๛ 𝙻𝚊 𝚙𝚕𝚊𝚗𝚝𝚎 𝚌𝚊𝚛𝚗𝚒𝚟𝚘𝚛𝚎 ๛




— Il y a quoi dans ta sacoche ?

Cela fait déjà quelques minutes qu'on marche, se trouvant déjà en bas du chemin, je regarde où on va bien pouvoir passer. Sous nos pieds, le chemin est éclairé et réside un calme olympien dans ce splendide paysage.

— On pourrait aller vers là... (je me tourne vers elle)... Quoi ? 

— Il y a quoi dans ta sacoche ?

—... Euh... des pierres.

Elle semble arquer un sourcil.

— Des pierres ?

— Oui. Donc, je disais...

Tandis que je me passe le chemin en tête, ma petite cousine est ailleurs, perdue dans ses pensées. Je lui fais signe qu'on continue, prenant le même chemin pour aller chez Norah.

Des petites lumières illuminent le chemin de terre, puis elles s'envolent par milliers, nous sautant littéralement au visage, arrachant un sourire gratifiant à cette dernière. Je la regarde. C'est une enfant et je ne n'aimerai pas lui ôter cette innocence qu'elle an encore en elle. Ce serait tellement dommage.

— C'étaient des lucioles ?

— Oui. Il y en a pleins ici.

— Je n'avais encore jamais emprunté ce chemin-là. Je ne savais même pas qu'il existait.

Je ne réponds rien. S'il s'avérait qu'elle apprenait que ce monde est magique, je n'oserai imaginer les conséquences. Mais je connais ma cousine. Elle sait tenir sa langue. Malgré que ce soit rare.

À mesure qu'on avance, on arrive à l'habitat des gnomes. Par la fenêtre, je peux les voir discuter, tous, rassemblés à la grande table  en bois, où j'ai moi-même soupé. Maëlys écarquille les yeux.

— Mais... qu'est-ce...

Je plaque ma main sur sa bouche, jetant un coup d'oeil à la demeure incrustée dans le tronc d'arbre.

— Chut ! On va se faire repérer, sinon.

Elle s'exécute.

— Qui est-ce ? redemande-t-elle plus doucement.

— Ce sont des amis à moi.

Silencieusement, on passe en courant. Ruben, rigole, tirant ses doux traits. Qu'est-ce qu'il est beau... Chance à moi qu'il ne m'ait pas vue. Je n'aurai su quoi dire pour m'éclipser.

Nous arrivons à une immense plaine, où les herbes se couchent avec le vent qui souffle vers le nous, lorsque qu'une plante attire mon attention. Une plante carnivore se trouve là, en face de moi. Je m'accroupis pour mieux l'observer. De près, cette variété est fascinante. Maëlys fait de même.

— C'est quoi ? fait-elle à côté en la désignant du menton.

— Une plante carnivore, rétorqué-je, le plus sérieusement possible.

C'est à son tour de rouler des yeux.

— Oui, mais encore ?

— J'ai oublié le nom de cette espèce.

Elle approche son doigt pour tenter de toucher, quand une voix nous fait toutes les deux sursauter. La plante referme violemment ses dents, qui s'entrechoquent entre elles, tandis que ma petite cousine est saine et sauve. Nous nous retournons aussi vite qu'on le peut et pouvons voir, en face de nous, un vieux monsieur, habillé comme au moyen-âge, une barbe blanche, tenant un bâton à la main. Il se tient penché en avant, comme si son poids était fermement retenu sur ce bout de bois.

— Vous êtes folles de vous approcher d'une aussi dangereuses plantes ! gronde-t-il de sa voix rauque et grave.

Nous restons, plantées debout, à ne savoir quoi dire. Nous y voilà bien !

— Pour dire des sottises, votre langue fonctionne, mais pour omettre des propos sensés, il n'y a plus personne !

Un silence s'abat sur la plaine. Le vent vient nous chatouiller les oreilles et nous donner un peu d'air frais. Pour un temps d'automne, le température me semble un peu trop haute à mon goût.

Le vieil homme continue de nous fixer de ses grands yeux marrons, pour enfin, tourner le dos.

— On pensait qu'elle était inoffensive, je m'exclame, toujours le coeur battant dans la poitrine.

— Vous avez eu tort. Cette variété est l'une des plus dangereuses du monde.

Du monde ? Ah oui, quand même !

— J'ai sans doute dû la confondre avec une autre...

— Ces gosses... je vous jure !

Il s'éloigne en secouant désespérément la tête, mais à peine ai-je cligné des yeux qu'il a disparu. Volatilisé ! Je scrute les alentours espérant le voir, mais il n'y a rien, hormis beaucoup de végétation.

— On l'a agacé, je pense, lance Maëlys, pour qu'il nous en veule comme ça.

— Sans doute...

Tellement absorbées par nos pensées et nos questions, nous avons négligé le sabot qui dépassait tout à l'heure, à côté de la plante carnivore. Un sabot qui dissimule une grosse bête...

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