Chapitre 24 : Lili

Lili se triturait les ongles, nerveuse. Nerveuse. Ce n'était pas son genre d'être nerveuse. Lili, c'était la fille sûre d'elle qui ne doutait jamais de rien, encore moins d'elle-même. Mais, là... Pour l'une des premières - et dernières, elle l'espérait - fois de sa vie, Lili se remit en question.

Sam l'avait convoquée en panique. Le message qu'il avait laissé à Lili tournait en boucle dans son cerveau tant il était un avant-goût de la catastrophe qu'elle sentait arriver. « Lili, il faut absolument que je te parle. ». Franchement, comment était-elle censée l'interpréter ?

D'ordinaire, Lili aurait pensé que la personne qui lui aurait dit ça voulait simplement lui faire part de quelques potins, ou autre. Mais avec Sam... Avec Sam, elle se remettait en question et se demandait simplement s'il voulait, par exemple, rompre avec elle. Cette idée était inhabituée par l'esprit de Lili. C'était simple, Lili n'avait jamais été rejetée.

Mais Sam était si bon, si intéressant, si parfait à ses yeux... Et si Lili n'était pas à la hauteur ?

Cette idée lui glaça le sang.

Jamais elle ne s'était autant questionnée pour à un garçon. Elle ne savait que trop bien ce que cela voulait dire. Pour Lili, entre Sam et elle, c'était de base une attirance physique. Au début d'année, il lui avait plu. Et puis, elle avait découvert sa réticence quant à elle et avait tout bonnement réussi à passer à autre chose. Matth, en l'occurrence. Mais il y avait eu le pari. Le pari l'avait ramenée à Sam, et maintenant qu'elle l'avait redécouvert et goûté à sa présence, elle n'était pas certaine de pouvoir passer à autre chose.

Des pas feutrés la tirèrent de ses pensées. Elle releva la tête. Sam s'approchait, dans son éternelle dégaine irrésistible : jean déchiré large, gros pull, bonnet et écharpe en laine. Lili préférait d'ordinaire les bad boys aux vestes en cuir et à l'air intimidant. Mais Sam... Sam n'était pas ordinaire, et Lili n'arrivait pas à lui résister. Elle le voulait tel qu'il était.

Elle eut un sourire pauvre en le rejoignant, appréhendant d'avance leur échange. Sam regardait le sol.

Il va rompre, il va rompre, il va rompre,...

« Lili, murmura Sam d'une voix brisée, avant de s'effondrer dans ses bras en sanglots. »

Prise au dépourvu, la belle blonde resta les bras ballants alors que Sam s'accrochait désespérément à elle. C'est quoi, ça ?

« Sam... souffla t-elle pour essayer de capter son attention. »

Le cœur de Lili se serra douloureusement alors que Sam relevait vers elle un visage baigné de larmes. Ses beaux yeux verts teintés de rouge achevèrent la jeune femme. Jamais elle ne s'était sentie aussi triste, sans même savoir pourquoi. Elle ressentait la tristesse de Sam comme si c'était la sienne.

« Hé, Sam... souffla t-elle. Sam... Ça va aller, je suis là. »

Lentement, elle l'assit sur le banc et Sam posa sa tête contre son épaule. Lili était mal à l'aise, elle ne savait pas comment agir en cette situation. C'était toujours elle qui était chouchoutée par les garçons. Qu'était-elle censée faire ?
Un peu hésitante, elle passa ses doigts fins dans l'épaisse chevelure flamboyante de celui qui avait le don de lui faire vivre des états d'âme inconnus.

Lili ne voulait pas le brusquer. Elle serait bien restée dans cette situation pendant plusieurs heures. Mais Lili restait Lili, alors elle finit par demander sans prendre de pincettes :

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Je sais pas par où commencer... »

Lili prit peur. Et s'il avait commit une faute ? Un meurtre ? Pire, et s'il l'avait trompée ?

« Je t'écoute. On a tout notre temps, mais parle vite, parce que je ne peux plus te regarder en larmes comme ça sans pouvoir y faire quelque chose. »

Sam eut un sourire bref face aux paroles amères mais teintées de douceur de sa petite amie. Lili en eut le cœur gonflé de bonheur. Ça aussi, c'était fou. Avant, les seules choses qui pouvaient la rendre aussi heureuse étaient les sacs de luxe qu'on lui offrait à ses anniversaires. Elle n'arrivait pas à déterminer si Sam la changeait radicalement ou faisait simplement ressortir le bon endormi en elle.

« Lili... Je t'ai menti. »

La blonde aux yeux bleus se crispa.

« Quand je t'ai dit que j'avais déménagé parce que mes parents avaient trouvé un nouveau boulot. C'est faux.
- Alors, pourquoi ? demanda Lili en s'attendant au pire, un peu perturbée par cette révélation qu'elle jugeait en réalité futile.
- J'étais harcelé. »

Lili ne réagit pas tout de suite. Les mots rebondirent dans sa tête. Harcelé. Comment ça, harcelé ? Comme on voyait dans les films, les petits nouveaux qui se prenaient des boulettes de papier en cours ? Lili était étrangère à ce monde, tant on l'avait toujours placée sur un certain piédestal. Elle ne connaissait rien à cette souffrance.

« Harcelé ? répéta t-elle, mal à l'aise.
- Ouais. Je... Disons que mon enfance n'a pas été toute rose. J'étais très renfermé sur moi-même et je n'ai jamais eu de vrais amis.
- Pourquoi ? le coupa Lili.
- Quoi, pourquoi ?
- Pourquoi tu étais renfermé sur toi-même ? »

Sam l'observa comme si elle avait deux têtes, et à ce moment, Lili sentit vraiment le fossé qui les séparait. Ils étaient si différents...

« Lili... Est-ce que je te demande pourquoi tu es hyper extravertie ? C'est stupide, comme question. Ça ne s'explique pas.
- Tu plaisantes ? Il y a une explication à tout. Il suffit d'un petit truc pour changer ce que nous sommes. Moi, tu me demandes pourquoi je suis extravertie et confiante ? Mais Sam, c'est simple, je ne suis pas née comme ça, comme t'as l'air de le penser. Depuis petite, on me répète que je suis belle, intelligente et drôle, cette idée s'est ancrée en moi, et j'ai grandi en étant sûre que quoi que je fasse, je serai toujours aimée par les autres. J'ai l'impression d'avoir manifesté ma personnalité et mon entourage de cette manière, tu vois. Alors, toi, si tu es introverti, c'est bien pour une raison, à l'origine. Même si tu as l'impression que ça a toujours fait partie de toi.
- Je t'avoue que je ne m'attendais pas à cette question... hésita Sam, mal à l'aise. En fait, tu as raison. Moi, c'est l'inverse de toi. Ma mère est une espèce de psychorigide qui me couve depuis ma naissance. Elle m'empoisonne. Petit, elle me berçait en m'expliquant avec sa voix douce que le monde était dangereux, qu'il fallait que je reste à côté d'elle, que je fasse toujours très attention. Quand j'ai grandi, elle me faisait regarder ces émissions débiles sur des criminels me répétant : « Tu vois, Samuel ? Il faut être très prudent. Le monde est mauvais ».
- Samuel ? le coupa encore Lili, surprise.
- Laisse-moi finir, s'il-te-plaît... »

Lili ne saurait dire si elle était plus énervée ou surprise par cette contradiction. En réalité, une partie d'elle était fière de Sam. Il avait changé et parvenait à s'exprimer pleinement avec elle. Je l'ai changé, comprit Lili, heureuse, alors que Sam continuait son histoire.

« Bref, elle me bassinait de choses monstrueuses, et, comme l'idée que tu étais la meilleure s'est ancrée en toi, celle que j'étais trop faible pour ce monde mauvais en a fait de même dans mon esprit. C'est fou, le pouvoir des mots. Alors, à l'école, j'étais le garçon roux tout maigre sans ami dont on se moquait. Au début, c'était des mots. Ma mère m'avait tant couvée que j'étais dans une bulle et que ces mots ne m'atteignaient pas. Mais, en grandissant, les enfants changent. Les enfants s'inspirent du mauvais de ce monde et deviennent mauvais, à leur tour. Alors, lorsqu'ils ont compris que les mots ne m'atteignaient pas, ils leur ont donné une nouvelle force : les coups ont commencé. Tu te doutes bien que je ne m'y opposais pas. J'étais nul, j'étais faible, personne ne m'aimait, je n'étais pas apte à ce monde. C'était ma faute, après tout.
- Sam... murmura Lili alors qu'une douloureuse fissure se créait en elle.
- Cette fois-ci, j'entendais les mots, je subissais les coups, continua de marteler Sam. C'était trop. Quand je rentrais à la maison, je devais faire bonne figure. Ma mère ne se doutait pas des conséquences désastreuses que m'avait donnée son éducation. Elle pensait au mieux, évidemment. Elle voulait juste me protéger. J'avais des bonnes notes, alors elle était contente, et comme elle était contente et qu'elle était la seule à s'intéresser à moi, je ne voulais pas qu'elle soit déçue, qu'elle réalise que son enfant était le mal-aimé de l'école. Une larme solitaire roula se sa joue. C'est si dur, tous les jours, de revenir avec un faux sourire et des bonnes notes alors qu'on se fait frapper entre deux cours. Ça a duré quinze ans, putain. Quinze putains d'années à vivre comme un fantôme, à me cacher du monde à vouloir y disparaître. À la fin, je ne ressentais plus rien ; j'étais immunisé. Mais un jour, en seconde, c'est une moquerie de trop, c'est l'humiliation qui fait du mal, c'est le coup qui blesse et j'explose. Je raconte tout à mes parents. Ils sont horrifiés, et au lieu de régler le problème pour m'aider à guérir, ils choisissent la fuite. Alors, on déménage du jour au lendemain. Mes parents n'ont que faire de mes protestations. Moi, je voulais affronter le problème et le résoudre, pas m'enfuir avec ce bleu au cœur. »

Sam s'arrêta, les yeux dans le vague. Lili ne savait plus où se mettre. Son cœur était serré tant il lui était douloureux d'imaginer son Sam dans cette situation. C'était irréaliste, Sam était si... Enfin... Il était si extraordinaire, on ne pouvait pas lui faire ça... Il méritait tout le meilleur du monde. Il avait le cœur sur la main et sa bonté lui avait coûté d'être victimisé. C'était injuste.

Sam releva la tête vers lui et lorsque leurs regards entrèrent en communion, Lili chancela.

« Et puis je t'ai rencontrée, murmura Sam. Lili... Lili, tu as changé ma vie. Je ne veux pas te faire flipper en jouant le mec dépendant mais... Presqu'inconsciemment, tu as guéri mes maux avec tes mots. Quand je suis avec toi, j'ai l'impression d'exister, d'être. Tu fais ressortir le Sam que le monde n'a jamais voulu voir et a toujours tenté d'étouffer. »

Lili eut des frissons.

« Tu es ma sauveuse, Lili. Merci. »

Lili était perdue, partagée entre l'amour et la tristesse. Néanmoins, le peu de compassion qu'elle pouvait éprouver s'envola bien vite au profit de l'amour qu'elle éprouvait pour le rouquin.

Oula... Je viens vraiment de parler d'amour ? Ça craint.

Et pourtant, quoiqu'un peu intimidée par cette nouvelle pensée, Lili suivit son cœur et embrassa Sam. Sans pour autant la repousser, Sam ne répondit pas à son baiser, et quelque chose se brisa en Lili.

« Tu ne me dis pas tout, devina Lili face au regard fuyant de son petit ami. »

Sam déglutit, le regard perdu au loin. L'horreur qui se dessinait sur ses traits fit comprendre à Lili qu'elle n'avait peut-être pas envie de savoir ce qu'il se tramait derrière.

« À la soirée de mon cousin, il y a des types qui ont commencé à m'embêter. Même si j'ai beaucoup avancé, tu te doutes qu'à un contre six, je ne faisais pas le poids. Ils m'ont rappelé tous ces mauvais souvenirs et j'ai paniqué. Je voulais me barrer, et je suis tombée sur une chambre... Et... Putain, Lili... »

Terrifiée, Lili attrapa la main de son petit ami. C'était un geste bénin pour la plupart des couples, une nouveauté pour elle et Sam. Ce dernier sembla touché par cette attention et reprit contenance, le regard toujours vissé au loin.

« Y'avait un de leur pote. Avec une fille, qui avait l'air trop inconsciente. Qui était en danger, je le savais. J'ai voulu l'aider... Mais ils s'en sont pris à moi, et... Je me suis enfui. Enfui. J'ai fui, encore. J'ai revu les images de mes dernières années et la peur avec laquelle j'ai grandi a repris le dessus. J'étais incapable de faire quelque chose. »

Sam tremblait.

« Je l'ai laissé violer une fille, Lili. »

Lili secoua la tête devant tant d'absurdités. Elle ne comprenait pas. Non, elle ne comprenait pas. Toutes ces histoires n'avaient ni queues ni têtes. Lili avait grandi dans une environnement privilégié et protégé. Elle ne savait pas faire face à ce genre de situations. Ce monde, le monde de la douleur lui était étranger. La blonde frémit face à l'air dévasté de son petit ami.

« Je me déteste, articula t-il. Je me hais.
- Sam... murmura Lili, mais ses mots n'avaient aucun poids. Ça va aller. Regarde-moi. Je suis là, ça va aller.
- Je suis complice de viol, chuchota t-il, les yeux pleins de larmes. »

Ces mots frappèrent Lili de plein fouet. Horrifiée, elle dévisagea le rouquin. Non...

Qu'était-elle censé faire ? Faire la morale à Sam ? Le dénoncer ? Le rassurer ? La vérité, elle réalisa qu'il vivrait avec le poids de cette culpabilité toute sa vie et qu'il était déjà puni. Lili ne pouvait que l'aider à surmonter cette épreuve. Sam était mal, et il avait besoin d'elle. Pas seulement à cause de cette histoire. Sam était rongé par la haine dans laquelle il avait grandir depuis petit, et Lili devait l'aider à s'en sortir. Sans quoi il n'avancerait jamais, et d'autres situations dramatiques en découleraient.

« Tu vas me dénoncer ? Dénonce-moi, s'il-te-plaît. Je crois que je peux me rappeler de la gueule de ces types. Il faut qu'ils paient, il faut qu'ils...
- Non, tu dois oublier cette histoire, martela Lili. Sam, il faut que tu penses à toi. Tu es détruit. Tu dois te reconstruire, ou bien ces histoires recommenceront.
- Mais la fille...
- La fille les dénoncera, acheva Lili, elle-même étonnée par le détachement avec laquelle elle énonçait la situation - elle avait toujours du mal à réaliser. Ils régleront ça entre eux. Toi, tu dois régler tes problèmes avec toi-même.
- Et si j'en suis incapable ? »

Lili fit glisser ses doigts sur le visage mouillé de larmes de son copain. Elle ne savait pas si elle donnait des bons conseils, si elle racontait des choses horribles, mais à ce moment, sa priorité était Sam. Elle voulait l'aider.

« Je serai là pour toi, Sam. Tu vas t'en sortir. On va s'en sortir. »

*

Lili rentra chez elle, ébranlée par cette discussion. Les mots de son petit ami tournaient en boucle dans sa tête. C'était trop, beaucoup trop. Son enfance, la soirée. Au moindre problème, Lili prenait toujours la fuite. Mais avec Sam... Lili était prête à affronter ses démons à ses côtés.

Elle rejoignit Adèle au bar. Son amie était sur son portable, ses cheveux châtains frisés voletant au vent. Lorsque Lili s'assit, en guise de bonjour, Adèle lança aussitôt d'un air narquois :

« Toi, tu viens d'aller voir un mec. Ton rouge à lèvres est à moitié enlevé.
- J'étais pas avec « un mec ». J'étais avec mon mec, répliqua Lili ans secouant la tête pour avoir les idées claires. »

Adèle haussa un sourcil entre le dédain et l'étonnement. Elle lâcha sa cigarette et demanda :

« Alors, les rumeurs disent vraies ? Tu es casée ?
- Avec Sam, lui apprit fièrement Lili, qui avait revêtu sans peine son masque de fille indifférente.
- Sam ?! répéta Adèle avec un rictus. Moi qui pensais que t'avais oublié cette histoire de pari... Tu as couché avec lui ? Si c'est le cas, bravo, t'as gagné.
- Ce n'est pas pour le pari, s'empressa de préciser Lili. C'est bien plus que ça... Adèle, je... Je crois que je l'aime. Du genre... Vraiment. Ça dépasse le pari. »

Lili avait besoin de l'oreille compréhensive d'un ami. Elle espérait que son amie l'aiderait à y voir plus clair, elle qui était si perdue dans ses propres sentiments si inhabituels.

Mais Adèle éclata de rire. Pas un simple rire. Elle rejeta sa gorge en arrière comme si elle avait entendu la meilleure blague de l'année. Lili fronça les sourcils.

« Ça, c'est la meilleure, se bidonna Adèle. Arrête ça, Lili, tu fais pitié. Écoute-toi parler. Toi, la fille qui a le plus de conquêtes sur terre ! Comme si tu pouvais t'engager dans une relation sérieuse ! Allez, réveille-toi, je te donne pas deux mois pour t'en lasser et le quitter. Même mieux, pour le tromper.
- T'es sérieuse, là ? Je te dis que je suis peut-être... Bon, pas amoureuse, mais que je suis en couple, et toi, tu...
- Regarde ça, tu bégayes comme une tourterelle stupide, rigola Adèle. Ouvre les yeux, les filles comme nous ne sortent pas avec un seul mec. Les filles comme nous profitent à fond et ne s'enferment pas comme des trentenaires dans des relations stupides. Les filles comme nous kiffent et profitent. Tu penses vraiment que Sam seul comblera tes désirs ? »

Adèle laissa sa question en suspens, avant de reprendre.

« J'dis ça pour toi. Arrête de t'emballer comme ça pour rien. Rappelle-toi que t'aurais jamais posé les yeux sur lui sans moi. Que tu t'intéresses à lui pour un pari débile. Reviens dans la réalité, meuf. »

Et Lili comprit. Elle saisit l'amertume d'Adèle. Adèle était jalouse.

Elle et Lili n'avaient jamais connu l'amour, et elles se rassuraient à deux, se disant que l'une était toujours au même niveau que l'autre. Maintenant, Lili avait le privilège de connaître l'amour, alors qu'Adèle en était toujours au même stade. Et elle en était maladivement jalouse.

Lili n'eut aucune scrupule à lui balancer la vérité en pleine face.

« Toi, ouvre les yeux. Adèle, regarde-toi, putain ! Je te dis que je suis en couple, et toi, tu es jalouse parce que tu sais que ne connaîtras jamais ça ! Tu ne peux pas mettre ton ego de côté et m'écouter, pour une fois ?
- Ma pauvre fille, voilà que toi, la pire pétasse du lycée, me fait des discours sur l'injustice, soupira Adèle d'un air tragique, mais Lili voyait bien que ses paroles avaient visé juste.
- Continue de te noyer dans ton amertume. Je ne veux plus de ça. Oh, et si tu veux tout savoir, acheva Lili, je n'ai pas couché avec lui. Tout ça dépasse le sexe, je t'ai dit.
- Pour l'instant, conclut Adèle en reprenant sa clope d'un air indifférent. Et, au fait, j'ai changé d'avis. Je te donne pas un mois pour le tromper et qu'il te quitte. Tu es bien trop insupportable, il en aura vite marre, tu iras voir ailleurs et il te quittera. Fin de ton histoire à l'eau de rose, et tu reviendras me lécher les pieds. On n'est pas faites pour l'amour, Lili. Mais pas grave, quand il t'aura larguée comme une merde et que tu sentiras ce sentiment qui t'étais inconnu, crois-moi, tu feras une bonne croix sur l'amour et je serai là pour toi. »

Furieuse, Lili s'en alla sans répondre. Elle n'arrivait pas à comprendre Adèle. Certes, elle n'était pas réputée pour sa gentillesse, mais tout de même, Lili aurait pensé qu'elle l'écouterait un minimum. Mais Adèle était comme ça, une boule de franchise. Et si elle avait raison ? Je n'ai jamais été intéressée vraiment par un mec. Je ne me suis jamais abaissée à ce niveau. Il faut peut-être que je me reprenne, et que j'arrête de m'emballer à propos de Sam avant que ça ne devienne trop sérieux.

Un peu perturbée, Lili appela Anna. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas parlé à la brune. Elle lui manquait un peu, tout de même.

Seule la sonnerie insupportable du répondeur lui répondit. Agacée, Lili rentra son portable dans sa poche. Qu'arrivait-il à Anna, en ce moment ? Le cerveau déjà trop embrumé, elle décida de ne pas se pencher sur la question. C'était le problème d'Anna, après tout. Lili avait d'autres chats à fouetter.

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Coucou!

J'espère que vous allez bien :) je voulais juste vous faire un petit mot pour vous remercie des 1K. c'est juste incroyable... mille mercis. j'espère que la suite ne vous décevra pas ❤️

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