Avalon
Ce matin, Aelwenn et moi nous étions réveillées tôt, à la fois impatientes et affolées par le périple qui nous attendait. Après l'annonce de Dame Viviane, j'avais longuement parlé à mon amie, et je m'étais fait une raison. Je ne pouvais échapper à mon destin, et j'avais décidé que je serais à la hauteur des espérances de ma bienfaitrice. Afin de rappeler à la cour du Roi que nos croyances avaient encore leur place dans ce pays, j'avais demandé à la Grande Prêtresse de me marquer le front avec la marque de la Déesse, et elle avait accepté ma requête. J'abordais donc à présent fièrement le croissant de lune qui nous représentait, tout comme Aelwenn.
Alors que le déjeuner approchait, nous entendîmes le son familier de la flûte du passeur, ce qui signifiait que le convoi allait arriver dans peu de temps. En effet, accéder à Avalon n'était pas chose facile, et il était plus prudent d'utiliser la barque du passeur plutôt que de s'aventurer dans les marécages qui entouraient l'île, et qui regorgeaient de nombreuses créatures, dont la plus part n'était pas très amicale.
Je me levais et, en compagnie de mon amie, j'allais chercher le baluchon contenant quelques plantes, une cape et ma tenue de cérémonie. Nous nous dirigions ensuite vers les bords du lac, où quelques prêtresses et Dame Viviane étaient déjà arrivées. Je me plaçais près d'elle et attendais que la barque accoste.
Après quelques minutes, les hommes du Roi arrivèrent. Ils mirent pied à terre et saluèrent la Dame du Lac avec respect. Voilà un point sur lequel j'étais rassurée, il y avait encore des personnes qui nous respectaient. Elle les salua à son tour et leur montra le chemin du village. Ils acceptèrent avec plaisir, mais nous informèrent que nous devions reprendre la route dès la fin du repas, afin de perdre le moins de temps. Je regardais Aelwenn et elle me lança un sourire réconfortant. Comme promis, à la fin du repas, les chevaliers nous demandèrent de venir avec eux, et nous montâmes chacune avec un des soldats. Dame Viviane s'approcha de moi et me fit signe de me pencher vers elle.
- N'oublies pas que tu seras toujours la bienvenue ici Maïwenn, et que tu seras présentes dans nos cœurs. Je viendrais bientôt te rendre visite, d'ici là sois forte et montre au monde la force des anciennes croyances, me chuchota-t-elle.
Je la regardais et lui souriais.
- Je vous le promets.
J'abaissais mon capuchon, et nous prîmes la direction du château.
Camelot
Arthur n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Il savait que sa future femme devait arriver aujourd'hui, et il avait tout fait pour ne pas y penser. Il avait passé la première partie de la nuit à imaginer une stratégie pour enfin éliminer la menace saxonne, puis il avait passé la deuxième partie de la nuit à s'occuper des comptes du royaume. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher, dans quelques moments de faiblesses, de se demander comment serait cette jeune fille. Allait-il retrouver les sentiments qu'il avait éprouvé pour Guenièvre ? Serait-elle une bonne souveraine, une aide sur qui il pourrait compter dans les moments les plus durs ? Ce fût son écuyer, Girflet, qui le sortit de ses pensées, en l'informant que Morgane, sa sœur, demander à lui parler. Arthur ordonna à l'enfant de l'habiller, puis prit la direction de la salle du trône, ou la jeune femme passait le plus clair de son temps, écoutant les doléances des habitants du château et ses alentours. A cette heure-ci, les portes n'étaient pas ouvertes, il la trouva donc en train de parler avec l'intendant en chef, réglant surement les derniers détails pour le banquet qui aurait lieu en l'honneur des deux jeunes filles venant d'Avalon. Arthur se dirigea vers sa sœur, qui interrompit aussitôt la discussion qu'elle avait.
- Arthur, mon frère, quel plaisir de te voir, s'exclama-t-elle.
- Bonjour ma sœur, on m'a dit que tu souhaitais t'entretenir avec moi ?
- En effet, je voulais te dire quelques mots.
Elle chassa de la main l'intendant, et entraîna le Roi dans une petite pièce adjacente.
- Je voulais savoir quels étaient des ressentis suite à l'arrivée imminente de ta future femme.
- Je dois t'avouer que je suis mitigé sur ce point, et toi, qu'en penses-tu ?
- Je t'avoue que je suis contente qu'elle vienne d'Avalon.
Arthur savait que sa sœur était très attachée à l'île où elle avait passé son enfance, et lui sourit en lui prenant les mains.
- J'espère que tu t'entendras avec elle. Je me doute que pouvoir parler de l'endroit où tu as grandi te feras plaisir.
Morgane sourit, contente de la compréhension du jeune homme. Elle allait lui répondre lorsque Merlin fit son entrée. Les deux personnes ne s'entendaient pas très bien, et Arthur espéra qu'ils ne commenceraient pas une nouvelle dispute. Pourtant, le magicien ignora la jeune femme, et prit la parole.
- Arthur, le convoi arrive, il est temps.
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