PDV Solaris :

Je sors de la chambre en courant, je dévale les escaliers.
Je fais le tour de l'hôtel et me retrouve devant les pierres que j'avais moi-même placé. 1...2..3...4..5...6...7...Elles sont toutes là.
Une larme roule sur ma joue. Je fais poser mes doigts tremblants sur une des pierres. Logiquement, ce devrait être celle de...
J'arrache doucement mais fermement les branches et lianes qui avaient envahies la roche.
Il y a une écriture, je la tâte du bout du doigt très délicatement comme si elle brûlait.
Trois lettres. L-O-U.
Je me trouve actuellement devant la pierre tombale de Lou, ma meilleure amie.
Un torrent de larmes se déverse sur mon visage. Je n'aurais jamais cru revenir ici.

Avant il n'y avait pas l'hôtel.

Mon cœur me fait mal et ma respiration haletante me fait suffoquer.
J'arrache beaucoup moins délicatement la végétation sur les pierres tombales de mes amies.
C'est ici que je les ai enterrées.

Je m'écroule par terre et pleure, les mains cachants mon visage misérablement ravagé par la tristesse.

Je reste comme ça à pleurer pendant cinq bonnes minutes avant que je n'entende des pas se rapprocher.
J'essaie d'essuyer mes larmes et de me cacher mais une main attrape mon bras avant que ne puisse courir.
J'arrête de suite de bouger mais je tourne le dos à celui ou celle qui me tient.

Je m'en veux.

Je m'en veux tellement d'avoir été la seule survivante.

PDV Taï :

Je n'en revenais pas que les filles avaient fait un tel boucan juste en s'amusant. Enfin, vaut mieux ça, plutôt qu'elles se fassent attaquer.
Nous jouions aux cartes avec Max et Ethan. Connor prend sa douche.
Comme j'avais chaud, j'ai ouvert la fenêtre. J'ai tout de suite reconnu les cheveux bleus de Solaris malgré le peu de luminosité.
Elle était assise en face d'une pierre en train d'arracher des branches.

Moi:- Les gars, j'y vais.

Ethan:- Où ?

Moi:- Faire une ronde autour de l'hôtel, vaut mieux être prudent.

Max:- Je t'accompagne alors. Tout seul, c'est risqué.

Moi:- C'est bon, je peux me débrouiller. 

Max:- Non. T'y vas pas tout seul.

Moi en restant calme:- Je t'ai dit que je peux me débrouiller tout seul. J'ai pas besoin d'une nounou, je cours vite si j'ai un problème, je pourrais vous avertir t'inquiète.

Max:- Non. Je suis pas d'accord.

Moi gardant difficilement mon calme:- Je viens de te dire que je peux y aller seul ! Je ne te demande pas d'être d'accord avec moi ! Donc tu poses ton cul sur ta chaise et tu continues à jouer.

Je sors d'une façon assez précipitée en claquant la porte.
J'ai été un peu...méchant avec lui. Je m'excuserai tout à l'heure, pour l'instant y a plus urgent.

J'entends Solaris pleurer, à chaque fois que je me rapproche, j'entends ses pleurs de plus en plus fort.
Je me sens mal pour elle. J'ai vraiment de la peine pour elle.
Je ne sais pas si je dois me mettre à côté d'elle ou si je ne dois pas me manifester. Je continue quand même d'avancer dans l'ombre.

Elle a du m'entendre arriver vu qu'elle se relève pour courir mais je l'attrape par le bras fermement et elle ne peut pas bouger. Elle me tourne le dos. Je la connais. Ce n'est pas envers moi mais pour que je ne puisse pas la voir pleurer.
J'ai la gorge nouée.
Puisque je n'arrive pas à parler, je la tire vers moi, face à moi, trop rapidement pour que je ne puisse pas voir son visage et je la prends dans mes bras.
Je pense que c'est tout ce que je pouvais faire. J'aurais aimé pouvoir faire plus pour elle.

Quelques secondes après, elle agrippe mon dos et enfouie sa tête dans mon écharpe pour y étouffer ses pleurs.
Nous restons comme ça un bon quart d'heure, nous avons fini par nous assoir (en restant dans les bras l'un de l'autre).
Elle finit par essuyer ses larmes et me regarde dans les yeux.
Ils sont un peu gonflés mais ils ont toujours leurs couleurs bleus rois et leurs expressions neutres et à la fois passionnants.

Solaris:- Merci.

Elle balaye le cimetière du regard avec une tristesse déconcertante.
Une larme s'apprête à tomber. J'essuie donc la dernière larme le plus délicatement possible.
Je ne pense pas que ce soit judicieux de lui poser des questions ce soir.
Je peux juste distinguer "Lou" sur une des pierres. C'est assez difficile de contenir toutes ces questions sans réponses dans ma tête mais c'est encore plus difficile de la voir pleurer.

Nous nous relevons et commençons à marcher pour rejoindre les autres.

Moi:- Heu, ça ne te dérangerais pas si on passe par l'autre côté ?

Solaris:- Pourquoi ? 

Moi:- J'ai dit aux autres que j'allais faire une ronde, donc si ils nous voient passer comme ça, ça risque d'être compliqué.

Solaris:- Ah ok. Bien sûr.

Avant que l'on ne monte les escaliers, Solaris s'arrête.

Solaris:- Dis, qu'est-ce que tu pensais quand tu as vu la photo où on s'est embrassés ?

Moi:- J'étais très fatigué, j'ai vu la photo, j'étais super gêné, et je me suis endormie...

Solaris:- Comment tu t'es endormie dans un moment pareil ?

Je surlève légèrement mon tee-shirt pour laisser place à une marque rouge.

Moi:- Je me suis blessé contre le serpent.

Solaris commence à toucher la marque qui me faisait encore un peu mal lorsque celle-ci se frottait contre quelque chose.

Solaris:- Elle est énorme. Pourquoi tu ne nous l'as pas dit ? On l'aurait soigné.

Moi:- J'ai déjà essayé avec un papillon, ça n'a pas marché. T'inquiète pas, avec le temps ça passera.

Solaris:- Pas sûr...

Moi:- Si t'inquiète.

Nous montons les escaliers et traversons le couloir. Arrivés devant la porte de la chambre des filles, Solaris observe la chambre et constate que Laureen n'est toujours pas là.

Solaris:- Laureen doit être encore dans son bain, c'est une chance.

Moi:- Ouais, si elle nous avait vu comme ça, ça aurait compliqué.

Solaris:- J'imagine. J'ai l'air d'avoir pleurer ? 

Moi:- Un peu. Tu devrais te débarbouiller sous l'eau.

Solaris:- Bonne nuit. Et surtout, merci.

Moi:- Bonne nuit, au fait. Même si t'as encore la trace des larmes, t'es belle.

J'ai juste le temps de la voir équarquiller les yeux et rougir avant qu'elle ne ferme la porte.
Je longe le couloir et entre dans notre chambre.

Ethan:- Enfin ! T'en as mis du temps ! On allait te chercher.

Moi:- Ouais, je suis allé un peu plus loin.

Ethan:- Le mieux c'est que tu n'aies rien. On reprend notre partie de "président" ?

Moi:- Ouais, je veux bien. Au fait, Max, je suis désolé de t'avoir parlé comme ça tout à l'heure.

Max:- T'inquiète, c'est déjà oublié.

PDV Solaris :

Il était pas sérieux ?
Après avoir fermée la porte, je me suis assise sur le bord du lit où je n'arrête pas de cogiter. 
Pff.
Laureen apparaît devant moi, les cheveux encore mouillés.

Laureen:- Désolée, je me suis endormie.

Solaris:- T'inquiète pas. J'y vais.

Je me dirige comme une flèche vers la salle de bain et commence à faire couler l'eau chaude.
N'empêche, je suis contente que Taï m'ait trouvé,  je suis contente qu'il est été là.
Qu'est-ce que j'ai à sourire bêtement, moi !?
Je crois que ça fait un peu trop d'émotions. 

NDA:
Oui, mais les émotions et sensations fortes ne vont pas s'arrêter là, pas ce soir.