๛𝙵𝚛𝚊𝚙𝚙𝚎𝚛, ç𝚊 𝚎𝚡𝚒𝚜𝚝𝚎 ! ๛


Je compte les minutes. Les mots. Les poussières collées au plafond. Allongée dans le lit, je n'ai que ça à faire. Une fois de plus, je suis privée de sortie. Quand je suis arrivée, on m'a tout de suite fait l'interrogatoire, comme ils ont tant l'habitude de faire, ici. Cette fois-ci, personne ne m'a dénoncé. Lia semblait surpris et Maëlys me cherchait partout. Fort heureusement, elle n'est pas allée dans la Forêt Interdite. Je n'aurai voulu connaître les dégâts encourus...

Je prend un livre posé sur l'étagère d'à côté. Il est vieux, étant donné les pages jaunies par le temps. Sur la couverture, un grand cheval noir cabre, face à des hommes. Du feu entoure la scène. Le destin. Ce cheval me fait grandement penser à Oxorion. Tout ça est de ma faute. Pourquoi l'ai-je entraînée dans cette course folle ? Pour sa liberté, me susurre ma conscience. Par amour, me chuchote mon cœur. Je tourne les pages. Je commence à lire. J'ai tout mon temps après tout.
Toc Toc
Je lève les yeux. Qui est-ce ?
Toc toc
Je fronce les sourcils en me levant pour ouvrir les volets rouges bordeaux. Félix rentre. Il s'assoit sur mon lit.

— Brrr, mine de rien, il fait frisquet dehors.

— Frisquet ? Mais Félix, t'es un dragon. T'as des...

— Je sais ce que tu vas répondre. Oui, j'ai des écailles, mais elles ne sont pas assez rigides pour supporter le froid.

Mon regard se porte sur le soleil au loin de midi.

— Pourtant, il fait chaud...

Il ne répond pas.

— Quel beau livre... Ça parle de quoi ?

— Je commence tout juste.

Je m'affale littéralement dans le lit, exaspérée. Je suis au bout du rouleau. Si je reste encore dans cette chambre, je vais devenir folle !
En bas, je peux entendre des rires, des pas, des voix. Ils ont l'air de beaucoup s'amuser.

— Félix, si quelqu'un te voit, on est morts..., dis-je d'une voix lasse.

— Si il y avait eu un moindre danger, je ne serai pas venu, réfléchis !

C'est vrai. Qu'ils montent, prennent la clef, l'insèrent dans la serrure et ouvrent la porte, il aura eu largement le temps de s'éclipser par la fenêtre.
Silence.
Je continus ma lecture, Félix à côté. Il lit ?

— Tu lis ?

— Ça m'intéresse, en quelque sorte.

Je me plonge dans le livre durant de longues minutes.

Le temps passe plutôt rapidement. La nuit est vite arrivée. Félix a dû se cacher dans ma sacoche lorsque les garçons sont rentrés en trombe dans ma chambre, comme des fous. Frapper, ça existe, vous savez !

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