Chapitre 7

J'espère que le chapitre vous plaira ! Vos commentaires me font super plaisir !

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- Aaron m'a dit que tu étais parti manger, tu en as mis du temps ! Je ne tolérerai pas une seconde fois que tu fasses passer tes besoins avant les miens ! commença-t-elle d'un ton sec. Tu es ici chez moi, nous sommes déjà assez généreux de t'héberger et de te nourrir, alors évite de faire des caprices dès ton premier jour de travail. Tu m'as comprise ?

- Oui madame, pardonnez moi.

Je ne lui dis pas que c'était Aaron qui m'avait presque ordonné de partir manger. Il ne servait à rien d'envenimer les choses. De toute façon, quoi qu'il en soit elle me détestait. Comme je n'osais pas m'approcher, elle commença à s'impatienter.

- Mais enfin, réagis ! Viens donc me l'enlever cette maudite tâche !

Je m'avançais rapidement et me mis à genoux, afin d'être à la hauteur de la tâche. J'ouvris le pot et réalisais que cela n'allait pas être pratique, car elle portait encore la tunique.

- J'ai besoin de frotter et de laisser agir le produit, cela serait moins gênant pour vous si vous enleviez votre vêtement, madame.

- D'habitude, c'est Eulalie qui m'aide à me préparer, mais comme elle n'est pas là, je vais être obligée de me contenter de toi, pesta-t-elle. Va me chercher un habit dans mon coffre. Tout de suite !

Elle claqua des doigts, et je me retins de lui dire d'aller se faire voir. Je me relevai et m'approchais du coffre qui se trouvait calé contre l'avant du lit. Il était en bois sculpté et on devinait sans problème à quel point il avait dû couter cher. La pièce quant à elle, était immense comparé à la mienne, et la vue sur Romed'autant plus magnifique. On voyait le Tibre s'écouler lentement. Grâce au soleil, on aurait dit un miroir, tant il brillait. Le lit occupait une grande partie de la pièce. Tout transpirait le luxe. La pièce était recouverte de tapis, de mosaïques ou de fresques représentant des scènes mythologiques. Au fond se trouvait une petite table couverte de bijoux précieux, et à côté des produits de beauté étaient posés sur un autre meuble. Je me sentais tellement insignifiante face à cette opulence.

Je finis par ouvrir le coffre. Elle devait en avoir des dizaines d'autres comme celui-ci. Il était rempli de riches étoffes. Les tissus semblaient tous si fins et si doux aux toucher. Je m'arrêtai de contempler, et pris le premier qui me tomba sous la main.

Carmen en avait profité pour retirer sa tunique. Elle ne portait plus que son sous-vêtement. Elle me tendit sans un mot son habit, et je lui donnai celui que j'avais dans les mains.

- Habille-moi.

Mais quelle feignante, pensai-je. J'inclinai la tête et posai la robe tâchée sur le lit. Elle leva les bras, et je lui fis glisser le vêtement par-dessus. Mécaniquement, je fis les gestes quotidiens. Passer le bras droit, passer le bras gauche, enrouler le tissu pour faire une ceinture, ajuster le strophium pour remonter la poitrine. Lorsque je ressaierais légèrement le strophium, elle me gifla soudainement. Le choc me fit monter les larmes aux yeux et j'eus un mouvement de recul, le regard chargé d'incompréhension.

- C'est moi qui te dis quand serrer. Siffla-t-elle, les yeux lançant des éclairs.

- Veuillez m'excuser, je ne reproduirai pas la même erreur. Me forçai-je à répondre.

- Serre.

Est-ce qu'elle se moquait de moi ? Elle eut un petit sourire vicieux. Je voulais vraiment, mais alors vraiment la taper. Elle cherchait juste à montrer qui commandait, pourtant je n'avais rien fait de mal. Je pris le tissu et serrai violemment afin de lui couper un instant la respiration. Je l'entendis retenir son souffle. J'en profitai pour sortir rapidement de la pièce.

Une fois dans le couloir, je n'eus rien d'autre à faire que de me réfugier dans la cuisine. Il n'y avait plus personne dans la salle à manger à part Auguste qui me lança un sourire satisfait, comme-ci il savait déjà ce qui s'était passé. Je roulai des yeux et rentrais dans la cuisine. Contrairement à tout à l'heure, Stella était de retour. Elle dû remarquer mon air à la foi contrarié et apeuré. Pour dire la vérité, je ne regrettai pas mon geste. Seulement, j'avais peur que Carmen voulut me renvoyer, ou me battre.

- Oh ma brebis ! s'exclama Stella en se rapprochant, tu parais affolée, qui a-t-il ?

- Je... j'ai serré brutalement la tunique de la maîtresse car je voulais lui faire comprendre que je n'appréciais pas qu'on me gifle. balbutiai-je en m'asseyant. Cela lui a coupé le souffle et j'en ai profité pour partir.

La cuisinière me regarda avec un air horrifié, les yeux grands ouverts. Elle ne savait pas quoi dire, cependant elle finit par faire une petite plaisanterie.

- En voilà une qui a un sacré caractère ! Ne t'inquiète pas, va. Elle ira se plaindre à son mari et tu n'en entendras plus parler. Par contre, tu as intérêt à te tenir à carreau pendant un certain temps. Elle risque de prendre cela pour un affront.

- Oui, c'est ce que je me suis dit... murmurai-je. Tu sais où est Eulalie ? J'aimerai bien qu'elle me fasse visiter la villa.

- Il me semble qu'elle est dehors, en train d'étendre le linge. File avant que notre maîtresse Carmen débarque.

Je la remerciai et sautai sur mes jambes avant de filer dans le jardin par la porte de derrière, qui était en fait juste en face de la seconde porte de la cuisine. Une fois dehors, la chaleur me frappa, et les rayons de soleil me firent un bien fou. Le jardin était très grand et fleuri. Cela se voyait que Julius prenait grand soin pour tout entretenir. Il devait être dix heures et demi du matin, et j'eus tout à coup juste envie de me poser et profiter du beau temps.

- Daphnée !

Je me retournai et vit Julius s'approcher rapidement, toujours aussi bronzé et souriant.

- Si tu cherches Eulalie, continue tout droit, et tu la trouveras derrière la maison.

- Merci pour l'information !

Je le saluai et pris la direction indiquée. L'allée du jardin était faite d'une pelouse et sur le côté étaient parsemées avec harmonie toutes sortes de fleurs. On trouvait de-ci, de-là des statues en marbres représentant des divinités romaines, afin de décorer l'extérieur. Au-delà, des plantations, j'avais sur ma gauche une vue imprenable sur Rome, après tout, j'étais du côté de la chambre de Carmen. Une fois que j'eus contourné la villa, je vis Eulalie qui était penchée, en train d'essorer une tunique dans une bassine. Elle fredonnait et lorsqu'elle m'entendit, elle releva la tête et un magnifique sourire éclaira son visage.

- Désolée de ne pas t'avoir attendu pour manger ! J'aurais bien aimé, mais j'avais du travail. Comment cela s'est passé avec notre maîtresse ?

Je fis la moue et lui racontai ma mésaventure. Elle parut soudain paniquée.

- Nom de Jupiter ! Elle t'a fait du mal ? Elle risque de t'en faire à nouveau ! Ils vont peut-être décider de t'expulser ! débita ma compagne, toute affolée.

- Calme-toi, il ne m'arrivera rien de tout cela.

Elle paraissait si démunie et fragile, la pauvre. Je repris.

- Laisse-moi t'aider pour le linge et après tu me feras visiter, ça te va ?

- Bien sûr ! Merci beaucoup.

Nous nous mîmes à travailler en silence. Prendre, essorer, étendre. Le geste était répétitif et je me perdis dans mes pensées. Comment allait Jason ? Et Marcus ? J'espérais que le vieux Sébastien n'allait pas le persécuter. Une fois notre travail accompli, nous fîmes marche arrière, Eulalie, un panier sous le bras. Lorsque nous passâmes devant Julius qui était en train de planter une fleur, elle rougit imperceptiblement, et je ris intérieurement. Nous rentrâmes par la porte réservée aux esclaves et je me retrouvai dans le couloir familier en face de la cuisine. Au lieu de rentrer dans celle-ci, nous tournâmes à droite et entrèrent par la première porte à gauche. Je compris que c'était la laverie. Eulalie posa le panier et confirma mes propos.

- C'est ici qu'on lave le linge ou qu'on le recoud. J'y passe beaucoup de temps dans la journée. C'est la seule pièce reliée à l'aqueduc, on peut donc recevoir de l'eau.

La pièce était assez petite. En son centre, deux grosses bassines remplies d'eau, avec à côté un système pour frotter le linge. Il s'en dégageait une forte odeur de savon. Sur mon côté gauche se trouvait une pile de linge sale, contrairement à ma droite où le linge était soigneusement plié. En face, on apercevait des fils et des aiguilles posées sur une petite table. Il y avait également une petite fenêtre dont la vue montrait le jardin.

Nous ressortîmes et longeâmes à nouveau le couloir dans le même sens que tout à l'heure. Nous entrâmes dans la deuxième porte sur notre gauche. Je connaissais cette pièce sombre. C'était là que j'avais cherché le baume pour la tâche, entre les étagères, et qu'Aaron m'avait rejoint. D'ailleurs, je ne l'avais toujours pas nettoyé cette tâche ! pensai-je. La pièce était donc sombre et remplie de nombreuses étagères sur lesquelles étaient posées de la nourriture à conserver, des crèmes ou des ustensiles.

- Tu as accès libre à cette pièce. Tu verras qu'on y trouve de nombreuses choses dont on a besoin.

J'acquiesçais et nous fûmes à nouveau dans le couloir. Nous pivotâmes sur nous même pour être face à la dernière porte du couloir.

- Normalement, avoua ma voisine, nous n'avons pas le droit de rentrer sans une personne de la famille, ils ont peur que nous volions. Je te montre juste rapidement.

Elle ouvrit la porte et je fus étonnée par la grandeur de la pièce. On trouvait un nombre incalculable de vêtements, bijoux, monnaies, statues et autres objets précieux.

- C'est là qu'ils rangent leur richesse, ne dis à personne que je t'ai fais rentrer ici.

Elle referma précipitamment la porte. J'avais encore les yeux brillants, face à tout ce luxe. Nous nous remîmes en route et repassâmes dans la cuisine. Stella cuisinait, elle était très occupée et nous salua vaguement avant de retourner à sa tâche. Nous passâmes par la porte qui menait à la pièce principale. D'abord, nous étions dans la cour intérieure, avec en son centre la fontaine et la statue, quelque pots rajoutaient de la végétation et au sol, on remarquait de magnifiques mosaïques.

- C'est mon endroit préféré dans toute la maison, me confia Eulalie.

La pièce était plus éclairée que le reste de la villa et je compris pourquoi lorsque je relevais la tête. C'était à ciel ouvert. Il y avait juste une fine vitre en verre qui séparait de l'extérieure. Je vis en face de moi une porte close. Je l'interrogeai du regard pour savoir ce qui s'y trouvait.

- C'est une chambre d'invité, me répondit-elle. Viens je vais te montrer.

La pièce était simple, mais on voyait quand même la qualité des meubles. Il y avait un grand lit, ainsi qu'une commode, une psyché et une petite table. La chambre était spacieuse, et comme les autres, elle avait une superbe vue sur la capitale.

Nous ressortîmes et contournâmes la fontaine pour enfin arriver dans la salle à manger où j'avais renversé le vin tout à l'heure. Il y avait donc en son centre une table avec au tour, quatre banquettes afin de s'allonger, tout en mangeant et parlant. Comme le reste de la maison, la pièce était d'un blanc épuré et luxueux, avec des fresques tout autour.

Nous continuâmes notre chemin pour arriver dans le second couloir.

- Ici, ce sont les appartements de la famille. Il faut s'y rendre seulement si on nous appelle, ou pour déposer le nécessaire pour leur bien-être quotidien. Je te préviens, je ne te fais pas rentrer dans les chambres, ils y sont sûrement, ce serait malpoli. La première porte à gauche, c'est la chambre de monsieur Julien et madame Carmen, mais tu l'as déjà vu. La deuxième, c'est la chambre de mademoiselle Silène. La porte au fond du couloir, c'est une autre chambre d'invités, pour ceux qui sont vraiment proches de la famille. Elle est similaire à celle que je t'ai montrée mais est un peu plus grande. La porte au fond à droite, c'est la chambre du maître Aaron. Je n'y suis jamais rentré. Il n'autorise pas les esclaves. Et enfin, la porte juste à ta droite c'est la salle d'eau. Viens, je vais te la montrer.

Je la suivis et adorait tout de suite la pièce. On trouvait un grand bassin d'eau en son centre, et un plus petit juste à côté, rempli de lait. La salle de bain était carrelée en petites mosaïques bleues claires et blanches et partout, on voyait la représentation du dieu de la mer, Neptune. On avait là encore un vue magnifique sur l'extérieur, grâce à une grande fenêtre face à moi. Sur ma droite, on trouvait un grand miroir, avec à côté des serviettes, peignes et autres. Sur ma gauche, une grande étagère était recouverte de lotions qui sentaient toutes plus bonnes les unes que les autres. Je m'étais avancé et contemplait avec envie toutes ces petites merveilles.

Eulalie m'attrapa le bras en souriant, et nous finîmes par ressortir.

- Voilà, tu as vu le principal. Si tu veux, ce soir après le repas, je te montrerai ma chambre que je partage avec Stella et celle de Julius et Auguste.

- Je suis la seule à avoir une chambre rien que pour moi ? m'étonnais-je.

- Oui, avant c'était une autre salle où étaient rangées des réserves.

- Je vois.

Nous marchions à nouveau vers la cuisine. Quand j'entrai, je vis tout de suite la tunique tachée, avec le petit pot, posés sur la table.

- Auguste est venu déposer cela pour toi, il y a une dizaine de minutes.

Je soupirai et pris dans mes mains le vêtement.

- A tout à l'heure... murmurai-je à Eulalie.

Elle me fit un petit sourire pour me motiver et je sortis de la cuisine par la seconde porte. Je rentrai dans la laverie et m'assis sur une chaise. Sans entrain, j'ouvris le petit pot et commençai à en étaler délicatement sur la tâche. Soudain, la porte s'ouvrit brusquement. Je sursautai et me retournai d'un coup. Aaron se trouvait devant moi, le regard furieux.

- Qu'est ce que c'est, cette histoire avec ma mère ?

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Voilà, maintenant, vous pourrez mieux visualiser la villa ! Le nouveau chapitre arrive bientôt !

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