Braconnage et commerce illégal

Le commerce illégal de plantes et d'animaux terrestres et marins rapporterait entre 7 et 23 milliards de dollars par an. Encouragés par l'appât du gain et la faiblesse des risques judiciaires encourus, les braconniers, appuyés par de puissantes organisations criminelles, sont aussi bien organisés, équipés et financés qu'une armée. Ils ont parfois recours à des hélicoptères, des outils de vision nocturne et des tranquillisants vétérinaires. Ces bandes n'hésitent pas à opérer dans des territoires protégés ou emblématiques, comme les réserves naturelles, les parcs nationaux ou les sites naturels classés par l'Unesco, et sont prêts à en découdre avec les gardiens de ces espaces, parfois jusqu'à leur tirer dessus pour accomplir leur forfait.

Pour les espèces protégées, l'engrenage est infernal. Plus elles sont rares, plus leurs produits dérivés sont convoités, accentuant ainsi la probable disparition de l'espèce. Les éléphants d'Afrique sont l'une des grandes victimes du braconnage : entre 20 000 et 30 000 individus sont tués annuellement pour leur ivoire, menaçant notamment de disparition certaines populations d'Afrique de l'Ouest et centrale. Mais une multitude d'autres espèces parmi les plus connues, comme les rhinocéros, les tigres, ou encore les tortues marines, ou au contraire moins médiatiques comme les pangolins, les bois précieux ou des poissons par exemple, subissent le même sort.

Le braconnage est un acte de chasse ou de pêche illégal. Son illégalité s'exprime suivant différentes conditions :

- Il peut s'agir d'un acte d'abattage d'espèces intégralement protégées

- Ou il se réalise dans une zone intégralement protégée, quel que soit le statut de l'espèce abattue

- Ou les moyens utilisés ne sont pas autorisés

- Il a lieu à une époque où la chasse est interdite

- Sans autorisation (pas de quota pour l'espèce, absence de permis ou de timbre, ...)

Les espèces animales menacées d'extinction font partie précisément de celles recherchées par les criminels. [1 éléphant abattu toutes les 15 minutes et 4 rhinocéros massacrés par jour]. Et pour divers raisons que vous connaissez surement déjà : viande de brousse, médecine traditionnelle chinoise, sculptures, objets précieux, animaux de compagnie, peaux et fourrures...

Selon les autorités du Zimbabwe, 81 éléphants ont été empoisonnés au cyanure par des braconniers. Néanmoins, neuf d'entre eux ont pu être arrêtés.

Au Zimbabwe, seuls 50 rangers patrouillent dans le parc national Hwange qui s'étend pourtant sur 15.000 kilomètres carrés (quasiment la taille de la Suisse). C'est dans ce parc qu'ont été découverts, en quelques mois, 81 éléphants empoisonnés au cyanure. Les autorités, qui parlent "d'une crise majeure", indiquent que c'est la méthode qu'utilisent maintenant les braconniers pour retirer leurs défenses en ivoire aux pachydermes.

Ces animaux, pourtant une espèce protégée, sont près de 50.000 dans ce parc, ce qui attire beaucoup de convoitises. Jerry Gotora, un responsable de l'office des parcs nationaux, explique que "le a été placé à des endroits où les éléphants paissent, et non dans l'eau comme cela a été dit". Si cela avait été le cas, les conséquences auraient été encore plus dramatiques car le cyanure aurait également entrainé la mort de nombreux autres animaux (buffles, koudous et leurs prédateurs lions, léopards, vautours, etc.).

Des lions vendus pour être abattus

Chaque année, de riches touristes venus d'Europe ou des Etats-Unis sont prêts à payer plusieurs milliers d'euros pour avoir la garantie de tuer un lion et de ramener chez eux une partie de sa dépouille.

Ces chasseurs de trophées sont attirés par la facilité de cette chasse et par son prix. Selon Patrick Barkham, parti enquêter dans une de ces immenses propriétés d'Afrique du Sud où sont élevés pour la chasse des lions, des springboks et des crocodiles, un lion sauvage abattu lors d'un safari en Tanzanie peut coûter 50.000 livres sterling (60.725 euros), contre 5.000 livres sterling (6.072 euros) pour un spécimen élevé en captivité en Afrique du Sud.

Pour répondre à cette demande et à celle de la médecine traditionnelle asiatique, friande d'os de lions depuis que la vente d'os de tigres est interdite - en 2009, « seulement » cinq squelettes de lions avaient été exportés d'Afrique du Sud au Laos, contre 496 en 2011 -, des fermes de plus en plus nombreuses font naître des lionceaux qui une fois adultes, seront vendus pour être tués.


Le braconnage du TIGRE

Dans la bataille qui se livre pour protéger le tigre sauvage de l'extinction, les rangers risquent leur vie pour empêcher les braconniers de tuer les derniers tigres de la planète. Mais quand les parties du tigre - fourrure, os, dents et même moustaches - se vendent contre d'importantes sommes d'argent au marché noir, la chasse est très rentable et difficile à stopper.

un tigre sauvage mort se négocie entre 100 000 euros et 150 000 euros ?

C'est principalement la mafia chinoise qui est l'origine de ce macabre braconnage. Selon de nombreux témoignages, la mafia chinoise ne paye que 3 à 4 Euros les paysans indiens pour leur aide à la capture de tigres sauvages !

Les braconniers ne sont pas intéressés par les tigres élevés dans des fermes d'élevage. Ils veulent des tigres sauvages, qui seraient plus « adaptés » à leur trafic : os broyés, pénis, griffe, fourrure, etc... au service d'une pseudo médecine sans aucune efficacité avérée.

Les dépouilles de tigres sont également utilisées faire perdurer certaines coutumes locales. Au Népal, par exemple, la tradition de certains chefs est de porter une peau de tigre en tant qu'emblème...

Malgré la signature de la Convention sur le commerce de la faune sauvage par la Chine et la plupart des pays de la région (à l'exception de la Birmanie), les autorités continuent à fermer les yeux sur la chasse au tigre.

« Le braconnage a changé de visage »
Le cliché du braconnier marchant dans la savane, fusil à la main, gourde à la ceinture, prêt à tirer sur la première bête qui l'approche, est révolu. Désormais, la chasse est « plus professionnelle et plus industrielle. Le braconnage a changé de visage, c'est une véritable stratégie militaire » explique Céline Sissler-Bienvenue. L'UICN le confirme, « Sur le terrain, des armes de guerre sont utilisées : kalachnikov, fusils à visée nocturne, hélicoptères... ».

Selon Interpol, l'organisation internationale de la police, les réseaux de braconnage s'apparentent à de véritables « mafias avec une logistique et des moyens énormes ».

Et il faut dire que l'appât du gain est alléchant. Sur le marché noir chinois, par exemple, une défense d'éléphant se monnaye à 1 500 euros le kilo. Pour la corne de rhinocéros, le prix d'un gramme de poudre équivaut à celui de la cocaïne, c'est-à-dire 40 euros.

Aujourd'hui, le grand braconnage alimente les réseaux terroristes en Afrique. L'argent récolté sert à « financer les groupes armés (Al-Qaida, shebab en Somalie) et les rebellions. Cela devient un problème de paix et de stabilité en Afrique » s'inquiète Florian Kirchner.

Le chardonneret, oiseau à 10€ le gramme

Plus que la passion de l'ornithologie, c'est bien le profit qui anime les braconniers. Car le marché apparaît juteux. Presque autant que celui du cannabis ! Au marché noir, le chardonneret, surnommé l'oiseau à 10 € le gramme et dont le chant aurait inspiré la musique andalouse, se revend entre 100 et 150 € pièce. « Il a beau être classé parmi les espèces vulnérables et avoir récemment intégré la liste rouge des oiseaux nicheurs de France, il reste très recherché pour son plumage et son chant, relève Olivier Païkine, ornithologue chargé d'études à la LPO Ile-de-France. Hélas, les agents de l'office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) disposent de peu de moyens et il est difficile pour eux de surprendre les auteurs en flagrant délit. »

Des baguettes enduites de colle au beau milieu d'un amas de plumes grises. Les restes d'un piège de braconniers ont été découverts, mercredi, au coeur du parc du chemin de l'île, à Nanterre. Dans la cible des trafiquants : le chardonneret élégant, le verdier d'Europe et le serin cini. Des passereaux revendus sur Internet ou sous le manteau en marge du marché aux oiseaux de Paris qui se tient, chaque dimanche, sur l'Île de la Cité.

Technique ancestrale née dans le bassin méditerranéen, loin de l'Ile-de-France, la cruelle chasse à la glu se pratique donc aussi aux portes de la capitale. « Surtout en ce moment, observe Audrey Maurin, agent d'accueil à la ligue de protection des oiseaux (LPO) d'Ile-de-France. C'est une période de l'année où les chardonnerets ont l'habitude de se regrouper pour se nourrir et par conséquent, ils deviennent plus faciles à capturer. » Un détail qui n'a pas échappé aux braconniers qui surveillent de très près, tout en restant discret, les parcs et les terrains vagues de la région. « Le cas du chemin de l'île n'est pas isolé, confirme d'ailleurs un familier des espaces verts des Hauts-de-Seine. Il y a deux mois, c'est au parc des Chanteraines, à Gennevilliers, que des braconniers ont été surpris en pleine chasse à la glu. Et d'autres cas ont aussi été observés dans le parc de la Courneuve, en Seine-Saint-Denis.»

Braconnage à grande échelle d'oeufs de tortues marines au Costa Rica

Contrairement aux préjugés, la principale cause menaçant la survie des tortues marines n'est pas le réchauffement climatique, mais le vol de leurs oeufs par des hommes, qui les vendent ou les consomment. La preuve par les photos de ces tortues marines au Costa Rica.

Chez les tortues marines, le mâle mord la nuque de la femelle pour l'accouplement en mer. Une fois par an ou tous les deux ans, la femelle recherche un endroit pour pondre, généralement la plage qui l'a vue naître. Avec ses pattes arrière palmées, elle creuse un trou de 30 à 50 cm dans le sable et y pond entre 90 et 110 oeufs. A cet instant précis, elle entre dans une sorte de transe, dont profitent les braconniers pour subtiliser les oeufs. Les associations de défense de la nature par contre veulent les mettre à l'abri pour les couver ailleurs. Quand elle revient à elle, la tortue marine rebouche la fosse et retourne à la mer. Une fois éclos, les bébés tortues se ruent directement dans l'eau. La majorité d'entre eux, hélas, se font rapidement dévorer par les poissons, les oiseaux et d'autres animaux friands de ces proies sans défense.

Le braconnage du lion Cécil

Le braconnage du lion Cecil est une affaire de chasse illégale d'un lion d'Afrique prénommé Cecil et connu des scientifiques et des touristes, survenu le 1er juillet 2015 au Zimbabwe. Né vers 2002, celui-ci a principalement vécu dans le parc national Hwange au sein de la province du Matabeleland septentrional. Attraction touristique majeure dans ce parc, il a par ailleurs fait partie des lions étudiés et suivis par des chercheurs de l'université d'Oxford.

Il a été braconné par Walter Palmer, un chasseur américain de grand gibier, qui l'a d'abord blessé à l'arc ou à l'arbalète, avant de le suivre et de l'achever avec un fusil, environ 40 heures plus tard. Cet abattage a attiré l'attention des médias internationaux et a suscité l'indignation au sein de l'opinion publique, des défenseurs de l'environnement et des animaux, ainsi que des politiciens. Le gouvernement zimbabwéen a déclaré vouloir l'extradition de Palmer, et deux autres hommes sont poursuivis dans cette affaire.

En octobre 2015, les poursuites à l'encontre de Walter Palmer sont abandonnées. En novembre 2016, celles à l'encontre de Theo Bronkhorst, l'organisateur de la chasse, sont également abandonnées.

On croyait tout savoir de la mort du lion Cécil, abattu par un dentiste americain en 2015 à l'extérieur d'un parc national du Zimbabwe. La colère n'était pas retombée avant des mois. Elle pourrait être ravivée par le livre d'un scientifique spécialiste des félins, rapporte la CNN. Trois ans après les faits, l'ouvrage nous en révèle davantage sur les dernières heures du grand mâle à la crinière noire et entend corriger certains malentendus.

Dans Lion Hearted: the life and the death of Cécil and the future of america's Iconic cats (en français, Cœur de lion: la vie et la mort de Cecil et le futur des félins iconiques d'Afrique), le Dr. Andrew Loveridge expose son enquête sur la mort de l'emblématique félin.

Ainsi selon lui, il y a méprise sur le temps d'agonie du lion qui est mort après avoir reçu une flèche. "Les médias ont rapporté que Cecil avait souffert quarante heures d'agonie, ce qui est inexact et exagéré. Il est peu probable qu'il ait vécu aussi longtemps avec une blessure thoracique aussi grave", écrit le chercheur dans un extrait révélé par National Géographic.

"Cependant, il n'est certainement pas mort sur le coup et a certainement beaucoup souffert: à en juger par les événements décrits par Cornelius et les données envoyées par le collier GPS, le lion blessé a probablement été tué 10 à 12 heures après avoir été blessé. (...) Cecil a souffert d'une cruauté incroyable pendant au moins 10 heures, grièvement blessé et mourant lentement", explique le chercheur.

Cette mort lente et douloureuse s'expliquerait aussi parce que "la flèche avait manqué les organes vitaux ou les artères". Selon le spécialiste l'animal n'a sans doute pu parcourir que 350 mètres entre le lieu de sa blessure initiale et le lieu où il a été abattu.

A en croire Andrew Loveridge, le coup de grâce est venu d'une seconde flèche tirée d'un arc à poulie. Surtout, les conclusions du chercheur corroborent également les récits selon lesquels le lion aurait été délibérément attiré à l'extérieur des limites du parc national afin de contourner les règlements.


Et la encore, ce ne sont que des exemples...

sources: leparisien.fr , noble-house.tk , wwf , 20minutes , wilang.org , les félins

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