3

Le lendemain matin, Yugi et ses amis s'affairaient à préparer le petit déjeuner. Atem, lui, était encore endormi, ce qui surprit tout le monde. Le jeune homme serrait la chaîne du Puzzle du Millénium dans sa main, recroquevillé en position fœtale, visiblement tourmenté.

— Il doit avoir besoin de repos, fit remarquer Téa.

— Pourtant, il est toujours le premier à se lever, répondit Yugi, l'air préoccupé.

Yugi, plus que quiconque, connaissait bien le Pharaon pour avoir partagé son corps avec lui pendant longtemps. Il se souvenait des matins où Atem le réveillait pour aller à l'école. Le premier matin après le départ du Pharaon avait été particulièrement difficile pour lui.

— Je vais aller voir, décida Yugi.

— On va le réveiller, plaisanta Joey avec un sourire en coin.

— Chut ! Non, il déteste être réveillé brusquement. Laissez-moi m'en charger, dit Yugi en souriant.

Il se dirigea vers le salon, où Atem dormait encore, sa respiration irrégulière. Il semblait en plein cauchemar.

— Euh... c'est normal ? demanda Tristan en observant la scène, perplexe.

— Il n'a jamais fait ça avant... murmura Yugi, visiblement inquiet.

— Il fait un mauvais rêve, suggéra Téa.

Yugi s'agenouilla à côté du Pharaon et essaya de le réveiller doucement, sans succès. Il secoua légèrement son épaule.

— Atem ! Réveille-toi !

— Moi, je connais un bon moyen de sortir quelqu'un d'un cauchemar, intervint Joey, l'air malicieux.

— Ah oui ? s'exclama Téa, pleine d'espoir.

— Ouais, un bon seau d'eau, répondit Joey avec un sourire espiègle.

— Joey, non ! protesta Téa.

Trop tard. Joey était déjà dans la cuisine, remplissant un saladier d'eau avant de le renverser sur la tête d'Atem. Le Pharaon se redressa soudainement, le souffle court, déconcerté par ce qui venait de se passer.

— Je t'avais dit de ne pas le réveiller comme ça ! s'écria Yugi, visiblement agacé.

— Yugi, tu as bien vu qu'il n'était pas bien, se défendit Joey.

— Les garçons, calmez-vous ! s'exclama Téa en s'interposant. Tout va bien, Atem ?

Atem, encore un peu secoué, passa une main sur son visage pour essuyer l'eau qui coulait encore. Il se leva lentement et alla s'asseoir sur le canapé.

— Ça va, je vais bien, rassura-t-il en prenant une profonde inspiration. Ne lui en veux pas, Yugi, Joey m'a en quelque sorte sauvé.

— Sauvé ? s'étonna Yugi. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Atem demanda à boire et Téa lui apporta un verre d'eau. Il fit un sourire à ses amis, qui l'entouraient avec inquiétude, et prit un moment pour rassembler ses pensées.

— Laissez-moi le temps de tout remettre en ordre, murmura-t-il en soupirant.

— Si c'est le début d'une nouvelle aventure, tu sais que tu peux compter sur nous, dit Yugi, confiant.

— Merci, Yugi, répondit Atem avec reconnaissance.

Prenant une profonde inspiration, il raconta à ses amis ce qu'il avait appris auprès de Mahad et Mana, ainsi que sa rencontre troublante avec Bakura.

— Bakura ? s'exclama le groupe en chœur.

— Il t'a défié dans un Jeu des Ombres, c'est ça ? demanda Téa, l'air préoccupée.

— Pas exactement, répondit Atem en secouant la tête. Celui que j'ai rencontré était différent, plus... calme, moins malveillant. Et quand l'ombre est venue pour lui, il en avait peur...

Atem laissa son regard errer, perdu dans ses pensées. Il cherchait désespérément des réponses dans sa mémoire, mais cette dernière lui faisait souvent défaut. Son regard se posa alors sur Yugi, qui, lui aussi, semblait pensif.

— À quoi tu penses, Yugi ? demanda Atem.

— Je réfléchis à tout ça... Si ce que Mahad t'a dit, ta rencontre avec Bakura et ton retour ici sont tous liés...

Atem sourit légèrement. Il avait lui aussi envisagé cette possibilité. Yugi et lui n'avaient plus besoin d'être dans le même corps pour partager les mêmes pensées.

— Bakura... Mais comment est-ce possible qu'il soit en liberté ? demanda Joey, les sourcils froncés.

— Personne ne sait, répondit Atem, pensif.

Soudain, la clochette de la porte de la boutique retentit, faisant sursauter Yugi. Il se leva rapidement et se dirigea vers l'entrée, où il se retrouva face à Seto Kaiba, l'air contrarié.

— Kaiba ? Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Yugi, surpris.

— J'ai reçu un message de ta part. Tu devais avoir terminé avec mon deck, répondit Kaiba, un sourcil haussé.

— Hein ? Je ne t'ai envoyé aucun message, rétorqua Yugi, confus.

Il sortit son téléphone pour vérifier, mais rien n'indiquait qu'il avait envoyé un message. Kaiba, quant à lui, sortit son propre téléphone et fronça les sourcils avant de décrocher un appel entrant. Il activa le haut-parleur pour que tout le monde puisse entendre.

— Kaiba, Yugi... retrouvez-moi à la place du centre-ville, sinon le petit Mokuba va avoir des ennuis. Il restera avec moi pour toujours.

L'appel se termina brusquement, laissant un silence pesant s'installer dans la pièce. Kaiba serra les poings, la colère déformant ses traits. Yugi, lui, se demandait ce qui se passait. Est-ce que tout cela avait un lien avec le retour d'Atem ?

— Je reviens à peine, et déjà une menace ? fit remarquer Atem dans le dos de Yugi.

— Atem ! fit Kaiba, surpris.

— On va y aller, décida Yugi, déterminé.

Kaiba resta quelques instants à fixer Yugi, puis détourna le regard, son visage reprenant son masque habituel. Son frère était en danger, et rien d'autre n'avait d'importance. Sans un mot, il quitta la boutique, suivi de près par Atem et le reste du groupe.

— Dépêchons-nous, lança Kaiba, impatience dans la voix.

— Attends-moi juste le temps de m'habiller, dit Yugi en courant à l'étage.

Atem et Kaiba échangèrent un regard silencieux pendant que Yugi se changeait. Le Pharaon sentait la tension monter entre eux, et le silence entre les deux hommes était lourd de sens.

— Tu devrais reprendre tes cartes, conseilla Yugi en revenant, tendant le deck réparé à Kaiba. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver.

Kaiba saisit les cartes d'un geste vif et quitta la boutique sans un mot. Le groupe suivit rapidement, se dirigeant vers la place du centre-ville, chacun perdu dans ses pensées. Yugi et Atem se demandaient si tout cela était lié au retour du Pharaon, tandis que Kaiba était obsédé par la sécurité de son frère.

Ils arrivèrent enfin sur la place déserte, où Mokuba était ligoté au sol, seul au milieu de l'espace.

— Mokuba ! cria Kaiba en se précipitant vers lui.

Mais Atem le retint par le bras.

— Attends, Kaiba, quelque chose cloche, l'avertit-il.

— Quoi ? Lâche-moi ! gronda Kaiba.

— Il a raison, ce n'est pas normal, ajouta Téa. Qui laisserait son otage seul en plein milieu de la place ?

— Montre-toi ! cria Yugi, sa voix résonnant dans le silence.

Un rire sinistre retentit soudain, et une épaisse fumée violette enveloppa la place. Mokuba se transforma alors sous leurs yeux... en Bakura.

— Bakura ! s'exclama Atem.

— Où est mon frère ? hurla Kaiba, furieux.

— Tu ne devrais pas être là, Pharaon ! lança Bakura d'une voix étrange.

— Ce n'est pas la même voix que d'habitude... fit remarquer Téa, méfiante.

Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres de Bakura.

— Si vous voulez retrouver le petit Mokuba, venez m'affronter, déclara-t-il.

— Tous contre toi, ça ne sera pas long, rétorqua Joey, confiant.

— Qui a dit que j'étais seul ? répliqua Bakura avec un sourire en coin.

À ce moment-là, Yami Marik apparut à ses côtés, un rictus cruel déformant son visage. Atem et Yugi, ainsi que tout le groupe, étaient loin d'être ravis de le revoir.

— J'avais prévu de défier Kaiba et Yugi, mais puisque le Pharaon est ici, c'est toi que j'affronterai, dit Yami Marik d'une voix glaciale.

— Vous n'avez pas le choix. Et désormais, appelez-moi... Dark, ajouta Bakura, sombre.

— On va vous battre et sauver Mokuba, s'écria Kaiba avec détermination.

— Je suis d'accord, ajouta Atem en sortant son disque de duel.

Les deux rivaux échangèrent un regard avant de hocher la tête. Le duel pour sauver Mokuba allait commencer.

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