Chapitre 6 : partie 2

Mérénnée sentit une boule dans sa gorge quand Démérade le fixait. Elle savait qu'elle avait commis une erreur en combattant Caligula, elle avait failli mourir. Elle avait peur de parler de cette nuit, elle ne voulait pas resurgir des souvenirs douloureux pour Démérade, un jeune homme si sensible. Le cadet fut rassuré de la voir en vie, mais triste de la voir dans cet état. Le visage amaigri, de grand cernes, les joues presque creuses. Son ainée ne savait pas si elle avait dépassé ses limites ou si s'était ce drakonien qui avait absorber ses pouvoirs. Voulant rompre le silence, il commença la discussion :

- Mérénnée, j'ai cru savoir que nous rentrons ce soir.

- Oui, mais je suis pose que te vas me poser des questions sur la mission d'hier soir, rétorqua-t-elle d'un ton déçue.

Il ne baissa pas les yeux, mais son regard gardait sa tristesse.

- Nicolas m'a tout raconté, mais je ne veux pas parler de cela, je ne veux pas faire resurgir des souvenir qui nous est douloureux, déclara-t-il en lui prenant la main.

L'aînée sera sa main et observa le visage de son frère, on dirait presque le visage de leur mère. Le petit frère comprit la déception et la rage de sa grande sœur comme quand elle disait qu'elle n'avait pas envie de se venger. Pourtant, il avait remarqué ce même regard, ce ton de voix depuis quatre ans. Souhaitant lui faire changer d'humeur, il tenta de parler d'un notre sujet.

- Au fait, je n'ai pas ton écharpe pourpre, c'est Nicolas qui l'a gardé.

- Où est-il ? demanda-t-elle.

Mérénnée n'avait pas vu son maître aujourd'hui, elle espérait le voir pour le rassurer.

- Il a été convoqué par le roi, mais je ne sais pas pourquoi.


- Vénus, est-elle rentrée à l'auberge ?

- Bien sûr, vous avez passé une nuit blanche. En rentrant, vous devriez vous reposer.

- Je sais, continua-t-elle en se frottant les yeux qui lui piquaient. En rentrant, je vais rester au lit sur une semaine indéterminé.

- Tu devrais être contente, ton repas sera apporter sur ton lit et tu n'auras aucun devoir ou corvée à faire. 

Mérénnée souffla de fatigue, elle chercha une position plus confortable. Démérade imaginait la réaction de tante Nireli, il savait qu'ils allaient passer un mauvais quart d'heure. Subitement, ils entendirent des pas, ceux de deux soldats qui s'arrêtèrent vers le lit de la sorcière.

- Damoiselle Mérénnée de Philopator.

- Oui..

- Vous êtes convoqué chez sa majesté, le roi Charles le sixième.

Mérénnée prit un visage de mécontentement du dérangement. Elle se demanda si c'était au sujet des deux maîtres.

- Pourquoi veut-il convoquer ma sœur ?

- C'est un ordre du roi, nous ne pouvons pas vous en dire plus, reprit l'un des soldats.

- Votre roi a l'impolitesse de me déranger, alors que je suis blessée. Dit lui qu'il me verra plus tard.

Le soldat qui ne pensait pas à ce refus, reprit son ordre

- C'est un ordre du roi, vous ne pouvez pas contester.

Agacé, Mérénnée n'avait aucune envie de parler au roi ni de lui informer sur sa mission.

- Au lieu de vous répéter, dit de ma part au roi qu'il peut bien aller se fair...

- Mérénnée ! stoppa Démérade.

Le jeune drow connaissait le fort caractère de sa sœur quand on la dérangeait.

- Bien, mais vous savez, je suis trop faible pour marcher comment pourrais-je vous suivre ?

Un deux lui donna une petite bouteille verte. Regardant l'étiquette, s'était une potion de regain. Soupirant de nouveau, elle l'a bu d'un coup. Elle sentit une énergie en elle, elle ne sentait plus l'envie de dormir ou de s'allonger. Se levant, on lui donna un long manteau et des bottes.

- Je t'attendrais.

- Non, retourne à l'auberge, je vous rejoindrais, rétorqua son aînée.

Elle partit en marchant accompagnée des deux gardes, et elle jeta un regard à son frère.

***

Accompagnée vers les portes, elle entendit une dispute. Elle discerna la voix de Nicolas qui contestait tandis que le roi réprimandait. Quand on lui signalait sa venue, le sorcier sortit en colère. 
- Nicolas, interpella la drow. Que se passe-t-il ?

Il se tourna vers elle, cachant une grande révolte.

- Je t'expliquerais plus tard.

Quand il partit, la jeune femme entra seule. Le roi était devant les grandes fenêtres ayant vu sur la cour. La lumière à contre-jour, même si les chandelles étaient allumées, le roi restait dans l'ombre. Elle avait un grand mépris envers celui-ci, bien que son maître avait souhaité et fut rentré à son service, elle ne lui inspirait pas confiance.

- Vous pouvez vous approcher, je ne vais pas vous faire du mal, déclara-t-il d'un ton calme.

Révulsée, elle alla s'asseoir sur un fauteuil, les bras croisés, gardant son regard de furie. Elle voulait lui faire comprendre son agacement, elle voulait lui cracher ses injures sur son visage. Le souverain prit une bouteille de vin et versa dans une des coupes.

- En voulez-vous héroïne ?

- Non merci, jeta-t-elle d'une manière brusque. Si vous m'avez convoqué, c'est pour une autre raison que de me faire boire, je me trompe.

- Je vois que vous êtes bien perspicace, mais bien irrespectueuse, signala-t-il. Mais si vous êtes assez clairvoyante, vous douté de quel sujet je vais vous parler.

- Si c'est à propos de ses deux maîtres du culte, sachez que je n'en sais rien. Pour ma part, il y a bien une information qui me révolte !

- Et quelle est donc cette information, qui vous révolte.

Le ton calme de l'homme, l'énerva encore plus.

- Un ex norgue nous a aidés dans cette mission, 

- Je ne vois pas..

Elle se leva subitement en haussant la voix.

- Il s'est battu contre ses camarades, a voulu tuer son chef, mais il en est mort ! Seulement, il fut jeté dans une fosse comme un misérable, il devrait avoir une sépulture !

Se raclant la gorge, il voyait que la drow était plus grande que lui. Croisant ses mains, il ne baissa pas les yeux.

- Damoiselle Mérénnée, cet homme vous a aidé, mais même après avoir renoncé à la rébellion, il est un criminel aux yeux de la société. Et son aide était que minimal, les norgues était déjà faibles à force de se battre pour rien. Mais comme vous l'avez dit, on l'a jeté dans une fosse, il serait donc une perte de temps à le retrouver. Pourtant...

Elle grinçait des dents, ne sachant pas ce qu'il la retenait de lui arracher la langue. 

- Pourtant, vous avez été confronté par l'un des deux, un certain Caligula Iguétis.

- Je n'ai rien à vous dire !

À entendre ce nom, la rage Mérénnée commençait à monter et le souverain l'avait remarqué. Il se leva et alla vers la drow, il posa sa main sur l'épaule de celle-ci.

- Sachez que nous connaissons que trois maîtres dans ce culte. Cependant, on ne sait rien de leur passé. Vous pourrez...

Mérénnée retira sa main hors d'elle et s'éloigna brusquement. Celui-ci fut peu rabaissé par ce geste.

- Je vous le répète que je ne sais rien mis à part qu'il a détruit ma vie ! Mais sachez que je ne vais pas me faire manipuler par plus puissant que moi !

Allant vers les grandes portes, elle avait pris la poignée, mais lorsqu'elle voulut ouvrir, le roi continua.

- Vous voulez sûrement vous venger contre se maître.

Elle s'arrêta un moment, Charles le sixième s'avança.

- Étant à mon service, vous pouvez être une grande aide.

- Je ne vois pas...
Il la reprit par le bras.

- Damoiselle Mérénnée, notre objectif est de faire disparaître le culte du Sans Nom. Si vous vous joignez avec vos collègues, vous aurez la chance de vous venger et d'avoir la paix.

Elle était hésitante, elle ne voulait pas se faire influencer par ses mots.

- Je... Je réfléchirais.

- Croyez-moi, vous allez regretter de ne pas avoir accompli votre but.

Sortant hors de la pièce, le roi ordonna qu'on la raccompagne auprès de ses congénères. Mérénnée fut perdu, le sentiment de vouloir la mort de ce drakonien était revenu.

***

Rentrant à la taverne, elle avait l'impression dont ses jambes tremblaient. Lorsque les clients la fixèrent, ils furent frappés de peur de face à son maigre apparence. La patronne qui était derrière le comptoir, mis peu de temps pour la reconnaître, surpris de la voir changée en si peu de temps. Partant vers la chambre, elle tituba dans les couloirs telle une ivrogne soûle. Les effets de la potion allaient prendre fin, mais un sentiment en elle la tiraillait. Sentant des vertige, elle prit appuie sur un mur et reprit son souffle.
Soudain, elle vit le doigt majeur gauche, enrober de brume de noir, surmonter d'une grande griffe. Paniqué, elle la secoua en jurant et en essayant de faire disparaître ce pouvoir.

- Cela ne servira à rien de se déchaîner.

Levant la tête, elle vit Nicolas lui tendant la main. L'aidant à ce redressé, il examina le problème.

- Je vois que tu es bien plus énervé que moi, remarqua-t-il. Je sais que c'est facile à dire, mais, essaie de penser à autre chose.

- Je le sais, un sorcier qui ne peut pas contrôler sa colère finira aux Enfers.

- Allons, on va rentrer chez nous, tapota-t-il sur son dos.

- Maître, pourquoi étiez vous furieux ?

- Je ne préfère pas par répondre, répondit il. Au fait tien, je l'avais gardé quand tu étais à l'hôpital.

Il lui tendit son écharpe pourpre et elle le remercia. Étant calmée, la brume avait disparu, elle alla se reposer dans la chambre. Le maître demanda à Démérade de rester avec elle, le temps qu'ils préparent leur départ. Accompagnés de sa fille, ils allèrent au carrosse, chargeant les bagages. Déposant la dernière valise, Vénus dévisagea son père, qui lui connaissait ses questions.
- Père, Mérénnée a-t-elle...

- Non, quand je l'ai vu dans les couloirs, une griffe était apparue au majeur gauche. Je ne voulais pas que cela s'empire.

- Tu as bien fait, acquiesça-t-elle. Par contre, ce roi était un vrai emmerdeur pour que sa griffe...

- Vénus, coupa-t-il de nouveaux. Fait attention à tes paroles.

Soupirant, elle partit avec lui pour les rejoindre.

- Je pense que tu deviens paranoïaque, lâcha-t-elle. On ne va pas être en prison juste parce que je l'ai insulté, je ne l'ai pas menacé de mort.

- Certes.

- Père, j'ai une question sur hier soir. Lorsque Bran a pris l'épée, ses bras sont tombés et sont devenus..

- Vénus, je préfère qu'on en parle plus tard, s'il te plaît.

Vénus ne comprenait pas son père. Il voulait travailler pour la famille royale, avoir plus d'or et une réputation connue dans le royaume. Seulement, celui-ci aurait préféré que ses élèves ne soient pas forcées à se soumettre par les menaces du souverain.

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