Chapitre 27
- Amélia. me dit-il.
- Rayan.
Un léger blanc s'installe avant qu'il ne prenne la parole.
- Ok, bon je te préviens, je suis pas là pour me mettre à genoux devant toi, alors t'attends pas à avoir des excuses profondes de ma part. me dit-il. D'ailleurs, je pensais jamais que tu viendrais.
- Y'a un peu de bon dans chaque personne, même dans la plus pourrie du monde. C'est pour ça que je suis venue. Maintenant, si tu comptes pas me faire la moindre excuse, je vais pas perdre mon temps.
- J'ai pas dit que j'allais pas en faire, j'en ferais juste pas beaucoup. Pour qu'on aille plus vite, tu t'attends à quoi avec cette discussion ? me demande-t-il.
- À quoi je m'attends ? J'espère que tu blagues là ? C'est toi qui m'a demandée de venir, alors je t'écoute.
- Je... Bah... Je suis désolé. Pour tout ce que j'ai fait. J'étais con au collège, et ce que je t'ai fait endurer c'était pas cool. me dit-il.
- Pas cool ? C'est tout ? C'était pas cool ? Tu te fous de qui là ? T'imagines même pas dans quel état je rentrais chez moi, j'étais en pleurs mais j'en parlais à personne parce que je ne voulais pas être faible. T'as cassé toute la confiance en moi que je pouvais avoir. Tu crois que quand tu faisais circuler des petits papiers dans la classe avec des insultes à mon égard c'était juste "pas cool" ? Putain mais réfléchis avant de parler ! Je comprends même pas comment tu peux me dire ça... Si tu m'as fais venir pour ça, je vais pas tarder à partir !
- Non, pars pas. Je réfléchis pas souvent avant de l'ouvrir, c'était nul de te dire ça. C'est juste que je ne sais pas trop comment m'y prendre. Je t'ai tellement fait souffrir que même les excuses les plus profondes du monde n'y changeraient rien. Alors, je te le redemande encore une fois, pourquoi t'es venue ? me dit-il.
- Pourquoi je suis venue ? Parce que je veux savoir si tu prenais du plaisir à être si méchant avec moi, et pourquoi t'avais tant de haine envers moi ? Et ne me dis pas que c'est parce que t'étais jeune, l'histoire avec Alex remonte à un mois... Même avec ton pote t'as été ignoble, comment tu fais pour dormir la nuit ?!
- Ça va là, je pense que tu me fais assez culpabiliser, tu peux t'arrêter. Si tu veux que je sois totalement honnête, je sais pas pourquoi j'étais comme ça, je te trouvais grosse, pas très belle, t'avais pas beaucoup d'amis, alors t'étais ma cible parfaite, j'ai pas d'autres explications. J'ai jamais été un mec très gentil et ça me faisait bien marrer de te faire chier. Et pour le camping, j'ai flippé à l'idée que mes potes découvrent comment j'étais avant. Et en fait, ça a dérangé qu'Alex vu que les autres sont allés dans mon sens et m'ont aider à droguer ton mec à la soirée, faut croire qu'ils sont aussi pourris que moi. N'empêche j'admire ta force, t'es une fille bien et malgré tout, je regrette un peu, je sais que tu ne me pardonneras jamais, et c'est pas mon but. Tu devrais me remercier, la force que t'as aujourd'hui tu l'aurais sûrement jamais eu si j'avais pas été là. me dit-il.
Je suis au bord des larmes et j'ai du mal à parler, ma gorge se serre et les larmes sont à deux doigts de couler.
C'est pire que ce que je pensais, il regrette à peine ses gestes. Alex a raison, les gens ne changent pas. Ça m'apprendra à penser comme un bisounours et à croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, c'est pas le cas et j'ai bien l'impression que ça ne le sera jamais.
Cette conversation m'a chamboulée, moi qui croyais qu'il voulait me voir pour me faire des excuses sincères, je me suis bien trompée... Je suis en colère contre moi-même, j'aimerais avoir plus de caractère et être moins naïve, je n'aurai même pas dû venir...
- T'as rien à me répondre ? me demande-t-il en me sortant de mes pensées.
- Non. J'ai rien à te dire.
- T'es à deux doigts de pleurer, dis moi ce que tu as sur le cœur, tu verras ça te fera du bien. me dit-il.
Je jette un coup d'œil par la fenêtre et regarde Alex et Ethan, comme si je voulais me donner du courage pour continuer à parler. Ils sont en train de discuter et me jettent de temps en temps un regard pour voir si tout va bien. Au moment où je les regarde, mes yeux font la rencontre de ceux d'Alex, je lui fais signe que tout va bien, car il est à deux doigts de se lever pour venir me voir.
Je respire un grand coup et me lance, c'est le moment de lui dire ce que je ressens au plus profond de moi, je ravale mes larmes et mes cordes vocales commencent à s'activer.
- Ok, alors pour commencer, je ne pensais pas venir pour entendre ça, je pensais réellement que tu voulais t'excuser et...
- C'est ce que j'ai... me coupe-t-il.
- Arrêtes. Tu m'as demandée de parler alors tu m'écoutes. Pour moi, tu t'es pas excusé, tu regrettes juste "un peu", et c'est minable. Tu sais quoi ? Je suis fière d'avoir vécu tout ça par ta faute, parce que moi, au moins, je peux dormir paisiblement la nuit, je ne me couche pas en me disant qu'une fille est en train de pleurer dans son lit par ma faute, qu'elle se sent nulle, moche, grosse, qu'elle pense ne jamais plaire à personne, encore par ma faute. Je ne me couche pas non plus en me demandant si cette fille va réussir à avoir une vie normale après ce que je lui ai fait endurer, ou est-ce qu'elle va encore penser à moi alors qu'elle ne me verra plus. Alors, peut-être que t'as jamais pensé à ça, et c'est très certainement le cas, mais putain, je ne pense pas que tu sois assez inhumain pour être totalement fier de ce que t'as fais. Tu sais, mon meilleur ami et Alex m'ont demandée pourquoi je tenais tant à venir, et je leur ai répondu que je voulais entendre ce que t'avais à me dire, que t'avais peut-être eu une prise de conscience et que tu voulais t'excuser. Je me suis bien trompée apparemment, t'es toujours le même con qu'avant et tu changeras jamais, je trouve ça triste. Tu sais, si tu t'étais excusé sincèrement, j'aurai sûrement pensé à te pardonner, parce que personne n'est parfait et tout le monde fait des conneries, mais là, tu m'as juste confirmé que ce que je pensais de toi était vrai. Je crois que j'ai fait le tour de ce que j'avais à te dire, et tu sais quoi ? Je te souhaite plein de bonnes choses, parce que t'as beau faire ton dur à cuire, le comportement que t'as eu envers moi traduit juste un grand mal-être et un énorme manque de confiance en toi. Tu fais partie de ces personnes qui ont besoin de rabaisser les autres pour se sentir vivre, et crois moi, c'est bien malheureux. Sur ce, je crois que j'ai plus rien à te dire. Salut Rayan.
Je me lève, pas peu fière de mon petit discours moralisant, et me dirige vers la porte avant que Rayan ne me retienne en m'agrippant le bras.
- T'as raison. Tout ce que tu viens de dire est vrai Amélia, j'ai jamais eu confiance en moi et je me sentais fort quand j'étais méchant avec toi. Ça n'excuse rien étant donné que j'étais totalement conscient de mes actes, mais je m'excuse. Je ne comptais pas le faire, mais après ce que tu viens de me dire, je me vois mal te laisser partir comme ça. T'es vraiment une belle personne et je te jure que je regrette. Si tu m'avais fait le quart de ce que je t'ai fait, jamais j'aurai songé ne serait-ce qu'une seule seconde à te pardonner, mais toi, t'étais prête à le faire. Je sais pas comment tu fais pour être remplie d'autant de bonté, je t'ai harcelée, ridiculisée, humiliée et t'es prête à tourner la page juste parce que je t'ai dis pardon ? me dit-il.
- Oui. S'excuser c'est déjà un grand pas tu sais, ça veut dire que tu reconnais tes torts, et si tu les reconnais, ça veut dire que quelque part, tu ne reproduiras pas les mêmes erreurs, et donc que tu as changé.
- Putain mais t'es pas possible comme meuf... Comment tu fais pour trouver du bon dans tout ? me demande-t-il.
- J'en sais rien, mais c'est pas la meilleure façon de penser à adopter. C'est juste que j'arrive pas à en changer, mais je suis constamment déçue, je fais confiance aux gens très vite mais ça ne m'apporte rien de bon, et on me prend souvent pour une conne. Tu vois, toi tu trouves peut-être ça bien, mais pour moi c'est un vrai complexe, je cherche à m'endurcir depuis des années, mais je n'ai jamais réussi à le faire.
- Moi je pense que c'est une qualité d'être comme ça. J'aurai bien aimé l'être. me dit-il.
- Oh tu fais quoi là ? Lâches la. intervient Ethan, qui est entré dans le café.
- Relax Ethan, tout va bien.
- M'en fous, tu la touches pas quand même, enlèves tes sales pattes d'elle. répond mon meilleur ami.
- Ça va, on était juste en train de discuter. Lui répond Rayan en me lâchant le bras. Salut Alex.
- Salut. Pt'it cœur, t'as finis ? On peut partir ? me demande Alex.
- Oui, c'est bon. Tiens, prends mon numéro si jamais tu veux continuer cette conversation. Et, tout est ok, je suis contente que tu aies reconnu tes torts. dis-je à Rayan en chuchotant, pour ne pas que les garçons entendent.
Rayan me lance un sourire sincère et nous sortons tous trois de ce café.
Les deux hommes de ma vie me dévisagent et je sens que je vais passer un sale quart d'heure. Je sens qu'ils crèvent d'envie de me crier dessus, mais ils se retiennent jusqu'à ce qu'Alex craque.
- Non mais t'es complètement conne ou quoi ? commence-t-il. Tu lui as donné ton numéro ? Sérieusement ? Là y'a un truc qui m'échappe, être gentille ça veut pas dire être totalement débile.
- Il a grave raison princesse, pourquoi t'as fais ça ? renchérit Ethan, d'un ton qui se veut plus doux.
- Il a changé.
Ce sera ma seule réponse, Alex m'a vexée, je suis pas débile, je sais faire la différence entre quelqu'un qui se fout de ma gueule et quelqu'un de sincère, Rayan était sincère. Puis je suis plus une petite fille, je sais prendre les bonnes décisions, et si ça se passe pas comme je veux, au moins j'aurai essayé.
- Tu peux me déposer chez moi ?
- Pt'it cœur... Désolé j'ai pas été cool, mais je m'inquiète pour toi c'est tout, fais moi pas la gueule... me dit Alex.
- Je sais, mais ramène moi à mon appart quand même.
- Tu veux que je vienne avec toi ? me demande Ethan.
- Non, c'est bon. Merci.
- Ok, je t'appellerai pour savoir si tout va bien. me répond-t-il.
Au bout de quelques minutes, la voiture s'arrête et je suis arrivée à destination.
- Merci.
- Pt'it cœur... M'en veux pas, j'ai pas envie qu'on s'embrouille. me dit Alex d'une petite voix.
- Je t'en veux pas bébé, promis. On s'appelle demain. Bisous Ethan.
Ils me répondent tous deux par un sourire et je rentre dans le hall de mon appartement. Ça me fait bizarre d'habiter ici toute seule, je ne pensais pas que ce serait si dur de quitter mon cocon familial...
Je fais tourner les clés dans la serrure de ma porte et rentre chez moi après cette journée plus qu'éprouvante. Je viens me mettre en tenue d'intérieur, c'est une jolie expression pour dire que je me mets en pyjama, et me pose sur mon lit. Ça me désole de voir tant de cartons et de bazar dans un si petit endroit, vivement que tout soit déballé pour que j'y voie un peu plus clair...
Dans un de mes cartons, je peux apercevoir la couverture de mon journal, je l'avais oublié celui-là... J'ai bien l'impression qu'il est toujours là au bon moment...
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Hello 🥰
Comment allez vous ?😋
On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre, que j'ai autant aimé écrire que celui de lundi 😍
Je ne vous cache pas que ça me rend nostalgique car je vois la fin arriver à grand pas, et j'ai peur que vous ne l'aimiez pas 🤐
Bref, on va partir du principe que vous allez autant kiffer la fin que le reste de l'histoire,
je croise les doigts 🤞🏼
Et si on faisait un petit point sur ce chapitre, ça vous tente ? 🤔
J'ai bien l'impression que l'on vient d'assister aux premières tensions de notre couple Amélia / Alex, mais vu le bisounours que c'est, y'a peu de chance qu'elle reste fâchée contre lui bien longtemps 🤷🏼♀️
Et pour ce qui est de Rayan, difficile de savoir s'il est honnête, mais avouez que l'on espère quand même vachement qu'il le soit 🙄
Voilà, c'est tout pour moi, nous on se retrouve vendredi pour un nouveau chapitre qui m'a tout l'air d'être un petit passage dans le journal de notre chère Amélia 😏
N'hésitez pas à me donner votre avis et à voter ça fait toujours plaisir 🥰
Et rejoignez moi sur insta on est pas très nombreux (blueauthor21) 😋
Au plaisir d'échanger avec vous 🌈
Célia 💜
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