V [réécrit]

Mia se leva en titubant, le jour venait de se lever, elle avait donc dormi si longtemps ? En face d'elle se tenait la personne à qui appartenait la main.

"Tu es ? un homme d'un cinquantaine d'année se tenait face à elle, la voix grave de celui-ci la déstabilisa.

-Je m'appelle Mia, je cherche le gérant du motel.

-C'est moi, il l'observa de ses yeux couleur chocolat, pourquoi as-tu dormi ici ?

-Hier soir, personne ne répondait et... il ne lui laissa pas le temps de finir.

-Laisses tomber, tu as de l'argent ? Voici, la carte de la 204, c'est 65 dollars par jour."

Mia grinça des dents, bien cher pour une si basse qualité, ou bien peut-être était-ce le prix normal ? Elle ne pouvait le dire. Elle donna donc les 65 dollars au gérant et monta jusqu'à la chambre 204.

Pour ouvrir la porte, il suffisait d'insérer la carte dans un petit dispositif qui allait ouvrir la porte. Elle poussa la porte de sa chambre. Mia hurla. Un homme se trouvait là, une simple serviette pour lui couvrir le bas de son corps. Elle referma la porte en la claquant.
La chambre indiquait pourtant bien 204. Mia posa sa main sur la poignée et rouvrit la porte lentement. L'homme se tenait juste devant elle : vêtu d'un jean noir cette fois-ci. Il avait de beaux yeux noisette.

-Qui êtes-vous ? Sa voix roque raisonna dans les oreilles de la jeune fille.

-Je... C'est ma chambre. Annonça-t-elle avec une voix timide

-Vous voyez bien que non. Argumenta-t-il avec un simple geste balayant la chambre qu'il habitait.

-C'est que... Le gérant m'a bien dit "la chambre 204", regardez ma carte !

Mia montra sa clé à l'homme qui semblait trentenaire. D'un coup de main, il fit voltiger ses cheveux blonds derrière ses oreilles et attrapa de l'autre la carte de Mia.
Il la regarda quelques secondes puis, poussa sa porte ainsi que Mia. Il inséra la carte pour ouvrir la chambre 205. La porte s'ouvrit. Il passa à la 206, de même.
Il testa la chambre 207 avec sa carte qu'il gardait dans sa poche arrière de jean. La chambre s'ouvrit alors devant leurs yeux. Aucun des chambres n'était occupé.

« Les cartes permettent d'ouvrir n'importe quelle chambre, c'est tout. Dit-il le plus simplement du monde.

-Désolé... enfin, je fais quoi maintenant ? La voix de Mia s'effritait eu fur et à mesure, la fatigue et le stresse accumulé, le manque de nourriture, elle sentait qu'elle allait s'effondrer. »

Il lui rendit sa carte et lui dit de s'installer dans la chambre 205 pendant qu'il allait discuter avec le gérant. Mia attrapa ses affaires et s'effondra sur son lit. Elle entendit au loin une vague discussion, des haussements de tons. Mais la fatigue l'emporta sur le désir de rester éveillée.

-Hé! Hé! Debout! Hé! Réveille-toi!

La voix roque de la chambre 204 éveilla Mia en sursaut.

« Pardon! Je crois que je me suis endormie.

-Je vois ça.

-Excusez-moi. Elle regarda autour d'elle, la porte était ouverte, elle ne se souvenait plus si elle l'avait fermée ou pas.

-Arrêtes de t'excuser. Viens, on va boire un verre. Il lui tendit sa main qu'elle attrapa comme celle d'un vieil ami. »

Mia regarda sa montre : elle avait dormi jusqu'à dix-neuf heure.

Elle attrapa son sac et suivi l'homme hors de sa chambre, qu'elle ferma, cette fois-ci elle en était sûre, même si elle savait maintenant que tout le monde pouvait l'ouvrir.

« Où allons-nous ?

-Boire un verre j't'ai dit. »

Ils sortirent de la petite cours où Mia avait dormi. L'homme marchait devant elle. Après quelques minutes de silence, ils arrivèrent devant un pub irlandais qui semblait plein à craquer. Il entra. Mia hésita, restant à l'extérieur tandis que lui était déjà entré comme un habitué. Poussée par la curiosité, elle le suivit. Le pub n'avait rien d'extraordinaire et ressemblait à tous les bars irlandais qu'elle avait pu voir avec sa mère ou bien ses amis. L'homme s'accouda au comptoir, certainement pour commander. Lorsqu'il aperçut Mia, qui s'était enfin décidée, il salua d'un geste de la tête le barman puis, poussant légèrement la jeune femme pour la faire avancer, l'invita à s'installer à une petite table au fond du bar. L'homme soupira, comme-ci il attendait depuis longtemps de pouvoir s'asseoir.


« Seth.

-C'est quoi ? Le nom du bar ?

-Non. Le mien.

-De bar?

-De nom, crétine.

-Mia.

-Crétine te va mieux. Mia fit mine de bouder.

-Alors gamine, que fais-tu seule dans ce motel ? Où sont tes parents ?

-J'ai 19 ans, je suis majeure.

- Mouais

-Hé vous ? Vous traînez une « gamine » de dix-neuf ans dans un bar alors que vous êtes, elle l'analysa, un trentenaire ?

-HÉ ! Pour ton information, je n'ai pas trente ans, mais vingt-sept.

-Et alors ? C'est la même chose non ? Mia ne put réprimer son sourire.

-... Tu fais quoi ici ? Tu as fugué pour retrouver ton copain, c'est ça ?

-Non. Je suis partie pour tenter de trouver.

Seth bu d'un coup sec la bière que le barman venait de poser devant lui tandis que Mia regardait la bière qui venait d'arriver devant elle. Mia n'aimait pas la bière. Mia n'aimait pas ce bar et Mia n'aimait pas Seth au premier abord, bien qu'il la fasse sourire, elle le trouvait étrange et bien trop familier pour un inconnu.

-Trouver quoi ?

-Des réponses. Mais ça ne te regarde pas !

-Tiens, tu me tutoies maintenant !

-T as trente ans, mais tu, elle insista sur le « tu », te comportes comme un gamin avec une répartie bas de gamme.

-Et tu t'énerves facilement avec pour simple répartie, il insista sur le mot, l'insulte. le visage de Seth redevint sérieux. Explique-moi ce que tu cherches. Tu sais que c'est dangereux pour une jeune fille de...

-Voyager seule, je sais merci. C'est assez compliqué.

Mia bu sa bière d'un coup pour faire passer le goût de l'ennui qui semblait lui pendre au nez.

Tandis que la discussion partait l'on ne sait où, Mia buvait. Seth buvait aussi.
Si l'on devait entrer dans ce bar, l'on ne verrait qu'eux.
Deux âmes perdues au fin fond d'un sombre bar. Ils se retrouvaient comme de bons vieux amis, alors que quelques heures plutôt ils s'écriaient avoir horreur qu'un inconnu leur fasse face.

Le bar s'était vidé, il était bien trop tard et ils étaient pratiquement seuls.

« J'arpente les routes, je sillonne les villages et je vis de l'argent que j'avais mis de côté pour mon enfant.

-Ton enfant?

-Il est décédé avec ma femme il y a quatre ans. Il avait trois mois.

-Je... suis désolée.

-Arrêtes de t'excuser je te dis... C'pas ta faute. Et toi crétine? Un truc triste à me raconter pour que je me sente moins seul? »

Mia grinça des dents. L'humour de Seth, si s'en était, n'était pas des meilleurs.

« Rien. Elle baissa la tête. Seth attrapa doucement son menton.

-Ce que je vois dans tes yeux Mia, c'est de la tristesse. Au fond de toi, tu es meurtrie. Seulement, à ton âge, on ne sait pas toujours pourquoi. Parfois, c'est simplement le fait d'exister qui nous rend tristes, d'autres, c'est le monde qui nous rend malheureux. Tu as le droit d'être triste, même si rien ne te pousse à l'être. Parfois, pleurer simplement fait du bien. Je pense que tu es une jeune fille très forte. Je pense que tu te poses beaucoup de questions. J'ai presque dix ans de plus que toi, pourtant, parfois, je suis triste pour rien. Ça arrive à tout le monde. Il enleva sa main. La vue de Mia se brouilla. Les larmes grandissaient dans ses yeux. Elle tenta d'articuler en sanglotant.

-Je... Je voulais simplement prouver que... que j'avais raison. J'ai simplement besoin qu'on me dise que j'ai raison. Les gens tristes eux, ils se comprennent...

-Les gens tristes, malheureux ils s'attirent entre eux, pareil pour les gens heureux, parce qu'on s'attache avec les gens qui ont vécu des choses similaires et qui nous comprennes. »

Il ébouriffa les cheveux de Mia, puis, il se leva, laissa de quoi payer sur la table et attrapa Mia pour la faire grimper sur son dos.

Mia pleura, pleura de tout son soûl. Un lac aurait pu se former de ses larmes.
Lorsqu'elle fut enfin calmée, elle renifla et regarda les lumières des lampadaires qui cachaient les étoiles à cause de leurs lumières.

« Seth. Merci. Dit-elle en reniflant.

-De quoi?

-J'avais toujours voulu entendre ça.

Seth ne répondit pas, mais Mia le sentit sourire.

-Fait attention à toi crétine, tous les adultes ne sont pas aussi bienveillants que moi.

-Quel pitoyable adulte fais-tu.

-Quelle pitoyable ado tu fais. »

Mia s'endormit bercé par le vent qui semblait murmurer à ses oreilles de tendres mots.

"Ne fait pas confiance aux Hommes."

_____

Ne faites jamais confiance à un inconnu, même si celui-ci vous semble sympathique.

Que pensez-vous de Seth? Mia a-t-elle raison de lui faire confiance?











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