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Atem, debout dans la pièce, les bras croisés, expliqua calmement ce qu'il avait vu et entendu après le duel. Ses mots étaient empreints d'une gravité que ses amis n'avaient pas l'habitude de voir en lui. Chaque phrase justifiait pourquoi il avait ramené Bakura chez Yugi, malgré les réticences évidentes du groupe. Les regards sceptiques ne lui échappaient pas, mais il poursuivit sans se laisser déstabiliser.

- Je n'ai pas oublié toutes les atrocités qu'il a commises, y compris la profanation de la tombe de mon père », déclara-t-il, ses yeux se durcissant en évoquant ce souvenir amer. « Il est de mon époque, et je me sens responsable de lui. De plus, je crois qu'il était possédé par Zork, mais que désormais, il ne le contrôle plus. Ce combat, c'était contre le démon, pas contre Bakura.

Le silence tomba dans la pièce, mais ce fut Joey qui le rompit, secouant la tête avec une moue d'incrédulité.

- Atem, je n'aurais jamais cru t'entendre défendre Bakura.

dit-il, ses bras croisés dans une posture mi-sérieuse, mi-hésitante.
Yugi, assis en tailleur sur le canapé, observait la scène avec un calme apparent, mais une tension se lisait dans ses yeux. Malgré tout, il esquissa un petit sourire, reprenant d'une voix douce, mais ferme :

- On va lui laisser une chance. Mais s'il dépasse les bornes... il ne restera pas.

Atem acquiesça, son expression devenant plus sereine. Pourtant, à travers cet échange, il sentait que Yugi avait changé, qu'il n'était plus le garçon innocent et timide qu'il avait connu. Il était devenu un jeune homme capable de décisions fermes, même dans les moments de crise. Cela l'impressionna, même après toutes ces années à partager un même corps.

Quelques heures plus tard, le voleur Bakura se réveilla dans un lit, inconnu et étrangement confortable. La lumière aveuglante l'obligea à plisser les yeux, se frottant le visage pour y voir plus clair. Tout autour de lui était calme, trop calme, ce qui amplifia son désarroi.

- Mais où suis-je ?

murmura-t-il en se redressant, l'esprit embrouillé, cherchant un point de repère dans cette pièce étrangère.

C'est alors qu'une voix familière, calme mais teintée de méfiance, s'éleva près de la porte.

-Chez Yugi...

répondit Atem, adossé contre le mur, ses bras toujours croisés, le regard fixant intensément Bakura comme s'il s'attendait à tout moment à une mauvaise surprise.

Bakura leva les yeux vers le Pharaon, un sourire narquois s'étirant sur son visage.

- Tiens, notre cher Pharaon ! Chez le p'tit Yugi ? Rien n'a changé... Attends, on n'est plus à notre époque...

dit-il étonner , tentant de se rappeler les événements passés.

- Tu es long à la détente

se moqua Atem avec un sourire froid.

- Oui, monsieur le Roi des Voleurs, nous ne sommes plus à notre époque.

Le rire de Bakura résonna doucement dans la pièce, son amusement évident alors qu'il savourait chaque mot de son interlocuteur.

- Intéressant. C'est ici que je me suis le plus amusé.

Atem, impassible, soupira lourdement en réponse à cette provocation, se redressant légèrement pour faire face à Bakura. Le ton était devenu plus grave, plus direct.

- Tu te souviens de notre dernière conversation dans le Puzzle du Millénium ?

demanda-t-il, le regard perçant, sondant le moindre mensonge dans les yeux du voleur.

Bakura fronça légèrement les sourcils, avant de rire à nouveau.

- Dans le puzzle ? Vaguement. J'ai cru que c'était un mauvais rêve. Alors, dis-moi, quand est-ce qu'on commence à s'amuser ?

Atem serra les poings, sa patience s'étiolant face à l'indifférence de Bakura. Sa voix, habituellement maîtrisée, vibrait d'une colère contenue.

- Ce n'est pas le moment de s'amuser ! Zork a fait son retour !

Les mots frappèrent Bakura comme un coup de poing invisible. Le sourire narquois qui ornait ses lèvres disparut aussitôt, remplacé par une lueur de méfiance. Son expression changea, devenant plus sérieuse. Il se redressa, sentant le poids des événements passés lui revenir en mémoire. Il fronça les sourcils, ses yeux fixés sur Atem.

Pendant ce temps, dans la boutique en bas, Yugi terminait un coup de fil avec Marik. La tension dans l'air était palpable, et Yugi sentait le poids de la responsabilité s'alourdir sur ses épaules.

- Merci, Marik. On vous attend...

dit-il d'une voix posée avant de raccrocher, laissant échapper un soupir chargé d'anxiété. Il rejoignit ses amis, réunis dans le salon, l'air grave.

- Ils arrivent, mais ils ne savent rien de plus.

Tristan haussa les épaules, son habituel air détendu cachant néanmoins une certaine nervosité.

- Plus qu'à les attendre, alors.

Téa, elle, ne pouvait dissimuler son inquiétude. Elle se mordillait la lèvre, incapable de contenir ses pensées.

- Je suis inquiète pour Atem... Le laisser seul avec Bakura, c'est risqué.

Joey, dans son style habituel, secoua la tête, confiant dans les capacités de son ami.

- Atem sait ce qu'il fait. Il n'est pas faible, et il sait comment gérer ce voleur.

Téa hocha doucement la tête, mais ses doutes persistaient. Elle savait que Bakura n'était pas un ennemi ordinaire, et qu'il était capable de tout, même du pire, pour obtenir ce qu'il voulait.

Dans la chambre, le silence pesant fut soudain rompu par un geste discret de Bakura. Il s'était levé du lit sans un bruit, avançant doucement vers Atem, le regard fixé sur le Puzzle du Millénium autour du cou du Pharaon. Mais avant qu'il ne puisse toucher le précieux artefact, Atem attrapa son bras d'un geste rapide et précis, ses yeux s'ouvrant brusquement, lançant un regard noir à Bakura.

- Je te déconseille de faire ça, Bakura.

avertit Atem, sa voix basse mais menaçante. Bakura rit doucement, dégageant son bras avec un sourire en coin.

« Tu n'es vraiment pas drôle. »

Il recula, s'asseyant à nouveau sur le lit tout en massant son bras, là où Atem l'avait saisi.

-Tu es trop prévisible. Je te connais assez bien pour savoir que tu ne dormirais pas en ma présence.

Répondit Atem en le regardant, impassible. Le poids de la situation le faisait réfléchir.

-Le danger est réel, Bakura, et tu ne sembles pas avoir changé.

Bakura sourit, mais cette fois, son regard était calculateur, son esprit tournant à mille à l'heure.

-À quoi penses-tu, petit Pharaon ?

Atem répondit sans détours, les yeux fixés sur un point invisible dans l'horizon

- À beaucoup de choses. Je n'ai pas encore récupéré tous mes souvenirs.

Atem, toujours adossé contre le mur, semblait plongé dans ses pensées. Le passé et les responsabilités pesaient lourdement sur ses épaules. Bakura, quant à lui, ne perdait rien de cette scène. Il s'approcha légèrement du Pharaon, prêt à tenter quelque chose. Son sourire malicieux étiré sur ses lèvres trahissait ses intentions.

- Oh ! Serais-tu encore sans mémoire ?

se moqua Bakura, son ton moqueur à peine voilé.
Atem le fusilla du regard avant de reprendre la parole, la voix plus dure cette fois

- Tss ! On n'est pas chez nous. Tu devrais te tenir tranquille, Bakura.

Soudain, une voix provenant d'en bas interrompit leur échange.

- Atem !

cria quelqu'un depuis le rez-de-chaussée. Le Pharaon, distrait un instant par l'appel, relâcha légèrement sa garde. Cela suffit à Bakura pour agir. En un éclair, il s'élança vers le Puzzle du Millénium accroché au cou d'Atem et, d'un mouvement rapide, il le saisit.

- Je ne suis pas un vulgaire voleur, je suis le Roi des Voleurs !

ricana Bakura, triomphant, avant de se précipiter vers la porte. Atem, pris par surprise, s'élança à sa poursuite, mais une faiblesse soudaine le cloua au sol. Tombant à genoux, il se sentit faiblir dangereusement sans son précieux Puzzle. Sa respiration se fit plus lourde, et il tenta de se relever en s'appuyant sur le mur, mais ses forces l'abandonnaient peu à peu. Il toussa violemment, ses mains tremblantes contre le parquet.

Bakura, en pleine descente des escaliers, s'arrêta en entendant un bruit sourd derrière lui. Curieux, il se retourna et vit Atem, à terre, luttant pour se redresser. Un sourire sadique se dessina sur ses lèvres alors qu'il remontait quelques marches pour observer son ennemi en pleine détresse.

- C'est trop plaisant de te voir comme ça.

lança-t-il avec un rire cruel. Atem, sans forces, peinait à lever la tête. Le manque du Puzzle l'affaiblissait énormément, son corps semblant refuser de répondre à sa volonté. Bakura, amusé par la scène, continua sa descente. Trop concentré sur son euphorie, il en oublia complètement le groupe d'amis présent en bas de la maison. Lorsqu'il ouvrit la porte, prêt à s'enfuir, il se heurta violemment à une silhouette imposante.
Odion, le « frère » fidèle de Marik, se tenait devant lui, les bras croisés, son regard sévère perçant à travers Bakura. Derrière lui, Marik et Shizu étaient également là, leur présence imposante bloquant toute issue. Bakura, surpris par cette rencontre inopinée, tomba lourdement sur les fesses, lâchant le Puzzle qui glissa sur le sol.

Le Puzzle, quant à lui, glissa jusqu'aux pieds de Yugi, qui le ramassa sans un mot. Soupirant légèrement, il se dirigea calmement vers les escaliers, levant les yeux vers Atem, encore affaibli.

- À peine réveillé, tu recommences déjà

dit Yugi, son ton à la fois las et résigné. Bakura, au sol, grogna de frustration, frappant le parquet de son poing. S'il avait eu son Anneau du Millénium, il aurait certainement retourné la situation en sa faveur. Mais sans lui, il était démuni.
Marik, observant la scène avec un léger sourire en coin, déclara simplement :

- Il est bien moins menaçant sans son Anneau.

Odion, toujours impassible, ne quitta pas Bakura du regard, ses bras croisés dans une posture de défi. Le voleur, malgré sa situation, ne baissa pas les yeux, mais une colère sourde grondait en lui.
Pendant ce temps, Yugi monta les escaliers pour rejoindre Atem. Il s'accroupit à côté de lui, lui rendant le Puzzle en souriant doucement.

- Tiens, Atem.

Atem, encore essoufflé, le regarda avec gratitude avant de remettre le Puzzle autour de son cou. Quelques minutes plus tard, ils redescendirent ensemble, le Pharaon se sentant déjà mieux. Son regard se posa sur la famille Ishtar réunie dans le salon de Yugi, et il leur adressa un sourire fatigué.

- Bonjour. Ça fait longtemps...

dit-il, sa voix retrouvant peu à peu sa force. Shizu inclina légèrement la tête en signe de respect.

- Bonjour, mon Pharaon. Vous êtes donc de retour.

Marik, plus direct, s'avança légèrement, ses yeux curieux posés sur Atem.

- Pourquoi ?

demanda-t-il simplement.Atem haussa les épaules, un léger sourire ironique sur les lèvres.

- C'est la question du jour...

répondit-il.

- Mais je ne suis pas le seul à être revenu.

Son regard se tourna vers Bakura, toujours assis par terre devant la porte, grognant de frustration.

Marik, observant la scène avec un air amusé, acquiesça :

- On peut voir ça.

Tout le monde se dirigea alors vers le salon pour discuter plus confortablement. Yugi et Atem s'installèrent sur un canapé, côte à côte, alors qu'Odion força Bakura à s'asseoir dans un fauteuil, se tenant debout à ses côtés pour le surveiller de près. Marik et Shizu prirent place sur un autre canapé, tandis que Joey, Téa et Tristan s'installèrent sur les accoudoirs, prêts à écouter.

Shizu prit la parole, ses yeux posés sur Atem.

- Bien, racontez-nous ce qui s'est passé.

proposa-t-elle calmement.
Atem hocha la tête avant de reprendre son récit. Il parla de son retour étrange, des visions qu'il avait eues, y compris la mystérieuse jeune fille aux longs cheveux blancs qui peuplait ses rêves. À ces mots, Bakura leva soudain la tête, visiblement intéressé par cette mention, ses yeux perçant le Pharaon d'un regard curieux.

Marik, intrigué, tourna la tête vers Bakura et demanda d'une voix plus dure :

- Et toi, Bakura ? Comment as-tu atterri ici ?

Le voleur répondit avec un ricanement sarcastique, détournant la tête.

- Comme si j'allais vous le dire !

Atem continua en mentionnant le retour de Yami Marik, ce qui provoqua une réaction immédiate de Marik. Son visage s'assombrit, un mélange de colère et d'inquiétude passant dans ses yeux.

- Le retour de Yami Marik...

murmura Marik, clairement préoccupé.
Le groupe discutait longuement, mais malgré les efforts de chacun, ils n'arrivaient pas à trouver de véritables réponses. La situation semblait plus confuse que jamais.

- Avant le duel, Bakura est apparu dans mon Puzzle

expliqua Atem.

- Il a été aspiré par la fumée de Zork.

Bakura, qui semblait jusqu'alors désintéressé, fronça les sourcils et grogna :

- Hein ? Je ne me souviens pas de ça !

Marik, l'air exaspéré, le fixa durement.

- Tu décides enfin à parler ! Alors, de quoi te souviens-tu ?

Bakura haussa les épaules avec arrogance, ses lèvres formant un sourire narquois.

- De rien ! Si j'avais mon Anneau, vous seriez tous au Royaume des Ombres.

Yugi, qui jusque-là était resté en retrait, laissa échapper un soupir agacé.

- Oui, mais tu ne l'as pas. Alors reste tranquille !

Atem tourna la tête vers Yugi, un peu surpris par la fermeté de son ton. Le jeune garçon qu'il avait connu avait clairement grandi, prenant de l'assurance et de la maturité.

- J'avais pourtant enfermé Zork...

murmura Atem, pensif.

- Je ne comprends pas comment il a pu revenir.

Shizu, qui observait la situation avec une distance plus calme, déclara alors avec sagesse :

- Je crois qu'il va falloir que vous fassiez équipe, tous les deux, si vous voulez rentrer chez vous, dans votre époque.

Bakura, indigné, se redressa brusquement, ses yeux lançant des éclairs de colère.

- Quoi ? Faire équipe avec ces deux-là ? Jamais !

Atem croisa les bras, les yeux plissés de contrariété.

- Crois-moi, Bakura, ça ne me plaît pas non plus. Mais si tu préfères, je peux te laisser seul face à Zork.

Le voleur grogna de rage, lançant un regard noir au Pharaon avant de se murer dans le silence. Les tensions restaient palpables, mais au fond, ils savaient tous que collaborer serait peut-être la seule issue pour résoudre ce mystère et retourner dans leur époque.

Le groupe, malgré les désaccords, poursuivit ses réflexions, conscients que leur aventure ne faisait que commencer.

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