๛ 𝚀𝚞'𝚎𝚜𝚝-𝚌𝚎 𝚚𝚞'𝚘𝚗 𝚜'é𝚌𝚕𝚊𝚝𝚎 ! ๛
Nous voilà à présent dans la voiture, pour se rendre à la piscine, des amis de mon oncle et ma tante. J'ai enfilé mon maillot de bain, que ma tante m'a prêté, et à présent, je dois supporter ces idiots se baigner. Mais qui y'a-t-il de plus génial que ça, franchement ? Bon... je le confirme, c'est bien mieux que de rester enfermée dans une chambre, où tu ne peux même pas aller pisser. Et encore, je pèse mes mots...
Nathan et Robin ont dû nous accompagner, pour leur plus grand bonheur, et le mien avec !
Lorsqu'on arrive enfin, je me précipite hors de la voiture, afin de pouvoir respirer et me calmer. J'ai laissé ma sacoche à la ferme, et Liam est avec nous, donc je suis rassurée. Enfin je crois....
Les enfants sont déjà dans la piscine alors que je suis contre un arbre, en train de me demander la raison de ma présence ici. Sans doute pour me faire sortir un peu. Non mais ils n'ont pas de culot, quand même ! Je suis assez dehors pour ne pas détester l'extérieur.
Mais là... je ne sais si je vais pouvoir supporter. Les bras croisés, j'essaye de ne pas sourire en revoyant le visage de Ruben dans mon esprit. Nathan et Robin sont, eux, assis en face, un peu plus loin, contre le mur de la maison. Je tente de ne pas leur jeter un regard noir, mais peine perdu, c'est déjà fait.
– Qui y'a-t-il dans ton sac Roxane ? Demande Robin sans trop de discrétion, de là-bas.
Je lui jette un regard mauvais sans pour autant lui répondre. Du moins, j'essaye.
– Je te demande ce qu'il y a ton sac toi ? Non ! Réponds-je, méchamment en détournant les yeux pour ne pas bouillir de rage.
Ce qu'il peut m'énerver celui-là !
Mais apparemment, Robin n'est pas décidé à abandonner la partie de ci-tôt.
– Si tu réagis comme ça, c'est qu'il y a bien un truc que tu caches. Je me trompe ?
– Oui, tu te trompes ! Car il n'y a rien de suspect dans ma sacoche... à moins que tu veuilles aller jeter un petit coup..., finis-je en arborant un sourire taquin, ce qui fit rigoler Nathan.
Il lâche un « non, ça ira en fait » un peu trop rapidement pour que je le prenne comme une approbation de sa part.
* *
Je me demande ce que peut bien fabriquer Ruben pendant ce temps. Peut- être est-il en train de chasser dans la forêt ? Ou bien s'occuper du cerf blessé ? Pense-t-il à moi ? Je me le demande bien. Après tout, il a dû m'en vouloir après m'être éclipsée de table l'autre soir. Il a mis du temps à préparer cela et j'ai tout gâché encore une fois.
Je soupire d'exaspération, assise dans le canapé. Les garçons sont chez Sarah et Gabrielle est avec eux. J'ai la maison pour moi toute seule. Tant mieux, je n'ai pas envie de supporter tous ces idiots à côté de moi qui crient. Il est vingt heures et je me demande bien ce que je pourrais faire durant tout ce temps... rejoindre Ruben ? Non... il doit peut-être m'éviter pour ne pas me voir. Je le comprends parfaitement.
Après un petit moment de réflexion, je décide de lire. Ça m'occupera sans doute jusqu'à qu'on mange. Ici on se met à table assez tard. Enfin, c'est très rare mais pratique. Je me lève donc et avance vers la bibliothèque en face de moi.
Les étagères sont faites d'un bois massif et foncé comme le chêne. Je caresse les bordures dessus, me laissant emporter dans les divers souvenirs de mon enfance, où j'y passais pratiquement tout l'après-midi. Les temps ont bien changé... J'explore des yeux chacune des couvertures.
Divers livres sont là disposés par couleur ou taille, comme j'ai tant l'habitude de les ranger. J'opte pour "Spring girl" que j'avais commencé à lire, mais n'avais pas eu le temps de terminer.
Je me rassieds sur le doux canapé en soie marron et lis. Ellina me rejoint quelques temps après.
Je suis si absorbée par ma lecture, que je n'ai pas vu le temps passer. Quelle heure est-il ? Mon téléphone affiche vingt heures trente. Une ombre traverse à côté de la fenêtre. Je relève la tête pour mieux la distinguer mais elle s'est déjà enfuie. Était-ce Ruben qui m'observait à travers les fins rideaux rouges ? Ou bien Liam qui s'amuse à me jouer des tours ? Pourtant, il sait pertinemment que j'ai une imagination débordante.
Je me rallonge, le regard au plafond. Mais pourquoi est-ce si compliqué ici ? Ne serait-ce pas mieux si je pouvais aller en forêt comme bon me semble, et ne revenir qu'à la tombée de la nuit ? Malheureusement, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, ici. C'est dommage.
– Tu parles toute seule, maintenant ? Fait une voix qui me fait précipitamment revenir à la réalité.
Je me relève brusquement et y découvre mon cousin sur le seuil de la porte.
– Euh... non. Pas que je sache. Pourquoi ? Je demande gênée.
Feindre l'innocence, feindre l'innocence.
– Car je t'entendais parler de la cuisine, répond-il doucement. Je croyais que tu parlais au chien, mais même pas ! Ce qui arrange bien ton cas.
Je pose le livre en lui lançant un regard noir.
– Depuis quand tu écoutes au porte, toi !
– Je n'écoutais pas au porte comme je n'étais que de passage...
Je repose le livre sur l'étagère en lui tournant le dos. Je n'ai pas envie qu'il me réprimande encore avec ses propos acerbes. Même lorsque je ne le vois pas, je sens son regard sur moi. C'est troublant si je puis me permettre.
Ce silence est si gênant qu'il finir par le rompre :
– Pour info, étais-tu au courant que Sarah organisait une fête chez mamie ? Fait-il en s'approchant pour se positionner à côté de moi.
Son survet noir et son sweet gris deux fois trop grand ne le dérange pas plus que ça à ce que je remarque.
Je fronce les sourcils.
–Ah bon ? Comment sais-tu ça ?
Il semble se moquer partiellement de moi comme je le vois arquer les sourcils.
– Car j'y viens !
Il accompagne ses paroles d'un geste de la main qui signifie « t'es conne ou t'es conne ? ».
– Je vois...et c'est quand ?
– Si j'ai bien entendu, ce sera dans deux jours. Il y aura pleins de gens, ce sera trop cool.
Je lève les yeux au ciel.
– Connaissant les adultes, ce sera bourré d'adultes bruyants dans ce capharnaüm.
Il approuve ma phrase d'un acquiescement et repart vacquer à ses occupations.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top