Chapitre 32
Je le fixais sans comprendre. Je ne pouvais pas comprendre. Je secouais la tête.
- Non… Non, non.
Je me levai d’un bond, des larmes dégoulinant, sans que je puisse m’en empêcher.
- Daphnée, je sais que c’est difficile, mais c’est la réalité. Tu dois l’accepter, même si c’est dur…
- Non ! hurlai-je.
Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans eux. Cela faisait des mois que je ne les avais pas vu et qu’ils me manquaient. Mais les savoir morts était tout autre chose. J’avais eu l’espoir de les revoir, mais il avait été réduit à néant par les paroles de mon meilleur ami. Il me regardait d’un air triste et implorant, comme-ci il compatissait, mais voulait malgré tout me calmer. Or, c’était impossible. J’émis un son entre la plainte et le gémissement. Je m’effondrai contre lui en laissant échapper de gros sanglots. Je ne prendrai plus jamais ma mère dans mes bras. Je n’entendrai plus jamais mon père rire. Ils ne pourront plus jamais me donner de conseils. Tout ce qu’il me restait d’eux étaient de simples souvenirs.
Alexandre me berçait doucement contre lui, tentant de me rassurer. Je ne sus combien de temps. Nous restâmes dans cette position. Quelques minutes, peut être quelques heures, mais je ne vis pas le temps passer. J’avais besoin de son réconfort. Besoin de sentir un être de mon ancienne vie me rassurer. Je n’avais pas tout perdu. Je finis par relever la tête, les yeux gonflés à force de pleurer. Alexandre retira délicatement une mèche qui s’était collée sur ma joue trempée et me sourit tristement. Il avait un regard emplit d’inquiétude. Lorsqu’il parla, il avait lui aussi la voix enrouée :
- Je déteste te voir pleurer. J’aimerai tellement revenir en arrière pour qu’aucun malheur n’ait eu lieu.
L’image d’Aaron apparut furtivement dans mon cerveau, mais je la chassais immédiatement.
- Moi aussi. Désolée pour ta tunique, elle est trempée.
- Peu importe. Si cela t’as permis d’aller mieux et d’accepter la nouvelle, tu peux la mouiller autant que tu veux.
J’eus un petit rire, mêlé d’un sanglot, mais souris néanmoins.
- Mon père nous a dit qu’il nous aimait avant de partir de la maison. Je crois qu’il s’y attendait. Je regrette seulement de ne pas avoir eu le temps de le leur dire aussi, murmurai-je platement.
- Tu n’avais pas besoin de leur dire. Ils le savaient.
Je me blottis à nouveau contre lui. Nous ne parlions plus. D’un autre côté, nous n’en avions pas envie. Relancer un sujet banal après une telle annonce aurait été ridicule. Finalement, le soleil atteint son zénith et je pris conscience qu’il était temps que je rentre. Je ne pouvais pas abuser plus longtemps de la gentillesse d’Eulalie qui faisait le travail à ma place.
- Je crois qu’il est temps de nous séparer… annonçai-je sans entrain.
- Déjà ? se plaignit Alexandre en faisant une moue d’enfant battu. Cela fait à peine quelques heures que nous nous sommes retrouvés…
- Je sais bien, soupirai-je, mais contrairement à toi, je ne suis pas libre et mes maîtres ne vont pas apprécier que je disparaisse une journée, au lieu de travailler.
Son regard s’obscurcit.
- Ce que l’Empire à fait de toi est inadmissible. Tu vaux tellement plus. Si je pouvais prendre ta place, je le ferais.
Je posai un doigt sur ses lèvres et lui fit les gros yeux.
- Assez de sujets déprimants pour aujourd’hui. Va rejoindre ton marchand, maintenant. Nous nous reverrons plus tard.
- J’y compte bien ! J’ai l’impression qu’il me manquait une jambe sans toi ! Je n’avançais plus dans la vie… C’est dur de passer de « nous sommes tout le temps ensemble pendant des années » à « aucune nouvelle pendant des mois ».
J’acquiesçai, on ne peut plus d’accord. En Gaule, nous nous voyions absolument tous les jours pendant des heures. La séparation avait été difficile.
- Je repasserai le plus tôt possible, conclut-il.
- Evite de passer par la porte d’entrée la prochaine fois. Mieux vaut être discret.
Je contournai la villa et lui indiquai où se trouvait ma chambre, vue de l’extérieur. Nous nous fîmes un long câlin et il finit par repartir, après des hésitations interminables. Il me dit à quel point cela lui avait fait du bien de me revoir.
Je regardai sa silhouette s’éloigner et ma gorge se serra. Et s’il lui arrivait quelque chose et que je ne le revoyais plus jamais ? Et si les Dieux nous avaient accordé une dernière rencontre avant de nous séparer pour toujours ? Je secouais la tête et repartis en direction de la cuisine. On n’allait pas tarder à servir le repas.
Le revoir avait été incroyable. Il était aussi important pour moi que mes frères. Nous avions le même âge, les mêmes valeurs et nous nous complétions si bien que notre complicité était inégalable. Malgré la triste nouvelle qu’il m’avait rapportée, je ne pouvais m’empêcher d’être heureuse face à ces retrouvailles. Au fond de moi, une part qui ne l’avouerait jamais avait compris depuis longtemps pour la mort de mes parents, mais elle avait été noyée par l’espoir de les revoir un jour. Je me crispai quand je compris que j’allais devoir l’annoncer à mes frères. Marcus serait fort, malgré sa tristesse, mais comment réagirait mon petit Jason ? Il n’avait que dix ans et se retrouvait déjà orphelin.
Dans la cuisine, une odeur succulente me mit l’eau à la bouche. Je n’avais pas eu le temps de déjeuner ce matin-là, à cause de la venue d’Alexandre. Stella me posa tout de suite un plat de légumes dans les mains et m’intima de les porter dans la salle à manger, où se trouvait sûrement déjà nos maîtres et Eulalie. Je me rendis dans la pièce indiquée et mon amie me lança immédiatement un regard soucieux. Elle ne m’en voulait pas de m’être absentée si longtemps mais devait se demander si j’allais bien. Lorsqu’elle vit mes yeux rougis, elle eut un air affolé, mais ne fit aucune remarque, car il y avait la famille à servir.
Silène haussa un sourcil en me voyant. Elle avait dû se poser plusieurs questions, quant à mon absence matinale. Quand je servis Aaron, il plongea intensément ses yeux dans les miens. Il les plissa et sa mâchoire se contracta. Je me rappelais soudain qu’il m’avait vue dans l’entrée, en compagnie d’Alexandre et me crispai. Je détournai le regard et partis servir son père.
Quand je vins verser du vin à mon jeune maître. Il but rapidement une gorgée, avant de déclarer d’un ton énervé :
- Ce vin n’est pas à ma convenance, je vais en chercher un meilleur dans la cave. Daphnée, suis moi pour que je te montre lequel utiliser, la prochaine fois.
Surprise, je le suivis sans hésiter. Ce n’était pas dans ses habitudes de se plaindre pour de la nourriture. Il pressait le pas, voulant s’éloigner le plus vite possible. Quand nous fûmes à l’écart, il prit ma main et nous emmena jusqu’à la cave. Une fois dans la salle plongée dans la pénombre, il posa une de ses mains puissantes au creux de mon dos. J’avais le souffle coupé, et ce n’était en rien à cause de sa colère. Ses yeux scintillaient d’un éclat vengeur.
- Que t’a-t-il fait ? demanda-t-il d’une voix profondément basse qui montrait son indignation. Qui est-ce et pourquoi as-tu l’air d’avoir pleuré ? Et nom de Jupiter, d’où se permet-il d’entrer dans ma propriété ?
Plus il parlait, plus il haussait le ton et semblait irascible. Pour ma part, je posais ma main sur son bras, pour le calmer.
- C’est Alexandre, il ne me voulait aucun mal.
Il prit une grande inspiration et ferma les yeux, les lèvres pincées. Quand il les rouvrit, le feu qui brillait dans ses pupilles s’était légèrement atténué.
- Ton meilleur ami ?
- Oui, il m’a retrouvé ! Nous étions juste ravis de nous parler après tout ce temps. J’ai appris une mauvaise nouvelle, voilà pourquoi j’ai les yeux gonflés.
- De quoi parles-tu ? s’inquiéta-t-il en resserrant sa prise dans le bas de mon dos.
- Mes parents ont été tués lors de l’attaque de l’Empire, annonçai-je d’une petite voix.
Les larmes revinrent instinctivement se glisser au coin de mes paupières. Aaron eut l’air horrifié.
- Oh non… Daphnée, je… pardonne moi. Je ne me serais jamais emporté si j’avais su.
- Aucune importance.
Je fermais les yeux et il me tira contre son torse. Ma tête était parfaitement calée dans le creux de son cou, et je n’avais envie d’être nulle part ailleurs. Lorsque j’étais contre lui, j’oubliais tout. Ma vie, mon statut, mon nom. Je m’emplis de son odeur qui n’était propre qu’à lui et me détendis. Ses lèvres se posèrent en douceur sur mes cheveux et il déposa une trainée de petits baisers pour effacer ma douleur.
Au bout d’un moment – trop rapidement à mon goût-, il se sépara de moi et eus un faible sourire.
- Si seulement, te réconforter était la seule raison que je trouvais pour vouloir te prendre dans mes bras…
Je ris légèrement.
- Je devrais être triste plus souvent dans ce cas.
- Non, surtout pas, laissa-t-il échapper en fronçant les sourcils. Bon, il est temps de remonter avec ce fameux vin.
Il choisit une amphore au hasard et nous remontâmes, gardant une distance de sécurité plus appropriée qu’à l’aller.
Dans la salle à manger, Aaron reprit sa place et la fin du repas se déroula plus paisiblement. Eulalie continuait de me lancer des regards interrogateurs. Quand vint enfin le moment de débarrasser, les Aquilii s’éclipsèrent et je pus lui expliquer la situation plus facilement. Bien sûr, je fis exprès d’omettre le passage avec Aaron dans la cave. Elle fut ravie d’apprendre que j’avais retrouvé mon meilleur ami mais ne put s’empêcher de verser quelques larmes pour mes parents. Eulalie était une amie en or. Elle était toujours là pour m’écouter quand j’avais besoin de me confier.
Je passais l'après - midi avec Silène, qui pour sa part, semblait intriguée par mon absence. Cependant, elle ne fit aucun commentaire. Nous discutâmes tranquillement, alors que je l’aidais à choisir la tenue qu’elle porterait le lendemain, pour se rendre chez Sébastien.
Le soir, lorsque nous mangeâmes entre esclaves, l’ambiance était plutôt détendue. J’appréciais le fait qu’Eulalie ne me regarde pas avec pitié et n’annonce pas la nouvelle à tout le monde. Julius se plaignit qu’il avait du mal à travailler, depuis la nuit qu’il avait passé sous la tempête et nous rigolâmes de bon cœur quand il nous expliqua qu’il avait courut après une poule qui s’était enfuie pendant près d’une heure avant de la rattraper. Vers la fin du repas, Julius demanda :
- Où iriez-vous, si on vous affranchissait ? Si vous aviez la possibilité d’être libre…
Nous eûmes tous un instant de réflexion, prenant sa question très au sérieux.
- Je retournerai en Afrique, prêt de ma terre natale, finit par révéler Eulalie. J’aimerai avoir la possibilité de revoir ma famille.
Julius lui prit la main et la serra doucement. Je réfléchissais pour ma part, très sérieusement à la question. Depuis que j’étais arrivée ici, la possibilité de m’enfuir s’était déjà présentée à plusieurs reprises, notamment avec mon frère, mais je n’avais pas eu la moindre idée de la destination. Je pensais que nos pas nous porteraient naturellement vers un lieu agréable. Ce que je savais, c’est que maintenant que j’avais retrouvé Alexandre et que je connaissais le sort de mes parents, je n’avais plus la moindre envie de remettre les pieds dans mon petit village.
- Je suis trop vieille pour partir… dit simplement Stella. Même si j’en avais la possibilité, je resterai ici pour cuisiner. C’est tout ce que je sais faire et ce qui me plait.
Nous lui sourîmes gentiment.
- Je pense que je te suivrai Eulalie, annonça Julius. Rencontrer ta famille serait un honneur pour moi.
Les yeux de mon amie brillèrent et elle serra doucement la main de son compagnon. Bien sûr, dès que nous avions commencés à nous confier, Auguste avait levé les yeux au ciel et s’était éclipsé. Au bout d’un moment, Stella me demanda :
- Et toi ma brebis, où irais-tu ?
Ils me regardaient tous les trois attentivement, et je finis par hausser les épaules.
- Au bord de la mer. N’importe où, tant que je peux voir la mer quand je me réveille le matin.
Ils sourirent, visiblement satisfaits par ma réponse, et nous finîmes par nous séparer pour aller nous coucher.
Dans ma chambre, je regardais par la fenêtre, repensant à tout ce qu’il m’était arrivé depuis que j’étais arrivée. Je fis glisser entre mes doigts le collier d’émeraude qui chevauchait celui en coquillage offert par Jason.
Quelques légers coups à ma porte me firent me retourner. Aaron apparut sur le pas et me fit un clin d’œil.
- Viens avec moi, chuchota-t-il.
Je haussai un sourcil, un grand sourire aux lèvres, mais le suivis sans poser de question. Il m’entraina jusqu’à sa chambre. Une fois à l’intérieur, j’examinai la pièce. Elle était telle que je l’avais vu pour la dernière fois, avec de nombreuses partitions étalées sur son lit. Il prit ma main et me positionna devant la fenêtre au fond de sa chambre. C'etait celle avec un grand arbre cachait la lumière en plein jour. Je le fixai, sans comprendre.
- Grimpe, ordonna-t-il d’un ton doux.
Il me fit la courte échelle et je me hissai à la force de mes bras sur le rebord de la fenêtre avant de me déplacer sur les épaisses branches. Quelques instants plus tard, il me rejoignit, faisant travailler ses muscles qui roulaient sous les reflets argentés de la lune. Il remarqua que je le regardai attentivement et eut un sourire espiègle. Nous tenions facilement à deux sur les branches, tant l’arbre était puissant. Il me désigna le sommet et m’aida à grimper.
De nombreuses feuilles détournaient notre avancée, mais au bout de plusieurs minutes, nous trouvâmes une aspérité où nous nous callâmes. J’écarquillai les yeux quand je vis la vue de Rome en dessous. La ville était plongée dans l’obscurité, seulement éclairée par la faible lueur de la lune ainsi que quelques flambeaux. C’était magnifique.
- Je venais me réfugier ici, quand j’étais plus jeune.
La voix d’Aaron rompit le silence. Il avait murmuré cela comme un précieux secret.
- Merci de m’avoir emmené avec toi. J’aime beaucoup.
Sans m’en rendre compte, je l’avais tutoyé. Mais cela n’avait pas eu l’air de le déranger. Il me confiait des choses intimes, cela aurait été étrange qu’il me remette à ma place.
- Je pensais que tu aimerais la vue.
- Effectivement.
Nous commençâmes à discuter tranquillement, tout en admirant la vue. Il faisait nonchalamment glisser de bas en haut son doigt sur mon bras. Ces petits effleurements me faisaient frissonner et je m’appuyai contre lui. Il répondit immédiatement à mon étreinte en passant son bras autour de ma taille et nous soupirâmes d’aise quand je fus entièrement collée contre lui.
- Une fois, commença-t-il en souriant. Non… oublie, tu vas te moquer de moi.
- Moi ? m’exclamai-je faussement outrée, cela ne me viendrait pas à l’esprit ! Je t’en prie, raconte- moi.
- Bon très bien, céda-t-il, mais à la première plaisanterie, tu retournes dans ta chambre !
- Promis !
- Quand j’étais plus jeune, je montais sans cesse dans cet arbre. C’était un peu ma cachette secrète, d’ailleurs personne ne l’a découverte. Le seul accès est ma chambre, et comme tu le sais, très peu de personnes sont autorisées à y entrer. Je montais quand ma mère me disputait, quand j’en avais marre de mes leçons, ou tout simplement quand Silène devenait insupportable. Bref, tu l’a compris, j’y ai passé mon enfance. Une fois, mon père était furieux contre moi. J’avais disparu tout l’après-midi et je l’ai entendu hurler que si je ne réapparaissais pas dans les minutes qui suivaient, je ne mangerais pas pendant un jour, et que je serai cloitré dans ma chambre pendant un mois, avec pour seule compagnie, mon précepteur qui me surveillerait. J’ai pris peur et je suis descendu en vitesse. Le problème, c’est que j’ai été un peu trop rapide. En voulant me rapprocher de ma fenêtre, ma tunique s’est accrochée à une branche et j’ai glissé. Je me suis retrouvé par terre, nu comme un vers. Je devais avoir onze ans, peut-être douze. A cause de la hauteur, de la fenêtre, je ne pouvais plus rentrer par cette ouverture et ai été obligé de passer par la porte d’entrée. Tout le monde m’attendait. Mon père, furieux, était entouré de magistrats, ma mère tapait du pied et ma sœur avait ramené deux de ses amies à la maison. Quand elles m’ont vu nu, elles ont gloussés et j’étais mort de honte. Je ne pouvais pas m’éclipser, car mes parents étaient trop occupés à me disputer devant tout le monde. Le pire, c’est que malgré tout, je l’ai quand même eu, la punition. C’était le mois le plus long de ma vie.
Lorsqu’il eut finit son histoire, je ne pus m’empêcher d’exploser de rire. Je le contenais depuis un moment et il avait été obligé de sortir. Je ne pouvais plus m’arrêter et me tenai les côtes. J’imaginais un petit Aaron, rouge de honte et tout nu, qui se faisait gronder par ses parents. Aaron tenta de froncer les sourcils, pour paraitre en colère face à ma réaction. Malgré tout, ses yeux pétillaient de malice, et il semblait amusé.
- Tu m’avais promis de ne pas rire… se plaignit-il.
- Désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher.
- Je vais devoir me venger !
Sur ce, il me sauta dessus et se mit à me chatouiller. Je gesticulais et riais à en perdre la tête, je ne pouvais pas m’en empêcher. Lui aussi semblait trouver la situation plus qu’amusante car il faisait glisser ses mains sous mes aisselles, sur mon ventre, en riant à gorge déployée. Je tentais de le taper, me débattais, mais mes gestes étaient trop faibles, tant je trouvais cela drôle.
- Arrête, Aaron, arrête !
Il continua son petit jeu, qui était une agréable torture. Tenir en équilibre sur une branche alors que nous nous débattions était un exploit, mais nous nous y arrivions avec succès.
- S’il te plait ! l’implorai-je, alors que j’avais les cheveux tout emmêlés.
Soudain, il s’arrêta, me redressa et me regarda très sérieusement.
- J’adore quand tu me tutoies. J’ai l’impression qu’il n’y a plus aucune frontière entre nous.
Il regardait fixement mes lèvres que je mordillais et je me mis à rougir. Ses yeux bleus rencontrèrent les miens.
- Tu sais, reprit-il, j’ai détesté te voir dans les bras d’un autre homme ce matin. Je me demandais pourquoi il avait le droit, lui, et pas moi. Je voulais tellement être à sa place. Nom de Jupiter, comme j’étais en colère que tu aies l’air d’apprécier cela !
Je souris. Monsieur était-il jaloux ? Il me rendit mon sourire, troublé. Soudain, toute la légèreté passée et notre amusement avait disparus. Nous nous regardions, comme hypnotisés. Je sentais chaque parcelle de sa peau, en parfait harmonie avec la mienne. Sa mâchoire recouverte d’une fine barbe était parfaite. Ses lèvres pleines, légèrement entrouvertes d’autant plus. Ma poitrine était collée contre la sienne et nous respirions de façon lente et profonde, à la même vitesse.
Lui aussi, me détaillait, il ne détachait plus ses yeux de mon visage. Il prit un mèche de mes cheveux entre ses doigts.
- Tu es si belle. Tes cheveux, on dirait de l’or liquide. Tu es mon or.
Soudain, il posa sa main sur ma nuque et me rapprocha de lui. Nos lèvres se percutèrent. Enfin. J’avais la sensation de ses lèvres qui étaient si douces. Si agréables. Il les pressa d’avantage, et je finis par lui rendre son baiser en passant une main dans ses cheveux soyeux. Un gémissement s’échappa de sa gorge et il ne se contrôla plus. Il me plaqua contre lui et ses lèvres bougèrent, comme animées par la passion. Aaron se détacha légèrement, le temps de reprendre son souffle, ses yeux bleus saisissant les miens, et il repartit de plus belle. Sa langue effleura le contour de mes lèvres et je laissais échapper un soupir d’aise.
Nous étions si biens, comme-ci nous avions fait cela des milliers de fois auparavant. Nos mains caressaient nos peaux, se découvrant l’un l’autre. C’était interdit, mais tellement délicieux. Nous répondions naturellement à nos étreintes. Ses lèvres finirent par se faire plus douces, comme-ci il me passait un message. Au bout d’un certain temps, nous nous séparâmes, à bout de souffle. Il avait une main dans mes cheveux, l’autre posée sur ma cuisse.
- J’ai rêvé de ce moment tellement de fois… soupira-t-il.
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Ca y eeeeest ! Le bisous est arrivé ! ! Alors ? Quand avez vous pensé ? Et la réaction pour la mort de ses parents ? Laissez un commentaire ! :)
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