ఌ 𝙴𝚗𝚏𝚞𝚒s-𝚝𝚘𝚒 𝚊𝚟𝚎𝚌 𝚖𝚘𝚒 ఌ
Ça fait 5 min qu'il est parti. Ils ont commencé à mettre la guillotine. C'est rassurant... Normalement, c'est le lendemain le jugement. Le prisonnier, pendant ce temps, ne doit ni manger ni boire. En gros, il meurt avant même de se faire couper la tête. C'est horrible ce que je dis. Je me fais peur moi-même !
L'odeur de la cellule ne sent pas la rose. Une odeur de... sang. Ça suinte la mort... En fin de compte, je ne sais pas si je vais pouvoir supporter longtemps ce genre d'endroit.
Pour faire passer le temps, je vais m'imaginer des histoires. Il n'y a que ça à faire. J'en ai bien pour 8 heures d'attente.
Je tends l'oreille. Que peut-il bien se passer en haut ? Le roi et ses fifres ? Oh... si au
Ça fait combien de minutes que je suis là, à tergiverser ? 10 minutes ? Seulement dix minutes ?! Mais ça passe trop lentement... je m'accole contre le mur, lourdement. C'est décidé, je vais pourrir dans cette cellule pourrave. Il me semblait que Gaius a été emprisonné pour acte de magie dans l'enceinte du château. Il était dans un état le pauvre homme... ça m'a fait de la peine... si je me retrouve comme ça moi aussi...
La panique m'envahit. Il ne faut pas qu'elle s'empare de moi, sinon je perds tout contrôle. Je vais devenir folle. C'est peut-être ainsi que les gens deviennent fous et affirmentce qu'ils n'ont pas fait. Le moyen-âge est la pire période de l'Histoire et la plus cruelle. Mes membres tremblent. Et si ils me font la même chose ? Arrête... tu t'effraies toute seule.
Je suis seule, bien sûr que je me fais peur. Je ne vais pas le faire aux autres !
Je tape du pied pour penser à autre chose. Par exemple... mais j'ai du pain que j'ai emporté ce matin ! Oui... de la nourriture ! Je fouille mon sac : une bouteille d'eau, du pain et une pomme. Parfait ! Je ne mourrai pas, assoiffée et affamée. Peut-être d'ennui, mais c'est un autre problème.
40 min.
Mes yeux se ferment tout seul. Je n'arrive pas à les garder ouverts. Après tout, une petite sieste ne va pas me faire de mal, bien au contraire.
1h20.
Des rats ? Et si ils y en avaient ?! Dans ce genre d'endroit, c'est inévitable, il y a de petites bêtes qui grouillent dans les murs. Brrr... Super ! J'ai perdu l'envie de dormir ! Je me lève, les genoux repliés sur moi-même.
1h50.
Tic tac. Il n'y a pas d'horloge, mais les gouttes d'eau qui tombent du plafond font guise de minutes. Une goutte, une minute. C'est simple. Mais c'est long. Que va-t-il m'arriver ? Va-t-il venir me chercher ? Mais pourquoi faire ? Me permettre de fuir ? Ce serait gentil de sa part. Oxorion. Quel beau nom ! Ça lui va bien. Un si beau cheval comme ça, c'est dommage qu'il finisse ainsi. Son destin, c'est dehors, à gambader dans les forêts interminables, les rivières, les déserts. Pas ici.
2h. Il est quel heure déjà ? 14h25. On avance, progressivement.
***
Je me suis assoupie. J'en avais bien besoin. C'est déjà pas mal, les rats et bestioles nuisibles ne m'ont pas croqué. Si la petite souris pouvait passer...
Je frotte mes yeux, et instinctivement jette un coup d'œil sur le cadran de ma montre. 16h. 2h. Plus que 5 heures. Allez, courage ! Je grignote un peu, reprend des forces pour ce soir.
19h.
Le soleil se couche, à travers la minuscule fenêtre cloîtrée, illuminant la pièce de lumière orange feu. Je me demande comment Félix a pu passer à travers ces barreaux trop étroits. Ce n'est qu'un bébé dragon, il est tout petit. Il va grandir. Félix... où est-il en ce moment ? A-t-il réussi à trouver Ruben ? Espérons qu'il ne leurs est rien arrivé. Je me le pardonnerai jamais de ma bêtise, une fois de plus.
20h.
J'attends. Toujours et encore. La nuit est tombée. Dans la cour, aucune âme qui vive. Pas de lumière. Tout le monde dort.
20h20.
Qu'est-ce qu'il fout ? Je tourne en rond, à faire les cents pas, plongée dans mon introspection.
Des sabots qui résonnent sur les dalles en pierres. Je relève la tête. Oxorion est là, avec son magnifique pelage ébène brillant, ses crins longs et soyeux. Il s'approche de ma cellule doucement, des clés dans la bouche.
— J'ai cru que tu ne viendrais jamais, déclaré-je.
Il me tend les clefs, dans sa bouche.
— Quand je dis quelque chose, je tiens ma parole. Voilà les clefs pour ouvrir la cellule.
Je les prends, les insérant dans la grosse serrure en ferraille.
— C'est celle qui est la plus abîmée. On s'en sert tous les jours.
Je croise son regard, reflétant mon visage dans ses pupilles noires.
Après avoir repéré la bonne, je parviens finalement à ouvrir la lourde porte. Elle grince. Je la pousse doucement, pour faire le moins de bruits. J'ai l'habitude chez moi. Toutes les fois où je vais chercher ma tablette du côté de ma mère et que je dois me mettre sur la pointe des pieds. Je la referme.
— Qu'est-ce que je fais de la clé ?
Il réfléchit un instant.
— Cache-les. Le lendemain matin, ils se rendront compte de ton absence.
Je m'exécute, les fourrant derrière un tonneau. Ça, c'est fait !
— On va partir par là, fait Oxorion en désignant le long couloir sombre et lugubre.
Je le suis, au pas de course. Par réflexe, je tourne toutes les trente secondes la tête pour m'assurer que personne ne nous a suivi. On arrive par se retrouver devant une porte faite de barreaux, menant à l'arrière du château. Elle est fermée.
— Elle est fermée, Oxorion.
— Tu vas devoir la casser. On n'a pas le choix...
À l'aide de ma magie ? Je ne sais si je pourrais le faire. Je n'ai jamais vraiment fait ça. Tandis qu'il surveille, je cherche une solution d'ouvrir cette porte, sans pour autant la défoncer. Ça fait du bruit.
— Tu as la clef ?, je lui demande.
— À ton avis ? Si je te demande de la casser, c'est pas pour rien.
— Ça va créer un boucan...
— Qu'importe ! Ils dorment à poing fermé. Les gardes ont tellement bu que même un spectacle de maracasses ne pourrait les réveiller. Ne parlons même pas du Roi...
— Très bien, fais-je, après un moment de réflexion. Je vais la démolir. Mais il va falloir que tu te recules. C'est dangereux.
Il fait ce que je lui dis. Je me concentre, la paume de mes mains vers l'obstacle. Puis, en me concentrant, la porte, dans une fumée grisâtre, explose, ouverte. L'ouverture a produit un bruit assourdissant.
Des lumières. Des pas. Des cris. Les lumières du château s'allument.
— Ils arrivent ! Fait Oxorion, paniqué. Va ! Cours ! Enfuis-toi !
Je saute le portail d'un bond pour m'enfuir dans la forêt. C'est alors que je m'arrête net, alors que les gardes sont déjà près.
— Et toi ? Tu ne viens pas ? Après tout, ta vie est minable, ici.
Nos regards se croisent. Des tirs. Des chiens. Du feu. Des cris se rapprochent de plus en plus.
— Monte sur mon dos ! Fait-il, après quelques secondes de réflexion.
Je ne cherche pas à comprendre plus longtemps et grimpe sur son dos. Alors que les hommes sont arrivés, nous nous étions déjà enfuis au galop... talonnés par les cavaliers de la garde royale.
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