Armistice - Partie 3/4
Jour 203
Cher journal,
L'ennemi est là, je le sais : il y a de l'agitation dehors. Depuis ce matin, nous sommes toutes les trois terrées comme des rats. Je ne sais même pas pourquoi on se cache. Ça fait tellement longtemps que je vis sous terre... être caché, être casher, c'est un peu une seconde nature, quand on est juif, quand on naît juif... Au début, j'ai eu peur, mais maintenant ça va. Comme d'habitude, il m'a suffi de penser à Ludwig, et dans ma tête, le temps s'est arrêté. Mes souvenirs ont fait des ricochets. J'en ai réveillé un, et les autres ont suivi... Il s'en sortira vivant, je le sais. Ludwig, c'est le courage en personne.
Tiens, c'est étrange, il n'y a plus de bruit. Tout à l'heure, des hommes hurlaient des ordres en allemand, et là, c'est le calme. Plus personne ne crie. J'entends les pas des soldats. La foulée est régulière, elle me rappelle la fuite dans le lavabo. Ploc. Ploc. Ploc. Les pas se rapprochent. La peur, ma vieille amie, vient me tenir compagnie. Je ferme les yeux, je pense à Ludwig. Avant son départ à la guerre, on était tellement proches... Qui lira ces lignes ? Mon Dieu, je crois qu'ils se sont arrêtés devant notre porte. Ils arrivent. Je pense qu'
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