๛𝙹𝚎 𝚟𝚘𝚒𝚜...๛




— Tu n'as pas froid comme ça ? je demande laconique.

  — Non.

  — Tu es sûr ? Il fait quand même sacrément froid dehors et même avec ma doudoune et mon pull, je le ressens.

  — Non.

  — Si tu le dis.

J'attends, tandis que les garçons sont restés à l'intérieur, avec ma sacoche. Cette situation m'énerve car je n'ai toujours pas trouvé la solution pour la récupérer. Je me contente de penser, me balançant doucement, en écoutant « Hello » d'Adèle qui fuse à travers toute la maison.

— J'ai vu un loup l'autre jour.

Ruben se retourne instanément, comme si je l'avais insulté.

  — Quand ?

  — Hier ou avant hier. Je ne sais plus.

  — Où ?

— Dans la forêt, en voulant sauver un faon des griffes des chasseurs.

Dans le noir, je ne vois pas très bien, mais je suis presque sûre qu'une ombre est passée sur son visage. Pourquoi réagit-il ainsi ?

  — Quels chasseurs ?

Je prends une bouffée d'air et lui rétorque :

  — Ruben... C'est bon. Il est en sécurité. Mais je te demande à toi, car tu connais les environs plus que moi.

  — Je n'en sais rien moi, fait-il en baissant la tête.

C'est sûr et certain, ce garçon sortit nulle part des broussailles me cache quelque chose.

Je ne préfère pas insister et pose mes yeux sur le ciel noir comme la nuit.

Une main se pose sur mon épaule et me fait sursauter.

— Ça va aller... il va s'en sortir, je le promets. C'est juste que je m'inquiète pour les autres. Tu t'en rappelles l'autre jour, avec la mère dragonne ?

Je sens bien qu'il tente de continuer, mais sa voix déraille.

  — ...C'était pour l'oeuf...

Je me retourne vers lui, d'un air choqué.

  — C'était pour l'oeuf...?

Il hoche de la tête.

— Oui. Ce n'était pas pour rien que je t'ai confié cette responsabilité, Roxand. Je savais parfaitement qu'ils allaient revenir. Le savoir chez toi, me soulageait énormément.

Je reste silencieuse, face à ses révélations, la gorge nouée par l'émotion.

  — Ruben... je...

  — Non... ne dis rien. J'ai bien fait, et je sais que je ne le regretterai pas.

  — Mais alors... t'es en train de dire que...?

Ses yeux soutiennent les miens tandis qu'une pensée nous vienne tous les deux à l'esprit.

Puis je lance, très sérieusement :

— Je te fais le serment que je m'occuperai de ce dragon comme si c'était le mien.

Un faible sourire s'affiche aux coins de ses lèvres.

  — Merci.

***

Cachée dans les rideaux de chez mes cousins, j'attends que le feu vert soit lancé pour que j'y aille. Tout le monde dort à poings fermés et je ne peux qu'entendre les chouettes qui crient à l'extérieur.

Le feu vert est lancé.

Je m'avance à pas de loup au fond du couloir, m'assure que les enfants dorment bien puis ouvre discrètement la porte tandis que Ruben fait le guet devant la porte de chez mes petits cousins. Deux lits sont disposés de chaque côté de la pièce et des jouets ornent la chambre.

Je balaie la chambre du regard, et vois enfin une petite boite bleue au fond. Craignant le pire, je m'approche et m'aperçois très rapidement que c'est ma sacoche.

Les salauds...

Bonne nouvelle, tout est intact.

Je mets ma sacoche sur mon épaule et sors aussi vite que je le peux. Personne ne m'a remarqué, ce qui est déjà beaucoup. Mission réussie !

Je rejoins alors mon ami, sans me retourner et on s'éclipse comme des voleurs.

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