๛ 𝙼𝚊ë𝚕𝚢𝚜 ๛




Je suis restée là au moins cinq minutes jusqu'a ce qu'Oscar m'appelle pour rentrer les vaches; J'ai stupidement accepté, comme transportée par mes jambes et non par ma volonté.

— Tu es allée chez lui, n'est-pas ? s'exclame Nathan après que ma corvée soit faite si je peux appeler ça comme ça.

Je me retourne et le vois accolé au mur de la grange, vêtu d'un pantalon noir et d'un t-shirt basique.

— Et toi ? je rétorque d'une voix pas si aimable qu'elle ne devrait l'être, que faisais-tu pendant que je galérais avec les deux idiots? Hein ? Tu peux me dire ?

Je le fusille du regard. Son sourire s'affaisse et il baisse légèrement la tête.

— Que voulais-tu que je fasse ?

— Oh, mais je n'en sais rien, moi... calmer les ardeurs de ton copain au lieu de rester figé comme une statue de glace !

— Je ne pouvais pas...

Je ne cache même pas mon étonnement.

— Ah bon? Et tu peux bien me dire pourquoi ?

— C'est compliqué...

— Tu sais, j'ai tout mon temps. Il n'est que 10h, après tout.

Il ne répond pas. Je me décolle du tracteur et commence à partir quand il finit par s'exprimer.

Je me suis préparée un sandwich car j'avais une faim de loup, et je suis partie en direction de la maison de Sarah. Personne dehors. Parfait. J'ouvre la porte, Jouck, le fox terrier de mon oncle me saute dessus en rentrant en me mordant gentiment les mollets. Je le caresse, puis  j'ai décidé d'aller me promener dans les bois avec Ruben.

On a beaucoup parlé. Mais la discussion sur les différentes créatures qui peuplaient ses bois m'a fait froid dans le dos. Surtout ses dernières avant que je ne remonte, avant qu'il ne fasse nuit :

" Surtout, Roxane,  ne laisse personne se balader seul la nuit... c'est important".

Je me demande bien ce qui peut être aussi effrayant pour que même Ruben soit sur ses gardes.

Écoutez, je ne préfère même pas le savoir !


* * *

Je me réveille et j'aperçois la lune qui reflète mon visage à travers la petite fenêtre. Je balaie la pièce du regard et comprend que je suis dans la chambre de Sarah. J'ai dû m'endormir durant une petite heure. Cela ne m'étonne guère avec la nuit que j'ai passée.

Je me lève, mes jambes sont toutes endolories. Je peine à poser un pied par terre durant quelques secondes puis en ayant vérifié l'heure, cours vers la maison de grand-mère. Ils sont tous là, à lire un journal ou regarder la télé.

Mon regard croise celui de ma grand-mère, mais celle-ci ne dit rien. Je remarque bien qu'elle m'en veut encore. Ça finira bien par lui passer.

Je prends un livre mais des voix me parviennent :

— Je ne sais pas quoi faire...

— Ne t'en fais pas on va la retrouver.

Je n'ai pas de mal à reconnaitre de but en blanc celle de Sarah et Vivian, mon oncle.

Je fronce les sourcils. Mais de qui parlent-ils ?

— Elle est introuvable depuis cette après-midi, Vivian,... répond ma tante, désespérée, au bord des larmes.

Je ne l'ai jamais vu dans un état pareil. Elle semble apeurée, triste et terriblement inquiète.

Je m'arrête brutalement dans ma lancée, laissant tomber lourdement le livre sur le sol avec un bruit très sourd.

Seuls ces mots me parviennent jusqu'à mon esprit, dans les abysses et mon sang se glace : « Surtout, ne laisse personne se balader seul la nuit... c'est important. »

Maëlys.

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