Le groupe continua de discuter de mille et une théories pendant un bon moment. Puis, voyant qu'aucune ne collait, ils se plongèrent dans le silence. Bakura les fixait les uns après les autres. Il se rendait bien compte qu'il n'avait pas trop le choix. Il soupira.
    •    Bien, je vais vous dire ce que je sais, se résigna Bakura.

Ils se tournèrent vers lui, un peu surpris par ce changement de comportement de la part du voleur.
    •    Tu te décides !
    •    La ferme, Marik. Ou je ne dis plus rien. Ce n'est pas parce qu'on est alliés temporaires qu'on est amis pour autant.
    •    Calme-toi ! gronda Atem. Dis-nous tout !
    •    J'ai eu une visite dans ma cellule. Un homme dont je n'ai pas vu le visage, mais il a dit : "Bientôt, je serai le nouveau pharaon." Après, je me suis réveillé dans le puzzle, je crois.
    •    Quelqu'un veut prendre le trône d'Atem.
    •    C'est clairement une menace... de Zorc ? Mais c'est un monstre, et tu dis avoir vu une personne.
    •    Oui, il avait notre taille.
    •    C'est inquiétant, tout ça, fit Marik.

La tension dans la pièce était palpable. Soudain, la sonnerie de l'horloge de la cuisine annonça qu'il était midi.
    •    Il est déjà midi, gronda Joey. C'est pour ça que je commençais à avoir faim.

Téa, Tristan et Joey décidèrent de se rendre avec Shizu faire des courses pour préparer le repas. Les quatre amis quittèrent la maison de Yugi dans un brouhaha habituel.

Ils restèrent donc à cinq dans le salon. La sonnerie du téléphone retentit. Bakura grogna. Yugi se leva pour répondre. Kaiba était à l'autre bout du fil. Il était bien plus calme maintenant qu'il avait retrouvé son frère. Il grogna des paroles que le jeune homme comprit, étaient des remerciements. Yugi sourit, toujours aussi difficile pour Kaiba de dire merci.

Il revint dans le salon et posa le téléphone sur la table.
    •    C'est bon, Kaiba, on t'écoute. Tu as trouvé quelque chose ?
    •    Oui, ce n'est pas dans mes habitudes, mais Mokuba a insisté... Bref, il y aura un prochain tournoi. Il va se dérouler sur l'île des duellistes.
    •    L'île de Pegasus ! dit Atem.
    •    Oui ! J'ai appelé Pegasus, ce n'est pas lui qui l'organise. Je me suis renseigné sur ce tournoi, il s'appelle le « Tournoi des ombres ».

Bakura s'étouffa légèrement, tout le monde tourna la tête vers lui. Il haussait les épaules et détourna le regard.
    •    Merci, Kaiba !
    •    Je vous annonce que je ne participerai pas à ce tournoi, annonça Kaiba.

Il raccrocha sans laisser aux autres le temps de dire quoi que ce soit. Le bip de fin d'appel retentit. Yugi soupira et ferma son téléphone. Tout le monde était plongé dans ses pensées.

Atem fixait Bakura d'un regard sérieux.
    •    Quoi ? Qu'est-ce que tu me veux, Pharaon !
    •    Ta réaction ! Tu sais quelque chose ?
    •    Non, rien !
    •    Ce n'est pas ce que tu nous as montré. Pourquoi as-tu ri ? demanda Yugi.
    •    Moi, j'aurais dit qu'il avait peur, commenta Marik.
    •    Je suis le roi des voleurs, je n'ai peur de rien !
    •    À part de Zorc. Parle-moi du tournoi des ombres !

Il eut un temps de réflexion avant de grogner et de se résigner.
    •    C'est un tournoi de notre époque.
    •    Notre époque, répéta le pharaon.
    •    Il vient de mon village, le village maudit. On l'appelle comme ça, parce qu'il utilise des duels des ombres.
    •    Les jeux des ombres dans un tournoi.
    •    Il n'y a aucun survivant. Si ce sont les mêmes règles que chez nous, alors le vainqueur devient le chef du village.
    •    Peut-être que le gagnant prendra la place du Pharaon.
    •    Mais s'il n'y a aucun survivant, donc aucun vainqueur, dit Marik.
    •    Les seuls qui survivent sont les âmes les plus noires.

Bakura adressa un regard à Atem. Ce dernier était plongé dans ses pensées. Le voleur savait bien qu'il allait devoir faire équipe avec lui pour mettre fin à ce tournoi et rentrer chez lui.
    •    Pharaon !

Atem leva la tête vers lui et le regarda légèrement surpris. C'était bien la première fois qu'il n'y avait pas cette moquerie dans la façon dont Bakura prononçait son titre.
    •    Notre relation n'est guère amicale, mais il va falloir faire équipe pour mettre fin à cette histoire.
    •    Bakura qui accepte de faire équipe, c'est une première ! commenta Yugi.
    •    Ne te réjouis pas trop ! Ce tournoi n'est pas du tout comme les autres. Personne ne pourra revenir s'il perd un duel.
    •    On commence à avoir l'habitude des duels des ombres, fit Atem. Je vais y aller pour empêcher ce tournoi. Quant à Joey et aux autres !
    •    Je viens avec toi, décida Yugi. Je ne leur dirai rien concernant ce tournoi.
    •    J'aimerais que tu restes ici aussi, mais...
    •    Ne cherche même pas à débattre, Atem. Je viens avec toi !

Atem soupira, le jeune homme était si sérieux, si sûr de lui. Le pharaon n'avait même pas d'arguments pour faire changer d'avis son ami.
    •    Il ne faut pas qu'ils le sachent. Je connais votre manie d'avoir vos amis derrière vous pour des encouragements, mais les ramener avec nous ne nous apportera que des problèmes...
    •    Cette fois-ci, ça ne semble pas lié aux objets du Millénium, constata Marik. Mais il y a un truc que je ne comprends pas : pourquoi tu as toujours ton puzzle et Bakura n'a rien ?
    •    J'ai perdu mon anneau quand le pharaon m'a battu.
    •    Les objets du Millénium ont disparu après mon duel contre Zorc. Sauf le mien qui est revenu autour de mon cou, lors de mon retour ici. Quand Bakura l'a pris tout à l'heure, je n'avais plus de force, j'étais très affaibli.
    •    Fais attention si on t'enlève le puzzle, ça peut être grâce pour toi. Et Bakura ?
    •    Je suis attaché au royaume des ombres, je vais bien. Ce tournoi ne sera pas de la rigolade, vous devriez vous préparer.
    •    Je vais passer un appel à Pegasus, il sait peut-être quelque chose, dit Yugi.

Il se leva et quitta la pièce pour passer son coup de fil. Après avoir raccroché, le jeune homme vit ses amis revenir en portant une dizaine de boîtes de pizza. Joey, Tristan, Téa et Shizu étaient donc de retour pour mettre un peu d'ambiance après cette discussion assez inquiétante.

Pendant que ses amis préparaient le repas, Odion continuait de surveiller Bakura qui ne bougeait pas de son fauteuil. Atem demanda à parler à Shizu à l'écart.
    •    Oui, mon pharaon.
    •    Je me demandais si vous saviez quelque chose sur ma famille ? Mahad et Mana m'ont dit que j'avais une sœur, nous étions apparemment très proches. Mais je ne me souviens pas d'elle.
    •    Je ne sais rien à ce sujet. Toutefois, Marik a retrouvé certains récits, qu'on a pu traduire, ils parlent d'une prêtresse proche de vous, peut-être est-ce elle.
    •    Je vois, merci !

Ils se mirent à table en discutant de tout et de rien pour passer un bon moment tous ensemble. Bakura resta silencieux dans un coin de la cuisine. Après le repas, la famille Ishtar quitta les lieux. Joey, Tristan et Téa rentrèrent aussi chez eux. Il ne restait donc que Yugi, Atem et Bakura à la boutique de jeux. Yugi était à la boutique, laissant Bakura et Atem qui étaient tous les deux silencieux dans la pièce. Le voleur s'ennuyait comme un rat mort. Le pharaon soupirait, plongé dans ses pensées. Bakura finit par se lever et se tint au-dessus du pharaon.
    •    Qu'est-ce que tu veux encore ?
    •    Moi, rien, mais je crois que tes deux amis ont un message pour toi ! indiqua Bakura.

Il désigna alors du doigt le deck d'Atem qui brillait. Le pharaon prit les cartes dans ses mains, c'était bien Mahad et Mana qui émettaient de la lumière, mais dès qu'il les eut en main, elles redevinrent normales.