Chapitre 50 (point de vue d'Alex)

La fin de la nuit a été très longue. J'ai tenté de regarder un film, mais ma concentration n'était pas au rendez-vous. Il m'a été impossible de me rendormir, j'ai attendu, yeux grands ouverts, jusqu'à ce que je puisse aller à l'hôpital, et ce moment est enfin arrivé. Il est à peine huit heures, que je m'apprête déjà à sortir de mon appartement, en même temps, je suis déjà habillé et prêt à partir depuis au moins cinq heures du matin ! Je ferme ma porte à clé, me dirige vers ma voiture et une idée me vient à l'esprit, sur le coup, elle me paraît ridicule, mais après réflexion, elle ne l'est plus tant que ça.

J'ai décidé de m'arrêter dans une boulangerie pour acheter une boîte de six petits cannelés à mon pt'it cœur, qui sait, peut-être qu'en sentant l'odeur elle se réveillera, je suis sûr que cette petite attention lui fera plaisir, inconsciemment.

- Bonjour madame, saluais-je avec entrain la boulangère, j'aimerais une boîte de six petits cannelés s'il vous plaît.

- Bonjour, nous n'en avons pas souvent le matin, d'habitude les clients viennent plutôt chercher du pain à cette heure-ci ! me répond-t-elle gentillement. C'est urgent ? Si ça l'est, je peux demander au boulanger de lancer une tournée !

- Oui c'est plutôt urgent... En fait j'en sais rien... C'est une idée un peu débile que j'ai eu... Ma petite-amie est dans le coma et les cannelés sont son dessert préféré, alors je me disais que peut-être... peut-être que lui amener des choses qu'elle aime pourrait la réveiller plus rapidement... dis-je avant de marquer un petit temps de pause. C'est débile, je sais...

- C'est loin d'être débile monsieur ! Dans une petite demi-heure vous aurez vos cannelés ! me dit-elle, le sourire aux lèvres. Vous avez l'air d'être quelqu'un de bien, elle a de la chance de vous avoir votre copine !

- Oh, croyez moi, c'est plutôt moi qui ai de la chance ! lui répondis-je en pensant à Amélia. Merci beaucoup en tout cas, je peux attendre là ?

- Oui, pas de soucis. acquiesce-t-elle. Je vous sers un café avec une petite viennoiserie ?

- Non, ça ira, merci.

- Vous êtes sûr ? tente-t-elle. C'est la maison qui régale !

- Bon, si vous insistez, je veux bien un café noir et serré et un petit pain au chocolat !

- J'en étais sûre ! me dit-elle en rigolant. Je vous amène ça tout de suite, asseyez vous !

Je la remercie d'un sourire et repense à ma commande. C'est marrant, je ne bois quasiment jamais de café, et là, j'ai pris exactement pareil que mon pt'it cœur... C'est sûrement pour faire comme si elle était à mes cotés... Quelques secondes plus tard, cette charmante boulangère s'approche de moi avec mon petit pain au chocolat et ma tasse de café.

- Tenez monsieur. me dit-elle en déposant ma commande sur la table. Les cannelés seront prêt d'ici vingt à trente minutes.

- Merci beaucoup, vous êtes adorable, le monde manque de personne comme vous !

- Je sais, on me le dit souvent ! ironise-t-elle. Je vous souhaite plein de courage à vous et à votre petite-amie.

- Merci beaucoup... lui dis-je, un sourire timide aux lèvres. Vous savez, elle vous ressemble un peu...

- Vous voulez en parler ? me dit-elle en s'asseyant en face de moi. Désolée, c'est un peu bizarre de vous proposer ça ! C'est juste que je connais cette situation, mon mari était malade, il a eu un cancer, mais il s'en est sorti, et quand il était à l'hôpital, j'aurai tout donné pour avoir quelqu'un à qui parler...

- Oh, je suis désolé pour votre mari, ça a dû être vraiment dur pour vous... lui dis-je, le plus sincèrement possible. Amélia a eu un accident quand elle était petite, son cœur a lâché et ils ont dû lui en greffer un d'urgence et il y a quelques semaines, son cardiologue lui a annoncé que son cœur ralentissait de jours en jours et qu'il ne lui restait plus que trois semaines avant qu'il ne s'arrête... Le seul moyen de la sauver était de la greffer, mais elle n'a pas voulu, alors je suis allé voir son médecin, et il a trouvé une autre solution. Elle s'est faite opérer hier pour être greffée d'un cœur artificiel... lui avouais-je. Voilà, vous savez tout... C'est vrai que ça fait du bien de parler !

- Waouh... Je suis de tout cœur avec vous... me répond-t-elle d'un ton compatissant. Si je peux vous donner un conseil, c'est de ne pas baisser les bras. Elle mettra peut-être du temps à sortir du coma, mais elle en sortira un jour, j'en suis sûre. Votre copine est une battante, elle a déjà survécu à un accident, à une greffe, alors elle survivra à la deuxième, en tout cas, je l'espère. Allez la voir tous les jours, montrez lui que vous êtes là pour elle, et tout ira bien.

- Merci... merci beaucoup de m'avoir écouté comme ça... lui dis-je le sourire aux lèvres. Quand je dis qu'il manque de personnes comme vous dans le monde, je suis sérieux !

- Tu peux m'appeler Estelle ! me dit-elle avec entrain. On a assez parlé pour s'appeler par nos prénoms !

- Alex, enchanté. lui répondis-je en lui tendant la main. J'ai été ravi de faire ta connaissance, je pense qu'à l'avenir, je viendrai acheter mon pain ici tous les matins !

- Génial, j'ai réussi à fidéliser un client ! ironise-t-elle. En parlant de ça, je pense que tes cannelés sont prêts !

- Génial ! dis-je avec enthousiasme. Merci encore d'avoir lancé une fournée rien que pour moi !

- Je t'en prie, c'est normal ! me répond-t-elle. Je vais les chercher, j'en ai pour deux secondes !

Estelle se rapproche des fourneaux, demande ma commande au boulanger et revient vers moi avec ma petite boîte remplie des pâtisseries préférées de mon pt'it cœur.

- Et voilà pour monsieur Alex ! me dit-elle, toute contente. Je te laisse mon numéro, si jamais tu as besoin de parler, ou que ça ne va pas, tu peux m'appeler.

- Ah... merci, je te laisse le mien aussi alors... dis-je, gêné.

- Détends toi, je ne suis pas en train de te draguer ! me dit-elle en laissant échapper un rire franc. Je suis mariée et j'ai deux enfants, tu pourrais être mon fils !

- Je me sens bête, c'est vrai que j'ai pensé à ça, désolé ! lui dis-je, en repensant à la situation dans laquelle je viens de me mettre. Je te donne volontiers mon numéro alors !

- Ne t'inquiète pas, c'est vrai que je suis assez directe ! me dit-elle. Allez, je te laisse, vas retrouver ta copine, on se reverra à l'occasion !

- Merci encore ! lui dis-je en souriant. Je viendrai acheter mon pain demain matin !

- Avec plaisir ! acquiesce-t-elle. À demain !

Je sors de cette boulangerie le sourire aux lèvres. Cette boulangère a agit comme une vraie maman avec moi, alors qu'elle ne me connaît depuis seulement une heure, c'est dingue comme il peut exister de bonnes personnes sur terre.

Grâce à elle, c'est avec le sourire aux lèvres que je pénètre dans le hall de l'hôpital et me dirige vers la fameuse chambre 204. Je rentre, encore une fois, sans hésitation, et m'installe à côté du lit d'Amélia. Il y a des roses sur sa table de chevet, avec un petit mot "Pour ma princesse, Ethan." Ça me fait plaisir qu'il soit revenu la voir, il a l'air d'être un peu plus apaisé. Je suis le mouvement et pose ma petite boîte de cannelés à côté du bouquet de fleurs.

- Tiens mon cœur, c'est pour toi. dis-je en posant les pâtisseries. Je suis passé les acheter ce matin, et figures toi que je suis tombé sur une boulangère extraordinaire, elle a demandé à faire des cannelés rien que pour moi, tu te rends compte ! Je lui ai parlé de toi, elle t'envoie plein de courage ! Avant que tu sois jalouse, je te rassure, elle est mariée et elle a des enfants, alors elle ne m'a pas dragué, elle m'a parlé comme si c'était ma maman ! Bref, tout ce long discours pour te dire que j'ai acheté ton dessert préféré, dans l'espoir que ça t'aides à te réveiller... Je suis sûr que tu m'entends et que tu trouves ça ridicule, mais ça m'est égal,  je suis persuadé que c'est un bonne idée ! D'ailleurs, tu as d'autres cadeaux sur ta table de chevet, je vais te dire ce que c'est, alors, qu'est-ce qu'on a... Le premier, je l'ai déjà vu, c'est un bouquet de roses de la part d'Ethan, il t'a laissé un petit mot, mais je te laisserai le soin de le lire par toi-même ! Ensuite, tu as deux petites robes à fleur que les filles t'ont achetée et un sachet de café de la part de ta sœur, c'est trop mignon, tu as toutes les choses que tu aimes réunies en une si petite pièce... Si tu savais comme j'aurai aimé t'offrir ces cadeaux dans d'autres circonstances... À chaque aujourd'hui, j'espère que tu te réveilleras demain et qu'hier est loin derrière nous, mais malheureusement, mon vœu ne s'est pas encore exaucé, mais je ne perds pas espoir, tant que tu seras en vie, je garderai espoir parce qu'il le faut, parce que je t'aime pt'it cœur...

Je fais une courte pause dans mon monologue en entendant la porte de la chambre s'ouvrir. Des pas se rapprochent et je peux observer la tête d'Ethan dépasser du mur.

- Salut mec. me lance-t-il. Elle va comment ?

- Comme la dernière fois où tu l'as vue... lui dis-je en essayant de faire un effort pour être agréable. Tu te sens comment ?

- Bof... commence-t-il. C'est dur... Si jamais un jour j'avais imaginé que l'on se retrouverait dans cette situation, je crois que j'aurai tout fait pour ne pas m'attacher à elle, comme ça je n'aurai pas souffert...

- Ne dis pas de conneries... C'est dur pour tout le monde tu sais, imagines un peu ce que ses parents doivent ressentir...

- Je préfère ne pas imaginer... me répond-t-il. Et toi ? Ça va ?

- Je tiens le coup, je viens la voir tous les jours, parfois, je fais même les fermetures des heures de visite... dis-je avant de montrer la boîte de pâtisserie du doigt. Je suis allé lui acheter des cannelés ce matin, je me suis dis que ça l'aiderait peut-être à reprendre conscience...

- J'ai déposé des roses sur sa table de chevet, je suis persuadé que toutes nos petites attentions ont un effet sur son état... me dit-il en tentant de sourire. Tu veux que l'on passe la soirée ensemble ?

- Si tu le proposes si gentiment, je ne vois pas comment je pourrai refuser ! De toute façon, si je rentre seul chez-moi, je risque de déprimer, alors autant le faire à deux !

- À vrai dire, je comptais plutôt aller boire un verre, histoire de nous changer un peu les idées ! me propose-t-il. Amélia n'aimerait pas nous voir comme ça, alors, ne faisons pas ce qu'elle ne voudrait pas que l'on fasse !

- Adjugé vendu, un petit cocktail c'est parfaitement ce dont j'ai besoin en ce moment ! lui répondis-je en acquiescent. On y va ?

- C'est comme si l'on était déjà partis ! me répond-t-il en souriant. À demain princesse... dit-il en déposant un baiser sur le front d'Amélia.

- Reposes toi bien mon pt'it cœur... dis-je en suivant le mouvement et en embrassant la joue de ma petite amie.

Une fois tous les deux sortis de la chambre, nous nous dirigeons vers le bar le plus proche et commandons un cocktail chacun. Nous discutons de choses banales, de la pluie et du beau temps, mais ça nous fait un bien fou de penser à autre chose. C'est culpabilisant mais agréable. Culpabilisant, car je me sens mal de prendre du bon temps alors qu'Amélia est plongée dans un sommeil profond, et agréable parce que je n'ai pas pensé à autre chose depuis un bon petit moment... C'est un mélange d'émotions, un drôle de mélange, mais un humain ne serait pas humain s'il n'était pas tiraillé par plusieurs sentiments, alors, ce qu'il m'arrive est totalement normal, n'est-ce pas ?

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Hello ☀️
Comment allez vous ? Je suis désolée de ne pas avoir publié hier, mais comme vous pouvez le voir, je me rattrape ce soir 🍀 Je viens de rentrer de vacances, c'était super cool, ça fait du bien de se déconnecter un peu de temps en temps 🧡 Je n'ai rien à vous dire d'autre de spécial, à part que j'aime toujours autant écrire cette histoire et que j'espère que c'est pareil de votre côté pour la lecture !🥰
Je repars en vacances encore la semaine prochaine (oui, je n'ai rien fait depuis le début mais là je carbure😂) alors je ne sais pas si mon rythme de publication sera régulier, je vous tiendrai au courant 😘
N'hésitez pas à me donner votre avis et à voter ça fait toujours plaisir 🥰
Au plaisir d'échanger avec vous 🌈
Célia 💜

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