Armistice - Partie 4/4 : Le Militaire
Le militaire enfonça la porte et vit le corps inerte gisant au sol. Il se pencha au-dessus de son collègue, qui ne s'était pas manifesté depuis des jours. Dans sa main ouverte, il y avait le revolver avec lequel il s'était donné la mort. À côté du corps, il y avait un petit carnet, dont un feuillet s'était échappé. Le soldat le ramassa et lut :
« À vous, qui que vous soyez.
Si vous trouvez cette lettre, c'est que ma guerre est terminée. Cette guerre m'a tout pris : ma dignité, mon courage, ma loyauté. En acceptant d'être enrôlé, j'ai pactisé avec le diable. Pourtant je savais. Je savais...
Je ne dors plus la nuit ; je revois ce jour 203, comme elle l'a nommé. Je revois ses grands yeux noirs passer de la peur à l'espoir, quand elle me reconnaît. Elle me sourit. Elle me tend la main, je l'aide à quitter son abri. Sa sœur me sourit, et sa mère renaît. Elles croient en l'avenir, elles croient en moi. Et je les livre. Sans pitié, je les livre. Je donne leurs noms, et on les emporte. Déportées. Keren laisse s'échapper son carnet. Je le ramasse prestement. Je le cache dans mon veston. Je regarde le fourgon s'éloigner.
Nous sommes le jour 209. Pour moi, la guerre prend fin aujourd'hui. C'est le dernier jour de ma vie. Je m'appelle Ludwig. Et j'ai trahi mon amour. »
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