– Je...

Une main me tire brusquement de ma torpeur. Je manque de suffoquer sous les cris qui fusent.

–Roxane, réveille-toi ! Je t'en prie !

J'ouvre les yeux et y vois ma cousine. J'écarquille les yeux, en sursautant.

– Mais t'es malade de crier comme ça ! Crié-je, essoufflée. Tu veux que je succombe d'une crise cardiaque ou quoi ?

Elle semble soulagée car elle pousse un soupir de soulagement.

– Ouf, fait-elle, la main sur la poitrine. Tu m'as fait une frayeur, j'ai cru que t'étais morte.

J'arque un sourcil, puis tourne la tête vers le canapé situé derrière moi.

– Qu'est-ce que... (je me retourne vers ma petite cousine désignant le canapé du doigt) j'ai dormi ici ?

–C'est pas le plus grave, crois-mois, répond-t-elle en me tirant par la manche de mon pyjama. On en a un plus gros dehors.

Je ne comprend pas où elle veut en venir. De quoi elle parle ? J'appréhende la suite...

– Mon père va chasser en bas, dans la forêt !

Mon sang ne fait qu'un tour. Quoi ? Euh... mais attendez, comment elle sait ?

Je m'arrête un instant pour reprendre mes esprit et me précipite à l'extérieur.

À l'instant même, j'aperçois le véhicule de mon tonton partir en direction de la forêt. Notre forêt. Je lâche un juron et prends les premiers vêtements qui me passent par la tête et sors comme une dégénérée, manquant de m'étaler par terre.

– Mais c'est pas vrai !

Je râle je râle, mais je n'ai pas remarqué la présence discrète de mon cousin. Il est adossé contre le mur, et me regarde en silence. Je cesse mes cris et le regarde à mon tour.

– Depuis quand t'es ici, toi ? Je lui demande, par pur hasard.

– Depuis cinq minutes, rétorque-t-il en jetant un coup d'œil à sa montre.

Je lâche un soupir en voyant la carcasse du 4x4 disparaître de plus en plus par la distance.

– Il vont faire quoi là, à ton avis ? J'entends sa respiration au loin.

– Ils vont chasser le cerf. Des chasseurs les ont prévenus hier qu'ils en avaient vu en bas.

Je me demande bien pourquoi je reste ici à discuter, alors que je devrais déjà être en route.

Je prends donc mon sac et cours en bas, sans m'arrêter. Je ne perds pas plus de temps et accélère mes foulées. Je ne peux pas rester là à ne rien faire alors que la forêt est en danger. S'ils apprennent notre secret, on est dans le pétrin total. Dont moi avec. Aiden me suit de derrière. Je ne m'arrête pas et continue.

Dans le ciel doux du matin. Un bruit sourd et strident retentit tel un éclair qui jaillit du ciel. Oh non... Ruben. C'est pas vrai ! Le connaissant, il est bien capable de sortir de sa cachette pour leur montrer qui commande ici.

Mais ce qu'il ne comprend pas, c'est que les hommes pourraient apprendre son existence et tous autres. Et je redoute ce moment depuis bien longtemps.