๛𝙻𝚊 𝚍𝚛𝚊𝚐𝚘𝚗𝚗𝚎 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚘𝚞 𝚖𝚘𝚒𝚗𝚜 𝚎𝚗𝚍𝚘𝚛𝚖𝚒𝚎๛

Le soir venu, je suis prête. Pour pouvoir partir, j'ai prétexté que j'irai faire une balade en forêt. Ils se sont montrés perplexe au début, mais ils ont fini par accepter. La journée s'est plutôt bien déroulée. J'ai été surprise qu'il n'y ait eu aucune dispute ni quoi que ce soit. Liam et Maëlys ont été sages, tout le long, pour ensuite jouer toute l'après-midi avec Oscar et Nathan et moi. Je ne me suis pas ennuyée, hormis le fait que je n'ai pas pu m'ôter le visage de Ruben dans mon esprit, qui dansait sous mes yeux.

Je le revois encore, assis sur sa chaise, aussi mal à l'aise que moi, ses cheveux ébènes...

Bref.

Ma sacoche sur l'épaule, j'arpente alors le sentier qui mène au bois. Maintenant, je connais presque le chemin. Il me semble que pour se rendre à la grotte, je suis passée sur ce sentier, qui menait directement à la pierre, que d'ailleurs, j'ai toujours dans mon sac.

La nuit est quasiment tombée. Je vérifie l'heure sur mon téléphone : 23h45. Quarante cinq minutes de retard qu'hier ! Mais je vais relativiser. J'ai pris aussi ma Pierre pour soigner mon rituel de guérison.

En allant chercher des herbes, je suis tombée sur un cerf blessé à la patte. Je n'ai pas voulu davantage le brusquer, donc je l'ai mis en lieu sûr, au fond de la forêt.

Lorsque j'arrive à l'endroit où j'ai trouvé la pierre, je le vois, debout, une lanterne à la main, qui m'attend. Je lui adresse un sourire qu'il me rend. Puis le rejoins, d'un pas assuré.

– Je suis prête ! lancé-je d'une voix certaine.

– Très bien. On va pouvoir rentrer alors, répond-t-il calmement.

Ruben passe devant en éclairant le chemin avec sa lanterne, tandis que je le suis de près. On pénètre alors dans la grotte, dont le grognement retentit.

Il s'arrête, puis poursuit sa marche. Plus j'avance, et plus je me dis que je n'aurai jamais été capable d'y rentrer seule, je suis bien trop peureuse. On avance, et je sens déjà le froid m'envahir de la tête au pied.

Pourtant, j'ai pris soin de prendre un Sweet vert. Celui de Rome, que j'avais ramené.

Une odeur âcre s'échappe de cet endroit pour venir directement à mes narines. Je le sens bien oui, et ça pue ! Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ça va être hardcore cette escapade.

– Tu penses savoir ce que ça peut être ? Lui demandé-je, en m'approchant de lui, le regard furtif.

– Non. Mais on va bientôt le découvrir.

Les grognements rauques refont surface, émettant un écho profond et lointain. Ça me donne la chair de poule tout ça !

Puis, je fonce quasiment dans une silhouette, qui n'est autre que Ruben. Il me fait signe de faire moins de bruit. Au début, je ne comprenais pas vraiment pourquoi, mais quand j'ai aperçu la bête qui se présentait devant nous, j'ai vite ravalé mes mots. Un immense dragon se trouvait là, à quelques mètres de nous, qui dormait paisiblement, en ronflant bien sûr, n'oublions pas ce détail !

–Il ne faut surtout pas le réveiller, me chuchote mon coéquipier, en mettant son bras devant moi, pour m'empêcher d'avancer plus.

Je me stoppe, net, et observe la bête qui dort devant nous. J'en suis impressionnée. Des dragons, j'en avais déjà vu... mais en photos. J'ignorais qu'ils pouvaient se montrer aussi grands et bruyants. Car je ne vous dis pas le bruit qu'il produit lorsqu'il respire, ma mère, c'est un moustique à côté !

– On fait quoi, maintenant ? Je lui susurre, en me penchant vers lui.

–Je n'en sais rien. Mais on devrait la laisser tranquille.

Il recule de quelques pas, et tourne les talons, pour quitter la grotte. Je reste quelques secondes à détailler l'animal, et rejoins Ruben, qui marche vers la sortie.

– Comment sais-tu que c'est une dragonne ? Lui demandé-je, intriguée.

–Car, grâce à la luminosité de ma lanterne, j'ai pu voir un œuf à ses côtés....

Alors qu'on parlait, la chose que je redoutais le plus se produisit. Un bruit de feuille, une Pierre qui tombe et un grognement rauque...

– Là, je pense que c'est le moment de courir, me prévient Ruben, avant de jeter un rapide coup d'oeil derrière lui.

Sans perdre une minute de plus, on court comme si notre vie en dépendait, aussi vite qu'on peut. Je ne sens plus mes jambes, mais continue malgré tout. À ce moment-là, des grognements puissants surgissent de la grotte. Même à plus de cinq cents mètres, on parvient encore à les entendre. Je pense qu'on l'a réveillée.

Bravo Roxane, tu peux en être fière !

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