans se retrouver attrapée par la police. Elle savait qu'à son retour, sa mère la priverait de sortie. Stupide punition, pour une fille qui ne voulait "que" prouver sa théorie, et cette aventure que la police et sa mère avaient déformé en "fugue". Elle avait 19 ans tout de même, certes, elle n'était pas encore majeur et ne pouvait pas boire d'alcool, mais elle savait tenir sa vie en main, enfin, elle le supposait.
Mais elle avait beau se sentir misérable, elle décida de continuer: elle avait commencé cette aventure, elle comptait bien la finir.
« C'est quoi ton prénom ? demanda le jeune homme qui respirait bruyamment.
-Mia. Et toi ? Elle s'appuya contre un mur pour reprendre son souffle.
-Aiden. Il l'observa de ses yeux perçants.
-Enchanté Aiden.
-De même, Mia. »
La jeune fille vit passer devant elle un bus aux couleurs fades. Il se dirigeait hors de la ville.
« Merci de m'avoir sorti de cette galère, je dois y aller ! »
Et sans se retourner elle courut afin d'attraper son moyen de sortir de cet enfer. Aiden n'eut pas le temps de réagir qu'elle était déjà partie.
Mia n'était pas bonne en endurance, mais les sprints étaient sa spécialité. Elle arriva juste à temps alors que le bus s'apprêtait à repartir. Lorsqu'elle grimpa dans son nouveau moyen de transport, elle s'assit et observa le paysage urbain défilant sous ses yeux. Où se rendait-elle ?
Elle s'approcha du chauffeur : "Quel est le terminus s'il vous plait?
-Seattle."
Mia leva les yeux vers la route. Ils étaient sortis de la ville. Elle avait envie de se baffer de ne pas avoir regardé où se rendait le bus mais de se féliciter d'avoir demandé, à temps, où il se rendait.
"Je veux descendre s'il vous plaît !
-Ah, je ne peux pas mademoiselle, il va falloir attendre le prochain arrêt.
-S'il vous plaît monsieur ! J'ai... Oublié, ma valise à l'hôtel, je dois descendre absolument !"
Le chauffeur s'arrêta, freinant comme s'il allait écraser quelqu'un, sur le bord de la route.
"Descendez, mais que je ne vous y reprenne plus ! Et comptez pas sur moi pour vous attendre mademoiselle ! »
Mia remercia l'homme. Et tandis que le bus s'en allait sur cette route déserte, la jeune fille mit son sac sur les épaules et jeta un coup d'œil autour d'elle. Peu de voitures semblaient passer par ici. Elle avait le choix entre s'aventurer dans l'antre de la forêt bordant le béton, ou bien suivre tranquillement une route toute tracée. Vous avez devinez. Elle entra entre les arbres et s'enfonça dans ce sombre endroit. Les grands arbres l'avaient toujours attirée. Les conifères devant ses yeux lui rappelaient les promenades en forêt avec sa mère et quelques vagues souvenir d'enfance cachés au fin fond de sa mémoire semblaient remonter tandis qu'elle avançait à grands pas. A travers ses yeux d'enfant, le monde paraissait plus grand, plus beau et merveilleux, à travers ses yeux de jeune adulte, le monde ressemblait à quelque chose de fade, sans goût.
Un bloc de neige bien trop lourd pour de simples feuilles tomba par terre, Mia sursauta l'inconnu que la nature lui offrait l'effrayait, mais elle en était heureuse. Etait-ce étrange que d'aimer avoir peur et pourtant, continuer à avancer comme si le chemin était tout tracé ? Elle avançait dans la neige, le grincement de ses chaussures dans la blancheur de l'hiver comme unique compagnie. Le ciel gris assombrissait la forêt. Plus Mia avançait, plus son esprit humain inventait des bruits, des ombres, des chuchotements. Peut-être allait-elle tomber sur un criminel en fuite, peut-être qu'une vieille femme viendrait pour la faire cuire dans un marmite. Ou peut-être qu'un meurtrier se tiendrait derrière l'ombre, l'attendant, couteau à la main.
Des formes humaines semblaient se dessiner çà et là, le vent rieur couvraient leurs pas, comme des enfants, ces ombres courraient d'arbre en arbre. Mia s'arrêta, au milieu de la forêt, elle leva la tête vers le ciel, ferma les yeux. L'odeur qui flottait dans l'air lui rappelait les hivers de son enfance. Ses cousins et elle, jouant près du chalet que louaient sa mère, ses oncles et sa tante. Le soir, après des batailles de boules-de-neige rudement menées, ils se réunissaient tous, au coin du feu, un chocolat chaud entre les mains. Elle partageait un plaid avec ses cousins, riant aux blagues idiotes des oncles, doucement alcoolisés au vin chaud.
Mia voulait retrouver cette innocence enfantine qu'elle aimait tant, mais elle aimait aussi l'adolescence. Une période magnifiquement dure de la vie. Les adolescents rêvent, veulent réaliser leurs rêves et pensent être les rois du monde. C'est pour ça que, même si les adolescents sont parfois idiots et agissent sans réfléchir. Peut-être était-elle encore une adolescente au fond, elle n'allait quitter les dixièmes que dans quelques temps. Etait-ce pour cela qu'elle n'en faisait qu'à sa tête ? Ou bien simplement à cause de son caractère ?
"L'adolescente qui part à l'aventure. Considérée comme folle par les grands, courageuse par les petits. Je ne suis qu'une fille qui va chercher par elle-même qui elle est vraiment, qui ne va pas laisser les autres lui montrer qui elle est." Murmura Mia dans un souffle aussi glacial que le vent, mais aussi ardent que du feu. Elle était déterminée.
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