Mélancolie sanglante

Hey, me revoilà!!!

Désoler, j'ai un peu délaissé la souffrance des animaux, le syndrome de la page blanche peut-être... Mais @LolaTsunami222 m'as fait une proposition géniale: elle a écrit une nouvelle concernant la corrida, et l'horreur qu'elle inflige à ces pauvre bête. Et je m'excuse de ne pas avoir pu la publier plus tôt, vraiment.


MÉLANCOLIE SANGLANTE

Cela fait maintenant d'innombrables jours que j'attends dans cette chambre froide et noire. Je ne me souviens même pas le temps exact que j'y patiente, mais tout ce que je sais, c'est que mes bons temps que je passais autrefois à paître dans les plaines bordées de cactus, sont terminés à jamais. J'étais un taureau fort et en plaine santé, je n'avais besoin de rien. Jusqu'au jour, où ils m'ont emmené. Ils m'ont forcé à rentrer dans une espèce de stalle sombre, mais je me suis débattu violemment. Mais à l'aide de piques, ils m'ont fait rentrer dedans à l'aide de nombreux coups douloureux. Je n'étais plus de taille. À partir de ce moment là, je savais que ma vie allait littéralement changer à tout jamais.Durant des jours, je suis resté dans cet espace restreint et froid. J'étais entouré de planches pourries qui sentaient le moisi, et d'une cuvette d'eau qui stagnait et virait au vert. Au-dessus de moi, j'entendais des petits pas furtifs et légers qui trottaient sur le toit. Des souris, peut-être attendaient-elles leur prochain repas, ou le mien...

À côté de moi, j'entendais des reniflements furieux, et des coups de sabots qui résonnaient contre les planches. Il y avait d'autres taureaux avec moi, mais pourquoi? À quoi servait cette mascarade? Pourquoi étais-je là? Pour quelle raison...?Trop de questions se bousculaient dans ma tête, et toutes sans réponses.Brusquement, une lumière m'a éblouie en pleine figure, m'obligeant à fermer les paupières. Une silhouette s'est approchée, une lampe toujours braquée sur moi. À l'aide de cette dernière, il s'est approché de la stalle en m'aveuglant pour que je ne le charge pas. Mes yeux me brûlaient, et j'ai meuglé très fort pour essayer de le faire reculer, sans succès. J'ai senti qu'on introduisait une pâte grasse à l'intérieur de mes yeux, et l'étaler sans aucune douceur. J'ai cambré de mes puissantes pattes arrières de douleur, et me suis démené comme un démon.

Enfin, la chose a reculée et est restée immobile, me fixant avec haine.

"T'inquiètes pas mon beau, a t-il ricané, tu vas bien t'amuser ce soir, crois-moi..." Je n'ai pas essayé de comprendre ses paroles, mais elles m'ont fait froid dans le dos. Juste avant de faire volte-face, il a jeté dans la cuvette d'eau un espace de liquide bleu qu'il contenait dans un petit flacon.Quand enfin la lumière eu disparue, je pu me calmer, et essayer de reprendre mes esprits. La chose grasse qu'il avait mis dans mes yeux me brûlait les pupilles, et je voyais floue. J'ai secoué la tête, mais il ne s'est rien passé. J'ai meuglé, et d'autres taureaux ont aussitôt répondus à mon cri de protestation. En quelques secondes, la salle assombrie résonnait de meuglements étouffés et de coups de sabots qui raclaient le parquet. J'ai également pris part à cette révolte en donnant de violente coups de cornes sur les planches pourries. Certaines commencèrent à se fendiller, mais aucune ne se cassa véritablement.

Soudain, plusieurs lumières sont réapparues et des cris aigus et indistincts se sont ajoutés au nôtres. Des silhouettes minces couraient de stalles en stalles, et des meuglements de douleur suivaient aussitôt. Une de ces ombres s'est approché de moi, tenant un long bâton dans sa main, qui se terminait par une pointe. D'un mouvement brusque, il l'a planté sèchement entre ma nuque et ma colonne vertébrale. Un éclair de douleur m'a envahi et a explosé en de milliers de particules dans mon corps, tordu dans une position de souffrance. Je voyais floue et je sentais ma tête ballotée dans tous les sens pour tenter de rétablir mon équilibre. J'ai distingué le cliquetis d'un verrou et la porte de ma stalle s'est ouverte. J'ai entendu des cris, et quelque chose m'a poussé de derrière pour me faire avancer. Comme je protestais en ruant et cabrant, les humains ont de nouveau planté leurs piques acérées dans mon cou.

Puis avec un horrible meuglement, j'ai bondi hors de ma stalle en un bond extraordinaire.J'ai soudain atterri en pleine lumière, et des tonnerres d'applaudissements ont résonné autour de moi. Sonné, j'ai distingué devant moi un humain qui était vêtu de couleurs éclatantes, et qui tenait à la main une cape rouge. Le toréador l'a soudainement agité devant mon nez avec provocation, comme pour me faire avancer. Comme je ne bougeais pas, il l'a brusquement mise sur ma tête, et là, j'ai rué de toutes mes forces. J'ai gratté le sable de mes sabots, et ai poussé un reniflement bestial. Aussitôt, je me suis lancé au galop vers l'humain, sous cette chaleur brûlante. J'avais l'impression que tout ce passait au ralenti, et rien qu'une seule foulée prenait une heure. Au dernier moment lorsque je me suis jeté sur le toréador, il m'a prestement évité, et m'a de nouveau balancé son tissu vermeille sur les yeux. Fou de rage, j'ai fait un long dérapage sur le sable, avant de charger aussitôt. Encore une fois, l'humain m'a évité de justesse en sautant sur le côté. Plusieurs minutes se sont passés, tandis que j'essayais désespérément d'arracher cette cape rouge des mains du toréador.

Épuisé, je suis resté immobile sous le soleil éclatant, trempé de sueur. L'humain, lui, ne semblait pas le moins du monde gêné par la chaleur puisqu'il ne bougeait presque pas. Il se contentait de lever les mains vers la foule pour réclamer des applaudissements, et de sourire bêtement. Son comportement me dégoûtait au plus au point. Mais brusquement, un humain a surgi de nulle part et a tendu au toréador un tas de piques acérés de la taille d'une de mes pattes, puis est retourné aussitôt derrière les barrières de protection. Le toréador à posé le paquet d'armes au sol, avant d'en saisir une, et de la brandir devant lui. Avec lenteur, il s'est approché de moi prudemment tout en agitant toujours sa cape rouge. Je l'ai suivi du regard avec méfiance, en soufflant bruyamment du nez.

Lorsqu'il fut à moins d'une dizaine de mètres de moi, j'ai poussé un grognement d'avertissement pour l'empêcher d'avancer plus loin. Mais il ne s'est pas arrêté. Entre nous deux, la tension montait rapidement, et l'air était chargé d'électricité. Cinq mètres nous séparaient à présent. Quatre... Trois...Bouillonnant de rage, je lui ai foncé dessus à pleine vitesse. Sautant de justesse sur le côté, le toréador a levé sa main, et à planté sa lance violemment dans ma nuque.Rugissant de douleur, j'ai fouetté l'air de mes pattes arrières en me cabrant de douleur. Un filet de sang a coulé le long de ma poitrine, et j'ai vacillé dangereusement. Je me suis secoué comme un forcené, mais l'arme était profondément enfoncée, impossible de l'enlever.

Après plusieurs minutes, je me suis enfin calmé, mais la douleur était toujours présente, et plus forte que jamais. Le toréador était de nouveau face à moi, avec sa cape et une nouvelle lance dans sa main. Mais je suis resté immobile, comme pour le défier. Voyant que je ne bougeais pas, l'humain s'est approché et à fait voleter sa cape rouge juste devant mon nez pour m'inciter à le charger. Mais je n'ai pas bougé d'un poil, haletant. Frustré, le toréador trottina vers moi avec délicatesse, pour ne pas m'énerver.Perdu et terrifié, je cherchais des yeux une seule issue qui pourrait m'éviter de subir encore une torture pareille. Mais il n'y en avait pas. Et c'est à ce moment là que j'ai commencé à comprendre... J'ai chancelé, mais je suis resté debout. Je n'étais pas encore vaincu, et je ne le serais jamais. Jamais je ne m'inclinerai devant un vulgaire humain...J'ai senti mon sang bouillonner de colère en moi, comme une énergie nouvelle. Je reprenais enfin possession de mon corps, de mon âme, de moi...Avec un meuglement à en glacer le sang, je me suis précipité sur le toréador à pleine vitesse.

Pris de surprise, ce dernier a juste eu le temps de m'esquiver sur le côté, avant de reprendre appui sur ses pieds, et de se propulser de nouveau dans ma direction. D'un mouvement violent, il a planté sa lance dans mon cou avant de rouler au sol dans un nuage de poussière.Cette fois, je me suis arrêté net dans mon élan, les yeux révulsés. J'ai senti mes pattes ployer sous mon poids, et mon corps s'est affaissé au sol presque au ralenti. Ma tête a heurté le sol avec violence, me faisant perdre tout contact avec la réalité. Combien de temps je suis resté là, par terre, a agoniser? Ça, je ne saurais le dire. Je baignais dans mon propre sang, et je sentais les battements de mon cœur faiblir rapidement. J'ai été saisi de spasmes violents, et du sang s'écoulait en cascade de mon dos et de ma gueule. J'étais vaincu, fini... Je ne pensais pas que les humains pouvaient autant s'amuser autour d'une tombe...Quand j'ai rendu mon dernier souffle, une perle de souffrance et de tristesse s'est échappée de mes yeux. Mais pas une larme d'eau, une larme de sang...



C'est trop touchant, merci encore LolaTsunami222!!! Passez voir son compte et lire son livre "CITATIONS CÉLÈBRES - Animaux".

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top