Chapitre 1 : partie 2
Traversant la sombre ruelle étroite, Mérénnée arriva à la taverne dont un silence pesant régnait. Trouvant la sortie, elle voulut courir, mais de lourds pas se firent entendre. Méfiante, elle se dissimula derrière le mur, et examina la situation. Ne pouvant pas en croire ses yeux, elle découvrit une scène qui la terrifiait. Des corps de soldats écrasés, formant un cercle. Un grand homme dans une imposante armure se tenait à genoux en levant un collier dont un soleil noir était accroché au bout, le symbole du Sans Nom. À ce moment, le sang des cadavres forma l'image d'une femme au masque de fer et au corps squelettique.
- Maîtresse, nous avons pris d'assaut les quartiers, déclara-t-il d'un ton lourd et résonnant dans son casque.
- Alors, nous pouvons passer à la phase suivante, ajouta-t-elle d'une voix d'outre-tombe. Dans peu de temps, ce maudit roi et ce royaume payeront de leur orgueil.
Mérénnée se cacha de nouveau et pensa que cette femme était cette liche tant parlée. Se souvenant du conseil du soldat, elle devait fuir au plus vite, mais l'auberge était à quelques pas et elle ne savait pas où était son frère. Des sueurs froides coulaient sur son front et son cœur frappant dans sa poitrine, hésitante entre fuir ou prendre un risque qui peut lui coûter la vie face à ce danger.
Reprenant ses esprits, elle devait retrouver Démérade. À ce moment, elle entendit que le son du vent. Prenant son courage, elle sortit hors de la ruelle et ne vit que le cercle de cadavre remplit de sang, le spectre et le guerrier avaient disparu. Observant les alentours, elle s'avança lentement vers La Maison des roses. Examinant l'intérieur par l'une des grandes fenêtres de l'établissement, des chaises étaient renversées, sûrement m'en dut à la panique des clients par l'attaque. Cependant, il n'y avait personnes, ni même de cadavres. Peu rassurées, Mérénnée souhaitait que son cadet soit en lieu sûr.
Brusquement, voyant le reflet par le verre, le guerrier se téléporta derrière elle, levant sa hache à double lame. La sorcière l'esquiva à la vitesse d'une ombre. Brisant les carreaux, le guerrier reprit de nouveaux et chargea vers elle, tournoyant son arme autour de lui. Invoquant ses mains infernales aux longues griffes, elle se protégea contre les coups de son adversaire. Ses grandes mains, enrobées de brume noires, saignaient, mais son pouvoir ne fit que ressentir des coupures légères pour la jeune drow. Le griffant au torse, son armure restait intacte, mais le guerrier n'arrêtait pas de se téléporter de derrière. Subitement, la hache du guerrier se planta au sol de pierre, son adversaire avait du mal à la reprendre. De peur qu'il se téléporte de nouveau, elle lança une boule brûlante de fumée qui scintillait d'éclair rougeâtre. La boule de fumée encercla l'ennemi dans une brume, qui se rétrécissait lentement. La sorcière arriva à garder le contrôle, mais elle se sentit faiblir, puis un son aigu sifflait dans ses oreilles pointues, l'empêchant d'entendre les environs. Le son lui était insupportable, elle n'arrivait plus à se concentrer.
Brutalement, une force l'envoya dans l'auberge, brisant les fenêtres. Un lourd grognement se fit distinguer, celui d'un géant, ancienne race disparue. Son visage couvert de cicatrice et sa mâchoire inférieure en fer qui était les marques de la reconstruction de son corps. Son torse était recouvert d'une ancienne armure tribale fait d'os et de crâne de mammouths.
- Stupide drow ! Tu as cru me battre moi ! Le plus puissant guerrier ! se moqua-t-il et se tourna vers le monstre. Tue la ! Mon chaman a épuisé ses forces, elle ne vaut plus la peine de mourir de ma hache !
Il disparu à nouveau tandis que le géant fracassa le mur de l'établissement. Rentrant dans le bâtiment, il découvrit la disparition de la sorcière. Rugissant de fureur, il écrasa toutes les tables et chaises sur son passage.
Retenant sa respiration, elle eue le temps de s'abriter derrière le comptoir. Pourtant, elle était blessée, ses membres cassés ou transpercés par le verre de la fenêtre, ses griffes avaient disparu, n'ayant que peu d'énergie. Elle jugea dans ses pensées, qu'elle risquait de mourir par sa masse si elle ne faisait rien, mais elle était faible, trop faible pour lancer de nouveaux pouvoirs. Levant les yeux, une épée était accroché au mur. Se relevant rapidement, elle l'arracha de son support en titubant, laissant le bruit du fer s'échapper. D'un retournement brusque, le monstre chargea vers elle. Sautant hors du comptoir, Mérénnée tenta en vain, de trancher la jambe, seulement les muscles étaient durs comme de la pierre, elle avait du mal à retirer l'arme et n'arrivait plus à tenir debout à cause du son qui restait dans sa tête. Dans cette faille, le colosse souleva sa masse, qui percuta la sorcière, la précipitant vers le mur. Gravement blessée, elle ne put à peine se dresser qu'il rechargea. Subitement, elle utilisa en tremblant, de toutes ses forces, invoquant une décharge occulte qui fit une explosion de flamme sur la gorge dénudée. D'un hurlement de douleur, la peau du cou jusqu'au os s'embrassa, laissant peu à peu une fente. Le géant rugit de douleur et tenta d'éteindre les flammes.
Par cette diversion, elle s'enfuit en boitant vers le dernier étage des escaliers, laissant des coulés de son sang sur les marches. Reprenant avec difficultés son souffle, elle cracha l'hémoglobine, ayant dépensé une grande partie de son énergie. Percevant l'ouverture par ses sens de sorciers, elle discerna un symbole brillant sur le cœur palpitant de la créature. N'ayant plus de vigueurs pour faire apparaître ses sorcelleries, elle n'avait recours qu'un dernier sort qui l'épuiserai et l'amènerait peut-être à la mort. Comprenant la situation, elle n'avait plus le choix, dans les deux cas elle rencontrera de nouveaux l'archiduc-diable dont elle avait pactisé. S'essuyant sa bouche ensanglantée de sa main, elle se la transperça, coulant son sang et susurra le sortilège.
- Ô grand seigneur Baal, écouter ma prière et donnez moi une partie de votre pouvoir afin que vous puissiez vous repaître de cette âme corrompue.
La lame fut enrobée de feu. Ses membres tremblant, Mérénnée bondit de toutes ses forces sur la poutre et se jeta sur le géant, elle agrippa sur la faille et tenta de planter son épée. Se balançant dans tous les sens, en écrasant la drow contre les murs et poutres du bâtiment, l'épée pénétra dans l'ouverture et la pointe de la lame réussie à transpercer son cœur. Mérénnée tomba hors du monstre voyant celui-ci se consumant dans les flammes infernales en hurlant de ses derniers cries. Elle n'arrivait plus à marcher et respirait à peine. Rampant vers la sortie, elle se tourna sur le dos, voyant le ciel noir de la nuit et s'évanouit.
Quelques personnes, cachées dans leur habitat par crainte des morts-vivants ou leurs objets personnel qui pourraient être volé, ils avaient vu la scène du haut de leurs maisons. Certains sorties avec leurs outils, de peur d'une nouvelle menace. S'approchant vers l'a blessé, elle respirait faiblement et elle était inconsciente.
***
Pendant ce temps, devant les remparts qui protégeaient le palais, des soldats combattirent l'armé de morts-vivants. Le guerrier allait à l'instant, achever une chef militaire à terre, mais par chance, un des généraux était venu à son secours, en s'entrechoquant sa lame à celle de son ennemi. Se téléportant derrière lui, il réussit à l'éviter.
- Ymir, s'exclama le général, demi-gobelin du Sans Nom !
- Je vois que les infos passent vite chez ta sale de race.
- Je ne pensais pas que le culte enverrait un de leur pire chien galeux !
S'attaquant de nouveau, ils heurtèrent à grand coup de lames, claquant le bruit du fer, déjouant l'adversaire de ses coups. Pourtant, Ymir prenait le dessus, de sa lourde hache tranchante, souillé de sang. Il parvient à trancher la spalière du capitaine, le mutilant à l'épaule, laissant coulé une flaque de sang. Le capitaine tenta de se protéger de toutes ses forces avec son bouclier face au poids de l'arme massive de son ennemi. Alors que le bouclier faillit se fendre, Ymir commença à toussé, donnant l'impression de s'étouffer, comme-ci il avait inhalé un gaz toxique qui brûlait ses poumons. Laissant tomber son armement, il essaya désespérément de retirer son heaume.
- KOF ! KOF ! QUE M'ARRIVE.. KOF..T..IL ! J'ÉTOUFFE !
Arrachant un artefact de sa ceinture, il fit apparaître une lumière aveuglant les soldats. Quelques minutes, plus tard, tous reprirent la vue, seulement, Ymir et l'armée de revenants avaient disparu sans laisser de traces. Le capitaine abasourdit ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Le plus fort des guerriers du culte du Sans Nom avait pour la première fois, fuit à un combat.
***
Au manoir de l'Arche, Nireli discutait avec son invité, Ernest de Philopator, le père de ses neveux. Il était devant la cheminée, regardant le feu de ses yeux jaune, caché par ses longs cheveux noirs, il marmonna des mots incompréhensible sous sa moustache et son long nez.
-C'est dommage, déclara-t-elle, tes enfants seraient content de te voir.
-Démérade sûrement, mais pas Mérénnée, souffla-t-il devant la cheminée. Tu sais bien qu'elle m'en veut de vous avoir abandonné et je la comprends.
-Ne dis pas ça.
-Mais voit donc la réalité en face ! J'ai abandonné ma Méria et mes enfants il y a dix ans. Et quatre ans plus tard, je vous ai délaissé de nouveau dans le foyer de l'Arche.
-Pourtant, c'est grâce à toi que nous ne sommes pas en prison, qui a pu aider Mérénnée à maîtrisée sa sorcellerie et de plus tes enfants ont une meilleure éducation.
-Mais cela est grâce à l'aide d'Idran, l'ancien médecin du village, qui vous amenez chez ce maître. D'ailleurs, je n'ai pas de nouvelles de lui ni même de ce lâche Garnel qu'on n'a pas retrouvé, haussa-t-il en tapant sur le mur.
-La colère n'est pas la solution à tes problèmes, répondit elle. Mais tu m'as parlé d'un objet pour Mérénnée.
Ernest sortit de son manteau une écharpe pourpre dont la lettre M fut cousue et le tandis à sa belle-sœur.
-Mais c'est..
-L'écharpe de Méria, elle me l'a donné en signe de notre amour passée, je n'ai pas eu le temps et le courage de l'offrir à ma fille le jour de son anniversaire. Quand elle rentrera, pourrais-tu lui rapporté que je regrette de mon acte misérable.
Nireli ne voulait pas le juger, elle aurait préféré l'encourager à voir sa fille, mais Mérénnée refuserait d'entendre les paroles de son père, elle accepta alors ce service pour lui et sa famille.
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