๛ 𝚄𝚗 𝚜𝚘𝚞𝚌𝚒𝚜 𝚍𝚎 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚜𝚞𝚛 𝚕𝚊 𝚕𝚒𝚜𝚝𝚎 ! ๛
Cela fait trois jours que j'ai quitté le village des elfes avec Félix, et je repense toujours à Oxorion. Ce rêve semblait si réaliste, comme si il essayait de me faire passer un message... un message. C'est facile à dire, sachant que je ne peux y revenir, sans me faire bouffer par l'autre fou à quatre pattes et sa maîtresse.
Je lève les yeux au ciel, étendue de tout mon long sur le lit. En bas, je peux entendre des meubles se déplacer et des voix. Je me demande bien ce qu'ils fabriquent, une fois encore. Je n'arrive pas à me concentrer. J'entends mes cousins gueuler en bas, pour une raison que j'ignore. Ah mais si... je me redresse, une idée venant de germer dans mon esprit. Je pourrais y revenir, mais déguisée cette fois-ci ?
Non, en fait, c'est nul. Ça ne marchera jamais. Pourtant, j'ai toujours cette impression que cette Eliana me cache quelque chose et restée les bras croisée ne va pas m'aider à trouver pourquoi.
Je me lève, décidée à trouver les réponses à mes questions. Dans le couloir sombre, j'arpente la grande bibliothèque en chaussette et mon pyjama. Je ne me suis ni lavée ni peignée ni habillée. Si quelqu'un me voie dans cet état-là, il pourrait finalement se résoudre à croire aux fantômes. Aux fantômes... quel terme peut évolué... c'est bien les humains ça. Mon doigt glisse sur la couverture d'un livre, qui tombe sur mes orteils. Je pousse des jurons. Je ne pensais pas que je pouvais parler quinze langues à cause d'un livre. Je m'étonnerai toute seule, décidément.
Resté avec Ruben, Félix n'est pas là pour m'aider, il faut que je me débrouille toute seule... Et ça me gonfle !
Prise de curiosité, je baisse quand même les yeux sur le bouquin qui vient de tomber à mes pieds et le ramasse.
« Le livre des créatures fantastiques »
Je fronce les sourcils et le remet à sa place lorsque j'entends les marches de l'escaliers grincer dans mon dos. Ma tante se tient devant moi, un jean délavé et un vieux pull.
— Tu pourrais venir nous aider pour les décorations de Noël, s'il te plait ? Si tu n'y vois aucun inconvénient.
— Non, bien sûr, j'arrive.
Elle m'adresse un sourire et tourne les talons. J'ai eu chaud. À un moment donnée, j'ai vraiment cru qu'elle allait me demander ce que je cherchais. Le livre n'était même pas caché, mis en évidence aux yeux des autres. Je le remets à sa place, parmi les autres bouquins et descends.
Nathan et Oscar sont en train de décorer le sapin, en rouge, tandis que mes grands-parents rangent. Je croise les bras. Je ne vois pas ce que je pourrais bien faire de plus, ils ont bien avancés, sans moi. Liam me jette un coup d'oeil en coin.
— Viens nous aider, Roxane, me lance Nathan, me suppliant des yeux de ne pas le laisser davantage avec eux.
Je souris et l'aide, à mettre les boules rouges sur les branches et n'oublions pas la crèche et le petit Jésus, avec son mouton.
Une fois que nous avons terminés, je le rejoins dans la cuisine.
— Alors, ça ne t'a pas tué ?
— Non, mais c'était étouffant. Ils n'arrêtaient pas de sautiller autour... comme...
—... Des enfants ? Ils cachent bien leur jeu, en tout cas.
— Maëlys est au courant pour... ?
J'hoche de la tête.
— Oui, elle m'a accompagnée un soir. Elle a insisté et a promis de se tenir sage, j'ai pas voulu la laisser seule dans le noir. J'ai donc accepté. On est allées chez Tauron, le gardien de la forêt Interdite.
Il me dévisage avec des yeux tout ronds.
— La forêt Interdite ?
— Oui, il ne nous est rien arrivées, t'inquiète, mais j'ai appris des choses intéressantes...
— Moi aussi, rétorque-t-il en s'appuyant contre la gazinière, Robin se pose des questions à ton sujet. J'ignore ce que tu faisais dehors, mais en tout cas, il te regardait étrangement. Il ne te quittait pas des yeux de tout le reste du repas.
Oui, je m'en rappelle. Il faut que je fasse plus attention la prochaine fois, si je ne veux pas attirer les soupçons. Si ce n'est pas déjà fait.
— Il est tombé sous mon charme, que veux-tu ! souris-je en revenant en direction de la salle à manger, illuminée de tous les côtés.
Le sapin orne le mur, juste à coté de la porte menant aux chambres et un chandelier est accroché au plafond, au dessus de la grande table.
— Pourquoi fait-on tout ça ? je demande les mains sur les hanches.
Ma grand-mère se redresse, essoufflée.
— Il y a des invités qui vont venir pour Noel.
—... Ne faites pas les fous cette fois-ci, déclare ma tante en poursuivant la phrase de Mamie sur un ton de reproche, en nous jetant un regard en biais.
Ça dépendra du contexte, évidement. On ne peut pas prédire ce qu'il va se passer ce jour-là...
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