Lorsque la mère de Mia se leva le lendemain matin, la porte de la chambre de sa fille était fermée. Son bébé grandissait bien trop vite, elle avait déjà 19 ans. Elle se rendit dans la salle à manger, attrapa ses céréales et mis de l'eau pour son thé en route.

Sur la table, un enveloppe avait été délicatement déposée, en lettres capitales était écrit : « Maman ». Mia avait toujours fait ça. Lorsqu'elle avait quelque chose à lui dire mais qu'elle n'arrivait pas à lui annoncer en face, elle écrivait une lettre, soigneusement mise dans une enveloppe.

Elle posa son petit déjeuné et ouvrit la lettre :

"Ma chère maman,

Tu sais que j'ai du mal à te dire tout ce qui se passe dans ma tête. Je tiens ça de toi.

Cette nuit j'ai pris une grande décision, celle de suivre tes conseils pour une fois. J'ai décidé de croire en moi et de prouver au monde de quoi je suis capable.

Je ne deviendrai jamais astronaute, alors que j'en rêvais. Je ne deviendrai jamais avocate, superhéroïne.

Je ne sauverai jamais le monde, mais je peux tenter de le changer et de le faire avancer. C'est la décision que j'ai prise aujourd'hui. Peut-être est-ce l'alcool dans mes veines qui me donne cette envie soudaine de partir.

J'ai quelque chose à prouver. A quelqu'un qui ne croit pas en moi. Quelqu'un qui me dit trop jeune.

Tu le penses aussi ?

J'ai écrit une théorie, je la rendrai célèbre, mais avant cela je dois la confirmer en partant sur la route.

Alors je reviendrai dans quelques mois, après avoir discuté, après avoir prouvé qu'elle est véritable.

Ne m'en veux pas, ce coup de tête aussi puérile soit-il, est justifié. Tout du moins, il est justifié à mes yeux.

Tu trouveras ma théorie dans cette enveloppe, lis-la et tu verras.

Mia. »

La mère de Mia soupira, finalement, son bébé n'avait pas tant que ça grandi, son comportement restait celui d'une enfant.

Elle commença à lire, les yeux humides.

« C'est souvent les gens les plus détruits qui sont les plus intéressants, le tout est de savoir ne pas tomber dans la fascination pour ces êtres qui se détruisent. »

Elle s'effondra sur une chaise, déposa la lettre sur la table. Devait-elle prévenir les autorités ? Après tout sa fille était à la fac. Que faisait Mia ? Une fugue ? Une crise d'adolescence à presque 20 ans ?

Il n'y a pas d'âge pour ça, après tout, la crise de la quarantaine est comme une crise d'adolescence.

Elle ne pouvait rien faire pour le moment, Mia n'était partie que depuis quelques heures.

La mère de la jeune fille se leva, attrapant un stylo dans un tiroir de son bureau elle gribouilla quelques mots sur son calendrier :

« Départ Mia. »

Elle ne pouvait laisser sa fille partir à l'aventure, sur la route alors que rien n'était prévu, qui sait ce qui pouvait arriver à une jeune femme seule ?

Elle allait attendre vingt-quatre heure, comme le veux la procédure et appeler le 911, après tout, sa fille avait fugué.