๛ 𝙻'𝚊𝚋𝚜𝚎𝚗𝚌𝚎 𝚍𝚎 𝚁𝚞𝚋𝚎𝚗 ๛
Je marche donc vers chez lui. C'est toujours aussi beau et féerique.
Lorsque je m'arrête devant chez lui, sa maison semble vide et tout est calme. À travers sa fenêtre, je peux voir sa table, dans laquelle une casserole orne et une odeur de soupe parvient à mes narines. Je me décide enfin à rentrer. Je sais que ça ne se fait pas, mais c'est si délicieux. La première chose que je fais, c'est me diriger vers la casserole posée sur la gazinère.
Je ne peux m'empêcher d'ouvrir le couvercle pour admirer la texture de cette soupe.
Je me demande bien pourquoi je ne peux pas manger ici, c'est bien plus calme que là-bas...
Je finis par reposer le couvercle sur le plat, pour ensuite m'avancer sur les tableaux qui mettent en valeur ce mur. Des peintures de chevaux, dragons, et de Nature.
Si je pouvais habiter ici, je n'aurai pas de mal à être heureuse...
– Puis-je vous aider ? Fait subitement une voix derrière moi.
Je sursaute sous la surprise et me retourne, apeurée. Oh non... les ours vont me manger, après avoir goûté à leur dîner et dormi dans leur lit.
Je découvre alors un garçon, plus vieux que moi, grand, brun, avec une tunique un peu spéciale.
– Tu m'as fait peur, Esther, fais-je, en me remettant de mes émotions.
Il sourit.
– Désolé, ce n'était pas mon but...
Au moins là il n'a pas de caribou à traîner jusque dans le grenier, pour l'hiver.
– J'imagine que tu cherches Ruben, reprend-t-il, de son regard verdâtre.
J'hésite un instant à lui dire non, mais j'aurai l'air stupide de lui répondre que j'ai juste été attirée par l'odeur de leur soupe.
– Euh... oui entre autre, réponds-je d'une petite voix.
– Il est parti chercher des plantes sauvages à l'autre bout de la forêt, s'exclame Esther en posant son regard sur ma sacoche. Si tu veux, tu peux l'attendre ici, ça ne me dérangera pas.
– Non... ça va aller, fais-je en me relevant. Je n'ai pas envie de le retarder davantage. Il doit déjà avoir assez de travail comme ça...
Il semble légèrement déçu mais ne le laisse pas paraitre.
– Comme tu voudras. Je lui ferai donc part de ta visite.
J'acquiesce doucement de la tête. Ce qui est bien avec ces gens, c'est que je ne peux rien leur cacher.
– J'imagine que tu as aussi été attirée par l'odeur de ma ravissante soupe à la tomate.
– Si je disais non, ce serait mentir, répondis-je en m'avançant.
Esther sort alors un petit récipient dans lequel il verse la soupe dedans, et se tourne vers moi.
– Tiens..., me fait-il d'un sourire. Tu en auras sans doute besoin. Ruben aurait fait la même chose.
Je le remercie en prenant le récipient encore chaud. Je lui rends son sourire, puis sors de la maison, sautillant intérieurement. J'ignore combien de fois j'ai dû le remercier pour ce simple petit geste. Je pense que Ruben a dû beaucoup m'estimer lorsque qu'il a parlé de moi à son frère.
L'air est encore chaud, tandis que je marche vers la ferme. Je vais me faire engueuler, je le sens. En jetant un coup d'oeil sur l'écran de mon téléphone, je remarque qu'il est déjà 12h34.
– Oh mon dieu ! Je vais me faire engueuler, lancé-je en accélérant ma cadence, mais sans pour autant renverser le petit récipient de soupe à la tomate.
De la fenêtre, j'arrive à distinguer mes grands-parents, mes cousins et Gabrielle. Super... il ne manquait plus que ça pour raviver ma journée, qui commençait déjà bien.
En rentrant, tous les regards se braquent sur moi. J'ai l'impression d'être une biche prise en flagrant délit devant une orde de félins affamés. Tout ce que je peux faire, c'est sourire gentiment en lâchant un petit « salut » que j'adore dans ces moments-là.
Ma tante pose ses couverts, en soupirant doucement.
– Tu peux me dire où tu étais, cette fois-ci, réplique-t-elle, d'un ton, pas aussi sympa que l'autre fois.
J'hésite un instant et me lance :
– Bah... j'étais chez Yves.
Ils me regardent tous d'un air nonchalant. J'ai même l'impression que mon histoire les ennuie. Puis, le regard de Gabrielle se pose sur ma soupe à la tomate, qui commence à refroidir. Dépêchez-vous !
– Tu peux me dire où tu as trouvé ça ? Demande-t-elle, pas très convaincue.
Elle devrait pourtant...
– C'est Yves qui me l'a donné. Bon... maintenant, c'est fini votre interrogatoire ? Je peux mettre ma soupe à chauffer ?
Elle ne rajoute plus rien, donc je peux prendre ça comme un « oui ». Je le mets donc dans le micro-onde 1 minute, car ils m'ont fait perdre du temps. Je sens le regard pesant de mon petit cousin, mais n'y fais pas attention. Du moins j'essaye.
– Eh... Roxane, m'interpelle ma tante, alors que je m'assois. Tu viens avec nous à la piscine. Je te prêterai un maillot de bain. Bonne appétit !
Elle m'a coupé l'appétit.
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