Chapitre 28

Bonjour tout le monde ! J'ai mis un peu plus de temps que d'habitude pour publier le chapitre. Désolée mais c'est les vacances haha ! J'espère qu'il vous plaira, alors bonne lecture et surtout dites moi ce que vous en avez pensé, ça m'intéresse toujours ! ;)

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Daphnée

Je venais de retrouver le calme de ma chambre, et je devais déjà repartir. J'avais fait une nuit blanche, mais parler avec mon frère m'avait procuré un profond apaisement. Je devais me dépêcher, sinon Eulalie allait me chercher. Je sautais donc la case thermes (tant pis pour la mauvaise odeur) et partis en direction de la laverie. Une fois dans la pièce, je trouvais une Eulalie, assez agitée et fronçai les sourcils.

- Que se passe-t-il ? l'interrogeai-je en m'approchant d'avantage, tu sembles nerveuse.

Elle se retourna brusquement et me sauta dans les bras.

- Où étais-tu passée ? J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose, tu as encore disparue !

- Je... marchais... pour me vider l'esprit.

- En pleine nuit ?

Mon amie parut sceptique et fit une petite moue.

- C'était une nuit assez mouvementée, pour tout te dire.

J'avais tellement envie de lui confier toutes mes péripéties ! Mais je savais que c'était impossible. Il en allait de la sécurité de mon frère.

- Tu sais, reprit-elle en continuant à plier le linge, je n'étais pas la seule à me faire du souci. Le maître Aaron m'a demandé où tu étais.

- Vraiment ? m'étonnai-je en levant un sourcil, pour tout te dire, je n'ai pas vraiment envie de le voir en ce moment...

- Rassure-toi, il est partit pour deux semaines ! Tu auras du temps avant la prochaine confrontation.

Je m'assis sur une chaise, tout à coup confuse. Deux semaines ? Pour quelles raisons partait-il ? En avait-il eu assez de ma présence, au point de s'en aller ? Je ne pensais pas... Je n'étais tout de même pas si importante à ses yeux. Je posais un regard d'incompréhension sur mon amie.

- Que veux-tu dire ? Où est-il donc parti ?

- Il avait des affaires commerciales à régler avec son père. Ils sont en Grèce.

- Je vois...

Je me sentis soudain démoralisée. Nous nous étions quittés sur une dispute. Ou plutôt, je lui avais énoncé un nombre incalculable de reproches. Il allait les ruminer pendant des jours et ne voudrait plus jamais me parler. J'avais gâché toutes nos chances, à cause de mon mauvais caractère. J'avais conscience que ma colère était fondée, malgré tout, il avait tenté de se justifier et de se faire pardonner.

Une vague de tristesse m'envahit. Il avait voulu me voir avant de partir et j'avais raté ma chance de le voir une dernière fois. Comment allais-je réagir face à son absence ? Je savais pertinemment qu'il allait me manquer, mais serait-ce réciproque ? Ses taquineries disparues me pesaient déjà. Je secouais la tête. Il ne fallait pas que je me laisse abattre. Après tout, mon maître allait revenir, et j'avais toujours mes amis à mes côtés. Le travail m'aiderait à m'occuper.

Eulalie posa une main réconfortante sur mon épaule, un sourire compatissant sur les lèvres.

- Je sais que tu tiens à lui, Daphnée. J'en ai conscience, murmura-t-elle d'une voix douce. Mais malgré tout, il ne faut pas que tu oublies que même si vous partagez une bonne entente, il reste ton supérieur.

Je soupirai et me frottai les yeux. J'étais exténuée, de par la nouvelle, ainsi que ma nuit blanche qui commençait à se faire ressentir.

- Crois-moi, je le sais. J'y ai déjà réfléchis et lui aussi, si tu veux tout savoir.

Je la regardais avec nostalgie et elle me pressa l'épaule. Je repris :

- Il m'a bien fait comprendre, que ce n'était qu'un jeu pour lui, soupirai-je. Nous nous sommes disputés quand il m'a emmené à une de ses... fêtes. Il avait l'air de regretter, Eulalie. Je suis complètement perdue.

L'esclave s'assit à côté de moi et posa sa tête sur mon épaule, visiblement en train de réfléchir à la situation.

- Je pense que l'éloignement vous fera du bien. Il permettra de mettre au clair vos sentiments respectifs, vos rancœurs ainsi que vos peurs.

Elle hésita, mais reprit :

- Je sais que c'est difficile à accepter, mais il va bientôt être fiancé, et Rosa est une fille bien. Ne gâchez pas tout. Ne mettez pas vos vies en danger inconsciemment.

J'hochai la tête et lui pris la main avant de la serrer doucement.

- Merci. Cela m'a fait du bien de parler avec toi. C'est difficile de tout garder pour soi, et parfois, un point de vue extérieur permet de se remettre en question.

Elle haussa humblement les épaules et sourit. J'avais conscience, qu'il y avait encore quelques heures, je m'étais confiée à mon frère. Mais parler à une amie, avoir un avis féminin, était tout autre chose. Elle parut soudain sortir de sa torpeur et se redressa en tapant dans ses mains.

- Bon ! Ce n'est pas tout, mais les potins ne font pas avancer le travail ! Il y a encore beaucoup de tâches à faire aujourd'hui !

- Tu m'as parlé d'Aaron et Julien... réalisai-je en boudant. Cela veut dire que Carmen et Silène sont toujours là ?

Elle rit de ma fainéantise.

- Eh oui, demoiselle ! s'exclama-t-elle, joueuse. Tu n'as pas échappé à réaliser toutes les volontés de Silène.

- Ce n'est pas Silène qui me dérange, sa compagnie est agréable. C'est sa mère que j'aurais préféré voir partir...

Nous sortîmes, amusées et nous dirigeâmes vers les cuisines. Stella nous accueillit souriante et nous l'aidâmes à cuisiner. Julius nous rejoint et mangea rapidement avant de repartir travailler. Il prit malgré tout le temps de discuter avec Eulalie qui parut ravie. Après cela, je partis retrouver Silène dans sa chambre. Elle se limait tranquillement les ongles, et me sourit légèrement lorsqu'elle m'aperçut.

Je me remémorais la dispute qu'elle avait eut avec sa mère, la veille et des questions me brûlèrent les lèvres. Pourquoi cet emportement soudain ? Etait-ce grave ? J'avais vraiment envie de lui demander, mais ce n'était pas possible. Cela ne me regardait en rien, car je n'étais que sa servante. Je me résolus donc à ne rien dire et elle me demanda de lui masser le dos. Elle finit par se remémorer que je m'étais rendue chez Victor et voulut me poser des questions sur Sirius. Un frisson de dégout me parcourut. Si seulement elle savait...

- As-tu vu Sirius hier ? me questionna-t-elle innocemment.

Je me crispai mais continuai malgré tout à la masser.

- Oui.

Elle se redressa, dorénavant tout ouïe. Je n'avais absolument pas le courage de parler de lui et de développer ma réponse.

- Alors ? s'impatienta ma maîtresse. Comment était-il ? Avait-il une compagne ?

J'avais envie de lui hurler au visage que l'homme qu'elle aimait était un monstre, une personne ignoble qui avait tenté d'abuser de moi pour pousser à bout Aaron. Seulement, je me retins. Elle ne me croirait jamais, et si c'était le cas, tous les rêves et espoirs qu'elle entretenait depuis tant d'années seraient détruits en quelques paroles. Peut-être était-ce la meilleure chose à faire, mais je n'en avais pas l'audace. Je répondis donc tout aussi évasivement.

- Il était saoul et seul.

Ma remarque parut à la dois la décevoir et la rassurer. Elle tenta cependant de le dédouaner.

- C'est vrai que Sirius a un goût assez prononcé pour l'alcool. Mais il reste malgré tout charmant quand il veut.

Je ne pus retenir une grimace. Charmant ? Vraiment ? Ce point là était assez discutable, pour ma part. Je repensais à ses mains baladeuses et fronçai fortement les sourcils.

- Ne me regarde pas comme cela, se plaignit-elle sèchement. Tu ne connais rien de lui.

Je ne relevai pas. Pour tout dire, Silène m'inspirait la compassion et la pitié. Elle était seule et amoureuse d'un homme qui ne s'intéressait en rien à elle. Je ricanais intérieurement en comprenant que nos situations étaient assez comparables. Bien sûr, je ne ressentais pas les mêmes choses qu'elle envers Aaron et nous avions vécus de bons moments. Mais tout cela étaient fini depuis qu'il m'avait rejeté.

Je soupirais. Cela faisait à peine quelques heures qu'il était parti et son absence me pesait déjà. J'espère que les remords s'atténueraient avec le temps. En regardant rétrospectivement, j'aurais préféré m'expliquer avec lui avant qu'il parte. Heureusement qu'Eulalie était là pour me remonter le moral. Je voulais sincèrement revoir Marcus, mais nous avions déjà encourus tant de risques la nuit précédente, que j'allais attendre un certain temps avant de retenter quoi que ce soit. A l'évocation de la nuit passée, je ne pus retenir un bâillement. Cela faisait plus de vingt-quatre heures que je n'avais pas fermé l'œil. Silène finit par changer de sujet. Malheureusement, le nouveau thème ne me réjouit pas plus, même si son avis me fit secrètement plaisir.

- J'ai encore quelques semaines de répit avant de devoir supporter l'autre niaise. Quand mon frère sera rentré de Grèce, ses fiançailles vont s'accélérer et se concrétiser. Bientôt, Rosa et ses manières insupportables vont passez tout leurs temps ici. Qu'est-ce qu'elle m'agace à toujours me contredire !

Je souris pendant que je la maquillais. Seulement, ce fut de courte durée. C'était moi qui allais devoir supporter Rosa, car j'allais l'accompagner partout. Je serais au premier rang pour voir ses rapprochements et embrassades avec Aaron. Berk, non merci.

- En plus, geignit Silène, tu ne pourras même plus me tenir compagnie, car tu seras avec elle !

- Croyiez-moi, je n'ai pas plus envie que vous de vous quittez pour elle.

Elle m'adressa un regard reconnaissant et sourit, presque gênée.

- C'est vrai ?

- J'aime bien m'occuper de vous et discuter. Et puis, entre nous, murmurai-je en me penchant, sur le ton de la confidence, je suis de votre avis quand vous avez des débats.

La sœur d'Aaron rit, visiblement ravie d'avoir quelqu'un de son côté.

- Tu passeras quand même me voir ? demanda-t-elle, pleine d'espoir.

- Bien sûr ! Même si c'est pour elle que vous m'avez acquise -je grimaçais en employant ce verbe- vous serez toujours ma première maitresse.

- Tant mieux !

Le reste de la journée se passa donc de façon très détendue. Ces confidences nous avaient d'avantage rapprochées. Vers dix-sept heures, Carmen arriva dans la chambre de Silène, sans toquer. Elle me désigna.

- Toi dehors.

Je ne bougeais pas mais elle ne fit plus attention à moi, comme-ci je n'étais qu'un insecte sur sa route. Elle se tourna vers sa fille :

- Nous allons diner chez mon amie Cassiopée, ce soir. Sa fille a hâte de te revoir, vous vous entendez si bien. Prépare-toi, je t'attends.

Elle lui sourit brièvement, et ressortis, toujours accompagnée d'Auguste et de son air supérieur.

- Avez-vous besoin d'aide, pour votre tenue ? demandai-je à ma jeune maîtresse.

Elle sourit et secoua négativement la tête. La nouvelle l'avait visiblement excitée.

- Ne t'inquiète pas pour moi, je vais me débrouiller. Tu as déjà été avec moi tout l'après midi. Profite de ta soirée, il n'y aura personne à la maison.

J'affichais un sourire reconnaissant avant de la remercier et de partir.

La soirée se déroula pour le mieux. Stella avait profité du fait que les maitres n'étaient pas là pour cuisiner exceptionnellement de délicieux plats pour nous. Grâce au beau temps, nous nous étions posés dehors pour pouvoir déguster ces mets exquis. Nous étions tout les quatre sur la terrasse, Stella, Eulalie, Julius et moi, profitant de notre répit. Auguste avait du accompagner Carmen, en tant que bon toutou. Nous avions vivement complimenté Stella sur ses talents culinaires et elle avait rougi. La soirée était si agréable, détendue, faite de rires et de confidences. J'avais complètement sorti Aaron de mon esprit et c'était agréable de profiter du temps présent et de mes amis, sans me soucier d'autre chose. Pour taquiner mon ami, j'avais à un moment lancé :

- Alors Julius, les amours, ça avance ?

Sa peau s'était alors teintée de rouge et il avait lancé des regards à la dérobée à Eulalie qui semblait tout à coup trouver une brindille d'herbe fort passionnante. Il avait finit par toussoter et répondre :

- Eh bien, j'espère. Il y a une fille qui me plait, mais je ne sais pas si elle a comprit le message.

Eulalie avait alors avalé un raisin de travers et j'avais éclaté de rire, ainsi que Stella. Bien sûr, Julius était parti à sa rescousse et elle avait semblée ravie. Ils étaient ensuite parti tous les deux s'amuser dans l'herbe, profitant l'un de l'autre un maximum en se taquinant. Leur joie me ravissait, mais je ne pus retenir une petite pointe de jalousie face à leur bonheur. Stella me regardait et déclara finalement :

- Ne t'inquiète pas ma brebis, tu trouveras le bon. Il est parfois là où on s'y attend le moins.

Je lui avais souris gentiment. Ses interventions m'étaient toujours utiles, comme-ci elle devinait toujours ce à quoi je pensais.

Nous finîmes par débarrasser toutes les deux les plats, en discutant tranquillement. Enfin, je lui dis bonne nuit et partis me coucher. Mes jambes me portaient à peine, après toutes ces heures passées debout. Je fermais les paupières, imaginant deux beaux yeux bleus qui me manquaient. Plus que treize jours. Le lent compte à rebours avait commencé.

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