๛𝚂𝚊𝚞𝚟𝚎́𝚜 𝚘𝚞 𝚌𝚘𝚗𝚍𝚊𝚖𝚗é𝚎𝚜 ? ๛
Après tant d'efforts acharnés et de courses poursuites, nous finissons par arriver devant la Grotte Des Trois Licornes. Je suis épuisée et essoufflée. J'ai quand même failli mourir dans les marécages... et nous avons perdus Kyra. Mais ça, c'est pas mon problème. Elle fait ce qu'elle veut... je m'en fous. Si Môdame veut faire son indépendante, que grand bien lui fasse !
La grotte n'est pas si incroyable que ça, finalement, en la voyant d'un angle de vue banal. Mais si nous nous approchons, nous pouvons ressentir l'aura qu'elle émane. Une aura douce et voluptueuse. Pas comme dans les marécages où c'est vraiment glauque et que tu n'as qu'une seule envie : te tirer ! Là, je me sens bien, c'est sécurisant. Je le remarque sur la tête de mes compères. Toutes les fois où j'ai eu l'occasion de constater leur humeur, j'en ai vu de toutes les couleurs.
— Nous rentrons dans la grotte ou nous attendons le déluge ? déclare Félix, sur les nerfs.
Je souris.
— Félix, il n'y a plus de corbeaux, relâche la pression.
Il croise ses deux ailes et me fixe.
— Non... à peine, rétorque-t-il, ironique. Il y en a juste un qui nous fixe, mais c'est riiiiiien du tout !
Oxo me jette un regard pour me signifier qu'il pense la même que moi. Je n'ai encore jamais eu l'occasion de voir Félix dans cet état et pour tout vous dire, ça me fait méchamment rire.
— Il ne va pas te manger...
A ces mots, le volatile se jette littéralement sur moi avec son croassement atroce et je hurle en sautant dans tous les sens. Oxorion et Félix rigolent.
— Bon... OK ! Je le conçois, je déteste les corbeaux ! Nous pouvons y aller, maintenant ?!
Mon air énervé les fait sourire mais ne daignent pas en placer une, au risque de m'agacer davantage puis nous pénétrons dans la grotte, qui s'illumine à notre passage. Ça me fait penser aux champignons luminescent dans la grande forêt pour aller au château.
— Tu t'en rappelles, Félix, les champignons ?
— Où tu as refusé de leur donner ton champignon et on s'est ramassés plein de noix de coco sur la figure ?... Non, je ne m'en rappelle pas.
Par terre, de l'eau douce et lumineuse coule sous nos pieds, mais ne mouille pas. Étrange. Je tente de l'attraper... mais elle semble me couler entre les mains. C'est de l'eau, pourtant. Elle est si bleu cyan, que je peux voir mon reflet dedans. Finalement, c'est pas une si bonne chose... Les arbres sont roses, leurs feuilles sont si fines qu'elles semblent ne pas fait plier les branches. C'est si pur.
Oxorion se questionne :
— Il n'y a pas d'animaux terrifiants qui vont nous sauter à la gorge ou des ombres de la taille d'un géant ?
— Non, ça a l'air d'être un endroit purifié de toutes présence néfaste. Ce n'est pas comme dans... euh... ça n'a pas d'importance.
Seuls gouttes d'eau et les sabots martelant le sol nous parviennent. Pas une âme qui vive, ici. Nous sommes seuls de chez seuls.
Au risque de me tromper, je demande à Félix de nous montrer sur la carte le point où peut se montrer l'élixir. Silence. Je tourne les yeux vers ce dernier.
— Et bien, c'est compliqué, car il n'y a pas de point, justement.
Je fronce les sourcils.
— Comment ça « il n'y a pas de point »?
— La carte nous mène jusqu'à La Grotte Des Trois Licornes... mais après... que nenni. On va devoir se débrouiller tous seuls.
La Grotte Des Trois Licornes... une licorne, ça n'a pas une corne possédant des vertus médicinales, par hasard ?
— Les gars, je crois savoir ce qu'il nous faut ! Il faut trouver une licorne.
Oxorion se réveille de sa torpeur.
— Une licorne ?
— Oui, mon cher ! Une licorne.
— Bonne chance, elles sont bien cachées.
— Et bien, on va les invoquer. Ça ne doit pas être si difficile, finis-je, en sortant ma baguette magique de ma sacoche, sous le regard perplexe de mes deux amis.
Je la brandis dans l'eau et une vive lumière m'aveugle. Qu'est-ce que c'était que ça ? Je me lève, assise par terre. Qu'est-ce que je fais par terre ? Et elle est où ma baguette ? Oxorion et Félix se réveille aussi.
Il n'y a pas de Licornes. On a cherché pour rien. Ça fait trop longtemps que nous cherchons, dans tous les recoins possibles. Des arbres fruitiers, de l'eau cristalline. On décide donc de faire demi-tour, déçus. On ne va pas pouvoir sauver le village de cette contamination.
— Ne partez pas si vite, vous avez oubliés ceci, fait une voix pure et féminine derrière nous.
Je me stoppe net, comme poussée par cette pureté. Et en pivotant sur moi-même, une magnifique jument à la robe blanc immaculé se tient devant moi, imposante, avec de magnifiques yeux bleus et une corne sur le chanfrein. Qui scintille. Elle a à ses sabots un pot de couleur bleu. L'élixir. Je n'ose pas approcher, intimidée.
— Approche, j'imagine que tu dois en avoir plus besoin que moi...
Je m'exécute et prends la potion dans les mains pour la mettre dans la sacoche. Oxorion et Félix n'ont pas pipé mot depuis l'entrevue, comme servant de cette beauté surnaturelle. Un mince sourire se dessine sur ses lèvres puis d'une étincelle, elle disparait, nous laissant comme trois ronds de flan.
— Bon, la voici, notre Licorne ! Je rêve ou tu rougis, Oxorion ?
Il baisse la tête.
— Pas du tout, qu'est-ce que tu racontes ?
— Ouais ouais... c'est ça...
Pris en flagrant délit, le cheval noir tourne les talons tandis que nous le suivons de près pour faire le chemin inverse. Il nous a fallu je pense trois heures pour revenir dans les bois que nous connaissons... Mais une vive détresse s'empare de moi lorsque je remarque, au loin, de la fumée épaisse s'échapper des arbres.
Nous nous regardons tous les trois, craignant le pire, puis nous fonçons vers la source du malheur. Chaque mètre qui me séparent de la maison des Gnomes me fait trembler de peur. Un flash vient rajouter davantage d'angoisse dans cette calomnie ; feu. Du feu... des hurlements me parviennent. Qu'est-ce qui se passe, voyons ?
Quand nous arrivons, des gens hurlent, du feu s'échappe des arbres ou bien des maisons en paille, des flèches filent devant nous. La débandade. La guerre ? Oxorion nous dépasse en galopant comme un dingue entre les cadavres par terre. Un cauchemar. Du sang partout.
— Attention, Roxane ! hurle une voix, jusqu'à être plaquée au sol.
Le visage si doux de Ruben n'est qu'un amas de fumée. Les traits durcis et du sang s'écoule de sa lèvre.
— Ruben ! Qu'est-ce qui se passe ?
Aussi vite qu'il le peut, il se relève et m'attrape la main pour m'entrainer dans une maison. Lorsqu'il referme la porte, sa voix est emprunte d'émotions fortes.
— Pourquoi tu es là ? Tu... tu n'es pas censée être ici !
— Ruben, quelle question ! Bien sûr que oui, je suis là ! Je suis allée chercher l'élixir de guérison à La Grotte Des Trois Licornes !
À ces mots, il se fige.
— La... tu es allée jusque là-bas... mais... comment ?
Je lui sors la potion en question, devant son nez.
— La voici.
Son visage reste de marbre.
— Qu'est-ce qui se passe, Ruben ?
Ma voix est sèche, mais a le don de me faire réagir, car il finit par parler. Ce qu'il dit n'a pas lieu d'être.
— Tu t'en rappelles, la première fois que nous nous sommes rencontrés et que je t'ai prévenus des Chasseurs ?
J'acquiesce.
— Ils sont revenus... pour nous massacrer. Ils nous déclarent la guerre, Kiba.
À suivre...
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