๛ 𝙳𝚊𝚗𝚜 𝚕'𝚊𝚍𝚟𝚎𝚛𝚜𝚒𝚝é ๛


Je ne suis pas folle ! Il y a bien quelque chose dans cette horrible caverne... ça me fait penser à une scène dans Merlin, dans laquelle ils sont également dans une grotte et il y a une créature, mi-cochon mi-sanglier dépourvu de poil et avec des dents immenses. Beurk ! Pour ne pas se faire repérer par la chose, ils doivent se barbouiller de boue pour ôter toute odeur.

Je m'immobilise. Oh non... une image surgit dans mon esprit comme une comète. Et si, il y a cette chose ? Mon sang se glace. Je ne veux pas songer aux dégâts. Je ferme quelques secondes pour recouvrer mes esprits.

Ce même bruit. La chair de poule. J'ai soudainement très froid. Pourtant, il fait chaud, non ? Une image. Une seule, pour hurler de toutes mes forces :

— Cours !

— Quoi ?

Bien sûr, le pauvre ne comprend pas. Mais à mon regard paniqué, voire terrifié, il finit par se rendre compte que je ne rigole pas. Quelque chose se trouve dans l'ombre, à nous pourchasser. Et ce ne sont pas les cavaliers. Non. Une drôle image pour dire que c'est la chose dans Merlin. L'immonde créature aux dents acérées. Oxorion, à côté, panique à son tour. Son instinct a dû lui crier de se sauver, lui et sa peau. Je pleure. Je vais faire un arrêt cardiaque tellement la peur m'assaille. Je cours, du mieux que je peux, mais trébuche, la tête la première, sur le sol glacé.

— Vite !

J'ai l'impression d'entendre Félix. Je n'ai pas le temps de parler ni penser. Je me relève le plus vite possible, m'écorchant le  bras au passage. Où allons-nous ? Suivons le chemin ! Du noir. L'animal derrière nous. On va mourir !

Mon souffle est court, brusque. Je ne suis pas asthmatique mais là, c'est un coup à le devenir. Imaginez-vous être poursuivi par un monstre dans le noir le plus total, seul. C'est effrayant. Même plus. Je n'ai pas les mots.

Les minutes sont longues. Chaque seconde est pour moi un supplice. Des larmes roulent sur ma joue, mes jambes me font mal. À tout moment, nous pouvons y rester.
À force, on s'est cachés derrière une grosse pierre. Je n'ose plus parler. La peur m'a paralysé et plongé dans un profond mutisme.

— Roxane, tu peux me dire ce que c'est cette chose...

À entendre Oxorion, lui non plus n'est pas bien. Nous le sommes tous les deux. Je ne bouge plus... il va revenir, nous sentir. C'est le pire. Il peut nous sentir. En revanche, son défaut c'est qu'il est aveugle. C'est pour cela qui se réfère aux odeurs. Et comme on n'a pas mis de la boue, il va nous trouver, comme des truffes...

— Il... il faut qu'on... se mette... je sais plus son nom... mais c'est une plante qui masque les odeurs.

Ma gorge est sèche. Oxorion hoche de la tête.

—Tout ce que tu veux... mais où ?

On se regarde. Où ? Il faut qu'on en trouve, sinon, on va mourir.
Je risque un coup d'œil en dehors de la cachette. Il n'a pas l'air d'être là... parfait!

Les mains tremblante, je fais signe à mon allié que la voie est libre. Nous nous mettons à chercher frénétiquement la plante qui cache les odeurs. C'est une question de vie ou de mort. Je n'en trouve pas ! Merde merde et merde... c'est pas vrai...

— Là ! lance Oxorion, dans un souffle.

Je sens sa présence dans la pénombre. Elle nous cherche, nous traque, telle des biches. Je vais vomir. Je rampe littéralement vers la boue pour m'en mettre partout puis sur Oxorion. Je tremble, et ma peau est glacée. Je ne suis pas bien du tout. C'est pire que dans mes cauchemars.

Alors qu'on est barbouillés de partout, et j'insiste bien sur ce terme, nous sommes tranquille. Elle ne va rien sentir. Mes poils s'hérissent lorsque j'entends son cri percer dans les profondeurs de la grotte. Elle est là.

— Ne bouge surtout pas.

Un murmure. La terreur suinte les pores de notre peau. C'est affreux. Je ferme même les yeux. Elle nous renifle, espérant trouver une moindre parcelle d'odeur. Ça dure environ quelques minutes. Mais pour moi, ça m'a paru des heures. J'ai cru que j'allai mourir.

Enfin, quand elle est partie, je peux enfin respirer. J'avais coupé ma respiration. C'est plus fort que moi. Un réflexe de survie ?
Ouf.

Des lumières.
Des cris.
Des aboiements.
La course continue, le cœur battant. Ils nous ont trouvé. On est morts ! Mais je ne m'arrête pas. Même avec un point de côté désagréable. Je ne lache pas non plus sa crinière. Au contraire. Mes mains se croisent sur. Je transpire. Un gouffre. Je m'arrête net avant de tomber dedans. De peu. Un pont. Il y a un pont. Ils nous ont vus.

— Va ! me crie Oxorion, d'un regard inquiet. Cours ! Et surtout ne te retourne pas.

— Et toi ?

— Ne t'en fais pas pour moi. Je te couvre. Prends ce pont et grouille !

Malgré cela, je reste, stoïque.

— Et toi ? Tu ne viens pas ?

Ma voix se déchire. À moins que ce soit mon cœur. Il ne vient pas...

— Roxane, je ne peux pas ! Ce pont est bien trop...

— Ils sont là ! font des voix masculines.

Oxorion se tourne vers moi, me suppliant presque. Après un long moment, je finis par pivoter sur moi-même et traverser le pont. Derrière moi, un grand coup fait trembler le sol. Des pierres tombent dans le vide, par ses lourds sabots. Le pont est démoli... je me retourne. Je croise ses yeux. J'ai envie de pleurer. Tout va très vite. Des roches tombent du plafond. Je m'enfuis comme une ombre. Les larmes taries reviennent au galop. Oxorion... mais pourquoi as-tu fait ça ? Pour moi ?...

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